mardi 17 mars 2009

A Istanbul, le monde se mobilise pour l’accès à l’eau

La gestion de l’eau au cœur du Forum mondial de l’eau qui se déroule à Istanbul cette semaine, jusqu’au 22 mars. Des dizaines et des dizaines de pays représentés par 27 000 experts, journalistes, défenseurs de l’environnement et scientifiques vont tenter de répondre aux questions cruciales autour de l’eau, qu’elles soient d’ordre humanitaire, géopolitique, climatique.
Mais le coeur du forum tournera sur la question de l’accès à l’eau, qui doit devenir une priorité pour l’humanité. Aujourd’hui, 900.000 habitants de la planète en restent privés dont 330.000 en Afrique et 234.000 dans les zones rurales d'Asie du Sud. 
A l'horizon 2030, ont estimé les Nations unies dans un rapport publié à la veille du cinquième Forum mondial de l'eau, près de la moitié de la population de la planète vivra dans des régions souffrant d'une pénurie aiguë d'eau. A l'heure actuelle, un milliard d'habitants demeurent sans accès à une eau potable saine et à des sanitaires. La population du globe, aujourd'hui de 6,6 milliards d'habitants, devrait augmenter de 2,5 milliards d'ici à 2050 pour dépasser les neuf milliards. La majeure partie de cette progression vertigineuse interviendra dans les pays pauvres, et surtout dans des régions où l'eau est d'ores et déjà rare. 
Avant le début de ce Forum, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a expliqué que la raréfaction de l’eau “risque d’alimenter guerres et conflits”. Les pénuries d'eau sont souvent citées comme l'une des causes sous-jacentes du conflit du Darfour, dans l'ouest du Soudan. L'eau est également une sérieuse pomme de discorde entre Israël et ses voisins arabes, ainsi qu'entre les pays d'Asie centrale, l'une des régions du globe les plus arides, où une culture comme le coton absorbe beaucoup d'eau.
Si l'aide dans le secteur de l'eau a enregistré une hausse depuis 2001, après une période de déclin dans les années 90, elle reste à ce jour insuffisante, selon un rapport de l'OCDE officiellement publié mardi.
Les plans de relance en cours, sont toutefois porteurs d'"espoir" dans le domaine de l'eau, a estimé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.
"Regardez le contenu du plan (du président américain) Obama, regardez le contenu du plan chinois", a-t-il ajouté, jugeant qu'ils comportent des orientations encourageantes sur l'eau, même lorsqu'elles restent à préciser. "Lorsqu'ils parlent d'infrastructures, la plupart de ces plans restent vagues et il est difficile de savoir ce qu'ils contiennent vraiment", a reconnu le secrétaire général de l'OCDE.
"Le risque est que tout le monde se quitte avec de bonnes idées ou de bonnes résolutions sans avoir les outils pour les mettre en oeuvre", a noté M. Stéfanini, appelant de ses voeux un véritable suivi entre les Forum, qui ont lieu tous les trois ans.

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