jeudi 9 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 6

Action humanitaire : mettre en place une politique d’ensemble dans le domaine humanitaire

L’Allemagne ne s’est toujours pas dotée d’une stratégie globale qui puisse guider les programmes humanitaires des différents ministères, mais s’appuie sur un ensemble de documents d’orientation et de lignes directrices, renvoyant chacun à un domaine thématique spécifique.

L’élaboration d’une stratégie d’ensemble, faisant fond sur les avantages comparatifs des divers instruments de financement, contribuerait à une répartition plus efficace des tâches et favoriserait le raccordement entre les activités de secours immédiat et de reconstruction à plus long terme.

Elle pourrait aussi faciliter la mise en place d’un système plus complet de suivi et d’évaluation des programmes des partenaires.



Accroître les moyens financiers affectés à l’aide humanitaire

Les résultats enregistrés par l’Allemagne au regard du cadre d’évaluation de l’aide humanitaire du CAD demeurent largement positifs et la part de son APD qu’elle consacre à l’aide humanitaire est passée de 2 % en 2004 à 3.3 % en 2008. Cette part reste néanmoins nettement inférieure à la moyenne du CAD pour la même année, à savoir 9.2 %, et l’Allemagne affecte à l’action humanitaire une proportion bien moins importante de son APD que la plupart des autres membres du CAD.

Étant donné la position qu’elle occupe parmi les donneurs les plus généreux, et compte tenu de l’ampleur des besoins humanitaires à l’échelle du monde, l’Allemagne devrait accroître encore les moyens financiers qu’elle met au service de l’aide humanitaire.



Préciser la répartition des tâches, resserrer les liens thématiques et renforcer l’impact

L’aide humanitaire relève de deux ministères : le ministère fédéral des Affaires étrangères s’occupe de l’aide d’urgence et le BMZ des situations de crise qui se prolongent et des activités de reconstruction à la suite de catastrophes.

Un Comité de coordination de l’aide humanitaire assure la coordination des interventions du BMZ, du ministère fédéral des Affaires étrangères et des autres acteurs humanitaires nationaux. Il se réunit à intervalles réguliers et peut en outre être convoqué au pied levé en cas de crise ou de catastrophe soudaine.

Il n’en conviendrait pas moins de mieux préciser la répartition des tâches entre les deux ministères, et aussi de renforcer les liens entre les agents du ministère fédéral des Affaires étrangères qui travaillent dans le domaine humanitaire et les spécialistes des questions de développement employés par le BMZ. On en a un bon exemple avec le programme pour la réduction des risques de catastrophe : bien que ce dernier soit financé par les deux ministères, il n’existe pas de structure de supervision unifiée ni de liens formels entre les spécialistes de la question au sein des deux ministères, ce qui nuit à l’apprentissage et à la consolidation du programme alors que la réduction des risques de catastrophe est un domaine d’intervention prioritaire pour l’Allemagne.

La séparation des moyens d’action entre les deux ministères alourdit en outre notablement les coûts de transaction pour les partenaires, surtout en cas de crise prolongée, car elle les oblige à établir des propositions et des rapports distincts, selon des présentations et des instructions différentes, pour différentes parties d’un même projet.

Si les financements à déblocage rapide fournis par le ministère fédéral des Affaires étrangères sont au-delà de tout reproche, ses projets à court terme, en revanche, vont à l’encontre des principes et bonnes pratiques pour l’action humanitaire, surtout pour ce qui est de la souplesse opérationnelle et du soutien de la reconstruction à plus long terme.

Une coordination plus étroite est indispensable, sur les questions d’ordre stratégique aussi bien qu’opérationnel, et l’Allemagne devrait s’appliquer à mettre en place des mécanismes formels à cet effet. Une meilleure coordination permettrait par ailleurs de mieux raccorder les opérations de secours immédiat et les programmes de reconstruction à plus long terme. Le CAD salue l’évaluation interministérielle en trois phases de l’aide humanitaire allemande, destinée à améliorer l’impact de cette dernière sur le terrain. Une plus grande attention à l’instauration de mécanismes indépendants de suivi et de rapports pour les programmes et projets humanitaires améliorerait par ailleurs l’apprentissage et la reddition de comptes.



Recommandations

Afin de renforcer encore l’impact de ses activités humanitaires, l’Allemagne devrait : mettre en place une politique d’ensemble dans le domaine d’humanitaire, s’appuyant sur les avantages comparatifs de ses divers instruments, mieux raccorder l’aide d’urgence et les programmes de développement ; et continuer d’accroître les moyens financiers affectés à l’action humanitaire ; et opérer une meilleure coordination autour des questions d’élaboration des politiques et d’orientation stratégique et préciser la répartition des tâches entre le BMZ et le ministère des Affaires étrangères ; uniformiser les modalités de soumission des propositions et de rapport pour les partenaires désireux d’obtenir des financements ; et renforcer les liens thématiques entre les acteurs publics et ceux de la société civile intervenant dans l’aide humanitaire allemande.



source OCDE

mercredi 8 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 5

Efficacité de la mise en œuvre de l’aide : pratiques propres à accroître l’impact de l’aide

En matière d’efficacité de l’aide, l’action de l’Allemagne se situe à trois niveaux, avec plus ou moins de réussite : (i) au niveau international et au sein de l’Union européenne (UE), (ii) au niveau national, et (iii) dans les pays partenaires.

Au niveau international, l’Allemagne joue un rôle moteur au sein de l’UE et du Groupe de travail sur l'efficacité de l'aide s’agissant de garantir une division efficace du travail. Après le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide qui se tiendra en Corée en 2011, l’Allemagne est encouragée à continuer de manifester un même attachement à un dialogue international durable et ouvert sur l’efficacité de l’aide et à s’interroger sur les moyens qu’elle aurait de soutenir plus efficacement la mise en oeuvre au sens large des engagements pris en la matière.

Au niveau national et des pays partenaires, le BMZ a mis en place en 2005 un plan d’action pour la mise en oeuvre de la Déclaration de Paris (l’Allemagne a été le premier donneur à prendre cette initiative). Ensuite, il a élaboré un manuel pour l’efficacité de l’aide au développement à l’intention du système d’aide allemand en 2006, lancé des formations pour son personnel et celui des organismes exécutants, et produit une version actualisée de son plan d’action en 2009.

L’Allemagne a participé aux Enquêtes de suivi de la mise en oeuvre de la Déclaration de Paris réalisées en 2006 et 2008, lesquelles ont fait ressortir une amélioration de sa performance au regard de tous les principaux indicateurs inscrits dans la Déclaration de Paris. Cette dernière laisse toutefois encore à désirer pour ce qui est de l’utilisation des systèmes nationaux de gestion des finances publiques et de procédures ou dispositifs communs ainsi que des missions conjointes.

Il est peu probable que l’Allemagne parvienne à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixé dans ces domaines pour 2010. Le plan d’action d’avril 2009 vise certes à consolider sa performance, en particulier grâce à l’utilisation plus systématique des structures et des procédures des pays partenaires, mais l’Allemagne doit à l’évidence en accélérer la mise en oeuvre.

La réalisation des objectifs fixés pour 2010 nécessitera des efforts considérables de la part des responsables, notamment des correspondants pour l’efficacité de l’aide au sein du BMZ et des agents chargés de suivre les progrès accomplis dans les organismes exécutants.



Accroître le déliement de l’APD bilatérale allemande

Au sein du CAD, les taux moyens de déliement de l’aide bilatérale et de la coopération technique s’établissaient respectivement à 81 % et 61 % pour 2008. Pour la même année les notifications de l’Allemagne faisaient ressortir à 77 % la part de son aide bilatérale qui était non liée, la fraction restante étant liée. Toujours pour la même année, 41 % de la coopération technique allemande ont été notifiés comme non liés.

L’Allemagne se situe donc au dessous de la moyenne du CAD, en particulier s’agissant de la coopération technique. Afin de respecter ses engagements au titre du Programme d’action d’Accra, elle a défini un plan et un calendrier réalistes en vue d’accroître le taux de déliement de son aide.

L’aide financière et l’aide alimentaire de l’Allemagne sont presque intégralement déliées et le BMZ concentre désormais ses efforts sur la poursuite du déliement de la coopération technique et de l’aide humanitaire (77 % de cette dernière sont actuellement liés). Dans ses plans pour délier une plus grande part de son aide, l’Allemagne devrait donc privilégier l’accroissement des apports non liés de coopération technique.



Apprendre l’expérience sur des thèmes particuliers : renforcement des capacités

Le renforcement des capacités constitue un objectif général des activités allemandes de coopération pour le développement depuis de nombreuses années. La coopération technique est depuis toujours le principal instrument qu’utilise l’Allemagne pour promouvoir le renforcement des capacités, mais au fil du temps, son attention s'est reportée du renforcement des compétences techniques des individus et de la consolidation des organisations locales vers l'amélioration des cadres législatif, économique, social, écologique et politique des pays en développement.

Étonnamment, compte tenu de l'importance accordée à la question, l'Allemagne n'applique pas encore de définition harmonisée du renforcement des capacités, pas plus qu’elle n’a arrêté en la matière une stratégie claire valant pour l'ensemble de ses activités de coopération pour le développement.

