samedi 29 août 2009

Le FID prévoit la réalisation de 1600 projets sociaux

Le directeur du Fonds d'Intervention pour le Développement (FID) parle du prolongement du programme avec L'Express de Madagascar.

Pouvez-vous dresser un bilan des années antérieures pour le FID ?
Depuis 1993 jusqu'en 2008, 261 millions de dollars ont été décaissés. Près de 7000 infrastructures ont été mises en place dont 3838 écoles, 700 centres de santé de base et 871 plans communaux ont été élaborés. Par ailleurs, des marchés, des systèmes d'adduction d'eau potable, des routes communales ont été réalisés. La construction de 700 salles de classes réparties dans l'ensemble du pays est en cours de finalisation.

Quelles sont les activités qui seront entreprises une fois le décaissement autorisé ?
A partir de cette année, le programme a une nouvelle orientation. Il privilégie la lutte contre l'insécurité alimentaire et la reconstruction post-cyclonique comme stipulé dans un accord de financement signé au mois de janvier.En trois ans, le programme s'est fixé un objectif de réaliser 1600 projets dans le cadre de la protection sociale, et 250 infrastructures sociales de base reconstruites au minimum. Le FID travaille en partenariat avec le bureau national de gestions des risques et de catastrophes ou BNGRC.

Vos activités seront donc complémentaires ?
Le BNGRC dressera un rapport officiel sur les sites concernés par l'insécurité alimentaire et victimes du passage d 'un cyclone. Ceci servira de base pour le FID qui va intervenir au sein de ces régions. Le BNGRC agira dans les travaux d'urgence comme l'alimentation ou l'hébergement des sinistrés, le FID va engager des ouvrages d'assainissement.

L'apport des bénéficiaires est-il maintenu ?
En matière de sécurité alimentaire et de réhabilitation de construction, les bénéficiaires sont des sinistrés donc la contribution n'est pas requise. Ce qui n'est pas le cas pour les projets communautaires, la population doit y mettre du sien lorsqu'il s'agit d'efforts physiques ou des matériaux de construction. Ceci, pour asseoir l'appropriation. Pour la protection sociale, les autorités morales et la société civile se chargeront du ciblage.

Une réaffection peut-elle avoir lieu si le budget n'est pas expiré ?
Ce ne sera pas le cas. Le budget est suffisant pour la réhabilitation des dégâts cycloniques depuis 2007. Tant que les infrastructures sociales ne sont pas aux normes anti-cycloniques, nous aurons toujours d'énormes travaux à faire.

source : All Africa

mardi 25 août 2009

Le Sud-Soudan confronté à un "énorme déficit alimentaire"

Le Sud-Soudan, vaste région sous-développée déjà éprouvée par les violences tribales, est confronté à un "énorme déficit alimentaire", a affirmé mercredi le chef des opérations humanitaires de l'ONU au Sud-Soudan.
"Le Sud-Soudan est confronté à un énorme déficit alimentaire", a indiqué Mme Lise Grande, exhortant les pays donateurs à accroître leur aide invitant les ONG internationales absentes de cette région à s'y engager si possible.
La moisson estivale au Sud-Soudan a été peu productive cette année en raison de pluies trop tardives, ce qui risque de prolonger jusqu'à octobre les problèmes de sous-alimentation.
Cette situation survient sur fond de recrudescence des violences tribales au Sud-Soudan, région vaste comme la France enclavée au coeur du continent africain.
Plus de 2.000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers déplacées par les combats tribaux ces derniers mois, l'ONU s'alarmant du fait que le nombre de morts y dépasse actuellement celui enregistré au Darfour, région de l'ouest du Soudan déchirée depuis six ans par la guerre civile.
"Une attaque mène à une autre... Il s'agit d'une spirale de la violence inter-tribale", a souligné Mme Grande, lors d'une conférence de presse à Khartoum, précisant que de nouveaux affrontements se préparaient près de Pibor, dans la province de Jonglei, après ceux ce week-end à l'origine d'au moins 30 morts dans la province de Warrap.
L'insécurité et l'accès difficile à des villages reculés du Sud-Soudan compliquent l'acheminement de l'aide humanitaire aux personnes déplacées par les combats tribaux et à celles qui dépendent de la mousson pour leur survie.
Les Nations unies avaient demandé 412,5 millions de dollars pour financer en 2009 les opérations humanitaires au Sud-Soudan, région qui panse encore ses plaies après 22 ans de guerre civile avec le Nord (1983-2005).
Mais seulement 60 millions de dollars ont été attribués depuis le début de l'année par les pays donateurs, en excluant les activités d'urgence du Programme alimentaire mondial (PAM), a souligné la responsable.
L'ONU et les ONG actives au Sud-Soudan ont ainsi réduit à 85 millions de dollars leur demande pour cette année, une somme visant uniquement à assurer la survie des populations les plus vulnérables de cette région.
"Le gouvernement (semi-autonome) du Sud-Soudan, les agences de l'ONU et les ONG n'ont pas assez de capacité" pour répondre à la demande humanitaire au Sud-Soudan, a souligné Mme Grande. "Il devrait y avoir dix ONG dans chacune des (dix) provinces du Sud-Soudan, mais il n'y en a que deux en moyenne" dans les zones reculées, a-t-elle précisé.
"Il y a beaucoup d'attention portée sur le Darfour et cela est mérité, mais le sud mérite beaucoup plus qu'il ne reçoit" actuellement, a affirmé la responsable.

source : AFP

dimanche 23 août 2009

Campagne de l'Unicef pour l'eau potable en Inde



source : youtube

vendredi 21 août 2009

Alerte de l'ONU à l'occasion du 9ème Congrès international sur le sida centré sur l’Asie et le Pacifique

Alors que s'achève en Indonésie le 9ème Congrès international sur le sida, L'ONU a publié un rapport estimant que 50 millions de femmes vivant en Asie risquent de contracter le virus du sida, le VIH, par leur mari ou par leur partenaire habituel.
Les chercheurs estiment qu'au moins 75 millions d'hommes ont des relations avec des travailleurs et des travailleuses du sexe en Asie, et ce, sur une base régulière. De plus, 20 millions d'hommes entretiennent des relations homosexuelles ou consomment des drogues intraveineuses.
Selon l'ONU, plusieurs de ces hommes ont une conjointe. C'est pourquoi il est estimé qu'environ 50 millions de femmes risquent de contracter le VIH de leur « partenaire » même si elles sont considérées à « faible risque » parce qu'elles n'ont des rapports sexuels qu'avec leur mari ou leur partenaire à long terme.
Le rapport ajoute que la forte culture patriarcale qui marque les pays asiatiques « limite sérieusement la capacité des femmes à négocier les rapports sexuels ».
Au Cambodge, en Inde et en Thaïlande, le nombre le plus élevé de nouvelles infections au VIH concerne justement des femmes mariées.

