jeudi 31 décembre 2009

USAID et Coca-Cola s'engagent pour l'accès à l'eau au Sénégal

L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) et la Fondation Coca-Cola pour l’Afrique (Fcca) on procédé, mardi 08 décembre, au lancement du projet Alliance pour l’eau et le développement (Wada) au Sénégal. Il s’agit d’un projet triennal d’une valeur de 2.000.000 de dollars destiné à appuyer la construction d’infrastructures locales d’approvisionnement en eau tout en renforçant les capacités des administrations locales à planifier et à mettre en œuvre des aménagements hydrauliques dans les zones rurales. Au cours de la première année de cette initiative pluriannuelle, un investissement de 700.000 dollars des Etats-Unis sera effectué pour faciliter l’accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement dans 10 communautés cibles de la région rurale du sud-est du pays.
Les activités du projet comprendront de fait la construction de 20 nouveaux puits dans dix communautés rurales de la région de Tambacounda, dont certaines enregistrent les taux les plus faibles du pays pour ce qui concerne l’accès à l’eau et à l’assainissement. Ces activités devraient bénéficier directement à plus de 8000 personnes et seront mises en œuvre par l’équipe chargée du programme Usaid/Wula Naafa pour l’agriculture et la gestion des ressources naturelles, par l’intermédiaire de l’International Resources Group.
Pour le directeur de l’Usaid/Sénégal Kevin J. Mullally, « L’initiative Wada est un formidable exemple de projet de développement hydraulique capable d’aider le Sénégal à réaliser ses objectifs du Millénaire pour le développement ».Toute chose à laquelle a souscrit Don Dussey, représentant principal de Coca-Cola pour l’Afrique de l’Ouest, qui affirmé que «l’appui au développement des communautés dans lesquelles nous opérons constitue un devoir hautement important pour nous à Coca-Cola».
Voilà un exemple de partenariat public-privé qu'on aimerait voir plus souvent !

Source : Sud online

mardi 29 décembre 2009

L'éducation en Afrique sub-saharienne

Après des années de progrès - du moins en termes quantitatifs - la scolarisation primaire a toutes les chances de marquer le pas en Afrique subsaharienne. En cause : le déficit d'enseignants, devenu chronique après que la plupart des pays ont coupé les vannes du recrutement de fonctionnaires sous la pression des bailleurs qui exigeaient des économies budgétaires. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), il manquera 2,3 millions d'enseignants d'ici à 2015 pour satisfaire aux objectifs du Millénaire fixés par les Nations unies.

Sous la pression des familles, nombre de pays d'Afrique subsaharienne ont désormais recours aux enseignants "communautaires", recrutés par les villages pour pallier le manque crucial de professeurs. Dans certains pays, comme à Madagascar, la moitié des enseignants sont des "maîtres de parents", explique le chercheur de l'Institut de recherche sur l'éducation de l'université de Bourgogne, Jean-Marc Bernard.

Le Bénin apparaît comme l'un des pays qui pourrait atteindre les objectifs du Millénaire en termes de scolarisation primaire universelle. Sur quoi reposent les avancées de ce pays ?

En termes quantitatifs, le Bénin est en effet l'un des pays qui a fait des avancées importantes ces dernières années. Les effectifs des élèves dans l'enseignement primaire ont augmenté de près de 60 % entre 2000 et 2007. Mais c'est aussi le cas de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne qui ont réalisé des progrès assez remarquables depuis le début du siècle. Toutefois, la route est encore longue pour que tous les enfants suivent une scolarité primaire complète.

L'un des défis à surmonter pour ces pays est de s'appuyer sur un corps enseignant assez nombreux et qualifié. Dans le cas du Bénin, c'est en partie grâce à un recours massif à des enseignants contractuels mais aussi à des enseignants directement recrutés par les familles que ces progrès ont été possibles. D'ailleurs, comme dans d'autres pays, l'Etat a mis en place une stratégie de subvention de ces "maîtres de parents", comme on les appelle en Afrique. Il faut savoir que ces enseignants communautaires sont cinq à six fois moins bien payés que les fonctionnaires d'Etat.

Comment les communautés en sont-elles arrivées à recruter elles-mêmes des professeurs ?

Pour comprendre cette situation, il faut remonter aux années 1990 et à la mise en place des plans d'ajustement structurels qui ont amené un gel des recrutements des fonctionnaires. Dans de nombreux pays, les écoles normales où sont formés les enseignants ont été fermées pendant parfois plus d'une décennie. Certaines ont rouvert leurs portes il y a deux ans, pas plus. Dans le même temps, la demande d'école des familles n'a cessé de croître. C'est ce qui a amené les communautés à s'organiser, en recrutant et en rémunérant elles-mêmes un enseignant, le plus diplômé disponible. C'est une pratique qu'on retrouve un peu partout en Afrique mais elle est particulièrement développée dans les pays d'Afrique francophone.

Quel est l'état des lieux actuel sur le continent africain concernant le manque d'enseignants ?

Le manque d'enseignants constitue l'obstacle numéro un pour parvenir aux objectifs du Millénaire fixés par les Nations unies. Selon les projections réalisées par l'institut de statistiques de l'Unesco, il faudra créer 1,159 million de postes d'enseignants supplémentaires d'ici à 2015 en Afrique subsaharienne, mais si on prend en compte les départs (retraites, démissions, décès) ce seront plus de 2,3 millions d'enseignants qu'il faudra recruter. Toutefois, les pays n'ont pas toujours les capacités financières pour soutenir ce recrutement. D'où l'importance prise récemment par les enseignants non fonctionnaires.

Ces recrutements entraînent-ils un problème de qualité de l'éducation, très souvent souligné sur le continent ?

La qualité de l'éducation est globalement mauvaise sur le continent mais il n'existe aucune preuve démontrant que les enseignants communautaires en soient responsables. Il serait injuste de leur faire porter le chapeau même s'il ne faut pas nier qu'une minorité d'entre eux n'ont pas le niveau académique requis pour enseigner. La piètre qualité tient à de nombreux facteurs. Le démarrage parfois tardif de l'année scolaire, l'absentéisme des enseignants, lié aux pandémies, aux journées de transport pour percevoir le salaire, etc., et l'absentéisme des élèves font que le temps effectif d'enseignement est en général bien en deçà de la norme officielle.

source : Le Monde

samedi 26 décembre 2009

OMD contre la faim : le Sénégal jette l'éponge

« Le Sénégal ne sera pas au rendez-vous de 2015 pour la réalisation de l’Omd n°1 » se proposant de réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim. C'est ce qui ressort d'une étude du Réseau africain pour le développement intègre (Radi).
En cause, un déficit agricole structurel. L’étude souligne que « nonobstant un contexte économique interne de départ plus favorable dû à la baisse du stock et d’un service de la dette extérieure, les performances agricoles sont en berne ». Et d'ajouter qu’« avec la crise financière apparue en 2008 et la reprise de l’endettement extérieur de l’Etat auquel s’ajoute l’absence de politique agricole et rurale adéquate, l’OMD1 devient un objectif fuyant ». Le Radi estime qu’en y associant les politiques libérales édictées de l’extérieur (Ape, Omc) prohibant les subventions agricoles et empêchant les restrictions commerciales aux frontières, « l’objectif devient pure utopie ».
Les politiques de développement, étant trop centralisées, ont manqué d’efficacité. Pour exemple, l’État a décaissé 18,5 milliards pour l’achat de matières premières pour les paysans qui ont reçu des quantités négligeables. Les villages étudiés ont reçus entre 10 et 15 kg par famille de semences d’arachides 1 à 2 kg d’engrais alors que leurs besoins sont estimés à 100 kg /ha pour les semences et 150 kg/ha pour les engrais.
Selon le Radi, certains observateurs très au fait ont déjà conclu qu’il est plus réaliste pour le Sénégal de repousser son rendez vous avec l'OMD n°1 au plus tôt à 2040.

lundi 21 décembre 2009

Les OMD, une utopie ?