Le BMZ devrait préciser sa conception du renforcement des capacités, en s'appuyant sur son expérience sectorielle, et élaborer une stratégie indiquant comment l'ensemble des instruments et des organismes d'aide allemands peuvent contribuer au renforcement des capacités. Celle-ci devrait fournir des éclaircissements sur la manière dont la coopération technique peut être plus efficacement raccordée et associée à d'autres modalités et instruments d'aide (tels que les approches fondées sur des programmes, le soutien budgétaire et les approches sectorielles). L’Allemagne sera aussi appelée à élaborer des orientations pratiques sur la façon dont les principes de renforcement des capacités et la coopération technique peuvent être mieux mis au service de la consolidation de l'État dans les situations de conflit ou de fragilité.

L'Allemagne devrait mettre à profit la fusion prévue de ses trois organismes de coopération technique pour repenser le rôle de cet instrument dans un processus de renforcement des capacités piloté par les pays partenaires. Les réformes mises en oeuvre devront permettre d’accroître l’implication des pays partenaires dans la sélection et l'évaluation du personnel d'assistance technique, et de garantir que les organismes de coopération technique font passer les objectifs de renforcement des capacités avant les obligations contractuelles de prestation et ont mis en place des mécanismes adéquats de suivi et d'évaluation. L'Allemagne devrait également veiller à ce que ses activités de coopération technique n’aient pas de répercussions néfastes sur le marché du travail et les capacités des pays partenaires.

L'Allemagne améliore la coordination de ses activités de coopération technique avec celles des autres donneurs, et en 2007, au total, 73 % des financements allemands affectés à cet instrument faisaient l’objet d’un alignement sur les stratégies des partenaires et d’une coordination avec les autres donneurs. Par ailleurs, dans un certain nombre de cas, la coopération technique allemande s'inscrit dans le cadre de dispositifs harmonisés, prenant notamment la forme de fonds communs d'assistance technique. Le BMZ et la GTZ préparent actuellement des orientations pour la mise en commun des ressources d’assistance technique, ce qui va dans le bon sens.

En l'occurrence, l'accent devrait être mis sur le renforcement de l'aptitude des pays partenaires à (i) cerner leurs propres besoins en matière de renforcement des capacités et les domaines dans lesquels une assistance technique s'impose, et (ii) gérer la sélection, la passation des contrats, le déploiement et l'utilisation des services techniques.



Environnement et changement climatique

Le rôle de chef de file qu’endosse l’Allemagne sur le plan international et interministériel sur les questions de l’environnement et du changement climatique mérite d’être salué. L'Allemagne est résolument engagée sur le terrain de l'environnement et du changement climatique depuis deux décennies.

Au cours des dernières années, la protection du climat a pris une plus grande importance dans la coopération allemande pour le développement, et les dépenses du BMZ liées au climat ont augmenté de 40% entre 2008 et 2009. Dans ce domaine, l’impulsion vient des plus hautes sphères de l’administration.

Très complet, le cadre stratégique et juridique national relatif à l'environnement et au changement climatique intègre également la question cruciale du traitement du changement climatique dans les pays en développement. L'Allemagne se doit de demeurer un fer de lance international en termes d'approches du changement climatique, et aussi de respecter ses engagements internationaux, en particulier pour le financement de mesures « à mise en oeuvre rapide » d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ce changement, ainsi que pour la réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD).

Le partenariat entre le BMZ et le ministère fédéral de l’Environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire (BMU) constitue un exemple de bonnes pratiques en matière de cohérence des politiques au service du développement, et une composante majeure de la coopération allemande pour le développement dans le domaine du changement climatique. La pièce maîtresse de ce partenariat est un nouvel instrument de financement, en vertu duquel le produit des ventes de quotas d'émission deCO2 est affecté à l'Initiative internationale pour la protection du climat (ICI).

Le mécanisme de financement de l'ICI est sans équivalent, et pourrait servir de modèle à des propositions financières innovantes dans le cadre du processus mondial de négociations sur le climat. Le BMZ et le BMU devraient s'efforcer de rendre plus globaux et plus innovants leurs programmes axés sur l'environnement et le changement climatique – notamment en améliorant les critères intégrés dans les activités de REDD concernant les avantages nationaux en termes de développement durable et les droits des autochtones.

L'Allemagne devrait en outre élargir la portée de ses programmes relatifs à l'environnement et au changement climatique, afin de l’étendre au renforcement des capacités dans le domaine de l'environnement, à l'intégration des questions environnementales dans la planification nationale et la budgétisation, et à la croissance verte.

L’Allemagne peut s’enorgueillir des progrès qu’elle a accomplis pour faire de la protection de l’environnement une constante de ses programmes. Depuis la mi-2009, elle intègre systématiquement les questions liées au changement climatique dans les activités qu’elle mène en matière de coopération pour le développement en établissant pour tous les nouveaux projets et programmes un « diagnostic climatique ».

Les travaux de l’Allemagne dans ce domaine ont pour fil conducteur un « Programme d’action pour le climat et le développement ». A l’heure actuelle, l’Allemagne s’apprête à fusionner cet outil de « diagnostic climatique » avec l’étude d’impact sur l’environnement (EIA, obligatoire depuis 1988) en y ajoutant des éléments de l’évaluation environnementale stratégique (EES).

La nouvelle « évaluation environnementale et climatique conjointe » qui en résultera portera à la fois sur les aspects stratégiques (documents stratégiques thématiques et stratégies sectorielles/stratégies conjointes des donneurs) et sur les projets et programmes eux-mêmes. L’Allemagne suit généralement les préconisations du CAD en la matière. Une approche systématique et stratégique s'impose pour intégrer le changement climatique dans le programme et les efforts de suivi, en particulier s'agissant de l'adaptation.

Les enseignements tirés de l'expérience de l'Allemagne en matière d'intégration des questions d'environnement pourraient se révéler utiles à cet égard, de même que l’élaboration de nouveaux outils et approches à partir des bonnes pratiques déjà répertoriées.



Recommandations

Afin d’accroître encore l’efficacité et l’impact de son programme d’aide, l’Allemagne devrait : poursuivre les progrès entrepris pour mettre en oeuvre son plan d’action pour l’efficacité de l’aide en utilisant davantage les systèmes des pays partenaires et en adaptant ses instruments aux approches-programme placées sous la conduite des pays ; délier davantage sa coopération technique et faire en sorte qu’elle soit mieux adaptée aux besoins des pays bénéficiaires et mieux alignée sur les systèmes nationaux ; élaborer une stratégie indiquant comment l'ensemble des instruments (audelà de la coopération technique) et des organismes d'aide allemands peuvent contribuer au renforcement des capacités et comment elle entend contribuer à la consolidation de l'État dans les situations fragiles ; et demeurer un fer de lance international en termes d'approches du changement climatique et respecter ses engagements internationaux, en particulier pour le financement de mesures « à mise en oeuvre rapide » d'atténuation du changement climatique et d'adaptation à ce changement, ainsi que pour la réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD+).

mardi 7 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 4

Organisation et gestion : réduire le morcellement du système

Le système allemand de coopération pour le développement reste pour l’essentiel identique à ce qu’il était en 2005, mais l’Allemagne n’en a pas moins engagé un vaste processus de réforme institutionnelle en vue de fusionner trois organismes de coopération technique, de renforcer le BMZ et d’améliorer la coordination interministérielle.

Le BMZ s’occupe de l’élaboration des politiques et stratégies et la mise en œuvre est du ressort de tout un éventail d’organismes exécutants, de divers autres services gouvernementaux, des États fédérés, d’ONG, de fondations politiques, des églises et d’instituts de recherche et de formation.

Sur le plan institutionnel, le système allemand de coopération pour le développement peut se prévaloir de quelques points forts : un ministère dédié (le BMZ) bénéficiant d’une représentation au conseil des ministres, des organismes d’exécution expérimentés, des modalités souples de mise en oeuvre (une fois les contrats signés entre le BMZ et l’organisme exécutant), et de solides compétences techniques. Ce sont toutefois ses nombreux points faibles, en particulier sa fragmentation institutionnelle, qui ont retenu l’attention lors des deux derniers examens par les pairs (en 2001 et 2005), et on les retrouve en 2010.

Le morcellement du dispositif institutionnel allemand a en effet pour inconvénient de (i) semer la confusions chez les partenaires, (ii) obliger le BMZ à consacrer beaucoup de temps à la coordination entre les divers intervenants allemands (peut-être plus qu’à la coordination avec les autres donneurs et les gouvernements partenaires), (iii) risquer de privilégier les solutions dictées par l’offre et de limiter la contestabilité, et (iv) fausser le rapport de forces au profit des organismes exécutants et aux dépens du BMZ, ce qui risque de nuire à la qualité de la supervision.

Le fait que la coopération technique et la coopération financière relèvent d’institutions différentes et que la première passe essentiellement par une aide en nature limite l’aptitude de l’Allemagne à appliquer les principes d’efficacité de l’aide.

A titre d’exemple, en raison du modèle de coopération technique reposant sur une aide en nature normalement employé par la GTZ, l’Allemagne a du mal a opérer une harmonisation avec les autres partenaires au développement et peut difficilement utiliser les systèmes nationaux des pays partenaires.

L’Allemagne aurait donc intérêt à faire de la levée de ces contraintes, et plus particulièrement de celles résultant du morcellement de son système, l’axe central des réformes institutionnelles qu’elle envisage sur le long terme.

La fusion prévue des trois organismes de coopération technique (GTZ, DED et InWent) constitue une première étape bienvenue de cette réforme globale et doit être regardée comme prioritaire.

La réorganisation du dispositif institutionnel allemand devra aussi viser à (i) renforcer considérablement la capacité du BMZ d’assurer la supervision de l’élaboration et de la mise en oeuvre des politiques, (ii) mieux asseoir l’aptitude du BMZ à exercer la haute main sur une politique de coopération pour le développement valant pour l’ensemble de l’administration allemande, et (iii) conduire à une rénovation et une adaptation des modèles de coopération technique et renforcer les liens entre coopération technique et coopération financière.



