mercredi 30 septembre 2009

L'actrice Mia Farrow ambassadrice de l'Unicef

L'actrice internationalement reconnue et militante humanitaire Mia Farrow, est arrivée au Cameroun le 13 septembre avec un message d'espoir pour certains des enfants parmi les plus désavantagés du pays. Une priorité pour l'Ambassadrice itinérante de l'UNICEF qui pendant son séjour d'une semaine s’est rendue dans les communautés de l'Est du pays, où plus de 60 000 centrafricains ont trouvé refuge; et dans le Camp de Langui où il y actuellement plus de 3000 réfugiés qui ont fui le Tchad l'année dernière.
« L'UNICEF m'a demandé d'ajouter ma voix à l'appel d'action urgente au Cameroun pour parler du problème de la malnutrition de l'enfant que l'UNICEF considère comme une urgence silencieuse," a déclaré Mia Farrow. La plupart du monde connait probablement peu de choses sur cette crise humanitaire qui menace la vie des enfants de moins de cinq ans. Maintenant que je suis ici j'espère être capable de leur dire qu'on les entendra et je ferai de mon mieux pour m'assurer qu'on en fera plus pour eux. »
Des communautés locales du Cameroun hébergent nombre de réfugiés alors qu'elles-mêmes sont désespérément pauvres et vulnérables. Selon la Représentante de l'UNICEF, Ora Musu Clemens-Hope, il en résulte une augmentation importante des taux de malnutrition chez les enfants. « Les réfugiés ont été généreusement soutenus par des communautés vivant dans une des parties les plus pauvres du Cameroun. Le Gouvernement et les agences comme l'UNICEF, le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont travaillé dur pour améliorer leurs conditions et pourvoir à leurs besoins essentiels, mais nous constatons des taux alarmants de malnutrition et nous avons besoin rapidement de financements supplémentaires. »
Il y a environ 280 000 réfugiés au Cameroun en provenance tant de la République centrafricaine que du Tchad. L'UNICEF travaille parmi les communautés déplacées et d'accueil pour combattre la maladie et stopper la mortalité chez les enfants, tout en s'attachant à leur fournir de l'eau potable et un assainissement convenables, ainsi qu'une éducation.
À son arrivée au Cameroun, Mia Farrow a rencontré des ministres du gouvernement, l'Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO ainsi que la Première Dame du Cameroun. Mia Farrow a été nommée Ambassadrice itinérante de l'UNICEF en septembre 2000. Avocate acharnée de la cause des enfants, elle fait campagne inlassablement pour leurs droits dans le monde entier, avec une attention particulière pour les enfants touchés par les conflits armés. Mia Farrow s'est profondément engagée pour lever des fonds et sensibiliser à la cause des enfants dont les vies ont été affectées par la violence dans des pays comme l'Angola, le Tchad, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, Haïti, le Nigeria et le Soudan.



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lundi 28 septembre 2009

La pauvreté : une nouvelle approche résolument moderne…

Hans Rosling est un universitaire suédois qui a décidé de s'attaquer à ce problème de manière très pragmatique. Il a crée une fondation (Gapminder) et un logiciel (Trendalyzer). Le second permet d'agréger, d'animer et d'exploiter facilement les données statistiques chiffrées. Ces données il les a notamment présenté à l’occasion d’une conférence que nous vous laissons le soin de découvrir.
Comment des pays parviennent-ils à sortir de la pauvreté ?
Qu'est-ce que vivre concrètement avec moins d'un dollar par jour, 3 dollars, 10 dollars ?