Réduire la pauvreté, la faim, scolarisation pour tous, progression de l'égalité des sexes : les OMD sont-ils atteignables ? Eléments de réponse dans cet épisode du Dessous des Cartes :


http://www.dailymotion.com/video/xax0hj_pour-2015-quels-objectifs-pour-le-m_news?from=rss

samedi 19 décembre 2009

Le scandale de la faim

Les récents sommets internationaux ont peu mobilisé les politiques et les médias. Pourtant, la situation s'est encore aggravée depuis les grands engagements du millénaire. Peut-on vraiment se résigner? Selon Jacques Serba, ancien président d'Action contre la faim, et Pierrick Le Jeune, chercheur en relations internationales, la situation est grave, mais une réelle volonté politique pourrait améliorer le sort des plus démunis.

En 2002, Jacques Diouf (Directeur général de la FAO, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) écrivait: « Il est dans l'intérêt de tous, riches et pauvres, de tout faire et rapidement pour instaurer un monde plus équitable, pour éliminer la faim chronique et ses stigmates, le désespoir et la résignation. »
La résignation? Comment se résigner à avoir faim ? Ne s’agit-il pas plutôt de la colère à la lecture des objectifs affichés lors des sommets intergouvernementaux sur la sécurité alimentaire et des résultats obtenus ?
Pour s’en convaincre, il n’est pas inutile de revisiter les objectifs :
- Objectifs du millénaire, septembre 2000: « Nous décidons en outre de réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion (…) des personnes qui souffrent de la faim ».
- Sommet de la FAO juin 2002: « … notre objectif commun: éradiquer la faim dans un monde où elle devait avoir disparu depuis longtemps (...) réduire de moitié d'ici l'an 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim ».
- Conférence de haut niveau sur la sécurité alimentaire mondiale, juin 2008: « ... un effort permanent d'élimination de la faim dans tous les pays, en vue, dans l'immédiat, de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées pour 2015 au plus tard ».
- Sommet sur la crise alimentaire de Madrid, 26 et 27 janvier 2009 : « préparer une feuille de route destinée à lutter plus efficacement contre la faim ».
- Sommet de la FAO, du 16 au 18 novembre 2009 : « une étape importante dans la réalisation de notre objectif commun: un monde libéré de la faim » .

Quels objectifs solennels : lors du sommet de la FAO de 2002, sur les 180 pays participants, 160 étaient représentés au moins par un ministre ; 181 pays étaient à nouveau présents en 2008 et le sommet de Madrid de janvier 2009 était co-présidé par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, et José Luis Zapatero ; en novembre 2009, 60 chefs d'Etat et de gouvernement et 191 ministres de 182 Etats membres de la FAO et la Communauté européenne ont participé au Sommet de Rome.
Quels objectifs généreux quand on pense aux images d'enfants décharnés atteints de marasme ou de kwashiorkor!
Quels objectifs ambitieux, lorsque l'on se souvient qu'en 2000, la FAO évaluait la population sous-alimentée à 840 millions!
Mais quel échec terrifiant, lorsqu'on découvre les dernières évaluations de la FAO: la terre porte aujourd'hui 1 milliard de personnes sous-alimentées, c’est-à-dire autant que dans les années 70.
Et quel cynisme, si l'on rappelle que les retards pris ne sont pas d'ordre administratif: chaque année passée, chaque année de retard ce sont près de 5 millions d’enfants qui meurent de faim!
Le sommet de Rome de novembre 2009 qui, a exprimé « l’engagement ferme de redoubler d'efforts pour atteindre le premier des Objectifs du Millénaire pour le développement consistant à réduire de moitié la faim dans le monde d'ici à 2015 et à l'éradiquer le plus vite possible », sera-t-il un sommet de plus? Ou sera-t-il enfin le sommet non plus des annonces mais de l’allocation de moyens ? On peut en douter en l’absence des chefs d’Etat des pays les plus riches ; on peut craindre le pire alors même que selon Action Contre la Faim (ACF) et Médecins Sans Frontières (MSF) « il est possible de soigner la forme la plus meurtrière de la malnutrition à l’aide d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi » et que seuls « 3 milliards d’euros sont nécessaires immédiatement pour s’attaquer efficacement à la malnutrition aiguë sévère dans le monde.» Autrement dit rien face aux milliards engloutis dans la crise financière et économique.
La résignation? Les images des révoltes de ceux qui se battent pour manger dans les villes ne contredisent-elle pas l’analyse de Jacques Diouf ?
En fait, ce qui est symptomatique, c’est que l’on qualifie péjorativement « d’émeutes de la faim » la figure urbaine, sociale et politique de la faim, la révolte de ceux qui revendiquent pour satisfaire leurs besoins alimentaires et leur droit à l’alimentation. Comme si c’était nous qui avions fini par nous résigner à ne voir que deux figures de la faim : l’approche statistique et froide des Etats, le regard compassionnel des ONG.
L’abbé Pierre aimait à dire qu’il faut toujours donner un objet à sa colère. N’est-ce pas ainsi qu’il nous faut parler de la révolte de ceux qui ont faim?

jeudi 17 décembre 2009

L'amélioration de la santé maternelle à la traîne

Le nombre des décès maternels, estimé à 530.000 par an, reste obstinément élevé, signalant ainsi un retard dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) publié jeudi à New York. Le monde a fait des "progrès limités" vers la première cible des OMD, qui prévoit de réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle pendant la période de 1990 à 2015, regrette le rapport de l'Unicef sur la situation des enfants dans le monde. Depuis 1990, le nombre annuel des décès maternels à travers le monde a dépassé les 500.000, précise le raport publié à la veille du 20e anniversaire de l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant. En Afrique sub-saharienne, le progrès pour diminuer le taux de mortalité maternelle est "pratiquement inexistant", précise le rapport. L'amélioration de la santé maternelle est cruciale pour le bien-être des enfants, a indiqué la directrice générale de l'Unicef, Ann Veneman, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'organisation à New York.

