mardi 29 avril 2008

Crise alimentaire et mauvaise gestion de l'eau

Selon un communiqué de la Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes (ISDR) de l’ONU, la crise alimentaire mondiale serait due à la sécheresse et à la mauvaise gestion de l’eau des pays exportateurs et ajoute que les effets sont perceptibles en ce moment alors que cette crise se fait de plus en plus en préoccupante.
L’ISDR pense que la meilleure solution est de se préparer au pire : « il faut porter davantage attention à la gestion des risques et faciliter l’adaptation au phénomène de la sécheresse, que le changement climatique rendrait plus fréquent.»

Le réchauffement climatique : les pays pauvres en toute première ligne

La question écologique est devenue au sein des pays riches une préoccupation majeure, qui touche de plus en plus l’opinion publique. Parallèlement, certaines voix se font entendre pour demander que les pays pauvres ne soient pas privés de la possibilité d’emprunter les mêmes voies de développement que nous. Sous couvert de bonnes intentions, cet argument masque la réalité la plus cruelle du réchauffement climatique, mis en lumière par les dernières publications du GIEC (http://www.ipcc.ch/languages/french.htm#21) : ce sont les pays pauvres qui auront le plus en en souffrir…

Le scientifique suédois Svante Arrhenius postulait dès 1896 que la révolution industrielle basée sur l´utilisation massive de charbon produirait un accroissement tel de la production de CO2, que la température du globe terrestre augmenterait très sensiblement.

De fait, alors qu´au cours du précédent millénaire la température moyenne avait à peine progressé de 0,2 degrés, les 150 dernières années ont vu la température augmenter de 0,6 degrés ; la décennie des années 1990 fut la plus chaude jamais mesurée, et 1998 a constitué une année record.

Les conséquences de ce réchauffement, admis par la quasi-totalité des scientifiques, et dont on attribue la principale responsabilité à l´utilisation des énergies fossiles, à l´agriculture intensive, à la production chimique, etc., affecteront paradoxalement de manière particulièrement violente les populations des pays en voie de développement (PVD), qui au total n´y ont contribué que de manière marginale.

Au premier chef, la montée du niveau des océans, de l´ordre de 5 mm par an actuellement, va menacer directement l´habitat et les zones de culture des populations vivant au bord de mer (20/100 de la population mondiale vit à mois de 30 km d´une côte, +de 30/100 de la population de PVD, qui de surcroît exploite largement cet espace pour sa subsistance). D´autre part, une hausse de 2 à 2,5 degrés de la température, évaluation médiane de ce qui pourrait se produire durant les 5 prochaines décennies, augmentant au global les précipitations par accélération du cycle de l´eau, génèrera des changements climatiques locaux considérables et très hétérogènes. On considère ainsi que si l´Europe devrait connaître des étés plus secs et des hivers nettement plus pluvieux, l´Inde et le sud-est asiatique verront leurs possibilités de culture se réduire de manière dramatique par défaut de précipitations, de même que les zones désertiques africaines connaitront une extension importante. Enfin, les catastrophes ponctuelles, inondations, sécheresses, etc. affecteront plus particulièrement les régions tropicales, où se concentrent les populations sous-développées.

Il importe de noter que les PVD vont se trouver ainsi les plus exposés à des changements climatiques contre lesquels ils ont, relativement au pays développés, le moins de moyens de se protéger. Plus dépendants d´un environnement qui sera probablement davantage altéré, ils ne possèdent pas les moyens financiers et techniques pour faire face à ce changement, que ce soit dans l´adaptation de leurs modes d´utilisation des ressources (problématiques d´irrigation par exemple) que dans la sécurisation minimale des lieux d´habitat (infrastructures, accès à l´eau, etc.) Dans ces conditions, face à un réchauffement planétaire dont on sait au moins à court terme le caractère inexorable, l´aide au développement et les transferts de technologie voulus dans le cadre ODM, se trouvent engagés dans une véritable course contre la montre.

samedi 26 avril 2008

Première semaine africaine de l'eau

A Tunis, a eu lieu la première édition de la Semaine africaine de l’eau qui a permis de réunir le Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW) et la Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi qu’un grand nombre d’éminents spécialistes de l’eau venus de toute l’Afrique pour débattre des problématiques essentielles liées à l’eau (maîtrise, approvisionnement, consommation, sécurité…).