Transcription : Je vous ai dit trois choses l’année dernière. Je vous ai dit que les statistiques mondiales n’avaient pas été correctement mises à disposition. À cause de cela, nous avons toujours la vieille mentalité de pays en développements et industrialisés, ce qui est faux. Et je vous ai dit que les graphiques animés peuvent faire la différence. Les choses sont en train de changer. Et aujourd’hui, sur la page d’accueil de la Division des Statistiques des Nations Unies, il est dit : à partir du premier mai, accès complet aux bases de données. (Applaudissements) Et si je pouvais vous faire voir l’image sur l’écran. Il est donc arrivé trois choses. Les Nations Unies ont ouvert leurs bases de données statistiques, et nous avons une nouvelle version du logiciel qui fonctionne sur le net, de sorte que vous n’avez plus à le télécharger,
Laissez-moi répéter ce que vous avez vu l’année dernière. Les bulles sont les pays. Ici vous avez le taux de fécondité (le nombre d’enfants par femme) et là vous avez la durée de vie en années. Voilà 1950... Celles-ci étaient les pays industrialisés, celles-là étaient les pays en développement. À l’époque, il y avait nous et eux. Il y avait une très grande différence dans le monde. Mais cela a changé, et plutôt dans le bon sens.
Voila ce qui est arrivé. Vous voyez que la Chine est la grosse bulle rouge; la bleue ici c'est l’Inde. Je vais essayer d’être un peu plus sérieux cette année pour vous montrer comment les choses ont réellement changé. C’est l’Afrique qui semble ressortir comme le problème dans ce coin, n’est-ce pas? Toujours des familles nombreuses, et l’épidémie de VIH a fait chuter les pays ainsi. C’est plus ou moins ce que nous avons vu l’année dernière, et voilà comment cela va continuer dans le futur.
Et je continue de parler. Comment est-ce possible? Parce que voyez-vous, j'ai présenté des statiques qui n’existent pas. Parce que nous sommes ici. Est-il possible que cela arrive? Je couvre toute ma vie ici, vous voyez? Je m’attends à vivre 100 ans. Et voici où nous en sommes aujourd’hui. Maintenant, pourrions-nous plutôt regarder la situation économique mondiale? J'aimerais la rapporter à la survie infantile. On va inverser les axes: ici il y a la mortalité infantile -- c’est à dire la survie -- quatre enfants qui meurent ici, 200 là. Et sur cet axe, c’est le PIB par habitant. Ça c'était en 2007.
Si je retourne dans le passé, j’ai ajouté des statistiques historiques -- on recule, on recule, on recule -- pas beaucoup de statistiques il y a 100 ans. Quelques pays avaient quand même des statistiques. On fouille dans les archives, et là où nous sommes, en 1820, seules l’Autriche et la Suède peuvent produire des données. (Rires) Mais ces pays étaient là, en bas, ils avaient 1000 dollars par personne et par an. Ils perdaient un cinquième de leurs enfants avant la première année.
Alors voila comment ça se passe dans le monde, si on intègre le monde entier, comment ils sont devenus progressivement de plus en plus riche, et ils ajoutent des statistiques. N’est-ce pas merveilleux quand ils obtiennent de nouvelles statistiques ? Vous voyez l’importance que ça a ? Ici, les enfants ne vivent pas plus longtemps. Au siècle dernier, en 1870, ça allait mal pour les enfants en Europe, parce que la plupart de ces statistiques sont européennes. Ce n'est qu’à partir du début du siècle que plus de 90% des enfants survivent la première année. Voilà l’Inde qui monte, avec les premières données indiennes. Ça ce sont les États-Unis qui s'éloignent ici, qui gagnent plus d’argent. Et on va bientôt voir la Chine monter tout au bout dans l’angle. Elle monte avec Mao Tsé-Tung qui apporte la santé, pas trop la richesse. Puis il meurt, ensuite Deng Xiaoping apporte l’argent, elle se déplace là-bas dans ce coin. Les bulles continuent de monter ici en haut et voila à quoi ressemble le monde aujourd’hui. (Applaudissements)
Regardons les États Unis. Il y a une fonction dans le logiciel... Je peux dire au monde, “Reste où tu es” Et je prends les États-Unis -- on veut conserver l'arrière-plan -- je le fais ressortir comme ça, et maintenant on remonte dans le temps. Et on peut voir que les États-Unis se déplacent à droite de la tendance générale. Ils sont tout le temps du coté de l’argent. En 1915, les États-Unis étaient voisins de l’Inde -- l’Inde contemporaine, d’aujourd’hui. Cela veut dire que les États-Unis étaient plus riches, mais qu'ils perdaient plus d’enfants que l’Inde aujourd’hui, proportionnellement. Et regardez ici -- comparez avec les Philippines d’aujourd’hui. Les Philippines aujourd’hui ont à peu près la même économie que les États-Unis durant la Première Guerre Mondiale. Mais il faut faire avancer les États-Unis pendant un bout de temps avant de les voir atteindre le même niveau de santé que les Philippines. Autour de 1957, ici, la santé des États-Unis est la même que celle des Philippines. Et c’est le drame de ce monde que beaucoup considèrent globalisé, qui est que l’Asie, les pays arabes, l’Amérique latine, sont bien plus en avance en terme de santé, d’éducation, de ressources humaines qu’elles ne le sont économiquement.
Il y a une divergence dans ce qui se passe aujourd’hui dans les économies émergentes. En ce moment, dans ces pays, les avantages sociaux, le progrès social, avancent devant le progrès économique. En 1957 -- les États-Unis avaient la même économie que le Chili de nos jours. De combien de temps faut-il faire avancer les États-Unis pour qu’ils aient le même niveau de santé que le Chili aujourd’hui ? Je crois qu'il faut aller, là -- donc 2001, ou 2002 -- les États-Unis ont le même niveau de santé que le Chili. Le Chili se rapproche ! D'ici quelques années, le Chili pourrait avoir une meilleure survie infantile que les États-Unis. C’est vraiment un changement, que vous ayez ce retard d’à peu près 30, 40 ans de différence au niveau de la santé.
Derrière la santé il y a le niveau d’éducation. Et il y a beaucoup de choses au niveau de l’infrastructure, et les ressources humaines globales sont là. Maintenant, on peut enlever ça et je voudrais vous montrer la vitesse, le taux de changement, avec quelle rapidité ils évoluent. Et on revient en 1920, et je veux observer le Japon. Je veux aussi observer la Suède et les États-Unis. Je vais mettre en place une course ici entre la Ford jaunâtre la Toyota rouge en bas et la Volvo brunâtre (Rires) Et c’est parti!!! La Toyota prend un très mauvais départ, comme vous pouvez le voir, et la Ford américaine fait du hors-piste là-bas. La Volvo s’en tire plutôt bien. Et c’est la guerre. La Toyota quitte sa trajectoire et du coup la Toyota se trouve du coté Santé de la Suède -- Vous voyez ? Et ils sont en train de dépasser la Suède, et ils sont maintenant en meilleure santé que la Suède. C’est le moment où j’ai vendu la Volvo et acheté la Toyota. (Rires) Et on peut voir que la vitesse d'évolution était énorme au Japon. Ils se sont vraiment remis à niveau.
Cela change graduellement. Il faut observer plusieurs générations pour le comprendre. Laissez-moi vous montrer à ma manière mon histoire familiale -- nous avons créé ce graphe là. Il y a les mêmes éléments, argent en bas et santé, vous voyez ? Et là c’est ma famille. Ça c'est la Suède en 1830, quand mon arrière arrière grand-mère est née. La Suède était au niveau de la Sierra Leone aujourd’hui. Et là c'est quand mon arrière grand-mère est née, 1863. La Suède était comme le Mozambique. Voilà la naissance de ma grand-mère, 1891. Elle s’est occupée de moi enfant, et donc je ne parle plus de statistique maintenant -- maintenant on parle de l’histoire de ma famille. C’est là que je crois aux statistiques, quand ce sont des statistiques approuvées par grand-maman. (Rires) Je pense que c’est le meilleur moyen de vérifier des statistiques historiques. La Suède était comme le Ghana. Il est intéressant de voir l’énorme variété au sein de l’Afrique sub-saharienne. Je vous l’ai dit l’année dernière, je vous le dis encore, ma mère est née en Égypte, et moi... Qui suis-je? Je suis le mexicain de la famille. Et ma fille, elle est née au Chili, la petite-fille est née à Singapour, qui est maintenant le pays qui a la meilleure santé sur cette Terre. Ils ont dépassé la Suède il y a deux, trois ans, avec une meilleur survie infantile. Mais le pays est très petit, vous savez. Ils sont si proches de l’hôpital qu’on ne peut pas les battre dans nos forêts. (Rires) Mais rendons hommage à Singapour.
Singapour est numéro un en ce moment. Tout cela ressemble à une très belle histoire. Mais ce n’est pas si évident, que ce soit une belle histoire. Parce que je dois vous montrer une autre fonctionnalité. Nous pouvons aussi faire en sorte que la couleur représente la variable – et quel est mon choix ? Les émissions de CO2, en tonnes par personne. En 1962, les États-Unis émettaient 16 tonnes par personne. La Chine en émettait 0.6, l’Inde 0.32 tonnes par personne. Que se passe-t-il lorsque nous avançons ? Et bien, vous voyez la gentille histoire de l'obtention de la richesse, et d'une meilleure santé... tout le monde l'a fait au prix des émissions de CO2. Il n’y a personne qui ne l’ait pas fait jusqu’à maintenant. Et nous n’avons plus toutes les données mises à jour car ce sont des données brûlantes de nos jours. Et nous voici en 2001.