mercredi 16 décembre 2009

Le concept de pauvreté énergétique à l'avant-plan de Copenhague

Des experts du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) ont pris position à l'occasion d'une conférence de presse à l'ONU pour que la « pauvreté énergétique » figure au cœur de l’accord qui devrait être conclu à Copenhague.
Selon une nouvelle étude du PNUD et de l'OMS, pour réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue (objectif du millénaire pour le développement) il va falloir donner l’accès à l’électricité à plus de 300 millions de personnes supplémentaires par an. En effet, le manque d'électricité pousse les populations à utiliser des combustibles fossiles dont la combustion est polluante et dangereuse pour la santé. Ainsi, chaque année, deux millions de personnes meurent à cause de l'exposition à la fumée dégagée par les combustibles fossiles.
''Si 1,5 milliard de personnes de plus avait accès à l’électricité, les émissions de gaz à effet de serre n’augmenteraient que de 0,9%. Ce taux ridicule ne peut être pris comme argument pour freiner les efforts en la matière'', ont déclaré Olav Krjoven (PNUD), Fatih Birol (AIE) et Luiz Augusto Cassanha Galvão (OPS).
Les experts reconnaissent toutefois qu'on ne peut rien faire dans ce domaine sans l’engagement et les investissements du secteur privé. ''Il faut combiner les efforts à tous les niveaux'', a expliqué Olav Krjoven.

Source : UN.org

mardi 15 décembre 2009

Education - reconstruire l'espoir en Afghanistan


En mars 2002, plus de 3 millions d'enfants - dont un tiers de filles - ont retrouvé le chemin des écoles d'Afghanistan. Illustré de photos du peuple afghan et assorti de ses commentaires, le livre décrit le lancement de cette campagne massive visant à remettre en route les écoles du pays. Ce livre de 43 pages, téléchargeable gratuitement ci-dessous, et véritable hommage au courage et à la détermination du peuple afghan, montre que l'éducation peut être l'instrument qui transforme une crise en espoirs et promesses.

dimanche 13 décembre 2009

La Journée des droits de l'enfant passée sous silence

Le vendredi 20 novembre dernier se célébrait à travers le monde, la journée internationale de l’enfance, et avec elle le 20ème anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE). Le 20 novembre 1989, les Nations Unies ont adopté la CDE, le premier instrument international ayant force obligatoire a incorporer l'ensemble des droits de l'homme pour les enfants. Dans 54 articles et deux Protocoles facultatifs, la Convention énonce clairement les droits fondamentaux de l'homme qui s'appliquent aux enfants partout dans le monde: les droits à la survie, à la santé, la protection, l'éducation et la participation à part entière à la vie familiale, culturelle et sociale. En septembre 2000, à l'occasion du Sommet du Millénaire, des dirigeants politiques du monde entier sont convenus des huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ils vont de la réduction de moitié de l’extrême pauvreté à l’éducation primaire pour tous, en passant par l’arrêt de la propagation du VIH/sida, et ce à l’horizon 2015. Mais on sait trop peu que six des huit objectifs concernent directement les enfants et en atteignant les deux autres, on améliorera aussi leur vie de manière considérable.
La journée est passée presque sous silence, en France. Et pourtant tant de choses restent à faire. Selon les observateurs, la plus grande avancée concerne la scolarisation des filles : mais pour le reste, il est peu probable que les objectifs soient atteints. Combien d'enfants seront-ils ainsi laissés de côté ?

mercredi 9 décembre 2009

La sous-nutrition menace 200 millions d'enfants

Dans le monde en développement, quelque 200 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent d'un retard de croissance en raison d'une sous-nutrition maternelle et infantile chronique, d'après un rapport de l'UNICEF rendu public fin novembre et intitulé « Suivre les progrès dans le domaine de la nutrition de l'enfant et de la mère ».
La sous-nutrition contribue à plus d'un tiers des décès des enfants de moins de cinq ans. Elle reste souvent invisible jusqu'au moment où elle atteint un stade grave, et il arrive que des enfants apparemment en bonne santé souffrent en réalité de sérieux problèmes qui risquent de compromettre de façon permanente leur santé et leur développement.
« La sous-nutrition dépouille un enfant de sa force, et des maladies auxquelles son corps serait normalement en état de résister deviennent bien plus dangereuses, a dit Ann M. Veneman, Directrice générale de l'UNICEF. Plus d'un tiers des enfants qui meurent de pneumonie, de diarrhée ou d'autres maladies auraient pu survivre s'ils n'avaient souffert de sous-nutrition. »
Les 1000 jours qui s'écoulent entre la conception et le deuxième anniversaire de l'enfant sont les plus importants pour son développement. Pendant cette période cruciale, les carences nutritionnelles peuvent réduire ses capacités à lutter contre la maladie et à y survivre et amoindrir ses facultés sociales et mentales.
« Ceux qui survivent à la sous-nutrition seront en plus mauvaise santé physique tout au long de leur vie et leurs facultés cognitives seront affectées, ce qui limitera leurs capacités d'apprentissage et leurs chances d'obtenir un revenu décent, a ajouté Mme Veneman. Ils sont piégés dans un engrenage de mauvaise santé et de pauvreté qui peut durer plusieurs générations. »
Le retard de croissance est l'une des conséquences d'une mauvaise nutrition à long terme pendant la petite enfance. Il est associé à des problèmes de développement qui sont souvent impossibles à corriger. Un enfant atteint d'un retard de croissance souffrira vraisemblablement toute sa vie d'une mauvaise santé et ne pourra réaliser tout son potentiel. La réponse est donc dans la prévention. » Plus de 90 pour cent des enfants qui présentent un retard de croissance dans le monde en développement vivent en Afrique et en Asie.
Une alimentation inadéquate peut aussi entraîner une insuffisance pondérale chez les enfants. Ils connaissent alors les mêmes problèmes de santé et de développement, mais il est possible d'y remédier si la nutrition et la santé s'améliorent un peu plus tard pendant l'enfance.
Heureusement, il est parfaitement possible de réduire, voire d'éliminer la sous-nutrition. D'énormes progrès ont été faits dans la mise au point de solutions peu coûteuses, comme les micronutriments, offertes aux populations vulnérables du monde entier.
On a par exemple beaucoup progressé pour améliorer l'accès des enfants à du sel iodé et à des suppléments de vitamine A, ce qui a contribué à réduire la mortalité des enfants et des nourrissons. Dans les pays les moins avancés du monde, le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans qui reçoivent des doses cruciales de vitamine A a plus que doublé, puisqu'il est passé de 41 pour cent en 2000 à 88 pour cent en 2008.
Parmi les interventions qui ont prouvé leur efficacité, il faut retenir l'allaitement exclusif jusqu'à six mois (puis combiné à des aliments nutritionnellement adéquats), qui peut avoir un impact significatif sur la survie de l'enfant, voire réduire la mortalité infantile de 19 pour cent dans les pays en développement. Le rapport comprend des données qui montrent que 16 pays en développement ont réussi à augmenter leurs taux d'allaitement maternel exclusif de 20 pour cent, sur des périodes allant de sept à douze ans.
Même si 90 pour cent des enfants souffrant d'un retard de croissance vivent en Afrique et en Asie, on enregistre des progrès sur ces deux continents. En Asie, la prévalence des retards de croissance est passée d'environ 44 pour cent en 1990 à quelque 30 pour cent en 2008, alors qu'en Afrique, elle est passée de 38 pour cent en 1990 à quelque 34 pour cent en 2008.
« Les engagements de la communauté internationale concernant la sécurité alimentaire, la nutrition et l'agriculture durable s'inscrivent dans un programme d'action plus large qui permettra de résoudre les questions cruciales soulevées dans ce rapport, » a dit Mme Veneman, « si l'on ne s'attache pas à lutter contre les causes de la sous-nutrition maternelle et infantile aujourd'hui, les coûts seront considérablement plus élevés demain. »