mercredi 19 août 2009

Hillary Clinton engage l'Angola à lutter contre la pauvreté et la corruption

Si l'Angola concurrence le Nigeria pour le rang de premier producteur de pétrole d'Afrique, les deux tiers de sa population vivent avec moins de deux dollars par jour. Et le pays figure en 158e position dans un classement de 180 pays par ordre de corruption croissante établi par l’ONG Transparency International.
"La corruption est un problème partout et, là où elle sévit, elle affaiblit la confiance en la démocratie, elle déforme la gouvernance", a dit la secrétaire d'Etat américaine lors d'une conférence de presse donnée avec son homologue angolais Assunçao dos Anjos.
La bonne gouvernance et la lutte contre la corruption sont l'un des principaux thèmes de la tournée africaine de Clinton, qui fait écho à la visite effectuée en juillet au Ghana par le président Barack Obama. Celui-ci avait appelé les pays d'Afrique à se concentrer sur la gouvernance et à mettre fin aux guerres qui dévastent de nombreuses régions du continent.
"Bien entendu, nous avons soulevé ce point avec le ministre, mais je crois juste d'ajouter que l'Angola a pris des initiatives en faveur de la transparence", a dit Hillary Clinton, premier chef de la diplomatie américaine à se rendre dans le pays depuis 2002.
Selon un responsable américain, H. Clinton a été très directe dans ses entretiens avec Dos Anjos en ce qui concerne le problème de la corruption en Angola, et elle a aussi recommandé au pays de jouer un rôle régional plus important.
"Ils évoluent dans le bon sens, aussi est-il préférable de les encourager", a-t-il dit.
Dos Anjos a assuré que son gouvernement redoublait d'efforts pour favoriser le développement de la transparence et arracher des millions d'Angolais à la pauvreté. "Malheureusement, nous ne pouvons pas éradiquer la pauvreté d'un coup de baguette magique", a-t-il dit.
H. Clinton, qui a entamé en début de semaine un voyage dans sept pays d'Afrique, rencontrera lundi le président dos Santos avant de se rendre en République démocratique du Congo (RDC).
La Secrétaire d’Etat américaine a aussi abordé la question de la sécurité alimentaire en exhortant les autorités angolaises à diversifier leurs activités économiques en insistant sur l'agriculture, secteur où leur pays était autrefois exportateur.

mardi 18 août 2009

Un Loto pour le développement de l'Afrique ?

Le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet a proposé la création d’un Loto ou d’un Bingo comme mode de «financement innovant» de l’aide au développement de l’Afrique.
M. Joyandet a assuré que la France étudiait de près avec la Française des Jeux, ce projet qui pourrait voir le jour en 2010.
Si l’idée d'un financement innovant est en soi une bonne idée, il est étonnant que les conséquences symboliques de l’association de l’aide au développement à un jeu n’aient pas été prises en compte. Adosser le financement de l’aide au développement de l’Afrique à un jeu de hasard n’est-il pas un peu indécent ? Par ailleurs, selon M. Joyandet, ce « Bingo pour l’Afrique » rapporterait 10 millions d’Euros par an ce qui est dérisoire par rapport aux besoins de financement des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui ont été évalués par les experts des Nations-Unies à plus de 150 milliards de dollars par an. Les 10 millions d’Euros représenteraient en effet moins de 0,01% de ces 150 milliards de dollars.
Un effet d’annonce qui intervient quelques jours après que la BNP a confirmé son intention de distribuer à ses traders un milliard d'euros de plus en 2009 qu'en 2008 c'est-à-dire... 100 fois plus que ce que rapporterait annuellement ce « Loto pour les plus pauvres » qui paraît bien dérisoire à cette aune. Sensibiliser les diasporas africaines et l’ensemble de nos concitoyens aux enjeux du développement des pays plus pauvres est nécessaire, mais, d’autres pistes de financement de l’aide au développement existent comme les taxes sur les billets d’avion, sur les transactions financières voire sur les manuels scolaires. Des rapports renouvelés entre la France et l’Afrique sont d’autant plus indispensables que l’administration du président américain Barack Obama engage actuellement une relation responsable et adulte avec l’Afrique en évoquant la coopération économique et commerciale avec le continent africain, en facilitant les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique, et en n’hésitant pas à aborder l’épineuse question de la bonne gouvernance sur le continent noir qui va de pair avec un développement réel.
A notre avis, c’est le contraire qui devrait être envisagé : 1 milliard d’euros de don de la BNP au développement africain et un loto/bingo pour les traders : eux ils sont déjà adeptes des jeux de hasard après tout …

lundi 17 août 2009

Scolarisation des filles : le Burkina tente de mobiliser les représentants religieux

Le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation du Burkina a organisé le samedi 8 août 2009 à Bobo-Dioulasso, une journée de sensibilisation particulièrement originale au problème de la scolarisation des filles : il s'agissait de mobiliser les responsables religieux de la communauté musulmane.
Alors que les statistiques en matière de scolarisation des filles ont connu ces dernières années un bond dans les écoles publiques, au sein des écoles musulmanes, elles sont plutôt révélatrices d’une certaine discrimination. « Ces écoles restent indiscutablement le maillon faible de notre système éducatif quant à la scolarisation et le maintien des filles à l’école » a affirmé Awa Traoré, Directrice régionale de l’enseignement de base (DREBA), représentant son ministre de tutelle. En effet, sur 1621 écoles musulmanes totalisant un effectif de 65 066 élèves, 28 829 seulement sont des filles soit 44,30% contre 36 237 garçons, soit 55,69%.
Cette sous scolarisation des filles, si elle est imputable avant tout aux parents, constitue une menace pour le défi de l’éducation pour tous d’ici à 2015. En initiant cette campagne de sensibilisation, le gouvernement entend jouer son rôle qui est « d’assumer ses responsabilités de faire effectivement de l’éducation, un droit fondamental pour tous les enfants de ce pays. Et les leaders d’opinion de la communauté musulmane dont l’audience ne se discute pas, doivent être à l’avant-garde de ce combat. Parce que l’islam exclut l’ignorance, l’injustice et l’exclusion sociale, a indiqué Awa Traoré, ils doivent s’y engager ». Le directeur général de l’enseignement privé, François de Salle Sédégo a renchérit pour insister sur les attentes de l’Etat vis-à-vis d’eux. « L’Etat attend de chacun et de vous tous, un engagement fort, conséquent et déterminé à ses côtés dans cette bataille sans merci qu’il livre contre les sources de la misère et de la pauvreté et pour la promotion du droit à l’éducation pour tous les enfants sans exception ».