Cette Semaine aura permis notamment l’adoption par l’AMCOW de la déclaration qui stipule que l’eau est un élément clé du développement durable en Afrique incitant les ministres à rappeler la nécessité de redoubler d’efforts en vue d’atteindre d’ici 2015 les objectifs du millénaire par le biais, entre autre, de la sécurité et de l’assainissement de l’eau.
De leur côté, la BAD et le Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique (NEPAD) ont insisté sur la nécessité d’augmenter le financement pour l’eau et de favoriser l’hydraulique agricole.

jeudi 24 avril 2008

La faim du Monde

« La faim du Monde », formule utilisée par plusieurs médias français cette semaine dans le traitement des « émeutes de la faim », survenues à plusieurs endroits du globe et meurtrières parfois, à Haïti notamment. Ce jeu de mots relevant d’un certain « apocalysme » introduit l’un des enjeux majeurs du millénaire, qui n’a pourtant rien de futuriste : nourrir la planète. La crise alimentaire d’aujourd’hui n’est pas conjoncturelle, de type « vache folle » ou « grippe aviaire », mais plus profonde, structurelle, caractérisée par une inadmissible pénurie des aliments de base.
L’attention médiatique cette semaine sur la question alimentaire est sans précédent. On s’inquiète ici et là d’être à l’aube d’une « catastrophe mondiale », d’avoir à faire face à un « risque sans précédent », pour reprendre l’expression de notre ancien président de la République aujourd’hui président de sa propre Fondation, Mr. Jacques Chirac, qui inscrit l’enjeux alimentaire comme un mal relevant d’un cadre complexe mondial, auquel il est toutefois possible de remédier.

Entre urgence, fatalité, remèdes, quel est ce défi alimentaire auquel nous devrons faire face ?
Parvenir à se nourrir est un besoin primaire, vital. Les famines ont marqué l’histoire, à l’antiquité en Egypte en raison des crues du Nil, au Moyenne-Age selon la qualité des récoltes, au XIXème siècle en Irlande où la Grande Famine fit entre 750 000 et un million de morts, soit le tiers de la population, et poussa deux millions d'Irlandais à l’émigration. Le début du XXème siècle aussi fut marqué par deux grandes famines particulièrement dévastatrice : la famine en URSS suite à la révolution russe, et les famines de 1922 et 1933 en Ukraine, provoquant respectivement environ cinq et six millions de morts chacune.

L’enjeu n’est donc pas nouveau. Toutefois, de considérables progrès avaient été accomplis durant la seconde moitié du XXème siècle, grâce au nouvelles techniques et à la mise en place d’une gouvernance mondiale dans ce domaine, à travers les Institutions Internationales et les ONG. Il y a 30 ans, les inquiétudes pesant toujours visaient généralement non plus la famine, mais la malnutrition. Cette sous-alimentation dramatique, comprise à travers le spectre d’un déséquilibre des rapports nord-sud, pouvait être palliée, grâce à une meilleure répartition et distribution des ressources.

Aujourd’hui, la donne a changé. La production est bonne mais la question de l’accès, préalable à toute éventuelle distribution, est en jeu. L’incessante augmentation du prix des matières premières, telle que le pétrole, est en cause. Le prix des denrées de base, céréales notamment, s’élève soudainement, alors qu’elles n’avaient pas ou peu de valeur sur les marchés mondiaux auparavant. La demande en blé, maïs, riz, est supérieure à l’offre. Le réchauffement climatique ou sa thérapeutique plus exactement, est souvent pointée du doigt (biocarburants, moindre diversité des cultures…). L’augmentation de la population (9 milliards), les questions de propriétés aussi. La société mondialisée fait donc face à une crise alimentaire globale (37 pays touchés aujourd’hui selon Jean Ziegler) dont le processus en accélération, dépend et sous-tend de dits nouveaux défis considérables pour le siècle à venir (gestion des matières premières, du réchauffement climatique, de l’évolution démographique).