lundi 7 décembre 2009

Journée mondiale des toilettes


En Afrique, seuls 6% des ménages ont accès à des toilettes reliées à un réseau d'eau collectif, un sous-équipement dont les conséquences hygiéniques et sanitaires peuvent être dramatiques.
C'est plus de 40% de la population mondiale qui serait concernée. Sans toilettes, c'est le cycle infernal de l'insalubrité qui se met en route : contamination des sols, des nappes phréatiques, et des cours d'eau, développement des bactéries et propagation des maladies.
Exemple au Zimbabwe : quand l'épidémie de choléra a reculé, on a découvert que les installations sanitaires étaient le véritable vecteur de la maladie. Les ONG ont donc concentré leurs efforts sur l'amélioration de ces infrastructures, c'est-à-dire la création ou la remise en état de toilettes et de latrines, afin qu'il n'y ait plus de contact entre l'eau potable et les matières fécales.
Le manque d'infrastructures n'est pas seulement un problème d'argent - la construction de deux lavabos en béton coute par exemple 60 euros au Kenya. Mais installer des sanitaires est une chose, encore faut-il le faire convenablement, en respectant les habitudes des populations locales, pour lesquelles le thème reste souvent tabou.
Il faut faire particulièrement faire attention à la séparation entre les hommes et les femmes, c'est un sujet très sensible, surtout dans les pays musulmans. Les toilettes doivent être séparées, ainsi que les lieux où les toilettes sont installées, afin que les femmes puissent y aller librement.
En Afrique, selon des estimations, environ 6 000 enfants meurent chaque jour à cause du manque d'hygiène. L'accès à l'eau potable et aux installations sanitaires fait partie des objectifs du millénaire des Nations Unies, mais les experts du développement sont sceptiques : les gouvernements nationaux investissent moins de 3% de leur budget dans ces infrastructures. Aux racines du mal, la corruption est souvent pointée du doigt. Sur la carte ci-dessous, on prend la mesure du retard de la quasi-totalité de l'Afrique sub-saharienne sur la poursuite de l'objectif du millénaire concernant l'assainissement.

dimanche 29 novembre 2009

La pneumonie, fléau qui tue 4000 enfants par jour

Plus de cinq millions d'enfants pourront être sauvés au cours des six prochaines années si un plan global de lutte contre la pneumonie est adopté dans le monde entier, selon l'UNICEF et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ce « Plan d'action mondial pour prévenir et combattre la pneumonie» (GAPP) a été lancé conjointement par les deux institutions, à l'occasion du Sommet mondial de la pneumonie à New York.

« La pneumonie est la principale cause de décès chez les moins de cinq ans, elle tue plus de 4000 enfants par jour», affirme Ann M. Veneman, Directrice générale de l'UNICEF. « Des interventions efficaces destinées à réduire la mortalité qu'entraîne cette maladie doivent être utilisées plus largement et mises à la disposition des enfants à risque. »

Selon le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS, « ce plan d'action offre une stratégie pour prévenir et combattre la pneumonie, qui tue plus d'enfants aujourd'hui que toute autre maladie. Nous savons que cette stratégie sera efficace, et si on l'applique dans tous les pays où la maladie est prévalente, nous serons en mesure d'empêcher des millions de décès. »

Ce Plan d'action mondial recommande un certain nombre de mesures, définit des objectifs et cibles spécifiques et donne une estimation des coûts et du nombre de vies qui seront sauvées. Le coût de la mise en oeuvre de ce nouveau plan dans les 68 pays à prévalence élevée est estimé à 39 milliards de dollars d'ici à 2015.

Le plan vise à améliorer la sensibilisation à la pneumonie en tant que cause majeure de décès chez les enfants, et l'UNICEF et l'OMS cherchent des appuis auprès des décideurs politiques nationaux, des agences donatrices et de la société civile pour procéder à sa mise en ouvre immédiate.

La stratégie du Plan d'action mondial comprend trois éléments :
- Protéger chaque enfant en procurant un environnement où le risque de pneumonie est faible. La promotion de pratiques saines, comme l'allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie, une alimentation adéquate et le lavage des mains, jouera un rôle important à cet égard.
- Empêcher les enfants de contracter une pneumonie en améliorant la couverture de vaccins pertinents, comme le vaccin contre la rougeole et le vaccin pneumoccoccique conjugué.
- Traiter les enfants qui tombent malades en leur donnant des antibiotiques et des soins adéquats, y compris au niveau de la communauté.

Les décès dus à la pneumonie infantile sont étroitement liés à la malnutrition, la pauvreté et un accès inadéquat aux soins de santé. Les deux recommandations clés de la stratégie concernent le renforcement des systèmes de santé et l'amélioration de l'accès aux soins en donnant davantage de moyens aux agents de santé au niveau de la communauté.

Après le lancement du plan, le Groupe de travail mondial sur la pneumonie, qui comprend l'UNICEF, l'OMS et d'autres institutions de l'ONU, ainsi que des ONG et des établissements d'enseignement supérieur, coordonnera les initiatives pour appuyer sa mise en ouvre, en particulier dans les pays où la pneumonie représente un lourd fardeau.