dimanche 16 août 2009

MSF assiste les populations congolaises et soudanaises

Dans plusieurs régions du nord de la République démocratique du Congo (RDC) et dans le sud du Soudan, limitrophe, les rebelles ougandais de la LRA continuent de mener des attaques d'une extrême violence sur les populations, poussant des centaines de milliers de personnes à fuir. Plusieurs équipes MSF apportent une aide d'urgence, des soins médicaux et un soutien psychologique aux populations déplacées ainsi qu'à la population locale.
Ces dernières semaines, la population civile a encore été confrontée à de violentes attaques dans plusieurs régions du nord de la République démocratique du Congo (RDC) et du Sud-Soudan.
Les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont commis des actes d'une extrême violence contre la population.
Ces violences ont été exacerbées par les opérations menées contre LRA par les armées ougandaise, congolaise et sud-soudanaise.
Les équipes de MSF viennent en aide aux populations locales et déplacées en leur offrant des soins médicaux et un soutien psychosocial gratuits et tentent d'améliorer leurs conditions de vie.
Selon les estimations officielles, quelque 250 000 personnes ont fui les violences dans le nord de la RDC. La situation générale se détériore lentement et l'aide humanitaire déployée ne suffit pas à répondre aux besoins de la population. Du fait de l'insécurité qui règne dans la région, en particulier en dehors des grandes villes, l'aide que MSF et les autres organisations humanitaires peuvent apporter reste limitée. Il est de même extrêmement difficile pour la population d'accéder aux structures de santé.
A Dungu, ville située dans le nord-est du district du Haut-Uélé en RDC, une équipe médicale de MSF donne en moyenne 300 consultations par semaine dans deux centres de santé en cours de réhabilitation. À l'hôpital de Dungu, l'équipe chirurgicale opère environ 20 patients par semaine. MSF propose également un soutien psychosocial à ceux qui souffrent de stress à cause des violences permanentes.
A Doruma, ville isolée située à la frontière soudanaise et où règne l'insécurité, MSF prévoit de distribuer des ustensiles de cuisine et des biens de première nécessité à quelque 4 000 personnes. De plus, l'équipe médicale y met actuellement en place un programme. Elle renforcera les services de santé en dispensant des soins psychologiques aux personnes traumatisées et des soins médicaux aux victimes de violences sexuelles et traitera également les personnes qui souffrent de la maladie du sommeil.
MSF soutient l'hôpital de référence de Niangara et le centre de santé de Wawé, situé à environ 3 km de la ville. Les équipes médicales de MSF donnent 800 consultations et hospitalisent environ 30 patients en moyenne par semaine. À Faradje, où MSF soutient également un hôpital, plus de 400 patients viennent en consultation chaque semaine et 30 patients sont hospitalisés. Les principales maladies traitées dans ces zones sont le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les infections sexuellement transmissibles et les maladies liées au stress.
Les équipes de MSF ont mis en œuvre un important programme de soutien psychosocial afin d'aider la population locale à faire face au stress et aux situations traumatisantes. 73 enfants qui ont été enlevés par des hommes armés reçoivent actuellement des soins psychologiques et médicaux à Faradje. Au cours des six dernières semaines, MSF est également venue en aide à 35 personnes victimes de violences sexuelles à Niangara.
MSF a transféré ses activités dans les régions d'Ariwara et d'Imboko, dans le district d'Ituri, aux autorités sanitaires locales. MSF continuera cependant à suivre de près les besoins humanitaires. Plus de 20 000 déplacés qui ont fui les violences à Faradje et Aba se sont réfugiées dans ces régions.
Plus à l'ouest, autour du village de Dingila, dans le district du Bas-Uélé, les équipes de MSF ont distribué des bâches en plastique, des couvertures, des moustiquaires et des jerricans à quelque 10 000 déplacés. Dans cette région, la population a un accès très limité aux soins de santé et à l'eau propre. Une équipe de MSF composée de huit personnes reste prête à répondre à toute situation d'urgence dans la région.
Environ 130 employés congolais et 21 expatriés travaillent actuellement dans les programmes de MSF dans les districts du Haut-Uélé et du Bas-Uélé, en RDC.
Des milliers de Congolais ont trouvé refuge au Sud-Soudan. Mais les rebelles ougandais ont poussé leurs attaques au-delà de la frontière, obligeant alors plusieurs milliers de Soudanais à fuir.
Dans l'Etat du Western Equatorial, les équipes de MSF ont porté assistance aux réfugiés congolais et aux Soudanais déplacés par la violence. Des soins de santé primaires et un soutien psychologique ont été dispensés aux populations de Yambio, Makpandu, Naandi et Ezo.
Depuis février, 2 600 consultations médicales ont été données et quelque 300 personnes ont pu bénéficier d'un soutien psychologique. Mais le mois dernier, les attaques commises par la LRA autour de la ville d'Ezo ont empêché les équipes d'accéder aux populations.
Dans l'Etat du Central Equatorial, les équipes MSF ont porté secours à près de 7 000 réfugiés congolais depuis le mois de février, principalement dans les villes de Libogo et Nyori. Bon nombre d'entre eux ont quitté leur pays de peur des attaques. Vivant avec la population résidente soudanaise, ces populations tentent de trouver refuge sous des arbres, dans des abris et des bâtiments publics.
Dans les environs de Nyori, un camp a été mis en place par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Les réfugiés de ce village et de Libogo ont été regroupés dans ce camp où MSF a construit un dispensaire offrant des soins de santé primaires. Chaque semaine, près de 500 consultations sont données. Le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires sont parmi les infections les plus couramment traitées. Les équipes médicales vaccinent également les enfants contre la rougeole.
En juin, ce projet basé dans le Central Equatorial a été transféré à l'association Accross. Les équipes MSF continuent d'aller régulièrement à Nyori et sont prêtes à apporter des secours en cas de nouvel afflux de personnes réfugiées ou déplacées.

Source : http://www.msf.fr/

Un développement trop lent...


Il ne reste plus que six ans avant que les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par la communauté internationale n'arrivent à échéance. Or, selon plusieurs rapports, aucun des pays d'Afrique subsaharienne n'atteindra ces objectifs en 2015.
Certes, il y a moins de guerres civiles sur le continent, et plusieurs pays africains ont engagé des réformes pour favoriser la croissance et fonctionner de manière plus démocratique. Mais certains facteurs hors de portée des gouvernements, comme la hausse des prix alimentaires mondiaux, le ralentissement de la croissance économique, ainsi que le changement climatique, entravent les efforts réalisés pour atteindre les objectifs du Millénaire en 2015. Près de la moitié des pays africains sont considérés comme au-dessous de la moyenne dans leurs tentatives de réduction de l'extrême pauvreté et de la faim (Objectif 1). Le taux de mortalité infantile reste inacceptablement élevé dans la plupart des pays du continent (Objectif 4).
Et le scénario ne s'annonce guère plus brillant à court terme. Après une décennie de croissance à plus de 5 %, le continent ne devrait connaître que 2,8 % de croissance en 2009, moins de la moitié des 5,7 % espérés avant la crise. Ce ralentissement se traduit par un retour à la pauvreté de nombreuses personnes. Mais ce glissement peut être ralenti, et même évité, si les pays développés respectent leurs engagements en matière d'aide. En 2008, l'aide publique au développement totale nette des pays membres du CAD de l'OCDE a augmenté de 10,2 % en termes réels, atteignant 119,8 milliards de dollars - un record que les gouvernements, même touchés par la crise, devraient tout faire pour battre en 2009.

vendredi 14 août 2009

9 septembre : Conférence débat sur les objectifs du Millénaire

La Région Île-de-France, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et européennes et l’Agence française de développement, vous invite à une journée sur le thème des Objectifs du millénaire pour le développement, organisée le 9 septembre 2009, à la Maison de l’Europe.

Lieu
Maison de l’Europe de Paris
35, rue des Francs Bourgeois
75004 PARIS
Accès : Métro : Saint Paul (ligne 1) ou Rambuteau (ligne 11).

Programme de la journée
14h00 : Ouverture.
14h30 : Présentation des OMD et échanges avec la salle :
La Déclaration du millénaire,
Les enjeux fondamentaux des OMD,
Le Conseil régional des jeunes d’Île-de-France s’engage sur les OMD.
16h30 : Diffusion de courts métrages extraits du film « 8 », en présence de la productrice.
17h30 : Présentation de la campagne de sensibilisation aux OMD et échanges avec la salle : film « 8 », exposition « 8 », livre « 8 ».
19h00 : Rencontre autour d’un rafraîchissement-séance de dédicace du livre « 8 », en présence des auteurs et de l’éditeur. Pendant toute la durée de cette journée, une exposition itinérante relative aux OMD sera présente à la Maison de l’Europe.

SIDA, tuberculose, paludisme : le satisfecit du Fonds mondial

Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme annonce que dans les pays en voie de développement, le nombre de séropositifs au VIH traités par antirétroviraux a augmenté de 31% sur un an. Au total, 2,3 millions de malades bénéficient d’une prise en charge effective.
Même satisfecit dans la lutte contre la tuberculose. Entre mai 2008 et mai 2009, plus de 1,5 million de tuberculeux supplémentaires ont eu accès aux traitements de référence. Un progrès d’autant plus important que la tuberculose constitue la principale de cause de décès chez les patients infectés par le VIH.
Sur le front du paludisme, la situation s’améliore sensiblement. Plus de 88 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été distribuées depuis le début de l’année, contre seulement 59 millions entre janvier et mai 2008. Seule inquiétude mais elle est de taille, l’impact de la crise économique sur l’avenir des programmes de lutte contre ces trois fléaux : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria a confirmé par le biais de son directeur exécutif que l’accès universel aux soins n’atteindra pas l’Afrique à l’échéance prévue de 2010. Michael Kazatchkine, en visite en Ethiopie, a insisté toutefois sur les progrès déjà faits et à venir.

