vendredi 23 mai 2008

Objectifs du millénaire : l'objectif 6

Le sixième objectif consiste à combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies : il est divisé en trois cibles précises.
La première cible
La première cible consiste à enrayer et commencer à faire reculer l’épidémie de VIH/sida d’ici 2015.
Afin de dresser un état des progrès réalisés en vu de l’objectif, les trois indicateurs référents sont :
le taux de prévalence du VIH parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans (ONUSIDA-UNICEF-OMS)
le taux d’utilisation du préservatif sur le taux de prévalence des contraceptifs (Division de la population du secrétariat de l’ONU)
le taux de scolarisation des orphelins par rapport au taux de scolarisation des autres enfants non-orphelins âgées de 10 à 14 ans (ONUSIDA-UNICEF-OMS)
L’Afrique subsaharienne a le taux de prévalence du VIH le plus élevé
Dans cette région, 7 adultes sur 100 sont porteurs du VIH. Dans certains pays d’Afrique australe, plus d’1 adulte sur 4 est séropositif. Les taux de prévalences se sont stabilisés mais restent élevés. L’épidémie n’est donc pas maîtrisée, mais le nombre de décès dus au sida chaque année équivaut au nombre des nouvelles infections.
La prévalence du virus a augmenté dans toutes les autres régions
En 2004, près de 5 millions d’êtres humains ont été infectées par le VIH et plus de 3 millions en sont mortes. Le virus se répand le plus vite dans les pays européens de la CEI et en dans certaines régions d’Asie. Dans les pays où s’amorce l’épidémie, les premiers programmes en faveur des plus vulnérables ont fait leurs preuves. Toutefois, une carence en ressources et un manque de volonté de politique des dirigeants entravent souvent ces-derniers, particulièrement lorsque les catégories de populations atteintes par le fléau sont déjà marginalisées. Le pragmatisme et la prévention sont majeurs pour éviter que de nouveaux pays soient touchés par l’épidémie.
L’épidémie de sida s’accroît et touche de plus en plus la population féminine
Au total, les femmes et les filles représentent un peu moins de la moitié des personnes contaminées par le VIH, mais la part d’individus de sexe féminin infectée par le virus augmente à mesure que l’épidémie s’aggrave, pour des raisons physiologiques et sociales. L’Afrique subsaharienne est particulièrement touchée. Certains pays dénombrent jusqu’à trois femmes vivant avec le VIH pour un homme, témoignant un grave manque d’actions de lutte contre l’épidémie. Il faudrait développer les services de protection des femmes et opposer l’éducation et la prévention aux facteurs de vulnérabilité qui les exposent au risque.
Le nombre d’orphelins dus au sida est considérable.
L’épidémie avançant, les orphelins du sida sont de plus en plus nombreux. Ce problème social sans précédent requiert de nouvelles solutions. En 2003, 4 millions d’enfants avaient perdu leurs deux parents en Afrique subsaharienne à cause du sida et 12 millions en avaient perdu au moins un. Pour l’ensemble du monde en développement, ce chiffre s’élevait à 15 millions.
(cf. annexes objectif 6 – cible 1).
La deuxième cible
La deuxième cible vise à enrayer le paludisme et d’autres maladies graves et commencer à inverser la tendance actuelle.
Pour mesurer les améliorations quant à cet objectif spécifique, les indicateurs sont :
le taux de prévalence du paludisme et taux de mortalité liée à cette maladie (OMS)
la proportion de la population vivant dans les zones à risque qui utilisent des moyens de protection et des traitements efficaces contre le paludisme (UNICEF-OMS)
le taux de prévalence de la tuberculose et taux de mortalité liée à cette maladie (OMS)
la proportion de cas de tuberculose détectés et soignés dans le cadre DOTS (la stratégie contre la tuberculose recommandée au niveau international) (OMS)
Les plus pauvres et les plus démunis sont les plus touchés par le paludisme
Le paludisme est endémique dans de nombreux pays pauvres et touche entre 350 et 500 millions de personnes par an. Chaque année, 90% du million de décès imputables à cette maladie ont lieu en Afrique subsaharienne. Les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement vulnérables au fléau. 2000 enfants périssent chaque jour du paludisme dans la seule région d’Afrique subsaharienne. Quand ils survivent, ils restent marqués par des séquelles physiques et mentales, notamment à cause des fièvres et anémies provoquées par la maladie. Le paludisme oblige souvent l’adulte à interrompre son travail.
La distribution de moustiquaires a décuplé depuis l’an 2000.
La moustiquaire imprégnée d’insecticide distribuée gratuitement par les organismes des nations-unies et leurs partenaires figure parmi les moyens de prévention les plus efficaces. En 2003 étaient distribuées un million de ce type de moustiquaire au Malawi, la proportion de foyer équipée passant de 5% à 43% entre 2000 et 2003. Ce genre de distribution a augmenté la fréquentation des services de prévention. Cette stratégie devrait être adoptée par d’autres pays.
Les politiques pharmaceutiques antipaludéennes gagnent en efficacité
Le paludisme est devenu pharmacorésistant au cours deux dernières décennies, pour sa forme la plus courante. Emergent des traitements plus efficaces, imposés par 40 pays – dont 20 africains, ayant modifié leur politique entre 2001 et 2004. Autre signe d’encouragement, 80 pays bénéficient de plus de 290 millions de dollars fourni par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Un plan d’action spécifique pour la prévention de l’impaludation de la femme enceinte est mené par la distribution des moustiquaires et la prescription de médicaments préventifs.
La tuberculose, maladie ancienne, réapparaît fortement.
1,7 millions de personnes sont tuées par la tuberculose tous les ans. Le taux de nouveaux cas croît d’1% par an, cette augmentation étant la plus rapide en Afrique subsaharienne et au sein de la CEI. En 2003 étaient dénombrés près de 9 millions de nouveaux cas, dont 674000 personnes étant atteintes du sida. Le phénomène est favorisé par la naissance de souches pharmacorésistantes du bacille, l’augmentation du nombre de séropositifs et de sidéens et la multiplication des réfugiés et des déplacés.
(cf. annexes objectif 6 – cible 2).
La troisième cible
La troisième cible est de parvenir d’ici 2010 à l’accès universel à la prévention et au traitement du VIH/Sida à tous ceux qui en ont besoin.
L’indicateur de mesure des avancées dans ce domaine est : la proportion de la population ayant accès au traitement antirétroviral pour les personnes atteintes d’infection du VIH/Sida à un stade avancé.