Lors de discussions auxquelles j’ai assisté avec des leaders mondiaux, vous savez, beaucoup disent que maintenant, le problème ce sont les économies émergentes, qu'elles produisent trop de CO2. Le ministre de l’environnement indien a dit : “Eh bien, c'est vous qui avez causé le problème. Les pays de l’OCDE – les pays à haut revenus -- ce sont eux qui ont provoqué le changement climatique. Mais nous vous pardonnons, car vous ne le saviez pas. Mais à partir de maintenant, on compte par personne. A partir de maintenant on compte par personne. Et chacun est responsable de ses émissions par personne”
Cela vous montre vraiment que nous n’avons pas vu de progrès économique et en matière de santé significatifs où que ce soit dans le monde sans destruction du climat. C’est vraiment cela qui doit être changé. J’ai été critiqué pour vous avoir montré une image trop positive du monde, mais je ne pense pas que ce soit le cas. Le monde est un endroit plutôt en désordre. Voici le “Dollar Street”. Tout le monde vit dans cette rue. Ce qu’ils gagnent ici -- le nombre qui correspond -- c'est le montant de ce qu’ils gagnent par jour. Cette famille gagne environ un dollar par jour. On remonte la rue par-là, et on trouve une famille qui gagne autour de deux, trois dollars par jour. Et on continue à s'éloigner -- on trouve le premier jardin de la rue, et ils gagnent 10 à 50 dollars par jour.
Comment vivent-ils? Si on regarde le lit, on peut voir qu’ils dorment sur un tapis sur le sol. Voila ce qu’est le seuil de pauvreté -- 80% des revenus familiaux servent juste à couvrir les besoins en énergie, et la nourriture du jour. Voila deux à cinq dollars, il y a un lit. Et là, il y a une chambre bien plus agréable, vous pouvez voir. J’ai fait une conférence là-dessus pour IKEA, ils ont immédiatement voulu voir le sofa ici. (Rires) Et voila le sofa, comment il apparaît ici. Et ce qui est intéressant, quand on se balade dans cette photo panoramique, c’est de voir la famille toujours en train de s’asseoir sur le sol, même si il y a un sofa. Si on regarde la cuisine, on peut voir que la grande différence pour les femmes ne se fait pas entre 1 et 10 dollars. Elle se fait au-delà, quand vous pouvez vraiment avoir de bonnes conditions de travail dans la famille. Et si vous voulez vraiment voir une différence, regardez les toilettes. Ça peut changer, ça peut changer. Toutes ces photos et ces images viennent de l’Afrique, et ça peut s’améliorer grandement. Nous pouvons sortir de la pauvreté.
Mes propres recherches n’ont pas été sur ordinateur ou quoique ce soit du genre. J’ai passé 20 ans à interroger des fermiers africains qui étaient au bord de la famine. Et ceci est le résultat des recherches sur les besoins des fermiers. Ce qui est bien c'est qu’on ne voit pas qui sont les chercheurs sur cette photo. C’est dans ces cas-là que les recherches marchent pour les sociétés -- il faut vraiment vivre avec les gens.
Quand vous êtes pauvre, tout est une question de survie. Il faut trouver de la nourriture. Et ces deux jeunes fermières, ce ne sont que des jeunes filles -- parce que leur parents sont morts du VIH et du SIDA -- elles discutent avec un agronome diplômé. C’est l’un des meilleurs agronomes au Malawi, Junatambe Kumbira, et ils sont en train de discuter quelle sorte de manioc elles vont planter - -- le meilleur convertisseur de soleil en nourriture que l’homme ait trouvé. Et elles sont extrêmement avides d’avoir ces conseils, et ce, pour survivre dans la pauvreté. C’est un contexte. Sortir de la pauvreté. Les femmes nous ont dit une chose: “ Apportez-nous la technologie. Nous haïssons ce mortier, nous restons debout des heures. Apportez-nous une meule que nous puissions moudre notre farine, ensuite nous pourrons payer le reste nous-mêmes.” La technologie vous sortira de la pauvreté, mais il y a besoin d’un marché pour sortir de la pauvreté. Cette femme est très heureuse maintenant, en apportant ses produits au marché. Mais elle est très reconnaissante de l’investissement public dans les écoles afin qu’elle sache compter, et ne se fasse pas avoir une fois rendue au marché. Elle veut que son enfant soit en bonne santé, pour qu'elle puisse aller au marché et n’ait pas à rester à la maison. Et elle veut l’infrastructure -- c’est bien avec une route pavée. Le crédit est aussi un plus. Les micro-crédits lui ont donné le vélo, vous savez. Et des informations lui diront quand se rendre au marché, avec quels produits. Vous pouvez le faire.
Mon expérience de 20 ans en Afrique c'est que ce qui semble impossible est possible. L’Afrique ne s’est pas mal débrouillée. En 50 ans, ils sont passés d’une situation pré-médiévale à une Europe très décente d’il y a 100 ans, avec des états et nations fonctionnels. Je dirais que dans le monde, c'est l’Afrique sub-saharienne qui s'est le mieux débrouillée ces 50 dernières années. Parce qu'on ne prend pas en compte d’où ils viennent. C’est ce concept stupide de pays en développement qui nous compare avec l’Argentine et le Mozambique 50 ans en arrière, et qui dit que le Mozambique aujourd'hui est en retard. Nous devons en apprendre un peu plus sur le monde. J’ai un voisin qui connaît 200 sortes de vins. Il connaît tout. Il connaît le nom du raisin, la température et tout. Je ne connais que deux sortes de vin -- rouge et blanc. (Rires) Mais mon voisin ne connaît que deux sortes de pays -- industrialisé et en développement. Et j’en connais 200, je connais toutes les petites données. Mais vous pouvez le faire. (Applaudissements)
Mais je dois rester sérieux. Et comment on fait pour être sérieux ? En faisant un PowerPoint, vous savez ? (Rires) Rendons hommage au pack Office, non? C'est quoi ça, c'est quoi ça, qu'est-ce que je raconte ? Je raconte qu’il y a beaucoup de dimensions de développement. Tout le monde veut votre petit truc. Si vous êtes dans le secteur des entreprises, vous aimez les micros-crédits. Si vous vous battez dans une organisation non gouvernementale, vous aimez l’égalité des sexes. Ou si vous êtes un professeur, vous aimerez l’UNESCO, et ainsi de suite. Au niveau mondial, nous devons avoir plus que notre petit truc. Nous avons besoin de tout. Toutes ces choses sont importantes pour le développement, en particulier lorsque vous venez juste de sortir de la pauvreté et que vous devez aller vers le bien-être.
Maintenant, ce à quoi il nous faut réfléchir c'est : qu'est-ce qu'un but de développement, et quels sont les moyens de développement ? Je vais d’abord mettre des notes aux moyens les plus importants. La croissance économique pour moi, en tant que professeur de santé publique, est la chose la plus importante pour le développement, car elle explique 80% de la survie. La gouvernance. Avoir un gouvernement qui fonctionne -- c’est ce qui a sorti la Californie de la misère en 1850. C’est le gouvernement qui a finalement fait fonctionner la loi. L’éducation, les ressources humaines sont importantes. La santé est importante aussi, mais pas tant que ça en tant que moyen. L’environnement est important. Les droits de l’Homme aussi sont importants, mais ils n’ont qu’une croix.
Maintenant, quels sont les buts ? Où voulons-nous aller ? L'argent ne nous intéresse pas. L’argent n’est pas un but. C’est le meilleur moyen, mais je lui donne zéro en tant que but. La gouvernance, eh bien, c’est marrant de voter dans un petit truc, mais ce n’est pas un but. Et aller à l’école, ce n’est pas un but, c’est un moyen. Je donne deux points à la santé. Je veux dire que c’est bien d’être en bonne santé -- surtout à mon âge -- vous pouvez vous tenir debout, vous êtes en bonne santé. Et ça c’est bien, elle reçoit deux plus. L’environnement est absolument essentiel. Il ne restera rien pour les petits-enfants si vous ne le préservez pas. Mais où sont les buts importants ? Les droits de l’Homme, bien sûr. Les droits de l’Homme sont le but, mais ils ne sont pas très puissants comme moyen de se développer. Et la culture. La culture est la chose la plus importante, je dirais, car c’est ce qui amène la joie dans la vie. C’est la valeur de la vie.
Donc ce qui semble impossible est possible. Même les pays d’Afrique peuvent y arriver. Et je vous ai montré la photo où ce qui semble impossible est possible. Et souvenez vous, s’il-vous-plaît, souvenez-vous de mon principal message, qui est le suivant: ce qui semble impossible est possible. Nous pouvons avoir un monde bon. Je vous ai montré les photos, je vous l’ai prouvé avec le Powerpoint, et je pense que je vais aussi vous convaincre avec la culture. (Rires) (Applaudissements) Qu’on m'apporte mon épée ! Les avaleurs d'épée nous viennent de l’Inde ancienne. C’est une forme d'expression culturelle qui pendant des millénaires a inspiré les hommes à réfléchir au-delà de l’évidence. (Rires) Et je vais maintenant vous prouver que ce qui semble impossible est possible en prenant cette pièce d’acier -- acier véritable -- ceci est une baïonnette de l’armée Suédoise, 1850, la dernière année où nous avons eu une guerre. Et elle est faite entièrement d’acier -- vous pouvez l’entendre. Je vais prendre cette lame d’acier, et la pousser au fond de mon corps de chair et de sang, et vous prouver que ce qui semble impossible est possible. Puis-je vous demander un moment de silence total? (Applaudissements)