L’échéance de 2010 a été fixée par les pays industrialisés du G8 en 2005. Ces pays s’étaient engagés à aider l’Afrique à accéder de façon universelle aux médicaments rétroviraux. A ce jour, seuls 35 % des Africains atteints par le sida ont accès à ces médicaments, selon le Fonds mondial. D’ici à 2010, ce taux pourrait atteindre 75 %. L’Afrique est le continent le plus touché par le virus du sida.

jeudi 13 août 2009

L'Afrique, terre de famines ou futur grenier du monde?

Par Hubert Reeves

Dans nos souvenirs, même récents, certains pays de ce vaste continent sont synonymes de famine et d'enfants squelettiques. Le Programme alimentaire mondial vient en aide à des millions d'Éthiopiens menacés par la malnutrition. Et ce n'est qu'un exemple de ce problème récurrent des famines en Afrique. L'autosuffisance alimentaire sera-t-elle atteinte un jour?

«La FAO aide 39 pays par le biais de financements accordés au titre de son propre Programme de coopération technique (PCT) ou provenant de sources extrabudgétaires. Elle fournit des intrants, tels que semences et engrais, pour donner un coup de fouet à la production agricole», peut-on lire sur son site Web.

Il est même question de métamorphoser la savane guinéenne en vaste terre agricole!

La Chine et d'autres pays asiatiques, ainsi que les Émirats arabes, achètent ou louent des territoires entiers en Afrique, au point que l'on parle d'«accaparement de terres». Pour quoi faire?

Sans doute, d'abord, parce qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même pour apporter à sa population les récoltes prévues. Ainsi, ces pays assureront leur propre approvisionnement.

Ils font davantage: ils donnent du travail à une partie de leur population rurale en envoyant leurs paysans cultiver en Afrique.

Pourtant, une main-d'oeuvre est disponible sur place... qui reste donc inemployée.

Le président brésilien Lula da Silva tend la main aux pays africains pour leur «révolution verte»: «Nous avons avec l'Afrique des défis de développement semblables: combattre la famine et la pauvreté, et garantir la sécurité alimentaire de nos populations», a-t-il dit.

Mais il a en même temps fait la promotion des biocarburants et de la culture de la canne à sucre en Afrique pour produire de l'éthanol.

Le réchauffement climatique risque de réduire à néant 50 ans de lutte contre la pauvreté, estime l'organisation humanitaire Oxfam.

On s'attend en effet à ce que le réchauffement climatique aggrave les famines chroniques dans le monde. Les régions les plus chaudes et les plus pauvres sont menacées d'une crise alimentaire. Selon la FAO, la «quasi-totalité des personnes sous-alimentées vivent dans les pays en développement». Elles seraient «642 millions en Asie-Pacifique, 265 millions en Afrique subsaharienne, 53 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes, 42 millions au Proche-Orient et en Afrique du Nord, et 15 millions dans les pays développés».

La nourriture, déjà rare et désespérément insuffisante, le sera encore davantage, car les productions agricoles traditionnelles ne seront pas adaptées aux nouvelles conditions climatiques. Nos pays, gros émetteurs des gaz à effet de serre, ont une responsabilité historique.

Et les programmes de la FAO ou chinois sont tributaires du réchauffement.

Enfin, les progrès technologiques ne résoudront pas le problème si les émissions de GES ne sont pas radicalement réduites.

Tout comme la perte de biodiversité ne sera pas stoppée pour 2010, l'engagement pris en 2008 par les pays membres de la FAO à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015 ne peut être tenu pour réaliste.

Peut-être faut-il ajouter que le changement climatique s'accompagne également d'une augmentation des maladies tropicales, qui risquent d'infecter des millions de personnes au-delà des zones de famine.

Il devient pourtant urgent de tenir des engagements dont dépend le sort d'une partie si importante de l'humanité.

La réunion de Copenhague dira si une volonté internationale existe.



mercredi 12 août 2009

L'UE met la pression à cinq mois de Copenhague

L'UE a fortement accru cette semaine la pression sur les grands pays industrialisés pour qu'ils revoient à la hausse leurs ambitions en matière de lutte contre le changement climatique, à cinq mois de la conférence cruciale de Copenhague. A Are, dans le centre de la Suède, où les ministres européens de l'Environnement et de l'Energie étaient réunis fin juillet, les Vingt-Sept ont invité les Américains et les Canadiens en particulier à les rejoindre sur des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2. Ils ont aussi appelé les pays riches à accroître les engagements financiers à destination des pays les plus pauvres, pour les aider à s'adapter au réchauffement planétaire et à adopter des stratégies de développement sobres en carbone.
"Nous voulons que les négociations accélèrent. Nous pensons qu'elles vont trop lentement et l'UE veut montrer la voie dans ce processus", a déclaré le ministre suédois de l'Environnement, Andreas Carlgren, à l'issue des trois jours de réunion. "Nous n'avons pas de plan B, nous voulons juste obtenir un accord ambitieux à Copenhague", a-t-il ajouté, précisant que l'UE se tenait prête à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d'ici à 2020 par rapport à 1990 si un accord international post-Kyoto est trouvé."Il y a une pression accrue sur les autres parties pour être sûr qu'ils accroissent leurs ambitions et pour que non seulement les pays industriels mais aussi les pays en développement s'engagent suffisamment", a-t-il continué. Selon un document commandé par la présidence suédoise de l'UE, consulté samedi par Reuters, la stratégie américaine de réduire en deux temps ses émissions de gaz à effet de serre est par ailleurs jugée susceptible d'augmenter les risques de dommages climatiques irréversibles par les Européens .
Les Etats-Unis envisagent des réductions relativement modestes d'ici à 2020, avant d'effectuer un rattrapage après cette date mais le texte, qui s'appuie sur de récents travaux scientifiques, estime qu'"il n'est pas possible de compenser au cours de décennies à venir les émissions supplémentaires des premières années en suivant un scénario d'action retardé". Vendredi, lors d'un entretien accordé à Reuters, le ministre français de l'Ecologie et de l'Energie, Jean-Louis Borloo a fustigé le manque d'ambition américain à court terme et avait appelé Washington à s'engager plus avant. "On ne peut pas accepter que la première puissance du monde soit à 24 tonnes de CO2 par personne et qu'elle nous explique que dans dix ans elle sera à 23 tonnes", a-t-il déclaré à Are, faisant par ailleurs part de son inquiétude vis à vis du Canada.
Les Etats-Unis étudient actuellement la possibilité de réduire leurs émissions de CO2 de 17% d'ici à 2020 et 83% d'ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2005. En décembre dernier, l'Union européenne s'est engagée à abaisser ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990, et de 30% si un accord est trouvé lors de la conférence internationale sur le climat de Copenhague. Aussi bien les Etats-Unis que l'Europe espèrent ainsi éviter que les températures globales ne montent de plus de 2 degrés par rapport aux températures pré-industrielles, un seuil de réchauffement à partir duquel les scientifiques considèrent que la situation deviendrait véritablement dangereuse.
Dans un second document préparé en parallèle de la réunion d'Are, la présidence suédoise de l'UE invite par ailleurs les pays riches à mobiliser immédiatement plusieurs milliards de dollars en aide au développement dans le but de créer un climat de confiance en vue du rendez-vous de décembre. "Clarifier et augmenter la contribution globale au financement de l'adaptation au changement climatique entre maintenant et 2012, contribuerait de manière significative à construire de la confiance avec les pays les moins développés", est-il écrit dans le texte, obtenu par Reuters. "Une contribution européenne spécifique est désirable avant Copenhague", poursuit le texte, préconisant une enveloppe comprise entre un et deux milliards de dollars. Jean-Louis Borloo a quant à lui dit à Reuters que les nations industrialisées devraient aller bien au-delà des 100 milliards de dollars annuels à l'horizon 2020, proposés récemment par Gordon Brown. "Le chiffre, c'est une question difficile, mais je peux vous donner celui de la Banque mondiale comme référence", a-t-il dit, avant que des sources européennes fassent état de 200 milliards de dollars par an. "C'est une honte absolue de laisser l'Afrique dans la plus grande des précarités", a-t-il ajouté.
Le rapport suédois indique par ailleurs que les pays de l'OCDE devraient remplir leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PIB à l'aide internationale, ce qui permettrait de dégager quelque 120 milliards de dollars en 2008 et 280 milliards de dollars en 2015.