Accélérer la décentralisation

La recommandation du dernier examen par les pairs concernant la décentralisation opérationnelle reste d’actualité. Dans l’Accord de coalition conclu en octobre 2009, les autorités se sont engagées à améliorer la structure sur le terrain du système allemand de coopération pour le développement. Dans cette optique, il est essentiel que les représentants du BMZ à l’échelon local soient habilités à prendre davantage de décisions et jouissent de plus grands pouvoirs en matière d’élaboration des politiques et stratégies.

Une décentralisation plus poussée du pouvoir de décision, avec les ressources que cela suppose, améliorerait la supervision stratégique de l’aide allemande et pourrait répondre en partie aux préoccupations que suscitent chez certains partenaires de l’Allemagne les délais de prise des décisions et d’approbation. Cela vaut en particulier pour des pays comme la

Zambie, où l’Allemagne assume un rôle de chef de file dans le dialogue à haut niveau sur le soutien budgétaire au service de la lutte contre la pauvreté et sur les stratégies d’aide conjointes.

Une redéfinition par le BMZ et le ministère fédéral des Affaires étrangères de leurs attributions respectives sera également indispensable.

Le BMZ a nommé des Chefs de la coopération dans 38 de ses 57 pays partenaires ; ces postes clés revêtent une importance déterminante pour la bonne coordination et une supervision efficace de la coopération allemande pour le développement.

D’autres mesures ont aussi été prises qui contribuent à rehausser la cohérence de l’action bilatérale de coopération pour le développement, notamment : la création de Bureaux locaux de coopération pour le développement (regroupant les bureaux locaux de tous les organismes exécutants allemands) dans tous les pays partenaires, l’instauration de programmes conjoints (associant tous les organismes exécutants allemands) et la désignation sur le terrain de coordinateurs thématiques (choisis au sein du personnel des organismes exécutants) qui dirigent la mise au point des propositions de programmes conjoints à soumettre à l’approbation du BMZ.

Le rôle de ces coordinateurs thématiques= devrait toutefois être mieux assis et élargi par (i) un avenant à leur description de poste afin de leur ménager un temps suffisant pour s’acquitter de cette fonction, (ii) un renforcement des obligations de comptes des titulaires à l’égard du Chef de la coopération au sein de l’ambassade d’Allemagne, et (iii) une officialisation de la mission auprès du BMZ ainsi que des autres acteurs allemands et locaux.



Continuer d’améliorer le système d’évaluation

Le BMZ s’occupe des règles et normes en matière d’évaluation, de l’assurance qualité et des évaluations stratégiques et, de leur côté, les organismes exécutants et les grandes ONG mènent des auto-évaluations et des évaluations indépendantes. Des améliorations ont été apportées au dispositif d’évaluation de la coopération allemande pour le développement : les divers systèmes d’évaluation ont été harmonisés et un cadre stratégique, des normes et des approches ont été mis en place.

Reste que le dernier examen du système d’évaluation montre que le service de l’évaluation du BMZ ne dispose pas de ressources suffisantes. Ce dernier rencontre de grandes difficultés pour coordonner les activités d’évaluation d’une vingtaine d’organismes d’exécution et de financement publics et non gouvernementaux, appliquant chacun leur propre système.

A eux tous, ces organismes produisent près de 100 évaluations par an, ce qui représente une très lourde charge de contrôle qualité pour le service de l’évaluation du BMZ et met à rude épreuve les capacités d’absorption du système de coopération pour le développement dans son ensemble.

Les mécanismes d’évaluation et de reddition de comptes sur les résultats doivent être encore améliorés, surtout pour ce qui est de l’assurance qualité des évaluations et de l’exploitation des évaluations pour la prise des décisions, et il conviendrait de raccorder les programmes-pays et les dotations en ressources aux résultats et à des cadres d’évaluation des performances des pays partenaires.

Les autorités comptent créer un organisme ou un institut indépendant : d’évaluation. Il s’agit d’une mesure importante qui contribuera à améliorer l’indépendance perçue et la légitimité des évaluations ; cela pourrait aussi rehausser la cohérence au sein du système sous réserve que le nouvel organisme devienne une figure de proue, et dispose des ressources voulues pour ce faire et en ait la mission.

Étant donné que des organismes indépendants d’évaluation se mettent en place dans d’autres pays, l’Allemagne pourrait aussi oeuvrer à promouvoir le partenariat international dans ce domaine.



Recommandations

Afin de consolider son système de coopération pour le développement, l’Allemagne devrait : respecter le calendrier prévu pour la fusion de ses trois organismes de coopération technique et regarder cette dernière comme la première étape d’une refonte globale de son système de coopération pour le développement ; donner suite à ses projets de réforme de l’ensemble de son système de coopération pour le développement – dont l’objectif premier doit être de renforcer considérablement la capacité du BMZ d’assurer la supervision de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques et d’exercer effectivement la haute main sur une politique de coopération pour le développement valant pour l’ensemble de l’administration allemande ; poursuivre la décentralisation opérationnelle, ainsi qu’il était recommandé dans le précédent examen par les pairs, ce qui passe par une redéfinition des relations de BMZ et du ministère fédéral des Affaires étrangères sur le terrain ainsi que par un renforcement et un élargissement du rôle des coordinateurs thématiques dans les pays partenaires ; et veiller à ce que
(i) des ressources adéquates soient affectées à la poursuite de l’amélioration de son système d’évaluation et de reddition de comptes sur les résultats, à commencer par la mise en place prévue d’un organisme ou institut indépendant, et
(ii) les programmes-pays et les dotations en ressources de BMZ soient mieux raccordés aux résultats et alignés sur de véritables cadres d’évaluation des performances des pays partenaires.

lundi 6 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 3

Volume, canaux d’acheminement et répartition de l’aide : un impératif pour l’Allemagne : se remettre dans la bonne voie pour honorer les engagements qu’elle a pris concernant le volume de son aide

En 2009, l’Allemagne s’est classée au troisième rang mondial par le volume de son aide bilatérale, derrière les États-Unis et la France et juste devant le Royaume-Uni et le Japon.

Cette année-là, ses apports d’APD se sont chiffrés à 12 milliards USD, 10 % du total de l’APD consentie par les pays membres du CAD. Si l’Allemagne a conservé sa place dans le peloton de tête des apporteurs d’APD, elle n’a en revanche pas augmenté autant qu’elle s’y était engagée la part de son revenu national brut (RNB) qu’elle consacre à l’aide, qu’elle avait promis de porter à 0.51 % pour 2010 et à 0.7 % pour 2015. En 2009, l’APD n’a en effet représenté que 0.35 % du RNB, ce qui ne met pas du tout l’Allemagne en bonne position pour honorer le premier de ces engagements.

Malgré cette évolution récente défavorable et les défis qui se profilent, les autorités restent déterminées à atteindre l’objectif de 0.7 % pour 2015. Le budget de la coopération pour le développement est établi sur la base du budget annuel de la Fédération et d’un plan glissant de financement couvrant une période de cinq ans (l’année en cours et les quatre suivantes). La réalisation de l’objectif fixé au volume de l’aide pour en 2015 représente donc un défi de taille, auquel il convient de s’attaquer sans tarder : il faut en effet que les dispositions nécessaires soient prévues dans le plan de financement pour la période 2011-2015 et le budget de 2012 lui même, qui seront tous deux élaborés au premier semestre de 2011.

S’agissant des domaines où elle intensifie ses efforts de coopération pour le développement, l’Allemagne doit veiller à ce que l’attention accrue qu’elle prête au développement du secteur privé ne la conduise à un détournement de l’APD pour financer des activités d’aide qui seraient dictées par ses propres intérêts commerciaux. Cela implique de trouver des moyens de garantir que les critères de sélection des projets renvoient bien aux avantages escomptés sur le plan du développement et non aux intérêts commerciaux de l’Allemagne.

Par ailleurs, lorsqu’elle a recours à des prêts dans le cadre de sa coopération pour le développement, l’Allemagne doit s’assurer que ceux-ci satisfont tous les critères de l’APD – à savoir avoir pour objectif le développement, être assortis de conditions de faveur et présenter un élément de libéralité d’au moins 25 % (sur la base d’un taux d’actualisation de 10 %) – et évaluer les conséquences que peuvent avoir les remboursements à venir sur les objectifs visés pour le volume net de l’APD.

Le BMZ reste le dépositaire d’un peu plus de la moitié de l’APD allemande, le solde transitant partout un éventail d’autres ministères, d’organismes et d’institutions publiques, d’où des difficultés pour appliquer une politique cohérente de coopération pour le développement. Il apparaît indispensable de renforcer et d’améliorer la coordination de l’APD allemande, au niveau des services centraux comme du terrain, et de faire en sorte que les stratégies relatives aux domaines prioritaires, les lignes directrices et les stratégiespays servent de fil conducteur aux activités de tous ces ministères, organismes et institutions et que ces derniers s’y sentent partie prenante.


Élargir la place faite aux pays partenaires, d’Afrique subsaharienne en particulier

On l’a vu, l’Allemagne s’est efforcée de recentrer sa coopération pour le développement sur un nombre plus restreint de pays. Le nombre de pays partenaires a ainsi été ramené de 84 à 57 depuis le dernier examen par les pairs, ce dont on ne peut que se féliciter, mais ces 57 pays partenaires ont reçu moins de 40 % de l’APD bilatérale consentie par l’Allemagne en 2008 alors que les 60 % restants se sont répartis entre 83 pays qui ne figurent pas dans la liste des pays partenaires. Qui plus est, toujours en 2008, sur les 20 premiers bénéficiaires de l’APD allemande, six n’étaient pas inscrits dans la liste des pays partenaires.