source : TED

dimanche 27 septembre 2009

Toujours dramatiques inondations en Afrique de l'Ouest


Quelque 600.000 personnes, touchées par ces inondations qui ont détruit ou endommagé leurs maisons, courent des risques sanitaires, a précisé le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Dimanche 20 septembre, cet organisme avait fait état de 70 morts et de 430.000 personnes affectées.
"Il n'y a pas eu (depuis dimanche) de nouveaux décès ou de nouvelles personnes déplacées mais nous avons actualisé le bilan en fonction des informations reçues de plusieurs pays sur la situation depuis le début de la saison des pluies", a expliqué un porte-parole de l'OCHA à Dakar.
Les inondations, phénomène annuel qui a frappé cette année seize pays d'Afrique de l'Ouest, ont détruit des réserves de céréales et risquent de provoquer une crise alimentaire dans les prochaines semaines.
Le bilan le plus lourd est en Sierra Leone, où 103 personnes ont péri.
En 2007, les inondations avaient fait 300 morts et affecté plus de 800.000 personnes en Afrique de l'Ouest avec la destruction de maisons, de récoltes et d'infrastructures.

source : Le Monde

vendredi 25 septembre 2009

Après le décès de Fawziya Youssef, mariée de force à 12 ans au Yémen

Nous nous sommes faits ici l'écho, il y a quelques semaines, du drame des mariages forcés qui concernent souvent des fillettes à peine pubères. La Directrice générale de l'UNICEF, Mme Ann M. Veneman, vient de se faire l'écho d'une tragédie malheureusement trop ordinaire au Yémen :
« C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès prématuré de Fawziya Youssef, 12 ans, au Yémen. Fawziya avait été obligée de se marier avec un homme qui était au moins deux fois plus âgé qu'elle. Selon les informations rapportées par les médias, Fawziya était tombée enceinte et elle est morte, ainsi que son bébé, à la suite d'un accouchement extrêmement difficile qui s'est prolongé pendant trois jours.
« Le mariage d'enfants constitue une violation déplorable des droits de l'enfant. Plus une fille est jeune quand elle tombe enceinte, plus les risques auxquels elle est exposée, ainsi que son enfant, sont élevés. Les filles qui accouchent avant l'âge de 15 ans risquent cinq fois plus de mourir en couches que les femmes qui ont entre 20 et 30 ans.
« Le mariage d'enfants prive les filles de leur enfance, les empêche d'acquérir une éducation et les spolie de leur innocence.
« De telles tragédies soulignent la nécessité urgente de mieux protéger les droits des femmes et des enfants, plus particulièrement ceux des filles. Les mariages d'enfants sont souvent le résultat de la pauvreté et de l'ignorance. Il faut redoubler d'efforts pour combattre les causes sous-jacentes de ce phénomène et prévenir des décès tragiques comme ceux de Fawziya et de son bébé. »