Source : UNICEF

jeudi 26 novembre 2009

Lancement par Amendis du programme "Aïd Ecolo" à Tétouan

A l'approche de l'Aïd Al Adha, et dans le souci de préserver l'environnement, la société Amendis Tétouan, filiale de Veolia Environnement Maroc, a lancé le programme "Aïd Ecolo", lors d'une cérémonie organisée, mercredi à Tétouan, en partenariat avec la délégation du Ministère de l'éducation nationale.
Pour ce faire, Amendis et ses partenaires ont choisi le collège Fqih Morer, pour le lancement de ce programme visant à sensibiliser les élèves, et à travers eux, les parents et les habitants de leurs quartiers, à la nécessité de préserver la propreté de la Colombe Blanche et partant, prévenir tout risque d'inondations à cause des réseaux d'assainissement qui, en pareille occasion, se trouvent souvent obstrués par les déchets résultants de l'abattage des moutons.
Elèves, enseignants, ONG locales, représentants des élus et des autorités locales ont suivi les péripéties de ce programme initié par Veolia le 16 novembre dernier à Rabat, Salé, Témara, Tanger, Tétouan, M'diq et Fnideq.
Pièces théâtrales, poèmes, chants, projection de documentaires et de vidéos sur l'action menée sur le terrain par des élèves dans différents quartiers, ont marqué cette cérémonie au cours de laquelle, le directeur régional d'Amendis, Louis Medica, s'est félicité de la mobilisation de ces élèves et des enseignants pour la réussite de ce programme.
Il a indiqué, à cet égard, que pas moins de 20.000 tonnes de déchets solides ont été évacuées par la société dans la seule ville de Tétouan depuis le début de l'année, d'où l'importance de cette campagne à la veille de l'Aïd Al Adha.
Ce programme, lancé en partenariat avec une trentaine d'associations de quartier de la région, l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) et Action verte, a porté sur des opérations de nettoiement dans les quartiers les plus touchés, une campagne porte à porte, la distribution de 25.000 sacs plastiques biodégradables spécialement conçus pour récolter les déchets issus de l'abattage de moutons, et enfin une campagne de communication (affiches et flyers).

source : biladi

mardi 24 novembre 2009

« L'aide fatale » au développement ?

Nous nous sommes faits l'écho ici de l'ouvrage Aide fatale (JC Lattès, 250 p., 20 euros), écrit par l'économiste zambienne, Dambisa Moyo, qui fait parler de lui ces derniers temps. Sa thèse ? Non seulement l'aide au développement n'a pas réussi à extirper la pauvreté d'Afrique, mais elle est la cause même de sa perpétuation, en raison de la corruption et de la dépendance qu'elle génère. L'auteur y explique notamment que la solution au financement des pays pauvres réside dans leur accès aux marchés internationaux - obligataire, commercial, etc. Ces thèses chocs ont mené le magazine Time à classer Mme Moyo parmi les "personnalités les plus influentes de l'année" ; le Financial Times a quant à lui organisé un grand débat autour du livre, qui connaît un certain succès.
Le Monde, par la plume de Jean-Michel Severino, directeur général de l'Agence française de développement et membre-fondateur du blog www.ideespourledeveloppement.org, exerce un droit de réponse :

Nombreuses ont été les tentatives, au cours de l'histoire, de décomplexer le "riche" en montrant qu'aider son prochain est en réalité nuisible à ce dernier. Mme Moyo n'ajoute donc qu'un mauvais ouvrage à cette longue série.
Mauvais ouvrage, car on aurait apprécié une charge plus construite, permettant de faire avancer le débat sur la qualité des politiques publiques. Or les Etats cités en exemples de réussite sont précisément ceux qui ont concentré les plus gros volumes d'aide publique au développement. Le Ghana, le Botswana, le Mozambique, la Tanzanie... ces pays qui ont connu les meilleurs taux de croissance africains dans les années ayant précédé la crise sont également des "chouchous des bailleurs" ("aid darlings"). Tout au moins peut-on dire que l'aide ne les a pas empêchés de croître !
Par ailleurs, l'auteure manque le point fondamental, pourtant objet d'un torrent de publications depuis cinquante ans : toute forme d'apport financier extérieur dans un pays s'accompagne d'effets pervers dont il convient de tenir compte. Par exemple un apport de devises, sous forme de prêt ou de don, privé ou public, lucratif ou non, tend par ses effets sur la balance des paiements à dégrader la compétitivité d'un pays (c'est la théorie du "Dutch disease").
En outre, plus la gestion d'un flux extérieur est centralisée, plus le risque de corruption est élevé. Mais débattre sérieusement de ces problèmes aurait eu l'inconvénient d'obliger l'auteure à admettre qu'il y a peu de différence, en termes d'effets pervers, entre une émission obligataire d'un pays pauvre sur un marché privé ou un don ou un prêt par une institution publique de développement. Le bénéfice final net dépend de l'usage qui en est fait, et des gains de productivité économique internes qu'il suscite.
Il est un point, cependant, sur lequel il convient de rendre hommage à Mme Moyo : son ouvrage répercute un discours entendu en Afrique, dont la légitimité est réelle. Car à force d'avoir mis un accent excessif sur les seules questions sociales (santé, éducation), et de "bonne gouvernance", un grand nombre de bailleurs et d'ONG ont oublié l'importance du cadre macroéconomique dans lequel s'insèrent ces investissements. Une interprétation caricaturale des Objectifs du millénaire pour le développement a contribué à créer des situations de dépendance, et des niveaux de dépense publique dans les pays en développement déconnectés de leurs capacités budgétaires. Cette situation est à la source du plaidoyer africain pour une nouvelle priorité donnée à l'investissement dans les infrastructures, l'agriculture et le secteur privé, dont Mme Moyo se fait justement l'écho.
Quant à l'aide plus généralement, il convient d'en faire un bilan plus mesuré. La réalité est que dans la crise de l'endettement africain, de 1985 à 2000 environ, elle a surtout été mobilisée pour refinancer la dette et amortir les chocs sociaux des ajustements de finance publique. On lui doit ainsi la préservation des indicateurs de développement humain dont on aurait dû voir une chute proportionnelle au recul des PIB par habitant. Mais les volumes d'aide accordés n'ont pas permis de faire plus. Ils ont même été divisés par deux durant la période, subissant la dégradation du statut géopolitique de l'Afrique après la chute du mur de Berlin.
Le nouveau siècle incite à l'espoir : la croissance africaine a redémarré pour des raisons structurelles (urbanisation, assainissement des finances publiques, cours des matières premières...). Elle permet les réorientations pour lesquelles plaide Mme Moyo : plus d'accent sur l'investissement, le secteur privé... C'est d'ailleurs la voie empruntée par de nombreux bailleurs, et dont témoigne en outre la reprise durable des investissements directs étrangers dont bénéficie l'Afrique : la charge de L'Aide fatale enfonce donc des portes ouvertes à grands battants. Mais malheureusement, le moment où les acteurs publics pourront se retirer du continent africain n'est pas encore venu.
On aurait ainsi aimé que les anciens employeurs de Mme Moyo lisent son ouvrage : cela les aurait dissuadés de se désengager de l'Afrique dans la crise. Ce qui aurait évité aux institutions publiques de développement de venir se substituer en catastrophe pour apporter les montants considérables dont ces pays ont besoin pour poursuivre de solides projets d'investissement. En ce sens, l'ouvrage s'inscrit à contretemps, à l'heure où les pays africains demandent aux pays industrialisés un accroissement massif des transferts en leur faveur au nom des compensations des effets du changement climatique et des impacts de la crise économique mondiale.
Un mauvais livre peut faire un bon débat. Il aura le mérite de rappeler aux dévots de l'aide que celle-ci a des effets pervers structurels, et aux grands prêtres du marché qu'il en est de même pour ce dernier. Entre les deux, il y a place pour une double réalité : la croissance ne peut provenir que d'un secteur privé dynamique. Et aucun marché n'est soutenable sans une régulation d'une part et une politique sociale et de redistribution d'autre part - une politique dont les inconvénients sont réels mais dont les avantages dépassent largement le coût.