source :Reuters

mardi 11 août 2009

Le combat de la croix-rouge pour l'accès à l'eau en Indonésie

Si près d'un milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable, nous nous concentrons souvent sur l'Afrique, qui ne concentre « que » un tiers de cette population. C'est en fait en Asie que le manque d'eau et d'infrastructures d'assainissement touche le plus de personnes, et d'énormes efforts restent à y faire, à l'exemple de ce programme de la Croix-Rouge sur l'île de Nias, en Indonésie, qui amène une énorme différence dans la vie quotidienne des collectivités locales.
Sabaria Lasse, 49 ans, est toujours enthousiaste à chaque fois que les gens lui posent des questions sur ses nouvelles latrines. Une construction en briques et bois située à l'arrière de sa maison dans le village de Hilizokhu, dans le nord du district de Lahewa, sur l'île de Nias.
"J'ai pris comme modèle les latrines que la Croix-Rouge construit et je l'ai fait avec mon argent», nous dit-elle fièrement.
Avant d'avoir des latrines, Sabaria et les autres habitants du village creusaient des trous à même le sol dans la cour arrière de leur maison, ou simplement utilisaient la rivière comme toilette. Avec une si mauvaise compréhension des bonnes pratiques d'hygiène, il n'est pas surprenant que l'incidence de maladies telles que la diarrhée a été si élevé parmi les villageois dans le passé.
La situation a complètement changé après l'arrivée de la Croix-Rouge dans le village il y a deux ans, suite au tremblement de terre qui a frappé Nias en 2005 et qui a laissé près de 80% des foyers du district endommagées ou détruites. Depuis, plus de 2.000 maisons ont été reconstruites sur l'île grâce à la Croix-Rouge canadienne qui a aussi financé le programme de reconstruction du système d'approvisionnement en eau et assainissement que la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) installe à travers tout le district de Lahewa.
«Historiquement, Nias a toujours été un peu isolée du reste de l'Indonésie. Nous avons découvert que, avant le tremblement de terre, moins du 30% de l'île avait un accès à l'eau courante potable, ce qui est un taux extrêmement bas », explique Nigel Ede, le sous-responsable de la délégation de la FICR à Nias.
L'accès à l'eau potable, l'installation d'un système d'assainissement de base et une bonne compréhension des bonnes pratiques d'hygiène sont des priorités évidentes identifiées par la FICR lors de lors de l'évaluation des besoins humanitaires de l'île. Au cours des trois dernières années, la Fédération internationale a fourni de facilités en eau et assainissement aux 35 communautés du district de Lahewa, ainsi qu'à 30 autres communautés du district central de Mandrehe, ces facilités comprennent des toilettes et des latrines, des installations sanitaires, un réseau d'eau et assainissement et la formation sanitaire pour assure la manutention de ces systèmes. Certains villageois peuvent maintenant bénéficier d'accès à d'eau potable qui est relié à des systèmes de captage d'eau de source, tandis que d'autres ont reçu des réservoirs pour collecter les eaux des pluies qui les fournissent en eau tout au long de l'année.
"J'ai vu les latrines communautaires construites par la Croix-Rouge, les gens les adorent !" nous rappelle Sabaria. Les latrines communautaires sont partagées entre trois ou quatre familles, mais pour les anciens comme Sabaria et quelques autres villageois, la préférence va à des latrines situées à proximité de leurs maisons. Elle a donc décidé de construire une nouvelle pour sa famille. Il a fallu trois jours pour installer une latrine à fosse septique, d'un coût de 100 USD.
Ça n'a pas été facile de mettre en oeuvre le programme d'eau et assainissement dans un environnement comme Nias. Par exemple, dans le village d'Ombolata Afulu les gens doivent marcher plusieurs centaines de mètres pour rejoindre l'ancien réservoir de captage d'eau du village, dans lequel ils recueillent l'eau d'une source située 300 mètres plus haut dans la colline. L'eau est ensuite acheminée vers un réservoir de base construit avec des tuyaux en bambou.
Avec le soutien de la Fédération internationale, une source permanente de captage d'eau a été mise en place et qui est connectée au tout nouveau réseau de canalisation communal ce qui permet la connexion à l'eau potable courante de toutes les maisons du village. "Nous avions pensé à la construction de latrines avant, mais on ne pouvait pas se permettre de perdre trop de temps, puisque assurer la nourriture pour tous a toujours été notre priorité", nous affirme Belifati Warowu, le chef du village. «Maintenant, les 40 familles d'Ombolata ont un accès à une eau propre dans leur propres foyers».
La communauté est propriétaire de chaque projet, et de ce fait prends en charge toute sa manutention. De son côté, la Fédération internationale fournit le financement, les matières premières et l'expertise technique. La communauté a formé un comité afin de prendre les décisions pour les projets et de ainsi assurer une gestion parfaite. Pour montrer leur engagement, les villageois ont du contribuer à la construction en fournissant du sable et du gravier pour une valeur d'environ 100 $ US, mais aussi ils ont fourni une main-d'oeuvre indispensable pour mener à bien les projets. Les membres du comité ont aussi pris la responsabilité de diffuser les bonnes pratiques d'hygiène, comme par exemple, se laver les mains, aux autres villageois, et, de son côté, la Croix-Rouge assure la formation des enseignants sur les techniques d'hygiène communautaire dans les écoles locales, afin que les enfants assimilent dès le jeune âge les bonnes pratiques d'hygiène pour une meilleure santé.
"L'accès à l'eau potable de qualité et de bonnes installations sanitaires sont essentielles pour assurer une bonne santé et participer à la réduction de la pauvreté», explique Nigel Ede. "Les maladies diarrhéiques tuent plus d'enfants dans le monde que le VIH et le paludisme réunis, mais lorsque vous comparez le financement international, fort peu est consacré à l'eau potable et l'assainissement".
Les statistiques de la FICR montrent qu'entre 2007 et 2008, environ 60 pour cent de tous fonds préliminaires du DREF (Fond d'urgence pour la réponse aux catastrophes) lancés par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont été directement ou indirectement liés aux épidémies ayant comme source des maladies diarrhéiques aiguës. Cela représente environ 35 pour cent de plus par rapport à des statistiques similaires en 2006.
"Fatal Neglect" (ou " Négligence fatale » en français), un récent rapport produit par l'ONG WaterAid, met également en évidence le déséquilibre des investissements dans les soins de santé et de l'absence de volonté politique d'investir dans l'assainissement de base. Le rapport fait valoir que la réponse mondiale à des maladies causées par de mauvaises conditions d'hygiène n'est «tout simplement pas rationnel". Il suggère que c'est parce que l'assainissement n'est pas une affaire « à la mode » qu'il n'émeut pas ou n'excite pas l'intérêt des politiciens.
Les programmes d'eau et d'assainissement tels que ceux développés à Nias contribuent à améliorer la santé et le bien-être de millions de ménages à travers le monde. Au cours des 15 dernières années, plus de neuf millions de personnes dans le monde ont directement bénéficié des programmes d'eau et assainissement de la FICR.