mercredi 23 septembre 2009

Soutien aux OMD : les pays riches loin du compte

Les pays les plus riches de la planète sont loin de respecter leurs engagements financiers pour aider les pays les moins développés à sortir de la pauvreté et à réaliser d'ici à 2015 les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en matière notamment de lutte contre la faim, selon un rapport de l'ONU publié dernièrement. Les engagements mondiaux en matière de lutte contre la pauvreté sont plus importants que jamais dans un monde confronté à des crises économique, alimentaire et climatique, estime ce rapport intitulé " Renforcer le partenariat mondial pour le développement en temps de crise", et préparé par un groupe de travail sur les OMD.
Le rapport note l'écart de 35 milliards de dollars par an par rapport à la promesse faite en 2005 par le G8 (pays les plus industrialisés) à Gleneagles en matière d'aide au développement. Cela inclut un déficit de 20 milliards de dollars par rapport aux promesses faites pour l'Afrique.
En temps de croissance, nous avons obtenu un grand accord, a dit la vice-secrétaire général Asha-Rose Migiro, lors de la présentation du rapport au siège des Nations Unies à New York. Maintenant le monde doit montrer qu'il peut aussi faire des progrès dans des conditions défavorables, quand les pauvres, les affamés et les gens vulnérables ont le plus besoin de nous. Alors qu'a lieu la semaine prochaine le débat de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU à New York et qu'un sommet du G20 est prévu à Pittsburgh (Etats-Unis), Mme Migiro a cité la récession économique mondiale, les pénuries alimentaires, la propagation attendue de la grippe H1N1 cette année, et le changement climatique comme des obstacles empêchant de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement.

dimanche 20 septembre 2009

Des progrès dans la réduction de la mortalité infantile

Le taux de mortalité infantile dans le monde a baissé de 28% entre 1990 et 2008, mais 93% des décès d'enfants de moins de cinq ans sont désormais concentrés en Afrique et en Asie, selon un rapport de l'Unicef.
Le nombre d'enfants n'atteignant pas l'âge de cinq ans est passé de 12,5 millions en 1990 à 8,8 millions en 2008, selon les chiffres de l'organisation, qui attribue ce déclin de la mortalité à la vaccination, notamment contre la rougeole, et aux méthodes de prévention du paludisme ou de la transmission mère-enfant du virus du sida.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), rappelle l'Unicef, visent à réduire la mortalité infantile constatée en 1990 de deux tiers d'ici 2015. Pour y parvenir, elle doit baisser chaque année de 4,4%, or le recul n'est pour le moment que de 1,8%.
"La baisse de la mortalité des moins de cinq ans est encore très insuffisante pour atteindre l'OMD d'ici 2015, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud", souligne Danzhen You, membre du bureau new-yorkais de l'Unicef, dans les colonnes de la revue scientifique The Lancet.
"Le fait que dix pays seulement, sur les 67 ayant un fort taux de mortalité (40 pour 1.000 naissances ou plus), soient en passe de parvenir à l'OMD 4 est alarmant", ajoute-t-il.
L'Afrique subsaharienne représente la moitié des 8,8 millions de décès d'enfants de moins de cinq ans recensés en 2008. L'Asie du Sud compte quant à elle pour 32% de ce total.
Evoquant les améliorations enregistrées notamment dans le domaine de la vaccination, les auteurs du rapport se montrent toutefois optimistes et soulignent que les données les plus récentes reflètent généralement la mortalité des trois à cinq années précédentes.
"Il y a de bonnes raisons de croire que l'accélération de la croissance du taux de survie est déjà amorcée", écrivent-ils.

jeudi 17 septembre 2009

Bilan flatteur pour les politiques européennes en faveur du développement

Les politiques de l'UE en faveur du développement des pays pauvres sont plus cohérentes et plus positives. Dans le rapport de l'UE récemment adopté concernant la cohérence des politiques en faveur du développement, la Commission européenne montre que les préoccupations liées au développement ont été intégrées dans l'ensemble des 12 domaines qui ont un impact sur les pays pauvres.
Dans les domaines de la recherche, de l'énergie et de l'environnement, les politiques de l'UE ont eu des effets particulièrement positifs pour les pays en développement.
M. Karel De Gucht, membre de la Commission européenne chargé du développement et de l’aide humanitaire, a déclaré à ce propos : « Dans un monde de plus en plus intégré, il est nécessaire de dépasser les programmes d'aide traditionnels pour promouvoir le développement des pays pauvres. Nous avons pris l'engagement d'améliorer la cohérence de nos politiques afin d'aider les pays en développement à tirer profit des politiques de l'UE qui ne sont pas centrées sur l'aide. Je me réjouis que le second rapport sur la cohérence des politiques souligne les progrès réalisés au cours des deux dernières années. Ces résultats positifs montrent que la politique en faveur du développement gagne à être menée de manière globale. Cette approche favorise également une plus grande efficacité de l'assistance que nous apportons aux pays en développement.»
Ce second rapport sur la cohérence des politiques insiste sur plusieurs domaines dans lesquels la cohérence a été améliorée au cours des deux dernières années :

Recherche

L'UE et les pays en développement œuvrent conjointement dans des domaines qui intéressent ces derniers, tels que la santé et la sécurité alimentaire. La Commission encourage les chercheurs des pays en développement à participer à des programmes de recherche et à des actions de mobilité. Au cours des deux premières années de mise en œuvre du 7 e contrat-cadre de recherche (2007‑2013), les demandes de financement de travaux de recherche émanant de scientifiques africains se sont élevées à 60 millions d'euros.

Environnement

L'objectif de la Commission européenne est de protéger les forêts au niveau mondial. Dans le cadre de son initiative intitulée «Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT)», l'UE importe uniquement du bois certifié provenant de ses pays partenaires afin de lutter contre l'exploitation clandestine des forêts. Jusqu'à présent le Ghana et le Congo ont signé ce type d'accord.