Si cette crise n’était pas résorbée, elle constituerait un risque pour la paix, la stabilité de la société mondiale, provoquant émeutes, nouveaux flux migratoires massifs, guerres. « « Les prix de l'alimentation, s'ils continuent, les conséquences seront terribles. Des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim, ce qui entraînera des cassures dans l'environnement économique. Comme nous l'avons appris dans le passé, ce genre de situation se finit parfois en guerre » a averti DSK ». Si la crise alimentaire se poursuivait, elle pourrait aboutir à régression de 10 ans en termes de pauvreté. Les pays développés déjà touchés par une réduction de l’accessibilité aux aliments de base, pourraient être à leur tour atteints par la violence.
Sont alors remises sur la table des questions philosophiques controversables telles que « l’espèce humaine doit-elle être soumise à la loi de la sélection naturelle ? ». Le destin de l’humanité serait-il soumis à des régulateurs naturels ? Une chose est sûre, la régulation des institutions internationales intervenant dans le secteur alimentaire (FMI, OMC, Banque Mondiale, ONU, ONG) est fortement remise en cause, ces dernières délégitimées.

Mais céder à la fatalité serait bien trop facile ! L’indifférence, un crime… A ce sujet, le Président Nicolas Sarkozy déclare « nous ne pouvons pas rester indifférents à la révolte de ceux qui, dans les pays du sud, ne peuvent plus manger à leur faim », décidant de doubler l’aide de la France aux pays touchés, au moment où le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations-Unies révise « une nouvelle fois à la hausse son appel d'urgence aux pays donateurs, réclamant 756 millions de dollars (476 millions d'euros) supplémentaires ».

Une crise impliquant par définition une sortie de crise, souvenons nous donc que des remèdes sont avancés. L’enjeu sera de les activer au bon moment. L’attribution de fonds d’urgence devrait être poursuivie, et suivie d’une plus grande rigueur dans leur gestion, favorisant un emploi à bon escient. L’alliance entre le global et le local devrait être repensée et renforcée. Les programmes alimentaires d’urgence internationaux pourraient être couplés par des programmes de micro-développement visant l’agriculture des pays émergents qui doivent parvenir à une autosuffisance alimentaire.

L’éducation et la raison, l’imagination et la création aussi feront partie du complexe défi politique, économique, social, organisationnel et scientifique de l’alimentaire au XIXème siècle, qui ne peut être relevé que dans la coopération de tous et chacun. Mais l’homme est-il vraiment prêt à assumer une conscience collective mondiale où primeraient les besoins primaires d’autrui, essentiels à sa survie, reléguant au second plan le confort de certains au profit d’un intérêt général globalisé ? Nous entrons ici dans un autre débat dont nous entendons beaucoup parler sans toujours le comprendre, qui marquera pourtant bien notre millénaire : celui du développement durable, impliquant une réflexion sur la gestion des ressources, sur la croissance, une probable redéfinition du progrès et de nouvelles responsabilités…

mardi 22 avril 2008

« La chasse au crabe »