lundi 10 août 2009

Les incendies de forêt, fléau pour l'homme et le climat

Comme en attestent les récents événements survenus dans le Sud de la France et la Corse, les incendies, tout particulièrement en cette période de l’année, sont un véritable fléau. Mais la France est loin d’être la seule touchée. D’après la FAO, chaque année, le feu détruit 350 millions d’hectares à travers le monde, hors déboisement, s’attaquant aussi bien aux terres boisées qu’aux friches et aux cultures. Outre la perte d’un couvert végétal qui mettra des années à se reconstituer et une production agricole réduite à néant, ces feux dévastateurs gagnent fréquemment les habitations, provoquant des pertes humaines chez les habitants et au sein des équipes d’intervention. En février 2009, des feux de friche s’étant déclarés dans l’Etat australien de Victoria ont ainsi provoqué la mort de 173 personnes. Ils ont ravagé 450 000 hectares de terres et quelque 2 000 maisons, laissant sans domicile 7 500 personnes. Le coût pris en charge par les assurances pour couvrir ces sinistres s’élèverait à 1,5 milliard de dollars. Depuis le début 2009, les feux de forêt ont entraîné des pertes évaluées à plusieurs millions de dollars dans l’Etat de Victoria et en Californie. Le bilan est tout aussi peu réjouissant pour l’Ouest canadien où 10 000 personnes ont dû être évacuées en raison de feux incontrôlés. En Europe, ce sont la Grèce, l’Espagne, le Sud de la France, la Sardaigne… qui souffrent, les incendies ayant détruit des habitations et provoqué des décès chez les équipes de lutte contre le feu.
Toutefois, les pays en développement restent les plus vulnérables et les moins bien armés pour faire face à cette menace incendiaire. En Ethiopie et au Sud-Soudan, des millions d’hectares de terres brûlent chaque année. Selon la FAO, plus de 200 000 feux ont été signalés au Soudan et plus de 400 000 en Ethiopie entre 2000 et 2008. Pour ces pays à l’économie fragile, cela représente un lourd tribut à payer en terme de pertes de vies humaines, de dégâts matériels et de destruction de ressources naturelles.
Parmi les causes invoquées pour expliquer cette contagion des feux à divers points du globe, l’homme reste, sans surprise, en tête de liste. Mais s’il reste le dénominateur commun, les motivations en amont sont plus diverses. Il peut s’agir d’actes de négligence, de défrichement illégal, « d’utilisation peu judicieuse du feu en agriculture et sur les pâturages » ou encore d’incendies d’origine criminelle. Autre sujet d’inquiétude, la densité croissante de la population est un facteur aggravant de la recrudescence des incendies à travers le monde, intensifiant la pression exercée sur les terres et les ressources naturelles d’une manière générale. Pour soutenir les plus faibles à faire face à ces vagues de feux, lourdes de conséquences en termes de dangers pour les populations locales, de pertes économiques et matérielles, de pollution atmosphérique et de réchauffement climatique, des organisations telles que la FAO développent des campagnes pour sensibiliser les habitants à des programmes de prévention. On y préconise, entre autres, le débroussaillage systématique à proximité des constructions ou le recours à la technique du brûlis contrôlé. Si la prévention reste le domaine d’action à privilégier, un effort doit également être fourni du côté de la réactivité aux feux, avec un système d’alerte précoce et un monitorage par satellites. Plus l’évaluation de la situation est précise, plus les équipes d’intervention peuvent être dirigées efficacement.

Source : FAO

samedi 8 août 2009

Le trafic d'êtres humains, fléau ignoré

La lutte contre le trafic d'être humains est entravée par un manque de données et une véritable négligence de la part des gouvernements, affirme un rapport de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui porte pour la première fois sur un total de 155 pays.
« L'opinion publique commence à être sensibilisée à la réalité de l'esclavage moderne, mais de nombreux gouvernements nient encore cette réalité et sont même négligents lorsqu'il s'agit d'informer ou de poursuivre les auteurs de ces crimes », a déclaré Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l'ONUDC, dans un communiqué.
Si le nombre de condamnations pour trafic d'êtres humains est en hausse, il reste inférieur à 1,5 pour 100.000 personnes, ce qui est moins que certains crimes rares en Europe de l'Ouest, par exemple, comme le crime de kidnapping, et en toute hypothèse sans commune mesure avec le nombre de victimes estimées
« De nombreux systèmes judiciaires sous-estiment le crime. En fait deux pays sur cinq n'ont jamais enregistré aucune condamnation », souligne le rapport.
Fait surprenant, le crime de trafic d'êtres humains est principalement le fait de femmes, et c'est le crime dans lequel elles sont le plus présentes en tant que responsable.
S'agissant des victimes, l'ONUDC estime que 79% sont victimes d'exploitation sexuelle. Mais cela pourrait être une « illusion d'optique ». L'exploitation sexuelle est visible, mais pas le travail forcé qui représenterait 18% des cas, au moins.
« Combien de centaines de milliers de personnes sont utilisés comme esclaves dans des échoppes clandestines, des champs, des mines, des usines ou exploités comme main d'oeuvre domestique ? », s'interroge M. Costa.
Le rapport estime par ailleurs que 20% des victimes seraient des enfants. Mais ils représentent près de 100% des victimes dans la région du Mékong ou en Afrique de l'Ouest, employés à dénouer des filets de pêche, à coudre des biens de luxe ou à cueillir le cacao. D'autres sont exploités à mendier, ou comme prostituées, utilisés dans des réseaux de pédophilie ou de pornographie.
« Les attitudes culturelles et la discrimination entre les sexes compte autant que la pauvreté », parce que la plupart des victimes sont exploités par des proches, conclut Antonio Maria Costa.
Le Protocole des Nations Unies contre le trafic d'êtres humains est entré en vigueur en 2003. Le rapport révèle que le nombre d'Etat qui le mettent sérieusement en oeuvre a doublé, de 54 à 125, sur les 155 Etats signataires. Mais de nombreux pays, surtout en Afrique, manquent des outils juridiques nécessaires.

vendredi 7 août 2009

L’UNICEF lance la campagne « Dirty Water » à New York


L’organisation a installé dans les rues de New York ce distributeur à bouteilles d’eau polluée ou contaminée. Pour un dollar, vous pouvez choisir entre la malaria, la fièvre jaune, la cholera, le typhus, la salmonellose, l'hépatite, la dengue et la dysenterie. Après avoir inséré votre billet ou votre pièce, vous aurez le droit à une superbe bouteille d'eau marron non potable... Bien entendu, personne n'a bu ces bouteilles mais grâce à ce dispositif, beaucoup de gens ont fait des dons pour aider ces pays en difficulté. De plus, chaque dollar inséré dans cette machine permettait de donner de l'eau à un enfant pendant 40 jours.