Énergie

La directive relative aux énergies renouvelables (2008) fixe un objectif contraignant en matière d'énergies renouvelables, qui devront représenter 20 % d'ici à 2020. Les pays en développement devraient en bénéficier en exportant leurs biocarburants vers l'UE. Les importateurs de biocarburants doivent respecter des critères précis en matière d'environnement.
Sur la base des résultats obtenus, la Commission propose de renforcer la cohérence des politiques pour le développement dans cinq domaines prioritaires afin d'atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement: le changement climatique, la sécurité alimentaire mondiale, la migration, les droits de propriété intellectuelle et la sécurité .
Dans le rapport, deux études de cas ont été lancées afin de démontrer concrètement les effets des politiques de l'UE sur les pays en développement et, en particulier, sur leur capacité à atteindre l'OMD 1 (réduire la faim) et l'OMD 6 (lutte contre le VIH/Sida).

Contexte

Le second rapport sur la cohérence des politiques en faveur du développement évalue les progrès réalisés en matière de cohérence dans 12 domaines qui ont un impact sur le développement, c'est-à-dire le commerce, l'environnement, le changement climatique, la sécurité, l'agriculture, la pêche, la dimension sociale de la mondialisation, l'emploi et le travail décent, la migration, la recherche et l'innovation, la société de l'information, le transport et l'énergie. Il s'appuie sur l'évidence qu'atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dépend non seulement de l'aide au développement, mais aussi des politiques définies et mises en œuvre par l'UE et d'autres acteurs internationaux dans des domaines tels que le commerce, l'environnement, la sécurité ou la migration.

mardi 15 septembre 2009

L'accès à l'eau, droit humain fondamental

Dans un rapport remis le 9 septembre à Paris par la Commission de l’Environnement de l’APCE (assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe), Bernard Marquet (Monaco, ADLE) souligne l’importance de la reconnaissance de l’accès à l’eau et aux installations sanitaires comme un droit de l’homme fondamental. Selon le rapporteur, qui décrit notamment la situation préoccupante du Maghreb, une véritable culture de l’eau devrait se généraliser, fondée sur une gestion intégrée tenant compte des aspects économiques, écologiques et sociaux. Le rapporteur appelle également à une coopération transrégionale et transfrontalière de l’eau. L’accès des populations à une eau saine est réduit. L’Europe compte 41 millions de personnes n’ayant pas accès à un service sain d’eau potable, et 85 millions n’ayant pas accès à l’assainissement de base. La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, quant à elle, est de loin la plus pauvre en eau dans le monde, avec 1% de ressources en eau douce au niveau mondial. Le rapport de M. Marquet servira de point de départ à d’autres études abordant la question de l’eau sous ses différents aspects, notamment le rôle de l’eau dans les situations de conflit.

L'allaitement maternel chez les femmes séropositives

Il ne devrait plus y avoir de débat sur les pratiques à recommander, dans les pays en développement, en matière d’alimentation des nourrissons dont les mères sont séropositives, d’après l’un des chercheurs les plus reconnus d’Afrique du Sud dans le domaine du VIH/sida. « Il est temps de tenir compte des risques évidents de malnutrition et de mortalité infantiles associés à l’utilisation de substituts du lait maternel, et d’appeler à davantage promouvoir et soutenir la généralisation de l’allaitement », ont écrit le professeur Hoosen Coovadia, du Reproductive Health and HIV Research Unit (département de recherche sur la santé reproductive et le VIH) de Durban, et ses collègues, dans le numéro du 1er août de la revue médicale britannique The Lancet.
D’après M. Coovadia, la découverte récente de la présence de mélamine, un produit chimique potentiellement toxique, dans du lait en poudre fabriqué en Chine n’a fait que renforcer l’opinion des partisans de l’allaitement, déjà très nombreux.
Certains scientifiques ont affirmé que les femmes séropositives, qui courent le risque faible mais tout de même significatif de transmettre le virus à leur bébé en l’allaitant, devraient avoir la possibilité de leur donner du lait en poudre.
Cette pratique est devenue la norme dans les pays en développement et, même en Afrique du Sud, les hôpitaux publics fournissent gratuitement du lait en poudre aux femmes séropositives qui décident qu’elles ne peuvent pas nourrir leur enfant exclusivement au sein pendant six mois. On pense aujourd’hui qu’avant que le bébé n’atteigne l’âge de six mois, le risque de VIH est plus élevé si la mère combine allaitement et lait en poudre ou autres aliments que si elle ne donne à son enfant que du lait maternel ou que du lait en poudre.
Cependant, le lait en poudre présente souvent un certain nombre de risques dans des contextes de ressources limitées, parce qu’il arrive que l’eau utilisée pour la préparation soit contaminée, et parce que l’approvisionnement des hôpitaux est parfois irrégulier. M. Coovadia et ses co-auteurs accusent le « marketing irresponsable des substituts de lait maternel et l’insuffisance du contrôle de la qualité des produits » de contribuer à l’augmentation, dans les pays en développement, de la mortalité infantile liée à la malnutrition et la diarrhée.
Ils suggèrent que la promotion de l’allaitement pourrait aider à atteindre certains des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, la réduction de la mortalité infantile, et la lutte contre le VIH/sida et d’autres maladies. « J’aimerais que l’on préserve la pratique de l’allaitement chez toutes les femmes, même dans ce terrible contexte d’épidémie de VIH », a dit M. Coovadia à IRIN/PlusNews.
Les résultats de différents essais cliniques récents montrent que le risque de transmission du VIH par l’allaitement peut être réduit à deux pour cent seulement si la mère et/ou l’enfant reçoivent une thérapie antirétrovirale (ARV), a-t-il souligné.
« Si nous pouvons permettre aux mères séropositives d’allaiter sans courir de risques importants… Pourquoi devrions-nous nous priver de ce que la nature offre de meilleur, en choisissant une solution qui risque de devenir dangereuse, et qui, de fait, l’est souvent ? »
D’après M. Coovadia, l’argent que les autorités de la Santé dépensent en substituts de lait maternel pourrait être utilisé de manière plus utile pour financer d’autres opérations visant à soutenir les mères séropositives, telles que la distribution d’aide alimentaire ou de subventions sociales.