mercredi 14 mai 2008

Quatrième objectif : réduire la mortalité infantile

Le quatrième objectif consiste à réduire la mortalité infantile : à savoir réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.

Afin de mesurer les progrès réalisés au regard de l’objectif, les indicateurs, émis par l’UNICEF et l’OMS, sont :
- le taux de mortalité des enfants de moins 5 ans (UNICEF-OMS)
- le taux de mortalité infantile (UNICEF-OMS)
- la proportion d’enfants de 1 an vaccinés contre la rougeole (UNICEF-OMS)

Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans baisse moins vite et les disparités entre pays et entre groupes socioéconomiques persistent

1 enfant sur 5 mourait avant l’âge de 5 ans en 1960 dans les pays en développement. En 1990, 1 enfant sur 10. Depuis les progrès ralentissent de façon générale. Ils tendent toutefois à se maintenir en Afrique du Nord, en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi qu’en Asie du Sud-Est, grâce à la croissance économique, l’amélioration de l’alimentation et la généralisation des soins de santé. Mais les moyennes régionales masques les inégalités d’une catégorie de population à l’autre.

L’Afrique Subsaharienne et l’Asie du Sud sont deux zones d’actions prioritaires
Un décès d’enfant de moins de 5 ans sur deux se produit en Afrique subsaharienne, où les progrès sont ralentis par les conflits, le sida et la pauvreté des services de santé. Plus d’un décès d’enfant de moins de 5 ans sur trois survient en Asie du Sud, malgré une réduction de la pauvreté. Les pays marqués par des conflits (Cambodge, Irak compris) voient leur taux de mortalité infantile nettement augmenter ou stagner. Une hausse brutale des chiffres apparaît également dans les pays où le sida est très présent, comme en Afrique Australe.

Des mesures simples et peu coûteuses pourraient réduire la mortalité infantile
Cinq maladies provoquent la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans dans le monde : la pneumonie, la diarrhéé, le paludisme, la rougeole et le sida. Il faudrait élargir les actions de prévention et les traitements, qui sont peu coûteux, tels que l’allaitement au sein, les antibiotiques, la réhydratation par voie orale, la vaccination, l’utilisation de moustiquaires imprégnées et la prise d’antipaludéens. L’alimentation est à inclure dans les mesures préventives, la malnutrition accroissant les risques. Prodiguer de meilleurs soins à la mère et au nourrisson permettraient réduiraient les risques pour près d’un tiers des décès.