Il semble donc exister des possibilités considérables de renforcer l’impact de l’APD allemande, grâce avant tout à un accroissement des apports aux 57 pays partenaires actuels, à commencer par ceux auxquels il reste le plus de chemin à parcourir pour atteindre les OMD, à savoir les pays d’Afrique subsaharienne, les pays les moins avancés et les pays en situation de conflit ou de fragilité.

L’Afrique demeure la première région bénéficiaire de l’aide allemande, avec 35 % de l’APD bilatérale en 2008. Dans le cadre du G7, l’Allemagne a pris l’engagement en 2005 à Gleneagles de doubler son aide à l’Afrique subsaharienne pour 2010 (par rapport à son niveau de 2004). Comme les autres pays du G7, l’Allemagne n’honorera pas dans les temps ses engagements de Gleneagles. En tant que membre de l’UE, l’Allemagne s’est en outre engagée, toujours en 2005, à affecter à l’Afrique subsaharienne la moitié de ses apports supplémentaires d’APD.

L’APD bilatérale allouée par l’Allemagne à cette région a certes considérablement augmenté (de 1.4 milliard USD en 2004 à 2.7 milliards USD en 2008), mais cette augmentation est loin de représenter 50 % de l’accroissement qu’a connu l’APD bilatérale allemande au cours de la même période. Qui plus est la part de l’Afrique subsaharienne dans l’APD bilatérale brute de l’Allemagne n’a que peu progressé, de 27 % en 2004 à 29 % en 2008.

L’Allemagne a renouvelé sa promesse d’affecter à l’Afrique subsaharienne 50 % de ses nouvelles dotations d’APD bilatérale en 2009 et 2010, et a informé le Comité que les engagements fermes nécessaires avaient été pris. Cela dit, il ressort de la récente enquête sur les engagements d’aide des membres du CAD que l’APD bilatérale allemande continuera de prendre le chemin avant tout de pays à revenu intermédiaire. La concrétisation des engagements de Gleneagles est indubitablement importante pour faire reculer la pauvreté dans une région clé du monde, et aussi pour préserver la crédibilité de l’Allemagne en tant que grand donneur jouant rôle majeur au sein du système international.



Remplacer les allégements de dette par d’autres formes d’aide

Depuis plusieurs années, les allégements de dette occupent une grande place dans la coopération allemande pour le développement. Or, les possibilités dans ce domaine commencent à s’épuiser, de sorte que ce type d’opérations devra céder la place à d’autres formes d’aide, multilatérale et bilatérale, pour que le volume de l’aide puisse augmenter, ou à tout le moins être maintenu.

La diminution des allégements de dette est d’ailleurs la principale raison de la baisse du niveau de l’APD allemande en 2009. L’Allemagne serait en conséquence bien inspirée de planifier la transition vers d’autres utilisations et canaux d’acheminement de son aide.

Adopter une démarche plus stratégique à l’égard de la collaboration avec les organisations non gouvernementales

L’Allemagne achemine 6 % de son APD par le canal d’organisations non gouvernementales (ONG), dont elle se montre très attachée à garantir l’indépendance. Elle devrait toutefois arrêter une stratégie claire pour régir sa collaboration avec ces organisations, qu’elles soient allemandes ou du Sud.

La plupart des ONG jouissent d’une liberté considérable quant à l’utilisation des ressources d’APD qui leur sont confiées, mais la chaîne de responsabilité qui les unit aux institutions gestionnaires de la coopération allemande pour le développement est trop lâche. Les autorités allemandes doivent trouver un juste équilibre entre le souci de respecter l’autonomie des ONG et la nécessité de les encourager à pouvoir faire état de résultats sur la voie du développement et aussi à s’aligner sur les priorités des pays partenaires. Il conviendrait de trouver des moyens d’améliorer l’utilité des consultations avec les ONG sur les politiques et stratégies de coopération pour le développement. Une solution serait de les faire débuter à un stade plus précoce du processus d’élaboration des politiques. L’Allemagne aurait donc intérêt à inscrire ses relations avec les ONG dans une démarche stratégique.

Dans cette optique devraient notamment être mis en place divers mécanismes pour encadrer l’acheminement de fonds par l’intermédiaire d’ONG, par exemple des accords-cadres au niveau des services centraux ou des pays partenaires. Une telle approche est importante pour garantir que l’attention reste centrée sur les résultats.



Recommandations

Afin d’honorer ses engagements et de conserver sa crédibilité, l’Allemagne devrait :
(i) fixer, dans son projet de budget pour 2012, de nouvelles cibles annuelles réalistes et proposer un sentier de croissance plausible pour la concrétisation en 2015 de l’objectif de 0.7 % du RNB,
(ii) veiller à ce que ces nouvelles cibles et ce sentier de croissance rallient l’adhésion des dirigeants politiques (de toutes tendances) et soient largement diffusés,
(iii) remplacer les allégements de dette par d’autres modes de coopération pour le développement à mesure que se raréfient les créances à effacer ; concentrer plus encore son APD bilatérale sur ses pays partenaires, à commencer par ceux situés en Afrique subsaharienne et ceux en situation de conflit ou de fragilité ; renforcer son programme en faveur du secteur privé de telle sorte qu’il encourage des investissements étrangers et intérieurs dans des domaines conformes avec les stratégies de développement des pays partenaires, en veillant à ce qu’il n’en résulte pas un détournement de l’APD pour financer des activités qui seraient dictées par ses propres intérêts commerciaux ; et élaborer un cadre stratégique pour régir la collaboration avec les ONG, qui expose les motifs qui en font un canal utile pour l’acheminement de fonds, définisse la nature des relations avec ces dernières, consolide le partenariat et assure un ciblage sur les résultats du développement.

samedi 4 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 2

Cohérence des politiques au service du développement : Faire de la cohérence des politiques un souci de l’ensemble de l’administration.

Grâce à son siège au conseil des ministres, le BMZ est bien placé pour veiller à la prise en compte des considérations de développement dans toutes les politiques, intérieures et internationales, de l’Allemagne. Le gouvernement est très attaché à faire en sorte que toutes ses politiques aillent dans le sens des aspirations des pays partenaires en matière de développement, ou à tout le moins ne les contrarient pas.

Cet attachement à la cohérence des politiques a encore été réaffirmé dernièrement, dans l’accord de coalition d’octobre 2009. Cela dit, pour que la cohérence des politiques devienne réalité, encore faut-il que la notion soit intégrée par les diverses instances de l’administration et que soient fixées des priorités pour sa mise en oeuvre.

Il reste aux autorités allemandes des possibilités considérables de consolider l’assise de leur action à l’appui des OMD en faisant du développement international un objectif plus tangible des autres domaines de l’action publique.



Lever les obstacles à la coordination des politiques

En dépit du zèle et des compétences de ses agents, dans les services centraux et sur le terrain, le BMZ n’a pas les moyens de traiter tout l’éventail des questions qui devraient retenir son attention, ce qui limite ses possibilités de jouer le rôle influent et pilote qu’on attendrait d’un acteur aussi important dans la prise des décisions et la coordination des politiques.

Ses capacités d’analyse et d’élaboration de stratégies, en particulier, devraient être étoffées, et il devrait redoubler d’efforts pour associer d’autres ministères à sa réflexion sur les questions de développement. Parallèlement, il conviendrait d’améliorer la connaissance de ces questions dans les autres ministères et leur expertise dans ce domaine.



Renforcer les dispositifs de suivi, d’analyse et d’information sur la cohérence des politiques

L’Allemagne n’a réalisé que des progrès modestes depuis le dernier examen par les pairs sur le plan du contrôle, de l’analyse et de l’information sur la cohérence des politiques. Elle devrait donc mettre à profit les enseignements exposés dans l’ouvrage de l’OCDE intitulé Building Blocks for Policy Coherence for Development pour consolider ses systèmes afin d’assurer la fourniture au parlement allemand (Bundestag) et au public en général de rapports transparents sur les progrès accomplis dans ce domaine, de manière à garantir une responsabilisation propre à induire de nouvelles avancées.



Améliorer les approches pangouvernementales

L’Allemagne a accompli des progrès satisfaisants dans des domaines occupant un rang élevé dans l’échelle des préoccupations politiques et ayant bénéficié du soutien de la Chancellerie, en particulier le changement climatique et l’engagement en Afghanistan à l’échelle de l’ensemble de l’administration. Il conviendrait de s’inspirer de l’expérience accumulée dans ces domaines pour rehausser la capacité du BMZ d’améliorer les approches pangouvernementales face à d’autres enjeux mondiaux et leur cohérence.

Les conceptions ont par exemple évolué depuis que l’Allemagne a fait paraître en 2004 son plan d’action intitulé Civilian Crisis Prevention, Conflict Resolution and Post-Conflict Peacebuilding. Il conviendrait donc de mettre au point pour les Etats fragiles et en proie à un conflit, une nouvelle approche qui tienne compte de l’évolution de la réflexion et des pratiques des donneurs. Les stratégies interministérielles qu’il est prévu d’élaborer pour les différentes régions (afin essentiellement de faciliter la cohérence des politiques à l’égard de ces régions ou de pays particuliers) pourraient servir de modèle pour l’établissement de stratégies-pays communes, pour les Etats fragiles en particulier, où une approche à l’échelle de l’ensemble de l’administration est essentielle.