samedi 12 septembre 2009

Zimbabwe : le choléra revient

Au Zimbabwe , le Choléra est endémique et a fait plus de 4.200 morts en un an, ont affirmé les Nations unies. "Une autre épidémie de choléra est presqu'inévitable dans le pays", a affirmé le représentant au Zimbabwe du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Peter Salama. "Il y a une détérioration des infrastructures dans le pays. (...) Cela va exposer de nouveau la population à une autre épidémie de choléra", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse à Harare. Selon les Nations unies, au Zimbabwe quelque six millions de personnes n'ont pas ou peu accès à l'eau potable et aux installations sanitaires, ce qui favorise la propagation de la maladie.
Rian van de Braak, le chef de la mission de l'ONG médicale, Médecins Sans Frontières (MSF), dans une interview publiée sur le site de l’organisation, alerte également la communauté internationale sur le retour en force du choléra au Zimbabwe. « Les facteurs à l'origine de l'épidémie n'ont pas encore été pris en compte efficacement, tout le monde s'attend à ce que le choléra frappe de nouveau, notamment avec la prochaine saison des pluies ». En pleine Semaine mondiale de l’eau et 6 mois après le pic de l’épidémie, MSF se prépare au retour de l’épidémie. Ci-dessous une video de l'ONG tournée il y a 5 mois.



mercredi 9 septembre 2009

Le drame des mariages précoces en Inde

Malgré leur interdiction en 1929 par le Child Marriage Restraint Act (CMRA), les mariages de mineurs sont une pratique encore fréquente en Inde. On estime qu'à l'heure actuelle plus de 15 millions de couples y sont mariés avant l'âge de 18 ans.
En 2006, la loi de 1929 a été complétée par le PCMA (Prohibition of Child Marriage Act ), en raisons des lacunes qu'elle laissait subsister. Cependant, la pratique des unions d'adolescents ou même d'enfants n'a que très peu reculé, officieusement tolérée et officiellement peu sanctionnée.

Au Bengale-Occidental, particulièrement touché par ce phénomène, l'illettrisme et la méconnaissance des lois sont les principaux responsables des mariages précoces. Dans les familles rurales du diocèse, les fiancés ignorent parfois même leur âge exact. Malgré une loi récente qui oblige tous les Etats de l'Union à enregistrer les mariages, bon nombre d'entre eux échappent à toute surveillance et ne sont recensés que dans un cadre religieux, dont les dispositions légales varient selon l'appartenance musulmane, hindoue ou chrétienne des intéressés.
Conséquence de ces mariages, chaque année en Inde, 78 000 femmes meurent en couches ou des suites de leur grossesse, en grande partie en raison de leur immaturité physiologique. Selon l'Unicef, « les filles qui ont un enfant avant l'âge de 15 ans courent cinq fois plus de risques de mourir pendant l'accouchement que les femmes qui ont plus de 20 ans ». Une forte mortalité infantile en découle ; plus l'accouchée est jeune, moins l'enfant a des chances de survivre au-delà de l'âge d'un an.

De surcroît, les très jeunes filles, dont certaines ne sont pas encore pubères, ont davantage de risques de contracter des maladies sexuellement transmissibles que les femmes de plus de 20 ans.
Pour ces épouses trop jeunes, les conséquences sociales et économiques sont, elles aussi, dramatiques. Ayant dû renoncer à l'éducation, elles ne peuvent sortir de la pauvreté qui les a conduites à ces unions précoces. Car ce sont essentiellement des raisons d'ordre économique qui sont à l'origine des mariages d'enfants. En Inde, il n'est pas envisageable de se soustraire à la coutume de la dot - abolie pourtant depuis 1961 - laquelle doit être versée à la famille du mari, mais est d'autant moins élevée que la promise est jeune.

Véritable fléau, cette pratique de la dot est devenue ces dernières années de plus en plus lourde et exigeante, faisant de la naissance d'une fille un tel fardeau financier que l'on estime qu'elle est l'une des premières causes de la « disparition » des filles à naître (ou "femmes manquantes"), un phénomène qui ne fait que croître en Inde. Au Rajasthan, l'un des Etats de l'Union indienne où se pratiquent le plus de mariages de très jeunes enfants (âgées parfois de 5 ans à peine), le gouvernement a ainsi mis en place un programme pour aider les familles pauvres à payer les dots, en ouvrant dès leur naissance, un compte d'épargne aux petites filles.

Source : Unicef, rapport 2009.

lundi 7 septembre 2009

Vers l'élimination de la rougeole en Afrique

“La diminution significative des décès dus à la rougeole de quelque 89 % entre 2000 et 2007 dans la Région africaine” permet d’espérer que cette maladie peut être éliminée dans la Région africaine de l’OMS d’ici l’année cible 2020.
Cette déclaration se trouve dans un rapport que Dr Sambo, le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, a présenté à la 59e session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique qui s’est tenue à Kigali, Rwanda.
Le Dr Sambo attribue les progrès réalisés dans l’objectif de réduction de la mortalité due à la rougeole en 2009 à l’engagement des États Membres de mettre en œuvre les stratégies, notamment la couverture en termes de vaccination de routine et l’organisation d’Activités de vaccination supplémentaires (SIA) de qualité. Entre 2001 et 2008, 43 États Membres ont organisé des SIA pour la rougeole.
Le Dr Sambo a indiqué dans son rapport qu’à l’occasion des 103 SIA effectuées au cours de la période considérée, 396 millions d’enfants ont été vaccinés. Soixante-dix des SIA ont atteint un taux de couverture administrative de 95 % ou plus. En ce qui concerne les améliorations en termes de vaccination de routine, 11 pays ont obtenu une couverture de vaccination anti-rougeoleuse de 90 % ou plus en 2008. Toutefois, seules les Seychelles sont parvenues à une couverture de 90 % sur l'ensemble de leur territoire : ailleurs, des disparités subsistent.
Le Dr Sambo a cependant ajouté qu’en dépit des succès impressionnants enregistrés, plusieurs défis restaient à relever pour rendre durables les gains obtenus dans la réduction de la mortalité due à la rougeole et se préparer à l’objectif ultime d’élimination de la rougeole. Ces défis comprennent des flambées continues à grande échelle et une incidence élevée de rougeole dans certains pays, et l’accès inadéquat aux services de vaccination de routine. La qualité de la surveillance de la maladie, la qualité des données relatives au suivi de la couverture vaccinale, l’engagement et l’impulsion au niveau national, ainsi que la mobilisation des ressources doivent être renforcés pour atteindre les objectifs fixés.
Le Directeur régional a présenté les actions suivantes que pourraient prendre les pays en vue de l’élimination de la rougeole : intensification de la mise en œuvre d’approches et stratégies ayant fait leurs preuves telles que l’approche « Atteindre-chaque-district » (RED); maintien de niveaux élevés de couverture vaccinale par des services de routine et les SIA; renforcement de la surveillance et amélioration de la qualité des données de suivi de la vaccination; promotion de l’appropriation nationale et de la participation communautaire en vue de l’élimination de la rougeole en s’assurant que cet objectif est inclus dans le programme de santé national en tant que composante clé et en retenant 2020 comme date d’élimination de la rougeole dans la Région.