lundi 23 novembre 2009

Bonne nouvelle : La mortalité maternelle réduite de moitié en 10 ans en Europe de l'est et en Asie centrale

Le taux de mortalité des femmes à l'accouchement a diminué de moitié au cours de la dernière décennie en Europe de l'est et en Asie centrale, selon un rapport rendu public jeudi 13 novembre à Istanbul par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
Selon le rapport, le taux est passé de 51 à 24 pour 100 000 accouchements entre 2000 et 2009.
« La bonne nouvelle est que la mortalité maternelle a été réduite de moitié dans la région. La mauvaise nouvelle est que chaque jour des femmes meurent inutilement en donnant la vie », a dit Thea Fierens, directrice régionale du FNUAP, à l'ouverture d'une rencontre regroupant les pays concernés par le rapport.
Les représentants de 20 pays d'Europe de l'est et d'Asie centrale participaient à cette rencontre au cours de laquelle ils ont renoué leurs engagements à lutter contre la mortalité maternelle et à investir dans les droits et la santé de la femme.
« Les femmes qui sont pauvres, jeunes, migrantes ou refugiées, ainsi que celles qui vivent dans des régions rurales isolées n'ont pas un accès suffisant aux services de santé reproductive », a dit Mme Fierens. « L'investissement dans la planification familiale et la contraception moderne est une des façons les plus efficaces de progresser et de se rapprocher des objectifs du millénaire ».
La rencontre a visé aussi à mettre l'accent sur les défis auxquels font face certains gouvernements dans la réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le développement, fixés par l'ONU en 2000.
Le cinquième des objectifs du millénaire, l'amélioration de la santé maternelle, vise à diminuer de 75% la mortalité des femmes à l'accouchement et d'atteindre un accès universelle à la santé reproductive d'ici 2015.
« Nous voulons vraiment atteindre cet objectif pour nous assurer que chaque naissance soit sûre, que chaque enfant soit désiré et que tout le monde ait accès à des soins de base, y compris les immigrés, les jeunes, les personnes déplacées et les Roms », a expliqué Mme Fierens.
La rencontre coïncide avec le 15ème anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement qui a eu lieu au Caire en Egypte en 1994.

Source : UNFPA, ONU

samedi 21 novembre 2009

ONU : la crise de l'eau sera le plus grand défi du siècle

Le 8 novembre à Wu Xi (Est de la Chine), pendant le forum mondial 2009 sur l'environnement et le logement, le président de la Commission de la gestion de l'environnement des Nations Unies, David Anderson, a déclaré que l'eau qui était d'ores et déjà la cause de conflits, de décès et de maladies, constituera le plus important défi mondial de ce siècle.
Les statistiques de l'ONU indiquent qu'actuellement quelques 1,1 milliard d'individus n'auraient pas accès à l'eau potable, et que ce chiffre atteindra les 3,1 milliards en 2050. A cette échéance, les réserves d'eau douce seront réduites à 2,5% du volume aquatique terrestre total.
M. Anderson a ajouté que le changement climatique qui façonne déjà la crise à venir, influencerait directement sur la quantité et la qualité de l'eau. Ce dernier a lancé un appel aux pays du monde entier pour préserver les sources d'eau et pour rendre leur place aux rivières et aux fleuves dans l'écosystème, afin de reconstituer les réserves en eau.

vendredi 20 novembre 2009

Copenhague : Ban Ki-Moon place « la barre haut »

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a insisté sur un accord global "contraignant" lors du sommet de Copenhague en décembre sur le climat, dans un entretien paru dimanche 1er novembre dans un quotidien grec.
"Nous allons faire tout notre possible pour aboutir à un traité efficace (...) et contraignant; on ne veut pas le reporter", a indiqué Ban Ki-moon.
"Si, pour quelque raison que ce soit, cela s'avère impossible, il y aura un accord politique qui nous conduira à de nouvelles négociations après le sommet de Copenhague. Mais il faut mettre la barre haut et ne pas réduire nos ambitions", a-t-il ajouté.
Mercredi, le secrétaire exécutif de la Convention climat des Nations unies, Yvo de Boer, a indiqué qu'il serait "physiquement impossible" de finaliser tous les détails d'un traité à Copenhague mais que le sommet devra permettre d'aboutir à un accord "sur l'essentiel" et "finaliser les détails en 2010".
Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen a aussi reconnu qu'il ne croyait pas dans l'adoption d'un accord global juridiquement contraignant.
La communauté internationale doit sceller en décembre à Copenhague un nouvel accord de lutte contre le changement climatique qui doit entrer en vigueur en 2013 après l'expiration du protocole de Kyoto.

jeudi 19 novembre 2009

Sommet contre l'insécurité alimentaire à Rome

Les chefs d'État et de gouvernement, ainsi que le représentant de la Communauté européenne, qui se sont rassemblés mi-novembre à Rome dans le cadre du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, ont convenu de prendre toutes les mesures nécessaires aux niveaux national, régional et mondial afin d'enrayer immédiatement l'augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim, de la malnutrition et de l'insécurité alimentaire et de réduire sensiblement ce nombre.
"Nous allons redoubler d'efforts pour atteindre d'ici à 2015 les cibles de l'Objectif du Millénaire pour le développement et les objectifs des Sommets mondiaux de l'alimentation. Nous nous engageons à prendre aussitôt que possible des mesures pour éliminer durablement la faim", affirme une déclaration adoptée lundi 16 novembre à Rome, premier jour du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire qui se tient depuis lundi au siège de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
"Nous sommes vivement préoccupés par le fait que le nombre de victimes de la faim et de la pauvreté dépasse aujourd'hui le milliard. Cette situation pèse de façon inacceptable sur la vie, les moyens d'existence et la dignité d'un sixième de la population mondiale. Les effets d'un sous-investissement chronique dans la sécurité alimentaire, l'agriculture et le développement rural ont récemment été exacerbés par les crises alimentaire, financière et économique", poursuit cette déclaration.
Les prix des denrées alimentaires se maintiennent en effet à des niveaux obstinément élevés dans les pays en développement, si bien que le nombre de personnes souffrant de la faim ne cesse d'augmenter depuis deux ans. Selon les estimations de la FAO, le nombre de personnes victimes de la faim pourrait croître de 100 millions en 2009 et dépasser le seuil du milliard.
Aucun nouvel engagement chiffré ne figure pourtant dans le texte adopté d'une quarantaine d'articles, notamment pas les 44 milliards de dollars annuels pour l'agriculture, jugés nécessaires par la FAO. Le représentant du saint-Siège, qui était présent, s'est élevé avec une virulence rare contre cet état de fait : En 2002, le célèbre sommet du Millénaire avait proclamé que le nombre des personnes souffrant de faim aurait dû diminuer de moitié, passant des 800 millions de l'époque à 400 millions en 2015; or, en 2009 nous sommes arrivés à 1 milliard et 200 millions! Une horrible tragédie, une très forte incitation aux migrations, une très grave menace pour la paix ».
« Il est évident que la voie principale pour affronter le problème est de favoriser le développement agricole des pays les plus pauvres, en y impliquant le plus possible les communautés locales, autrement dit en mettant ‘la personne humaine au centre du développement' », ajoute-t-il en citant la dernière encyclique du pape, Caritas in Veritate.
« C'est dans l'intérêt de la communauté mondiale, de cette famille de peuples que nous devrions être. Pour les participants au sommet de Rome, cela ne devrait pas être difficile à comprendre. Mais il faudrait ensuite agir en conséquence. Sinon les morts causées par la faim augmenteront encore ».