Le cancer inquiète. Qui n’a pas (eu) dans son entourage aujourd’hui un proche atteint par cette terrible maladie ? Qu’il se montre, il est rare. Et d’après les statistiques, au niveau mondial, « les cas de cancer vont doubler d’ici 2020 ». On parle même « d’épidémie des cas de cancer », selon chef du programme d'action en faveur de la cancérothérapie (PACT) de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Massoud Samiei ! Si la maladie « touche un Européen sur trois et cause plus d’un décès sur quatre » en Europe, il est dit que dans les dix prochaines années, près de « 70% des nouveaux cas se produiront dans les pays en développement ». Cette maladie, caractérisée par « une prolifération cellulaire anormale et anomique au sein d’un tissu normal de l’organisme » – comprendre tumeur maligne – est donc un phénomène sociétal mondial.
Le cancer est toutefois un terme générique qui recouvre des réalités bien différentes, selon le type de cancer, selon le patient, selon le degré d’évolution du mal dans l’organisme au moment du diagnostique, selon le traitement prodigué… La maladie ne tue pas/plus systématiquement. Le cancer « foudroyant » frappe toujours, la maladie est toujours meurtrière, mais de moins en moins (24% de moins en 25 ans). Des progrès ont été accomplis, de nombreuses victimes de cancer survivent à la maladie, et connaissent une bonne rémission. Cela est d’autant plus vrai dans les pays développés, les pays émergents n’attribuant pas les mêmes moyens à la lutte contre le cancer, si tant est qu’ils aient une politique publique de santé décente et dédiée à cette maladie.

Au regard de l’ampleur du phénomène et des pronostiques établis, quel que soit l’endroit du globe où nous nous trouvons, comment parviendrons nous à éradiquer le fléau ?
La société du 21ème siècle favoriserait le cancer. L’ambiance est au « tout cancérigène » (avéré ou potentiel) : le tabagisme, l’alcool, l’alimentation et le surpoids (seraient par exemple à réduire voire bannir viande rouge, fruits et légumes non-bio en raison de probables pesticides, graisses animales et hydrogénées…et à privilégier, thé vert, ail, soja, curcuma…), les ondes électromagnétiques, les antennes relais (téléphonie mobile), certaines professions (conduisant à l’inhalation de plomb, nickel…), la pollution atmosphérique (microparticules oblige), le soleil, le manque de sport… D’une ambiance alarmante est en train de naître un délire social où conseils en tout genre vont bon train : savez-vous donc que l’aspirine réduirait de 20% les (mal) chances d’avoir un cancer du sein ? « Pour éviter le cancer, dormez dans le noir ! », les chiens détecteraient les cancers précoces, devrions nous tous en avoir un ? … Il semble bien que nos connaissances en la matière soient fragiles…et le cancer est pourtant une maladie ancestrale : « des cancers étaient déjà décrits dans des écrits égyptiens vers -3500. C'est Hippocrate qui donna la première définition de la maladie, appelée alors « carcinome » ou « squirre » ».
Les enjeux sont donc multiples pour relever le défi : « de la prévention de la maladie, l'organisation de dépistages permettant un diagnostic rapide, jusqu'aux traitements optimaux, à la convalescence, au recours aux soins palliatifs et aux investissements dans la recherche dans tous les domaines mentionnés. » Un manque de volonté politique pour assumer ces enjeux est décrié aujourd’hui « la guerre contre le cancer n’est depuis cinquante ans qu’une succession de stratégies absurdes, de batailles perdues, de budgets gaspillés, de propagande mensongère et de cyniques opérations de marketing au profit de l’industrie pharmaco-chimique. »

Pourtant, la recherche avance, un vaccin est aujourd’hui proposé contre le cancer du col de l’utérus par exemple. Les gouvernements se saisissent de la question, ils coopèrent, tout comme la société civile organisée en fédération, association, congrès, etc. et légifèrent (interdiction de fumer dans les lieux publics par exemple). Est-ce suffisant ? Les stars y mettent du leur également mais « à quand la véritable offensive » ?!