Source : OMS

dimanche 6 septembre 2009

La pollution de l'eau, enjeu planétaire



source : youtube

mercredi 2 septembre 2009

Congo-Kinshasa: quans un village est privé d'eau potable

Des femmes et des enfants meurent des maladies des «mains sales» et des hémorragies dues aux infections issues des eaux des rivières à Mpasa, petit village situé à la sortie-est de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Pourtant, la RDC regorge du tiers des réserves mondiales d'eaux et l'entreprise nationale de production et de distribution d'eau (REGIDESO) peut potentiellement fournir jusqu'à 366,6 millions de mètres cubes par an à la population, en l'absence d'eau fournie par l'Etat.

Un technicien de la REGIDESO, qui a requis l'anonymat, a expliqué à IPS que l'incapacité pour le pays à fournir de l'eau potable à tous les Congolais participe du fait que seule l'entreprise d'Etat est légalement autorisée à produire et à distribuer l'eau potable en RDC. Pour cet agent, le manque de performance de cette entreprise est la conséquence directe d'une absence de concurrence dans le domaine.

Loti vers 1990 pour abriter quelques dizaines de familles sinistrées par le débordement de la rivière Makelele à Kinshasa, Mpasa abrite environ 30.000 habitants dont le tiers est constitué de jeunes de moins de 18 ans, selon Richard Lingwe, une autorité administrative de la localité.

Deux ou trois enfants y meurent tous les mois à cause de l'absence totale d'eau potable, estime le centre de santé des soeurs de la congrégation Notre Dame du Bon et Perpétuel Secours (BPS), les premiers habitants de la place. Trois ou quatre mères d'enfant meurent également par mois des suites d'hémorragies dues aux infections sexuelles résultant du manque de soins intimes appropriés et de l'utilisation des eaux impropres puisées dans les rivières. Mais, il n'existe pas de chiffres exacts sur ces décès.

Au coeur du village, sur l'avenue Sainte Lucie à côté de la paroisse portant le même nom, soeurs Maria de la Salette et Imelda Negro, deux religieuses âgées d'environ 65 et 70 ans, ont construit une borne-fontaine où environ 100 personnes, mères de familles, jeunes filles et garçons, se bousculent au quotidien pour obtenir chacun 20 litres d'eau de ménage à raison de 20 francs congolais (environ 0,02 dollar).

Au total 37 autres bornes-fontaines, dont est parsemée une petite partie de Mpasa, ont été construites par la Coopération technique belge (CTB) avec l'appui de l'ambassade de Belgique en RDC. Mais elles ne peuvent fournir de l'eau qu'à environ un quart seulement de la population à raison de 25 litres d'eau à 50 FC (0,05 dollar).

Ces bornes-fontaines ont été réalisées en 2008 et tirent l'eau du principal forage construit par la CTB avec l'appui de l'ambassade de Belgique en RDC au cours de la même année.

«Ces forages sont de rares sources où la population peut venir se procurer l'eau potable à un coût accessible, même si on est obligé de faire la queue pendant longtemps», affirme Aimée Fidèle Kasela, une mère de cinq enfants de moins de 15 ans. Kasela est une des rares mères ayant été à l'école et ayant un minimum de moyens pour se procurer régulièrement l'eau à la borne-fontaine payante et s'offrir le service d'un porteur pour transporter l'eau jusqu'à domicile.

Mbenga Kitoko, un habitant du village depuis deux ans, est un de ceux qui se font payer 200 FC (environ 0,2 dollar) par cargaison d'environ 100 litres, quelle que soit la distance à parcourir. Mais il ne peut gagner plus de 600 FC par jour (moins d'un dollar) car les distances sont longues et il n'est pas assez fort.

Mpasa est un village où la pauvreté est dominante, où il n'existe aucune école publique et où l'illettrisme bat le record, affirme Lingwe à IPS. Alors, rien d'étonnant que la population n'ait pour tout recours que les eaux des rivières, du reste salées et impropres à la consommation, renchérit la soeur Negro.

En une demi-journée, près de la rivière «Tala Ngaï» ('regarde-moi' en Lingala, une langue parlée dans l'ouest de la RDC), IPS a décompté environ 300 personnes : femmes, jeunes filles et garçons. Certaines femmes ont affirmé qu'elles y viennent chaque jour pour se laver et puiser de l'eau de ménage. Elles ne peuvent accéder aux bornes-fontaines payantes, faute d'argent ou en raison de leur éloignement.

Un sceau sur la tête et un bidon rempli d'eau à la main, Deborah, 12 ans, révèle à IPS : «Je viens ici tous les jours pour puiser de l'eau et j'en profite pour me laver. Je me lave une fois par jour». A côté d'elle, Jimmy, 13 ans, fait le même exercice au quotidien. Tous deux, depuis qu'ils étaient plus petits, parcourent environ 20 kilomètres à pied chaque jour pour venir chercher de l'eau à la rivière «Tala Ngaï» et pour s'y laver afin d'économiser le peu d'eau qu'ils peuvent rapporter à la maison.

«En plus du fait que très peu de gens peuvent se laver plus d'une fois, nul ne peut utiliser plus de 10 litres pour se laver», souligne à IPS, Louis Yimba, un habitant de la localité et membre de l'Association pour le développement de Mpasa. D'un geste de découragement, il déplore «l'indifférence totale de l'Etat et de la société civile face à la misère de la population de Mpasa».

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