Source : FAO

Renforcement du partenariat Africano-Chinois

Alors que les effets pervers du néo-colonialisme chinois en Afrique sont dénoncés avec toujours plus d'ardeur par des ONG, la 4ème conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) a adopté lundi 8 novembre "la Déclaration de Charm el-Cheikh".
Dans la déclaration, les ministres des Affaires étrangères et les ministres chargés de la coopération économique de Chine et de 49 pays africains, réunis dimanche 7 et lundi 8 à Charm el-Cheikh, en Egypte, ont convenu que les objectifs déterminés lors du Sommet de Beijing du Focac en 2006 ont été largement réalisés.
Notant que le Forum sur la coopération sino-africaine est devenu de plus en plus forte et a fait preuve de vigueur et de vitalité, les ministres ont réaffirmé leur volonté de parvenir à"un nouveautype de partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique" caractérisé par l'égalité politique et la confiance mutuelle, la coopération économique où tout le monde gagne, et les échanges culturels.
Ils ont indiqué que les deux parties vont renforcer le dialogue stratégique, augmenter les visites à haut niveau, étendre les bénéfices mutuels, promouvoir le commerce et l'investissement bidirectionnels.
Les deux parties vont maintenir l'unité et l'appui mutuel pour aborder conjointement les défis amenés par la crise financière mondiale et s'assurer que les efforts de l'Afrique pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas inversés.
Les efforts de coopération seront renforcés dans les domaines prioritaires comme l'allègement de la pauvreté, la protection de l'environnement, la formation et le renforcement des capacités et les technologies de l'information et des communications.
La déclaration souligne la nécessité d'une attention spécifique dans l'infrastructure, l'agriculture et la sécurité alimentaire. Les deux parties vont aussi approfondir les échanges peuple à peuple et culturels.
Dans la déclaration, la Chine s'engage à œuvrer dans les limites de ses aptitudes à augmenter progressivement l'aide à l'Afrique, à réduire et annuler la dette due par les pays africains, à étendre l'investissement en Afrique, ouvrir davantage le marché chinois aux produits africains.
La déclaration appelle la communauté internationale, notamment les pays développés, à déployer de plus grands efforts pour mitiger les effets de la crise financière sur les pays en développement, surtout les pays africains. Elle indique l'opposition de la Chine et des pays africains au protectionnisme commercial sous toutes ses formes.
Les ministres chinois et africains ont aussi réaffirmé le besoin de renforcer le rôle des Nations Unies, et rappelé la nécessité de réformer le système financier international et d'augmenter la représentation et la voix des pays en développement dans ce système.

dimanche 15 novembre 2009

Le Népal manque d'infrastructures sanitaires


Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la moitié des Népalais n’ont pas de toilettes chez eux et plus de 14 millions d'habitants font leurs besoins dans la nature. Malgré la distribution par le gouvernement de subventions pour construire des toilettes et la mise en place des programmes de sensibilisation aux gestes d’hygiène, les progrès en termes d’installations sanitaires restent insuffisants. Dans des districts ruraux à l’ouest du pays, comme Rukum et Jajarkot, on est encore très en dessous de la moyenne nationale. Seulement 23 % des habitants possèdent des toilettes et 46 % ont accès à l’eau potable. "Dans ces régions, les communautés ne savent pas qu’il est important de se laver les mains avant et après être allé faire ses besoins", s’inquiète l’épidémiologiste Bishwa Raj Khanal dans le quotidien Nepali Times. L’absence de toilettes entraîne le développement de maladies telles que la diarrhée ou la polio et surtout oblige les femmes à s'éloigner de leurs maisons, à la recherche d’un endroit tranquille. Pour améliorer la situation, les Népalaises pourraient prendre exemple sur les Indiennes de l’Haryana, qui refusent de se marier si la maison du futur mari ne dispose pas de toilettes !

Source : Courrier International

samedi 14 novembre 2009

Paris engage 1,1 million d'euros pour la lutte contre le sida

Paris continue la lutte contre le virus du sida en Afrique. Fin, octobre 2009 le Conseil de Paris a en effet voté l’attribution de plusieurs subventions à des programmes de lutte contre le sida en Afrique.
Au total 1 106 380 euros ont été alloués à des ONG françaises spécialisées dans le VIH/sida et qui ont été sélectionnées pour leur savoir-faire et leur capacité d’action. Parmi ces ONG on peut citer la Croix-Rouge française, Médecins du Monde, l’OPALS, Sidaction, Sida Info Service
Avec cette nouvelle subvention, Paris franchit la barre des 12 millions d’euros engagés pour cette lutte depuis 2001, 12 millions d’euros consacrés à la lutte contre le sida en Afrique et qui ont permis la mise en oeuvre de 50 programmes dans plus de 20 pays africains. Au total ce sont 50 000 malades qui ont directement bénéficié de l’aide de la Ville de Paris .
A noter que ce conseil du mardi 20 octobre sera aussi l’occasion d’entériner un nouveau partenariat, avec l’ONG « Médecins Sans Frontières ». Un programme, doté d’une subvention de 100 000 €, sera lancé à Nairobi pour prendre en charge les malades coinfectés par le VIH et la tuberculose.

jeudi 12 novembre 2009

Peut-on se permettre un échec au sommet de Copenhague ?

Le Fonds mondial pour la Nature (WWF) a organisé une conférence sur l’enjeu du sommet international sur le climat de Copenhague, à l’occasion de son Université qui s’est déroulée à Paris les 20 et 21 octobre.

Le contexte

La conférence sur le thème « Peut-on se permettre un échec à Copenhague ? » a réuni autour d’une même table :- Jean-Charles Hourcade, directeur du Centre de recherche sur l’environnement et le développement (Cired)- Kim Carstensen, directeur du WWF en charge des négociations sur le climat- Stéphane Hallegatte, économiste et ingénieur climatologue à Météo France et au Cired- Sébastien Léger, directeur associé du cabinet d’études McKinsey & Company France

L’enjeu

Kim Carstensen (WWF) : "Le risque est de sortir du sommet de Copenhague avec un accord fixant des objectifs sur le long terme, mais peu ambitieux. On négocie aujourd’hui sur des chiffres inférieurs aux 25 à 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 recommandés par les scientifiques pour limiter le réchauffement à 2°C."