Tous les enfants ne sont pas vaccinés contre la rougeole
La rougeole est la principale cause de décès chez les enfants. 30 millions d’enfants sont atteints chaque année par cette maladie. Pourtant un vaccin existe depuis plus de 40 ans.
L’Océanie, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud accusent le plus grand retard en terme de vaccination avec un enfant sur trois sans protection.

mardi 13 mai 2008

Objectif 3 : suite

Le troisième objectif consiste à promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes : c’est-à-dire éliminer les disparités dans entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire (initialement prévu pour 2005), et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard.

Afin d’évaluer l’amélioration de la condition des femmes dans ce domaine, les indicateurs, fournis par l’UNESCO, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Union interparlementaire (UIP), sont :
le rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, respectivement (UNESCO)
le taux d'alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport à celui des hommes (UNESCO)
le pourcentage de salariées dans le secteur non agricole qui sont femmes (OIT)
la proportion de sièges occupés par des femmes au parlement national (UPI)
L’inscription dans l’enseignement primaire reste un privilège masculin dans les pays où l’inégalité dans ce domaine est la plus marquée.

Si des progrès sont réalisés, l’Asie du Sud, l’Afrique Subsaharienne et l’Asie occidentale restent très touchées par cette disparité. Lorsque les familles ont à choisir entre un garçon ou une fille, le garçon prime. L’entrée et le maintient des filles à l’école pourrait être encouragés par une plus grande sûreté des transports et de meilleures infrastructures sanitaires, ainsi que par des actions favorisant la disparition des stéréotypes sexistes dans les écoles.

Dans les pays ayant un bon niveau de fréquentation scolaire, les filles sont d’autant moins représentées que le niveau d’étude est haut.
Sur 65% pays en développement, environ 50% de filles atteignent la parité dans l’enseignement primaire, près de 20% le secondaire, et 8% reçoivent un enseignement supérieur.
L’accès aux emplois rémunérés est moins facile pour les femmes que pour les hommes.
En Asie du Sud, en Asie occidentale et en Afrique du Nord, les femmes n’occupent que 20% des emplois salariés non agricoles quand les femmes d’Amérique Latine et des Caraïbes occupent plus de 40% de ces emplois. Dans la Communauté des Etats Indépendants (CEI), l’ensemble des dégradations du marché de l’emploi affecte la population en générale, les femmes en particulier.
Les femmes travaillent plus souvent que les hommes dans le secteur informel de l’économie qui ne garantit ni prestations sociales, ni sécurité financière.
Plus de 60% des personnes travaillant sans rémunération dans une entreprise familiale sont des femmes. Celles-ci sont moins nombreuses que les hommes à avoir une entreprise ou des salariés et elles assument la plupart des tâches au foyer.
Les femmes sont très minoritaires au sein des assemblées parlementaires
La proportion de femmes siégeant dans les parlements nationaux augmente constamment, mais les femmes n’occupent que 16% des mandats parlementaires dans le monde.

mercredi 7 mai 2008

Objectifs du millénaire : objectif 3

Ce troisième objectif concerne l’égalité des sexes et la place de la femme. Il est parfois critiqué comme occidentalo-centrée par certains. Pourtant, cette question est au cœur des enjeux de développement, dans la mesure où les femmes sont encore bien souvent, dans les PVD, responsables de la survie économique de la famille, notamment en matière alimentaire, sanitaire et scolaire.
Cela suppose la pleine intégration des jeunes filles aux systèmes scolaires (dont elles sont encore trop souvent détournées pour des motifs purement utilitaires (garde des frères et sœurs en bas-âge, recherche de l’eau…).
C’est pourquoi cet objectif a pris pour cible principale la volonté d’« éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015, au plus tard »
C’est pourquoi les indicateurs 9 et 10 (Rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, respectivement et Taux d'alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport à celui des hommes), tous les deux sous la responsabilité de l’UNESCO , nous semblent particulièrement importants.

lundi 5 mai 2008

Jan Lundqvist : réduire le gaspillage de nourriture et d'eau

Lors d’une interview, Jan Lundqvist, chercheur dans le domaine du management des ressources en eau au Stockholm International Water Institute (SIWI) s’est prononcé sur le rapport « Saving Water: From Field to Fork - Curbing Losses and Wastage in the Food Chain » - qui émet des recommandations pour la prochaine Commission des Nations Unies sur les rencontres du Développement Durable qui aura lieu à New York du 5 au 16 mai -en indiquant « que le gaspillage de la nourriture impliquait un gaspillage de l’eau.» Ce rapport indique en effet que pour mettre en œuvre la sécurité alimentaire et celle de l’eau, il faut parvenir à une réduction de 50% des pertes dans la chaîne alimentaire.

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