jeudi 6 août 2009

PNUD : Les pays arabes affectés par des défis en matière de sécurité humaine

La sécurité humaine est un préalable du développement humain et son absence globale dans les États arabes limite les options dont disposent les populations, selon un rapport élaboré par des chercheurs indépendants provenant de la région et publié fin juillet par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
La sécurité humaine n'est pas uniquement une question de survie immédiate mais dépend aussi de la satisfaction de besoins fondamentaux, tels que l'accès à l'eau et de facteurs déterminant la qualité de la vie, fait observer le « Rapport arabe sur le développement humain 2009, Défis en matière de sécurité humaine dans les pays arabes».
Elle est souvent menacée dans cette région par la présence de structures politiques, sociales et économiques injustes, par la concurrence entre divers groupes sociaux fragmentés pour accéder au pouvoir et aux ressources et, dans certains cas, par l'impact d'interventions militaires de l'extérieur.
Le rapport signale plusieurs manières selon lesquelles les États arabes peuvent accroître la sécurité humaine :
- En luttant contre la pauvreté et en éliminant la faim qui persiste malgré la richesse relative de la région. En effet, le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans la région est passé de 19,8 millions en 1990-1992 à 25,5 millions en 2002-2004.
- En renforçant l'état de droit pour garantir le respect des libertés et des droits essentiels, offrir des possibilités à tous et résoudre les conflits particulièrement déstabilisants liés au pouvoir et aux ressources.
- En protégeant l'environnement au moyen d'un renforcement des institutions, de l'adoption et de l'application de lois, de la prise en compte de l'environnement dans la planification du développement et de la sensibilisation à l'écologie par l'éducation des jeunes. La désertification menace quelque 2,9 millions de kilomètres carrés, soit environ un cinquième de la superficie totale des pays arabes.
- En protégeant les droits des femmes, par la modification des lois et des attitudes qui renforcent la discrimination envers celles-ci.
- En remédiant aux faiblesses structurelles des fondements de l'économie pétrolière des pays arabes et en favorisant l'instauration d'une économie plus diversifiée, axée sur les connaissances, qui assure un niveau d'emploi suffisant. Cette région a le taux de chômage le plus élevé au monde, se situant à 14,4 % alors que la moyenne mondiale est de 6,3 %. Compte tenu de la croissance démographique actuelle, les pays arabes devront créer 50 millions d'emplois d'ici 2020 pour absorber l'augmentation prévue de la population active.
- En luttant contre la pauvreté et en éliminant la faim qui persiste malgré la richesse relative de la région. Il est estimé que 20 % de la population de la région arabe vivent en-deçà du seuil de pauvreté reconnu sur le plan international de 2 dollars par jour.
- En améliorant la santé publique, en élargissant l'aspect à des soins de santé de qualité et d'un coût abordable, l'accent étant mis sur la médecine préventive, la lutte contre les pratiques culturelles néfastes pour la santé des femmes et la promotion de campagnes d'information du public compassionnelles sur le VIH/sida alliée à un accroissement du dépistage et du traitement.
- En mettant fin à l'occupation, aux conflits armés et aux interventions militaires qui infligent d'immenses souffrances humaines, anéantissent des décennies de développement économique et minent les fragiles progrès de la réforme politique en renforçant les forces extrémistes et en réduisant l'influence des modérés.

mercredi 5 août 2009

Sida : un premier vaccin est à l’essai en Afrique du sud

L’ensemble de la communauté scientifique sud-africaine vit des heures palpitantes, à l’image de ce que la NASA vivait il y a quarante ans avec les premiers pas sur la Lune de la mission Apollo. Loin de se décourager après l’échec du vaccin expérimental mis au point par la firme américaine Merck & Co. Inc., des chercheurs de l’université du Cap (UCT) ont lancé le 20 juillet dernier la première phase de test relatif à un vaccin contre le sida.

Dans cette optique, pas moins de 36 volontaires ont été recrutés. Ils participeront tous aux essais cliniques qui constituent une seconde étape, après les expériences menées au cours de l’hiver dernier sur 12 personnes en Afrique du sud et aux Etats-Unis.

Côté infrastructures, les responsables de l’opération peuvent compter sur du lourd. Les structures hospitalières du Cap (Emavundleni Centre, Crossroads) et de Soweto (Perinatal HIV Research Unit, Chris Hani Baragwanath Hospital) se sont en effet associées pour la procédure des tests. Les tests viseront à déterminer dans un premier temps si les vaccins ne présentent aucun danger pour l’organisme humain. Ils permettront également d’évaluer la réaction immunitaire des individus. Les vaccins test, qui a reçu le nom de SAAVI DNA-C2 et de SAAVI Mva-C, ont été élaborés pour venir à bout du virus de type C, le plus répandu en Afrique du sud.

Les 36 sud-africains volontaires, âgés de 18 à 45 ans, séronégatifs et ne présentant aucun comportement à risques, se verront recevoir, selon leur profil, un placébo ou un cocktail de vaccins expérimentaux. Après l’échec de Merck & Co, cette deuxième tentative de mettre sur pied un vaccin contre le sida est l’aboutissement d’un travail de huit années. En cas de réussite de la phase 1, deux séries de tests devront encore être menées. Viendrait alors la fabrication du vaccin, qui pourrait vaincre le fléau du siècle. Le résultat est particulièrement attendu dans un pays où près de cinq millions de personnes ont contracté le virus.


mardi 4 août 2009

L’Ivermectine rend la vue aux Africains

L’élimination de l’onchocercose, ou cécité des rivières, est envisageable grâce au traitement par l’ivermectine. Cette maladie, dont souffrent 37 millions d’Africains, provoque de graves symptômes cutanés et rend aveugle. Transmise par une mouche, la simulie, qui se reproduit dans les rivières, elle représente une grave menace pour le continent africain. Mais peut-être plus pour très longtemps…
Cette nouvelle, révélée par la revue Neglected Tropical Diseases (maladies tropicales négligées) est porteuse d’un immense espoir pour des millions de malades. Saluée par l’OMS comme « une étape historique » dans la lutte contre la maladie, elle résulte d’une étude menée dans trois régions du Mali et du Sénégal.
L’onchocercose, maladie endémique, pourrait donc très prochainement ne plus sévir. Les études ont montré que le traitement par l’ivermectine permettait de stopper les nouvelles infections et la transmission dans ces trois zones d’Afrique particulièrement touchées par la maladie. Ce fléau millénaire, qui touche trente pays africains, ne survivrait donc pas à l’ivermectine. Après 15 à 17 ans de traitement semestriel ou annuel, il ressort que seules quelques infections subsistaient dans la population humaine. Dans les zones d’essai, le traitement a donc été arrêté et deux ans près, aucune nouvelle infection n’était à déplorer.
L’ivermectine, fabriquée par les laboratoires Merck, est distribué gratuitement depuis 1987 aux pays touchés. Ces récents résultats vont donc permettre de guérir des millions de malades et surtout d’empêcher que la maladie ne continue à faire des ravages. Certes, elle ne tue pas mais elle condamne des millions d’Africains, dont l’existence est déjà meurtrie, à une vie sans couleurs. La découverte de ce traitement est donc « un excellent exemple de la façon dont ce type de recherche peut non seulement apporter des réponses importantes à des problèmes de santé majeurs mais également aider avec ce type de partenariat à développer des capacités de recherche dans les pays à revenu faible » se félicite le Docteur Robert Ridley, coordinateur de l’étude.


Reste à savoir maintenant comment et quand le traitement pourra être stoppé sans danger pour la population. Après des milliers d’années à sévir en toute impunité et à plonger la vie de millions d’Africains dans le noir total, il semble que la cécité des rivières ne sera bientôt plus qu’un épisode de l’Histoire.

lundi 3 août 2009

Les données du manque d'eau


L’eau douce ne représente que 2,5 % du volume d’eau sur Terre, dont les deux tiers forment les calottes glaciaires. Elle est très inégalement distribuée dans le monde : les pays en développement, majoritairement au Sud, sont les premiers touchés par la pénurie.

Plus d’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à de l’eau potable, dont 300 millions en Afrique subsaharienne. En outre, 2,6 milliards de personnes manquent d’installations sanitaires de base. Pour l’Unesco, « permettre l’accès de tous à une eau sûre et suffisante » constitue la condition indispensable à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, définis en 2000.

Parmi les 27 mégalopoles mondiales, 18 bordent les océans, ce qui explique l’intérêt croissant pour les technologies de dessalement de l’eau de mer. L’approvisionnement des villes en eau sera un enjeu majeur en 2030, lorsque 60 % de la population mondiale sera urbaine. En proportion du nombre d’habitants, l’accroissement des villes concerne à 95 % les pays en développement.

La pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques aggrave la pénurie mondiale d’eau douce. Dans le monde entier, la protection des ressources en eau suppose un contrôle efficace des rejets industriels, agricoles et domestiques.

Près de 90 % de l’eau douce consommée dans le monde est consacrée à l’agriculture, explique la FAO, agence des Nations unies pour l’alimentation. Pas moins de 2 000 à 5 000 litres d’eau sont nécessaires pour nourrir une personne pendant 24 heures.