L’enjeu consiste à savoir comment mener cette offensive ? Par une législation parfois qualifiée de libertaire (loi anti-tabac par exemple) ? Doit-on exiger des Etats et des dirigeants politiques toute solution quand d’autres s’en remettent à Dieu ? L’évolution du cancer dans les sociétés perpétra-t-elle les inégalités nord/sud ? A défaut de chercher un coupable ou exutoire, chacun ne devrait-il pas affronter davantage ses responsabilités et sans renoncer au progrès, essayer de ne pas trop oublier que la maladie et la mort font partie de la vie ? Un des défis du millénaire sera peut-être aussi de prolonger le débat sur la biopolitique…

dimanche 20 avril 2008

Deuxième objectif du millénaire : l'éducation

Le deuxième objectif consiste à assurer l’éducation primaire pour tous : c'est-à-dire faire en sorte que d’ici à 2015, tous les enfants dans le monde puissent achever un cycle complet d’études primaires.


Afin de déterminer les progrès accomplis dans le cadre de cette cible, les principaux indicateurs, dont leur estimation relève de l’UNESCO, sont :

le taux net de scolarisation primaire

la proportion d’élèves achevant le cursus primaire intégralement

le taux d’alphabétisation chez les 15-24 ans

L’éducation primaire pour tous les enfants est presque appliquée dans cinq régions
L’éducation est déterminante dans le choix de la vie que l’on décide d’avoir (expression, confiance en soi etc.). Cinq régions s’approchent de l’enseignement supérieur pour tous (soit un taux de 90%), cependant, 115 millions d’enfants, souvent issus de familles pauvres, n’y ont pas encore accès.

Huit enfants non scolarisés sur dix vivent en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud
Il faudrait renforcer les actions mises en place en Afrique Subsaharienne où un tiers des enfants ne sont pas scolarisé, en Asie du Sud et en Océanie où ce sont près de 20% des enfants qui ne fréquentent pas l’école. La scolarisation dans ces régions reste difficile car ces enfants vivent dans des zones rurales où l’accès à l’éducation est faible.


Le sida aggrave la crise de l’éducation en Afrique
Avec les décès liés au sida des maitres d’écoles, les enfants sont confrontés à un corps professoral peu étoffé et lorsqu’il s’agit d’une contamination ou du décès des parents, ils sont souvent obligés de rester auprès du reste de la famille pour les aider et sont donc retirés de l’école alors que l’éducation est la solution la plus efficace de prévention contre le virus.

La scolarité reste le privilège des enfants de familles riches ou éduquées
Les enfants de familles riches ont trois plus de chance d’aller à l’école que ceux des familles pauvres et les enfants dont la mère a été scolarisée ont deux fois plus de chance d’être scolarisés que ceux dont la mère n’a jamais été à l’école. De même, la part d’enfants les moins scolarisés se concentre dans les populations autochtones et minoritaires qui restent beaucoup plus difficiles à atteindre.

L’inscription à l’école ne garantie pas l’éducation
L’entrée dans le primaire ne signifie pas obligatoirement que l’enfant effectuera l’intégralité du programme puisque beaucoup abandonne en cours. En Afrique subsaharienne, seulement un peu plus de la moitié des élèves vont jusqu’à la dernière année alors qu’en Asie du Sud, en Asie occidentale et en Océanie, le part varie entre 60 et 75%. De plus, les filles vivant dans ces régions en développement restent moins souvent à l’école que les garçons. Les régions ayant nettement progressées sont l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes puisque elles ont dépassé les 90% et l’Asie orientale où l’intégralité des enfants achève le programme scolaire en primaire.

jeudi 10 avril 2008

Le premier Objectif : réduire de moitié l'extrême pauvreté

Le premier objectif consiste à réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim : il se divise en deux cibles bien spécifiques.

La première cible
La 1ère cible vise à réduire, entre 1990 et 2015, de la proportion de personnes dont le revenu est inférieur à un dollar par jour, ce qui concerne plus d’un milliard de personnes.

Afin de déterminer les progrès accomplis dans le cadre de cette cible, les principaux indicateurs, dont leur estimation relève de la Banque Mondiale, sont :
- la proportion de la population vivant avec moins d’un dollar par jour
- l’indice d’écart de pauvreté : l’écart moyen entre le revenu des personnes disposant de moins d’un dollar par jour et le seuil de pauvreté
- la part du cinquième de la population la plus pauvre dans la consommation nationale

Depuis les années 90, des progrès spectaculaires ont déjà pu être constatés. En Asie, entre 1990 et 2001, ce sont 250 millions de personnes en moins en 10 ans qui vivaient sous le seuil des un dollar par jour.