Recommandations

Le CAD salue l’investissement dont témoigne l’Allemagne sur des questions de développement d’envergure mondiale comme le changement climatique, ainsi que les efforts qu’elle déploie pour honorer ses engagements internationaux en matière de cohérence des politiques au service du développement. Cela lui fournit une base sur laquelle s’appuyer pour : arrêter, en matière de coopération pour le développement, une politique globale clairement définie qui permette d’orienter la poursuite des progrès vers les OMD et la lutte contre la pauvreté, en accordant une attention particulière aux situations de conflit et de fragilité et à l’Afrique subsaharienne, et induise une concentration accrue de l’aide allemande ; asseoir son projet de stratégie d’aide multilatérale sur une analyse précise de la manière dont le recours aux canaux multilatéraux peut servir ses objectifs de développement, tout en tenant compte des objectifs qu’elle souhaite atteindre dans son action en vue d’influencer et de promouvoir la réforme des institutions multilatérales, la répartition des ressources et la collaboration avec les autres partenaires, afin de rendre l’aide multilatérale plus efficace ; adopter une déclaration d’orientation sur la cohérence des politiques au service du développement et établir un programme d’action pour la cohérence, s’articulant autour de priorités clairement hiérarchisées et définissant des objectifs stratégiques pour l’ensemble de l’administration, ainsi qu’un plan précis de mise en oeuvre ; et déterminer quelle entité administrative est responsable de la coordination des approches pangouvernementales, en veillant à ce que cette entité dispose de capacités suffisantes en matière d’analyse et d’élaboration de stratégies, et veiller à une rigoureuse prise en compte des considérations de développement dans les politiques des ministères concernés.



Source OCDE

vendredi 3 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 1

Orientations juridiques et politiques. Un nouveau projet stratégique pour un des donneurs les plus généreux du monde.

L’Allemagne est un des donneurs bilatéraux les plus généreux au monde depuis une vingtaine d’années et a joué un rôle moteur dans des domaines essentiels comme l’établissement d’un lien entre changement climatique et développement. La Déclaration du millénaire, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la lutte contre la pauvreté et la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide restent les déterminants du cadre stratégique régissant la politique et les objectifs de l’Allemagne en matière de coopération pour le développement.

Tout en confirmant ses engagements au regard de ce cadre stratégique, le gouvernement fédéral a promis l’année dernière un changement de cap manifeste dans la coopération allemande pour le développement. Le nouveau projet est exposé dans l’Accord de coalition d’octobre 2009, mais ses conséquences concrètes, de même que celles d’autres déclarations faites depuis lors, restent difficiles à cerner.

Le ministère fédéral de la Coopération économique et du développement (BMZ) devra préciser ce que le changement de cap prévu par le gouvernement impliquera sur les plans stratégique et pratique, pour lui comme pour ses partenaires, et en particulier les répercussions qu’il aura sur les nombreux engagements, politiques et stratégies mis en place depuis le précédent examen par les pairs. Il devra aussi expliquer, à ses propres agents ainsi qu’aux autres acteurs allemands et aux partenaires de l’Allemagne, pourquoi ce changement a été jugé nécessaire.



Une concentration de l’APD dans un souci de résultats

L’Allemagne a abandonné l’expression « pays partenaire prioritaire », et recentré son attention sur 57 pays partenaires (au lieu de 84 il y a cinq ans) suivant en cela une des recommandations formulées dans le précédent examen par les pairs (en 2005). Ce recentrage est le fruit de l’application de critères de sélection plus rigoureux et d’une hiérarchisation des priorités.

Les 57 pays partenaires bénéficient en conséquence d’une coopération plus intensive, et pour chacun a été élaborée une stratégie-pays, en règle générale alignée sur la stratégie nationale de développement. La coopération de l’Allemagne avec les économies émergentes (encore appelées « Ankerländer ») évolue pour se focaliser sur les stratégies régionales et les biens publics mondiaux.

Dans ce contexte, l’Allemagne a recours à la coopération trilatérale de manière à mobiliser des ressources humaines et financières allemandes en vue de les associer à des contributions des économies émergentes. Il s’agit d’une démarche novatrice qui allie des objectifs de politique étrangère et de développement afin de contrer des menaces et des défis de dimension planétaire.

L’Allemagne a également resserré son ciblage sectoriel et concentre désormais ses efforts sur onze secteurs prioritaires. Dans chaque pays partenaire, elle limite ses interventions à trois de ces secteurs au maximum. Cette concentration accrue de la coopération allemande pour le développement est encourageante mais l’éventail des pays et des secteurs dans lesquels l’Allemagne intervient n’en demeure pas moins large et n’atteste pas d’une vision stratégique bien précise.

Les déclarations de l’Allemagne depuis octobre 2009 ont ramené à sept le nombre de domaines d’intervention prioritaires de la coopération pour le développement : bonne gouvernance, éducation, santé, protection du climat, de l’environnement et des ressources naturelles, développement rural, développement du secteur privé et développement économique durable.

Reste qu’il faudra un certain temps avant que ces nouvelles priorités se reflètent dans le programme de coopération pour le développement et les versements d’aide. Qui plus est, pour garantir une division efficace du travail, les décisions relatives aux pays et aux secteurs dans lesquels il convient d’intervenir devraient être prises au niveau du terrain, en concertation avec les autres donneurs.

Dans le droit fil de l’attachement affiché par l’Allemagne à l’égard des OMD ainsi que des engagements qu’elle a souscrits à Gleneagles dans le cadre du G7, les politiques et stratégies du BMZ font une plus large place à l’Afrique subsaharienne, et en particulier à 24 pays de cette région, que ce n’était le cas à l’époque du précédent examen par les pairs. En matière de coopération pour le développement, les priorités de l’Allemagne pour cette région concernent avant tout l’éducation et la santé, la bonne gouvernance, l’agriculture, la protection des ressources naturelles et en eau (à commencer par la réduction des effets du changement climatique sur les approvisionnements en eau et l’agriculture), et le développement économique durable. Dans l’avenir, l’Allemagne entend mettre l’accent sur le développement du secteur privé, et aussi sur l’amélioration du climat de l’investissement et des infrastructures économiques, dans le domaine de l’énergie notamment, afin d’accroître le potentiel économique du continent.

Pour honorer la composante financière des engagements qu’elle a pris à Gleneagles, l’Allemagne se doit toutefois d’accorder plus de place à l’Afrique subsaharienne dans sa stratégie d’ensemble et la répartition de ses ressources. Il lui faudra aussi prêter une plus grande attention aux situations de conflit et de fragilité, lesquelles constituent des obstacles majeurs pour la réalisation des OMD dans de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne.





Une nouvelle stratégie d’aide multilatérale

Depuis de longues années, l’Allemagne a pour principe de ne pas allouer plus d’un tiers de son APD au canal multilatéral (y compris l’UE). Cette limitation du recours aux organismes multilatéraux n’est pas fondée sur l’observation des faits, ni liée à l’efficacité relative de l’aide bilatérale et de l’aide multilatérale.

Le BMZ met actuellement au point une stratégie vis-à-vis des organisations multilatérales, ce qui offre à l’Allemagne l’occasion de réaffirmer les raisons qui la poussent à acheminer des fonds par l’intermédiaire de ces entités ainsi que d’arrêter ses priorités pour la réforme du système multilatéral et les critères d’affectation de ses financements multilatéraux. Cette nouvelle stratégie devrait aussi exposer clairement comment le recours aux canaux multilatéraux peut servir les objectifs de développement poursuivis par l’Allemagne.



Nécessité d’un rôle plus central en ce qui concerne l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes

L’Allemagne continue de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes dans son dialogue avec les pays partenaires et à travers ses programmes. Reste que, si les principaux organismes exécutants s’appliquent bien à prendre en compte la problématique homme-femme et intègrent dans leurs programmes des mesures ciblées propres à renforcer les moyens d’action des femmes, l’impulsion venue d’en haut est insuffisante à l’échelle du système de coopération pour le développement dans son ensemble.

La stratégie et les directives édictées par le BMZ en la matière doivent trouver un ancrage plus ferme dans les activités de tous les organismes intervenant dans la mise en oeuvre de l’APD allemande, à commencer par les autres ministères. En outre, la capacité du BMZ d’emmener l’action en faveur de l’égalité homme-femme est limitée par la maigreur des ressources humaines affectées à ce domaine d’intervention dans ses services centraux comme sur le terrain.