Parmi les grandes villes les plus exposées aux pénuries hydriques, on trouve Jérusalem et Tel-Aviv, les villes des pays du Golfe, mais aussi Alger, Tunis, Le Caire, ainsi que Pékin. En Europe, Barcelone, La Valette (Malte), Athènes sont les plus concernées par le manque d’eau, qui frappe de façon récurrente le Portugal et les pays du pourtour méditerranéen.


samedi 1 août 2009

L’accès à l’eau potable : un droit inaliénable confronté à la question du financement

Par Fabien Dupuis, diplômé de l’IPRIS, doctorant spécialisé sur la géopolitique de l’eau.


Selon l’OMS, 1,1 milliard d’individus soit 17 % de la population mondiale n’avaient pas accès à l’eau potable en 2002. Chaque année 1,8 million d’enfants meurent des suites d’une pathologie liée à la consommation d’une eau insalubre. Pour y remédier, l’exigence définie dans les Objectifs du Millénaire (ODM) consiste en la réduction de moitié du nombre de personnes n’ayant pas accès à une eau potable d’ici à 2015. Cela représente 900 millions de personnes.

Dans son rapport mondial sur le développement humain en 2006, le PNUD estime que les ODM en matière d’eau sont sur le point d’être réalisés. Ce constat très global cache de grandes disparités. L’Afrique subsaharienne n’atteindrait l’objectif qu’en 2040. Dans cette région le nombre d’habitants privés d’accès à l’eau potable a augmenté de 60 millions depuis 1990. 


Le droit à l’eau est clairement implicite dans le droit à un niveau de vie suffisant et le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels en 1966 est garant de ce droit. 


Eu égard aux difficultés d’application de ce texte, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels du Conseil économique et social des Nations unies décida d’interpréter le droit à l’eau dans son Observation générale n°15, adoptée le 26 novembre 2002. Cette Observation générale liste un certain nombre de recommandations pour mettre en œuvre le droit à l’accès à une eau en quantité et en qualité suffisante. 


Dans la partie introductive de l’Observation générale, il est stipulé que « le droit à l’eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d’une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun ». « Le droit à l’eau est indispensable pour mener une vie décente. Il est une condition préalable à la réalisation des autres droits de l’homme ». 


Si la notion d’approvisionnement en eau varie en fonction des situations, principalement entre les zones rurales et urbaines, trois facteurs restent tout de même pertinents quelles que soient les circonstances : la disponibilité, la qualité, et l’accessibilité.

 L’eau, pour chaque personne, doit être accessible en qualité et en quantité suffisante pour les « usages personnels et domestiques » (la consommation, l’assainissement individuel, le lavage du linge, la préparation des aliments ainsi que l’hygiène personnelle et domestique). 
 L’eau nécessaire pour chaque « usage personnel et domestique » doit être salubre et donc exempte de risque pour la santé. En outre, l’eau doit avoir une couleur, une odeur et un goût acceptables. 
 L’accessibilité comporte deux dimensions principales. L’eau ainsi que les installations et services adéquats doivent être physiquement accessibles sans danger pour toutes les couches de la population. Chacun doit avoir accès à une eau salubre, de qualité acceptable et en quantité suffisante au foyer ou à proximité immédiate, dans les établissements d’enseignement et sur le lieu de travail, ou à proximité immédiate. L’eau, les installations et les services doivent être d’un coût abordable pour tous. 


Le Pacte prévoit, également, la réalisation progressive du droit à une eau salubre en imposant aux États diverses obligations à effet immédiat. La principale obligation des Etats parties au regard du droit à l’eau consiste à prendre des mesures concrètes visant progressivement au plein exercice de ce droit, et ce en utilisant le maximum de leurs ressources disponibles, quelles soient humaines et administratives, législatives et financières. 


Par exemple, les États doivent s’abstenir dans tous les cas d’imposer à un autre pays des mesures empêchant l’approvisionnement en eau. Par ailleurs, la coopération internationale requiert des États qu’ils s’abstiennent de mener des actions qui entravent, directement ou indirectement, l’exercice du droit à l’eau dans d’autres pays. 


Certains Etats, comme c’est le cas en Uruguay, garantissent le droit à l’accès à une eau salubre en quantité et en qualité suffisante comme un droit constitutionnel (article 47). 


« Les préconisations énoncées dans l’observation mettent en exergue : l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des stratégies, de la législation et des politiques sur l’eau ; L’identification d’indicateurs et de critères permettant d’assurer le suivi de la mise en oeuvre du droit à l’eau ; Tout particulier ou tout groupe dont le droit à l’eau a été enfreint doit avoir accès à des recours effectifs, judiciaires ou autres, à l’échelle nationale et internationale ». 


Enfin, la dernière partie de l’Observation générale met l’accent sur les obligations notamment des institutions internationales. En effet, les Nations unies, l’Organisation internationale du travail, l’OMS, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les ONG doivent coopérer efficacement avec les États en mettant à profit leurs compétences respectives pour faciliter la mise en œuvre et assurer la protection et la promotion du droit à l’eau. 


Selon Ricardo Petrella, 24 pays d’Afrique sont incapables de fournir de l’eau potable à l’ensemble de la population. Outre des questions de volonté politique, se pose par conséquent la question du financement des infrastructures. 


Pour y parvenir, les États sont souvent contraints de répercuter sur les usagers la plupart des coûts liés à la fourniture des services. Or, l’eau doit avoir un coût suffisamment abordable pour ne pas empêcher une personne de jouir de ses autres droits fondamentaux. C’est pourquoi, il est nécessaire d’encourager les usagers à participer à la gestion de l’eau dans la mesure de leurs moyens financiers et de prévoir des incitations à l’économie d’eau. Cependant, tout ce que représente le secteur de l’eau en termes d’investissement est très élevé. Le conseil Mondial de l’eau a évalué le chiffre nécessaire à 100 milliards de dollars par an pendant vingt-cinq pour fournir l’eau et les services d’assainissement à ceux qui en ont besoin. 


Si la date de 2015 est maintenue, Alain Mathys, tout comme la Banque mondiale, évaluent l’investissement à 180 milliards de dollars par an pour atteindre les ODM (alors qu’il est aujourd’hui à 80). 


Il va de soi qu’outre l’investissement dans la mise en place de réseau d’assainissement et de réseau de distribution d’eau potable pour améliorer la desserte, l’accessibilité et les normes, les opérateurs, qu’ils soient publics ou privés, doivent prendre en compte les coûts liés à l’entretien des réseaux. Cela représente un coût supplémentaire, par rapport à la simple réalisation de l’objectif n° 7. Entre 1995 et 2005, le gouvernement brésilien, devant l’urgence et afin d’éviter la situation rencontrée à Buenos Aires, décida d’étendre les réseaux de transport, de distribution et de construire de nouvelles centrales de production pour un coût global de 64 milliards de dollars. La capitale de l’Argentine dénombrait, dans les années 90, 11 millions d’habitants. Or la situation était devenue critique : le réseau ne pouvait alimenter que 6 millions d’habitants et n’avait pas été amélioré depuis la Seconde Guerre mondiale ; le réseau d’épuration des effluents domestiques et industriels était inexistant. Seule une station d’épuration d’une capacité de fonctionnement pour l’équivalent de 300 000 habitants existait. 


L’effort financier à porter est inégal selon les régions. En Afrique subsaharienne, il est trois fois supérieur à celui mené en Asie du Sud, en Amérique Latine, ou au Moyen-Orient, alors que le revenu de l’Etat et des habitants est largement plus faible. Cela signifie que pour 320 millions d’africains, les investissements additionnels sont estimés à 3,4 milliards de dollars, alors que les pays d’Afrique ne disposent que de 2,2 milliards de dollars. 


C’est pourquoi la Banque Mondiale estime que 300 milliards de dollars seront nécessaires pour atteindre les Objectifs du Millénaire dans le souci de créer, d’étendre et de réhabiliter les réseaux d’eau.

source : Affaires stratégiques

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