La deuxième cible
La 2ème cible vise une réduction des populations souffrant de faim entre 1990 et 2015. Elle concerne, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 840 millions de personnes : un chiffre en constante augmentation notamment avec l’explosion démographique mondiale.

Afin de déterminer les progrès accomplis dans le cadre de cette cible, les principaux indicateurs sont :
- la proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique (estimation : Food & Agriculture Organization-FAO)
- le pourcentage d’enfants de moins de 5 ans avec une insuffisance pondérale (estimation : UNICEF et OMS)

La faim recule moins vite ce qui annule presque les progrès réalisés jusqu’à présent
Depuis 1990, la faim a été réduite de 25 % dans une trentaine de pays dont la moitié se situe en Afrique subsaharienne. Cependant, ces progrès ont ralenti entre 1997 et 2002. En effet, même si le monde en développement comptait globalement en 2002 moins de victimes souffrant de faim, on comptait plusieurs dizaines de millions de cas supplémentaires dans les zones les plus touchées (Afrique subsaharienne, Asie du Sud) et ce, en raison de l’accroissement démographique et de la faiblesse de la productivité agricole dont dépend la consommation de l’ensemble des populations essentiellement en zones rurales.

La malnutrition touche plus de 25% des enfants du monde en développement
Plus de la moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dû à la malnutrition, soit plus de 150 millions d’enfants dont près de la moitié en Asie du Sud. Ce constat s’explique par l’insuffisance des rations alimentaires mais aussi par les effets des maladies et du manque de soins qui en découle. Une stratégie a été mis en place afin d’y remédier : l’allaitement maternel les six premiers mois, des micronutriments d’appoint, une lutte contre les maladies contagieuses et la mise a disposition d’eau potable et d’équipements sanitaires.

La pauvreté et la faim augmentent avec les conflits et les catastrophes
La pauvreté et la faim sont étroitement liées aux conflits et aux catastrophes. En effet, ce sont dans les régions les plus pauvres où les populations sont affamées que les conflits prennent forme plus facilement ce qui rend toute préparation aux catastrophes plus difficile. Réciproquement, tout conflit ou catastrophe est un obstacle à la lutte contre la pauvreté et la faim.

vendredi 4 avril 2008

Muhammad Yunus signe un partenariat ambitieux pour l'accès à l'eau au Bangladesh

Une initiative à relever : elle a été annoncée cette semaine et me semble aller dans le sens du respect des OMD. Muhammad Yunus, le célèbrissime fondateur de Grameen Bank et accessoirementprix Nobel de la paix 2006 (!), a signé un accord « visant à créer une société commune avec la filiale eau de Veolia Environnement », qui est une entreprise française (cocorico ;-)) dans le but de construire « un modèle économique capable de fournir de l'eau potable aux paysans du Bangladesh, [indépendamment] de la bonne volonté des pays donateurs et des associations humanitaires ». Une initiative qui va dans le bon sens, celui d'une prise en main par les élites locales, et qui desserre un peu le paternalisme étatique dont ils sont souvent victimes...s

« La société commune, détenue à parts égales entre Grameen Bank et Veolia, exploitera dès l'an prochain une première usine capable de produire de l'eau non polluée par l'arsenic, présent massivement dans le sous-sol du pays […] [elle] entend apporter de l'eau potable à plus de 100.000 habitants dans cinq villages pour un investissement total évalué à 500.000 euros ». Mohammad Yunus explique que « l'investissement sera remboursé par le paiement des factures d'eau réglées par les villageois et servira à développer d'autres projets. Pour éviter de tomber malade, les gens boivent de l'eau en bouteille qui coûte nettement plus cher ».

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