Le BMZ serait en conséquence bien inspiré d’étoffer les moyens alloués au traitement de cette question dans ses services centraux et sur le terrain afin de s’acquitter plus efficacement de son rôle de pilote au niveau de l’ensemble du dispositif allemand de coopération pour le développement.



source OCDE

jeudi 2 décembre 2010

Plus de 40 milliards de dollars promis pour la santé maternelle et infantile

Plus de 40 milliards de dollars ont été promis par la communauté internationale pour la mise en œuvre de la Stratégie globale pour la santé maternelle et infantile.
« Nous connaissons ce qui fonctionne pour sauver les vies des femmes et des enfants, et nous savons que les femmes et les enfants ont une place centrale dans tous les Objectifs du millénaire pour le développement », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. « Aujourd'hui nous sommes témoins du genre de dynamique dont nous avons besoin depuis longtemps ».
Le rapport annuel de suivi des OMD, publié le 15 septembre dernier, fait état d'une baisse d'un tiers des décès des femmes qui meurent en raison de complications pendant la grossesse et l'accouchement, passant de 546.000 en 1990 à 358.000 en 2008.
Les progrès sont notables mais le taux annuel de réduction de la mortalité maternelle est de moins de la moitié de ce qu'il faudrait pour atteindre les OMD d'ici à 2015. Pour les réaliser, il faudrait réduire de 5,5% la mortalité maternelle par année. Or, 34% en 20 ans, cela équivaut à une réduction de 2,3% par an.
Selon le rapport, chaque jour, plus de 1.000 femmes meurent de ces complications. Sur ces 1.000 femmes, 570 vivent en Afrique sub-saharienne, 300 en Asie du Sud et cinq dans les pays à hauts revenus. Le risque des femmes des pays en développement de mourir au cours de l'accouchement est 36 fois supérieur aux femmes vivant dans les pays développés.
Grâce aux 40 milliards promis en faveur de la santé maternelle et infantile, entre 2011 et 2015 plus de 15 millions de décès d'enfant de moins de cinq ans pourront être évités. La mort de 740.000 femmes de complications suite à l'accouchement pourra être évitée.
La Stratégie globale est une feuille de route qui doit identifier les changements politiques nécessaires et leur financement pour améliorer la vie des mères et des enfants. Par exemple, grâce à ces fonds, la République démocratique du Congo (RDC) va pourvoir augmenter de 80% les accouchements assistés par du personnel médical formé et de 70% le nombre d'enfants de moins d'un an complètement vaccinés. Chaque pays dont les taux de mortalité maternelle et infantile sont inquiétants bénéficiera de fonds.

Source : Onu

mercredi 1 décembre 2010

La pénurie d'enseignants pourrait entraver l'objectif du millénaire d'éducation universelle

En Inde, un problème de taille est en train de se poser qui pourrait entraver l'objectif de l'éducation pour tous : le manque d’enseignants, tant au niveau de l'école que de l'université.

Le nombre d’enseignants disponibles reste en effet le plus grand défi pour les institutions ainsi que pour le gouvernement, qui a mis en place des réformes éducatives tant au niveau du primaire que dans l'enseignement supérieur.
Selon des données de développement des ressources du ministère, le pays manque de plus de 1,2 millions d'enseignants en école et pour les universités, ce sont plus d’un tiers des postes qui sont vacants.
Le droit des enfants à l'éducation gratuite et obligatoire, dont la loi a été adoptée l'an dernier, rend l'Etat responsable pour assurer l'éducation de tous les enfants agés entre six et 14 ans. Il évalue le ratio d'élèves par enseignant à 1 pour 30. Cependant, la réalité est toute autre. «L'Inde possède l'un des plus faible ratio des enseignants, avec un enseignant pour 42 étudiants.
Un haut fonctionnaire du ministère de Développement des ressources humaines estime qu’ « avec l’effort constant de l’Etat, et du gouvernement cela ne devrait pas être un objectif inatteignable ». Il a également convenu que la qualité des enseignants est également une préoccupation, même si la quantité est le principal souci.
Le dernier recensement estime que, même si taux d'alphabétisation du pays est passé de 18,39% en 1950 à 65,38 % en 2000, il reste actuellement un tiers de la population, soit près de 300 millions de personnes de plus de 7 ans, qui sont encore analphabètes et 42 millions d'enfants entre 6 et 14 ans qui ne sont pas scolarisés.
Le problème vient de l’insuffisance des infrastructures scolaires (16,64 pour cent des villages n'ont pas d'école primaire) ainsi que de l’absence de professeurs dans les villages les plus reculés.

Source : Sify

mardi 30 novembre 2010

OMS : nouveau plan d'action pour éliminer la tuberculose

L'élimination de la tuberculose dans le monde pourrait être en vue si les gouvernements et les donateurs investissaient pleinement dans un plan publié il y a quelques semaines par le Partenariat Halte à la tuberculose, a indiqué l'Organisation Mondiale de la Santé.
Ce plan, intitulé Global Plan to Stop TB 2011-2015: Transforming the Fight-Towards Elimination of Tuberculosis signale, pour la première fois, toutes les lacunes de la recherche qu'il faut combler pour mettre sur le marché des tests de dépistage rapide de la tuberculose, des schémas thérapeutiques plus courts et un vaccin totalement efficace.
Il montre également comment les programmes de santé publique peuvent favoriser l'accès universel aux soins, moderniser les laboratoires de diagnostic et adopter les tests de dépistage révolutionnaires disponibles depuis peu.
« Il est urgent d'étendre la lutte contre la tuberculose, faute de quoi 10 millions de personnes, dont 4 millions de femmes et d'enfants, mourront d'ici 2015 », dit le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'OMS, où le Partenariat Halte à la tuberculose est hébergé. « La lutte contre la tuberculose donne des résultats. En effet, on assiste depuis 2004 à une baisse de l'incidence de la maladie au niveau mondial, même si cette baisse est bien trop lente », ajoute-telle.
Vingt-deux pays, dont l'Afrique du Sud, supportent 80% de la charge mondiale de la tuberculose. Chaque année, quelque 9 millions de personnes contractent une tuberculose évolutive et près de 2 millions en meurent. Ce nouveau plan mondial montre comment mettre en œuvre les approches diagnostiques et thérapeutiques recommandées par l'OMS pour 32 millions de personnes au cours des cinq prochaines années.
La tuberculose est une maladie curable mais son traitement repose sur la prise simultanée de plusieurs médicaments pendant au moins six mois. Dans la plupart des pays, les laboratoires recourent encore à une méthode de diagnostic vieille d'un siècle qui consiste à rechercher le bacille de la tuberculose, au microscope, dans les expectorations du patient. Par ailleurs, il n'existe toujours pas de vaccin permettant de prévenir la tuberculose pulmonaire, qui est la forme la plus courante de la maladie.
Le plan mondial aide les programmes de santé publique à adopter les tests de diagnostic modernes déjà disponibles et propose également un programme de recherche visant à mettre au point deux nouveaux tests rapides permettant à du personnel formé de diagnostiquer correctement la tuberculose, même dans les postes de santé isolés les moins bien équipés. Il s'agit, d'ici 2015, d'amener en phase III des essais cliniques - la dernière étape avant la mise sur le marché - trois nouveaux schémas thérapeutiques - un pour la tuberculose sensible aux médicaments et deux pour la tuberculose résistante aux médicaments. Quatre vaccins candidats devraient être à la même phase de test.
En ce qui concerne le financement, le plan mondial indique que 37 milliards de dollars seront nécessaires pour mettre en œuvre la prise en charge de la tuberculose entre 2011 et 2015. Il restera un déficit de financement d'environ 4 milliards - soit à peu près 2,8 milliards par an - que les donateurs internationaux devront combler.
Le plan indique, d'autre part, qu'il faudra au total 10 milliards, soit 2 milliards par an, pour atteindre les objectifs en matière de recherche-développement. Les pays à revenu élevé et ceux dont l'économie est en croissance devront investir davantage dans la recherche-développement pour combler un déficit estimé à environ 7 milliards, soit 1,4 milliard par an.
En 2006, le Partenariat Halte à la tuberculose a lancé son plan mondial 2006-2015. Le nouveau plan pour 2011-2015 va dans le même sens que le précédent mais fixe des objectifs nouveaux et plus ambitieux pour les cinq années à venir.

Source : Onu

lundi 29 novembre 2010

Accès à l’eau potable : L’Inde atteint son Objectif du millénaire

Le ministre du Développement rural Joshi a déclaré à New Dehli que l’Inde avait atteint l’Objectif du Millénaire pour l’approvisionnement en eau potable. En effet, ce sont actuellement 84% de la population rurale indienne qui a accès à des sources d’eau saines.
Cependant, le pays est confronté à un énorme défi : maintenir la qualité de l'eau potable dans ces zones rurales. La plupart des sources proviennent d’un sol surexploité par l'agriculture et l'industrie, sans parler du rejet des eaux usées non traitées.
"L'Inde a réalisé des progrès considérables dans l’accès en eau potable propre et salubre dans les zones les plus rurales du pays. Je suis heureux de dire que nous avons atteint les OMD pour l'eau potable. Cependant, il y a beaucoup à faire. Notre objectif est de fournir à chaque ménage un accès d'eau potable d'ici 2012 », a dit Joshi.

Source : Business.rediff

dimanche 28 novembre 2010

LA DATE BUTOIR DE LA RÉALISATION DES OMD APPROCHE (2015)...

À mi-chemin de l’échéance de 2015, date butoir fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a débattu le 21 octobre des moyens et politiques à mettre en oeuvre pour éradiquer la pauvreté au cours d’un débat auquel ont participé une trentaine de délégations.

La Commission était saisie de deux rapports du Secrétaire général portant sur l’élimination de la pauvreté et à d’autres questions liées au développement.

Le premier de ces rapports avait trait à l’état de la mise en oeuvre du Programme d’action du système des Nations Unies pour la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), tandis que le second portait sur le rôle du microcrédit et de la microfinance dans l’élimination de la pauvreté. Ces deux documents ont été présentés à la Commission par M. Donald Lee, Chef du Service des aspects sociaux du développement au Département des affaires économiques et sociales (DESA).

Si des progrès ont été enregistrés en termes de réduction de la pauvreté dans certaines régions du monde au cours de la deuxième Décennie, ils n’en sont pas moins inégaux, ont fait observer les délégations, notant même que dans certains pays, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté continue d’augmenter, et que les femmes et les enfants constituent les groupes les plus touchés, notamment dans les pays les moins avancés, en particulier, en Afrique subsaharienne.

Trouver des solutions à cette situation est d’autant plus urgent, a prévenu le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que la crise économique et financière a précipité 50 millions de personnes de plus dans l’extrême pauvreté en 2009, tandis que 925 millions d’individus souffrent de la faim et de la malnutrition à travers le monde.

Son homologue de la Belgique, qui s’est exprimé au nom de l’Union européenne, a mis l’accent sur le rôle fondamental que peut jouer l’égalité entre les sexes dans l’éradication de la pauvreté et l’atténuation des effets adverses de la crise actuelle. Pour contribuer à son établissement, l’Union européenne a adopté un Plan d’action pour la promotion de l’égalité entre les sexes et celle de l’autonomisation des femmes dans le développement.

D’autres délégations, comme celle du Venezuela et du Bangladesh, ont souligné la pertinence du microcrédit lorsqu’il est mis à la portée des femmes, qui s’avèrent être des actrices de premier plan dans les stratégies nationales de développement, en particulier en milieu rural.


source ONU

vendredi 26 novembre 2010

Atteindre les Objectifs du millénaire d’ici 2015 au Sénégal

Les parlementaires du Sénégal ont décidé de mettre en place un réseau qui va vérifier les actions sur le terrain et voir si elles sont conformes au budget voté pour l’atteinte des objectifs du millénaire. Le président de l’Assemblée Nationale, Mamadou Seck l’a fait savoir le 21 octobre au cours d’un atelier d’information sur les Objectifs du millénaire sur le développement (Omd), à l’intention des députés sénégalais. Une rencontre organisée par le Fonds des Nations Unies pour le développement (Pnud).

Les députés Sénégalais ont été sensibilisés le 21 octobre, à travers un atelier d’information, sur les principaux axes de développement qui concernent leur pays. Une initiative du Fonds des Nations Unies pour le développement ( Pnud). Il s’agit, de réduire la pauvreté de moitié et de lutter contre la mortalité infantile ainsi que maternelle.

Pour la coordinatrice résidant du Système des Nations Unies au Sénégal et représentante du Pnud, Fatou Bintou Djibo, “les Omd sont à la portée du Sénégal. Cependant, il reste beaucoup d’efforts à faire pour y arriver”. Du côté du Sénégal, les parlementaires ont décidé de s’impliquer d’avantage afin que les décisions arrêtées, soient appliquées pour le bien être des populations.

A cet effet, ils vont mettre sur pied un réseau qui va permettre de vérifier les actions sur le terrain et voir si elles sont conformes aux budgets votés pour l’atteinte des objectifs du millénaire. “ Le réseau va permettre avec beaucoup de souplesse de se déplacer et de contrôler les actions. De sensibiliser les populations sur les activités à réaliser, mais aussi d’identifier les besoins pour toucher le maximum d’habitants dans le besoin”, a soutenu le président de l’Assemblée Nationale, Mamadou Seck. Et de poursuivre : “pour cette année, la loi de finances 2011 sera notamment marquée par la mise en oeuvre de la première année du Document de la politique Economique et Sociale (2011-2015) qui constitue le socle de la politique nationale de développement et le cadre de réalisation des actions arrêtées pour l’atteinte des Omd.”

source : Sénégal-actu

mercredi 24 novembre 2010

Malgré ses limites, la micro-finance joue un rôle dans la lutte contre la pauvreté

Malgré ses limites, la micro-finance, dont les institutions desservent à ce jour environ 155 millions de personnes dans le monde, joue un rôle majeur dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a souligné le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Joseph Deiss, lors d'une réunion plénière consacrée à ce sujet.

« Notre réunion a lieu juste trois semaines après la réunion plénière de haut niveau sur les Objectifs du millénaire pour le développement. La micro-finance a un rôle essentiel à jouer pour la réalisation de ces objectifs. Qu'il suffise de penser à l'amélioration de l'accès des femmes aux services financiers et, par là, le renforcement de leur autonomisation, les effets indirects positifs sur la scolarisation et les soins de santé des enfants », a dit Joseph Deiss.

« La micro-finance est un instrument important pour l'amélioration des conditions de vie des populations pauvres. La croissance considérable de la micro-finance depuis quelques années peut être qualifiée de succès », a-t-il ajouté.

Lors de cette réunion plénière de l'Assemblée générale, les délégations ont examiné le rapport du Secrétaire général de l'ONU sur le rôle de la micro-finance dans l'élimination de la pauvreté.

Dans ce rapport, Ban Ki-moon admet que le débat se poursuit sur la mesure dans laquelle la micro-finance aide vraiment des gens très pauvres qui n'ont déjà que très peu de ressources en termes d'éducation ou de sens des affaires, leur permettant de tirer un parti productif du crédit qu'ils reçoivent. Il en résulte un rendement insuffisant et même un surendettement.

Le rapport note une pénétration géographique inégale, les zones rurales restant souvent exclues. Il relève également que la micro-finance ne favorise pas suffisamment la création d'activités productives. « De manière générale, la micro-finance a des difficultés à atteindre les populations les plus démunies », a noté M. Deiss.

Il a estimé qu'il fallait tirer les leçons des expériences faites jusqu'à aujourd'hui et ainsi mieux exploiter le potentiel de la micro-finance. « Il faut maintenant prendre les mesures adéquates pour concrétiser la notion de financement accessible à tous et assurer ainsi que le secteur financier favorise la création d'emplois et d'activités productives et soit ainsi au service des plus pauvres et de l'ensemble de la société », a-t-il dit.

Source ONU

lundi 22 novembre 2010

L'UNICEF et l'Union Européenne, partenaires pour les enfants, lancent un nouveau portail internet

L'UNICEF agit pour protéger les droits d'enfants depuis plus de 60 ans, mais il obtient les meilleurs résultats grâce à des collaborations en partenariat - comme dans sa relation sans précédent avec l'Union européenne (l'UE).

En reconnaissance de ce partenariat, l'UNICEF a produit un nouveau portail internet multimédia présentant des rapports vidéo et des reportages photos qui mettent en évidence l'articulation réussie des programmes de l'UNICEF et de l'Union européenne (UE). Le lancement du portail se focalise sur trois secteurs d'importance essentielle à la survie et au développement de l'enfant qui comprennent :

- Changer les pratiques néfastes comme l'excision et le mariage d'enfants, qui détruisent la vie de millions de filles chaque année.

- Fournir de façon durable de l'eau et des services d'assainissement pour prévenir les maladies hydriques et protéger la vie de millions d'enfants de moins de cinq ans.

- Répondre aux besoins dans les situations d'urgence, comme fournir une aide humanitaire même si celle-ci devient de plus en plus complexe à satisfaire.

Au-delà de ces thématiques, il est prévu d'ajouter prochainement des sections nouvelles sur l'éducation et la protection sociale à ce portail internet.

Le nouveau portail rend compte du fait que l'UNICEF et l'Union européenne (UE) se sont associés depuis plus de deux décennies, pour veiller ensemble aux intérêts supérieurs des enfants du monde. Les deux organisations partagent un même mandat au sein des Nations unies, pour soutenir l'action des gouvernements pour promouvoir les droits de l'homme, avec un intérêt tout particulier pour les droits des enfants du monde.

« Le partenariat entre l'Union européenne et l'UNICEF est important car nous obtenons pour les enfants de réels résultats sur le terrain, » explique le Commissaire de l'UE pour le développement, Andris Piebalgs. « Je pense que l'UNICEF est à la pointe du combat pour la promotion des droits de l'enfant dans le monde. S'investir dans ce combat permet d'apporter des réponses aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés. Que ce soit à propos du changement climatique, de la pauvreté ou de la guerre, c'est certain les enfants feront la différence. »

Les Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies sur l'éradication de l'extrême pauvreté et l'accroissement des partenariats mondiaux pour le développement sont primordiaux tant pour l'UNICEF que pour l'Union européenne (UE). Atteindre des résultats à la fois plus grands et plus équitables pour les enfants les plus vulnérables sera au centre de ce partenariat dans les années à venir.

Pour sa part, la Directrice générale adjointe de l'UNICEF, Hilde F. Johnson note que grâce à ce partenariat entre l'UNICEF et l'Union européenne le nombre des possibilités va croissant.

« Nous souhaitons vraiment renforcer notre coopération avec l'UE, afin de nous assurer que nous progressons bien dans notre calendrier pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour les enfants, » explique Hilde Johnson. « Pour y parvenir, nous devons non seulement collaborer pour obtenir les meilleures avancées pour les enfants, mais aussi nous devons faire le suivi de nos actions afin de nous assurer que nous sommes bien sur la bonne voie, et que nous atteindrons les OMD en temps et en heure. »

source : lachaineducoeur

vendredi 19 novembre 2010

Ban Ki-moon salue l’engagement du Maroc dans la réalisation des objectifs

En visite à Marrakech où il a pris part à la World Policy Conference, le forum de la gouvernance mondiale, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a saisi l’occasion pour saluer l’engagement résolu du Maroc dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), fixés par l’ONU.

Il s’est dit particulièrement frappé par le rythme soutenu des réformes menées au cours des dernières années. Des réformes qui ont permis de nets « progrès en termes de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens et la réduction de la mortalité infantile et maternelle ». Dans ce sens, l’Initiative Marocaine de Développement Humain (INDH) qui sert de cadre à cette approche dynamique, peut « servir de bon exemple » pour la réalisation des OMD que l’ONU a fixé pour 2015, a expliqué Ban Ki-moon.

Le constat établi par le secrétaire général des Nations Unies corrobore, d’ailleurs, les observations faites par plusieurs spécialistes à l’occasion de la récente réunion, tenue en marge de la 65è session de l'Assemblée générale de l'ONU. Il était question des « importantes mutations » et des « réformes de fond » menées par le Maroc, et dont les plus importantes avancées ont été enregistrées en matière de développement rural et dans le domaine de l'enseignement primaire. La participation active de la société civile aux débats et aux projets en cours, la mise en chantier de la grande entreprise de régionalisation dans le pays, sont autant de résultats révélateurs de cette dynamique vertueuse.

Source : Portail national du Maroc

mardi 16 novembre 2010

Environnement : Les stations météorologiques font défaut à l’Afrique

Selon des experts, des données climatiques fiables aideraient le continent à faire face aux catastrophes naturelles même les plus extrêmes.

L'acte était symbolique: Le président de la Commission de l'Union africaine (Ua), Jean Ping, plantant un arbre dans la cour de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (Cea) à Addis-Abeba (Ethiopie), le 13 octobre dernier. A ses côtés, Abdoulie Janneh, secrétaire général adjoint de l'Organisation des Nations unies (Onu) et par ailleurs secrétaire exécutif de la Cea, et Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement (Bad), répétant le même geste. Ces arbres témoignent de la volonté ferme et manifeste du continent africain à lutter contre les changements climatiques.

Des changements qui, selon les experts, affecteront non seulement la nature en exposant les pays africains à diverses catastrophes naturelles (inondations, sécheresses, tempêtes, etc.), mais auront également un impact économique (notamment sur l'agriculture, socle économique de la plupart des pays africains) et social, en augmentant par exemple l'insécurité alimentaire à cause de la faiblesse de la productivité agricole. «La planète compte déjà 35 millions de déplacés du fait des changements climatiques (et) ces chiffres seront portés à 500 millions d'ici 2015 si rien n'est fait pour réduire les effets dévastateurs de ces changements (climatiques, Ndlr)» a indiqué Josué Dione, le directeur de la sécurité alimentaire et du développement durable à la Cea.

Pour réduire les effets de ce phénomène, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques recommande aux pays, l'adoption des mesures d'adaptation et d'atténuation. Seulement, pour parvenir à mettre sur pied des mesures et stratégies efficaces contre lesdits changements, il est important pour les pays africains d'avoir des données climatiques fiables. Ce qui est loin d'être le cas, à cause notamment d'un déficit en stations météorologiques. Selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (Omm) publié en 2009, l'Afrique aurait besoin de 3.600 stations météorologiques de plus pour permettre à tous les pays de se munir d'informations climatiques fiables susceptibles de les aider à mieux appréhender les changements climatiques. Or, en 2009, souligne le rapport, le continent n'en comptait que 744, dont seulement un quart est conforme aux normes internationales.

vendredi 12 novembre 2010

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À TIRER PARTI DU SPORT POUR ACCÉLÉRER LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE

Avant d’aborder le thème du Dialogue entre les civilisations, l’Assemblée générale a invité les États Membres à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par le biais d’initiatives axées sur le sport et à promouvoir l’intégration du sport dans les programmes de développement.

Dans cette résolution intitulée « Le sport comme moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix », présentée par le représentant tunisien, l’Assemblée invite les États Membres, et en particulier les organisateurs de grandes manifestations sportives, à mettre à profit ces événements pour promouvoir les initiatives liées au sport au service du développement et de la paix, ainsi qu’à renforcer les partenariats existants et à en former de nouveaux. Elle demande aux États de promouvoir des mécanismes de financement novateurs et des arrangements faisant appel à divers partenaires à tous les niveaux.

L’Assemblée invite également les États Membres et les organisations sportives internationales à aider les pays en développement dans les efforts qu’ils déploient dans les domaines du sport et de l’éducation physique, tant en leur offrant des données d’expérience qu’en les dotant des ressources financières, techniques et logistiques. Elle invite aussi la communauté internationale à fournir des contributions volontaires au Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix et au Groupe de travail international sur le sport au service du développement et de la paix.

Dans leur ensemble, les délégations, qui se sont exprimées aujourd’hui, ont insisté sur les bienfaits aussi bien économiques qu’immatériels que le sport peut apporter aux sociétés, notamment les jeunes, les femmes et les handicapés.

Le représentant du Brésil a rappelé qu’une décennie sportive extrêmement importante commençait pour son pays, qui sera l’hôte des Jeux mondiaux militaires en 2011, de la coupe du monde de la FIFA en 2014, et des Jeux olympiques et paralympiques en 2016. Le Gouvernement brésilien s’engage à encourager et à adopter des mesures pour garantir que ces événements contribueront à créer des emplois, à améliorer l’infrastructure du pays et à élargir les options pour la jeunesse brésilienne.

La représentante de l’Afrique du Sud a exprimé la fierté de son pays qui a changé de façon permanente la perception de l’Afrique chez le plus grand nombre, en organisant une coupe du monde de la FIFA à la fois spectaculaire et mémorable. Avant que l’Assemblée n’entame son débat sur le Dialogue entre les civilisations, la représentante de Monaco a souligné que le « pouvoir du sport » réside dans sa capacité spécifique à rapprocher des communautés.

Lors du deuxième débat, plusieurs propositions ont été faites dont celle du Paraguay qui suggère aux Nations Unies de proclamer le 30 juillet, journée internationale de l’amitié. Le Paraguay, qui célèbre une Journée nationale depuis plus de 50 ans, mènera en temps opportun des consultations avec les États et les groupes régionaux afin de présenter un projet de résolution dans ce sens.

Le représentant du Bélarus a rappelé l’idée de son pays de créer « Help Future Generations Prosper », un nouveau partenariat pour défendre et promouvoir les intérêts des jeunes. Il a aussi rappelé l’idée de convoquer un débat de l’Assemblée générale sur cette question.

Parrain avec l’Espagne de l’Alliance des civilisations, le représentant de la Turquie a indiqué que son Alliance travaille sur une stratégie régionale pour la Méditerranée visant à encourager les relations de bon voisinage. La stratégie et son plan d’Action pour 2011-2015 seront adoptés à la première Conférence régionale sur la Méditerranée qui se tiendra à Malte le 9 novembre. La Bolivie, par la voix de son représentant a quant à elle proposé la création d’un plan de travail pour lutter contre les tendances xénophobes actuelles qu’alimente la crise économique mondiale.

De nombreuses délégations se sont en effet inquiétées de la montée de l’intolérance religieuse et en particulier de l’islamophobie. Certaines d’entre elles ont appelé à ce que l’incitation à la haine religieuse soit sanctionnée par un instrument juridique international.

La proclamation après 2010 d’une nouvelle Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde permettra de faire fructifier encore davantage le dialogue entre cultures et religions, a estimé le représentant des États-Unis.

Source ONU

vendredi 29 octobre 2010

CRÉER DES EMPLOIS EN AMÉLIORANT LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET EN RENFORÇANT LA PROTECTION SOCIALE, SEUL MOYEN POUR BAN KI-MOON DE COMBLER LE FOSSÉ ENTR

On trouvera ci-après, le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le 17 octobre:
Cette année, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, l’accent est mis sur le travail décent, les emplois dignes de ce nom et les petits métiers qui sont source de revenus.
Créer des emplois décents et productifs est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté et de favoriser l’autosuffisance.
Or, aujourd’hui, dans le monde, plus de la moitié de ceux qui travaillent occupent des emplois précaires. Leurs conditions d’emploi ne sont pas formellement établies et ils ne bénéficient pas de la sécurité sociale; souvent, ils gagnent trop peu pour subvenir aux besoins de leur famille, et à fortiori pour trouver les moyens d’améliorer leur situation économique. La crise économique mondiale a plongé environ 64 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et le nombre de chômeurs a augmenté de 30 millions par rapport à 2007.
Comment combler le fossé qui sépare pauvreté et travail décent? En investissant dans des politiques économiques et sociales qui favorisent la création d’emplois; en prônant des conditions de travail décentes et en renforçant les systèmes de protection sociale. L’accès à l’enseignement, aux soins de santé et à la formation professionnelle est également essentiel.
Nous devons nous concentrer tout particulièrement sur l’emploi des jeunes. Les jeunes ont trois fois plus de chance d’être sans emploi que les adultes. L’an dernier, le nombre de jeunes chômeurs a atteint le chiffre record de 81 millions. Donner à ces jeunes un travail décent est un des meilleurs moyens de leur faire entrevoir un avenir empreint d’espoir.
Au Sommet mondial sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui s’est tenu le mois dernier à New York, les dirigeants du monde entier sont convenus d’un programme d’action visant à intensifier la lutte contre la pauvreté. Malgré les progrès encourageants accomplis dans bien des régions du monde, des centaines de millions de personnes continuent de vivre dans des conditions affligeantes, privées des services les plus élémentaires. Pour faire changer les choses –pour vaincre la pauvreté, raffermir l’économie et édifier des sociétés pacifiques et stables– il est impératif de surmonter la crise de l’emploi qui sévit à l’échelle mondiale.
L’incertitude économique et l’austérité budgétaire généralisées ne devraient pas être prétexte à faire moins. Au contraire, ce sont des raisons de faire plus.
En cette Journée internationale de l’élimination de la pauvreté, écoutons les pauvres et cherchons les moyens de faire en sorte que davantage de personnes puissent travailler, et travailler dans de bonnes conditions.
Attachons-nous à ce que, partout dans le monde, chacun puisse avoir un travail décent.

Source ONU

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