Jean-Charles Hourcade (Cired) : "Copenhague doit permettre de se mettre sur les bons rails. Déjà, c’est une bonne chose de sortir d’une parenthèse de huit ans de négociations sans les Etats-Unis. Mais il est essentiel de sortir de la logique intellectuelle qui consiste à négocier sur des objectifs chiffrés, qui peuvent être un gigantesque bluff politique, car tout dépend des moyens qu’on met derrière. Pour convaincre les Chinois, il faut leur parler du problème des ressources et de la sécurité énergétique. Il faut s’engager sur les rails d’un rééquilibrage des finances mondiales. La seule solution est de lier la question climatique et la réforme de la finance internationale, pour réorienter l’argent dans des secteurs comme le bâtiment, le transport ou l’énergie."

Stéphane Hallegatte (Cired) : "Il faut absolument éviter de sortir de Copenhague avec un engagement non contraignant, du type des objectifs du millénaire de l’ONU. Les moyens sont plus importants. Il faut encourager et non freiner les actions domestiques, notamment dans les pays en voie de développement, sans qui les objectifs de réduction des émissions des GES sont inatteignables. Il faut malgré tout fixer un objectif à l’horizon 2050 et pas seulement 2020 : on a besoin de changements structurels dans des secteurs (bâtiment, transports…) où on ne verra pas d’amélioration à court terme. Il va falloir trouver un accord qui satisfasse tout le monde, sur la base des intérêts de chacun."

Vers un accord "juridiquement contraignant" ?

Jean-Charles Hourcade (Cired) : "Il est impossible d’avoir un accord « juridiquement contraignant ». Le Sénat américain et la Chine n’accepteront jamais de signer un texte où figure le mot « sanction ». Une négociation, c’est avant tout une question de rapport de force au niveau géopolitique."

Kim Carstensen (WWF) : "Le Sénat américain commence à bouger sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mettre un chiffre sur la table pour les Etats-Unis est déjà une très bonne chose car sans eux, il sera impossible de convaincre le Canada, l’Australie ou le Japon de faire plus d’efforts."

Énergie : moratoire sur le charbon ? Stockage du CO2 ?

Sébastien Léger (McKinsey) : "Un moratoire sur le charbon est impossible. Les énergies renouvelables ont aujourd’hui une capacité de production qui n’a rien à voir avec celle des énergies renouvelables. Le charbon fournit encore 40% de l’électricité au niveau mondial. Le captage/stockage du CO2 peut être un bon levier pour un charbon moins polluant, l’autre étant de moderniser les plus vieilles centrales à charbon. Mais la priorité doit être la mise en place de politiques de réduction de la consommation d’énergie, car la séquestration du carbone ne sera pas commercialisable avant 2020-2025. Peut-être aura-t-on trouvé d’autres solutions miracles d’ici là, mais en attendant on est obligés de prendre cette option au sérieux."

Kim Carstensen (WWF) : "Le stockage de carbone est effectivement un mal nécessaire, mais il doit aller de pair avec une réduction importante de la déforestation et des investissements ambitieux en matière d’énergies renouvelables."

mardi 10 novembre 2009

Le Maroc plaide pour la mise en place un «réel partenariat mondial»

L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Mohamed Loulichki, a plaidé, fin octobre à New York, pour un «réel partenariat mondial», unique moyen pour aider au développement de l'Afrique, auquel la Communauté internationale dans son ensemble est appelée à s'engager.
«Le Maroc demeure convaincu qu'il est nécessaire de mettre en place un réel partenariat mondial pour le développement de l'Afrique, qui reste l'unique moyen pour aider le Continent à réaliser ses objectifs de développement et donner espoir aux millions de personnes africaines qu'ils peuvent vivre dignement, à l'abri de la pauvreté et des pandémies», a affirmé l'ambassadeur devant l'Assemblée générale de l'Onu.
En effet, a poursuivi l'ambassadeur, qui intervenait à l'occasion d'un débat consacré notamment au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et aux causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durable en Afrique, «le constat se confirme de plus en plus que la conjonction des crises successives a rendu plus difficile la mise en œuvre des Objectifs du millénaire du développement (OMD) dans le Continent, en ralentissant le rythme de leur réalisation à l'horizon de 2015».
Il en veut pour preuve les estimations sur les projections économiques en Afrique qui, en avançant «un taux de croissance inférieur à 3% pour l'année 2009, restent largement inférieures au taux de 7% annuel, considéré comme nécessaire» pour permettre au continent d'atteindre les OMD à l'échéance fixée.
Pour sa part, a-t-il dit, le Royaume n'a cessé d'œuvrer, d'une manière résolue, conformément à la vision de S.M. le Roi Mohammed VI, pour le renforcement des liens de partenariat avec les pays africains et le développement d'une coopération Sud-Sud fructueuse et mutuellement bénéfique, axée sur le développement humain et le partage des expériences.
Signe de son engagement, en faveur du développement du Continent africain, le Maroc a initié plusieurs programmes de partenariat et de coopération avec les pays africains, touchant à des domaines aussi variés que celui des infrastructures, de l'agriculture, de la santé, de l'éducation, de la formation des cadres, du transport ou des télécommunications afin de promouvoir la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement dans ces pays, a rappelé M. Loulichki.
Le Royaume, a-t-il affirmé, a toujours été convaincu des avantages et mérites de la coopération Sud-Sud dans la promotion du développement économique et social de notre Continent, sans préjudice de l'apport précieux de la coopération Nord-Sud.
Preuve également de sa solidarité avec les pays les moins avancés (PMA) d'Afrique, le Maroc a pris l'initiative d'annuler leur dette bilatérale et leur accorde un accès à son marché sans contingent et en franchise de droits de douane, a rappelé le diplomate.
Dans ce contexte, il a souhaité que «le renouvellement pour le G20 et le G8 des engagements pris à l'égard du Continent africain pour lui permettre d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement soient diligemment et pleinement concrétisé», déplorant que l'aide publique au développement accordée à l'Afrique avant même la survenue de la crise était largement inférieure aux 72 milliards de dollars par an, considérés comme nécessaire pour permettre au continent d'atteindre ses objectifs de développement.
Citant le rapport de la CEA au titre de cette année 2009, il a relevé que l'aide publique au développement destinée à l'Afrique a baissé de presque 11% en 2007 par rapport à son niveau de 2006. De plus, l'Afrique qui a reçu, en 2006, 41% du flux total de l'aide internationale, n'a obtenu que 37% de ce flux en 2007.
C'est ainsi que des millions de personnes, vivant en Afrique, risquent de sombrer dans la pauvreté et le dénuement, a-t-il averti lors de cette séance de l'AG axée également sur la «Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique».
De plus, les récentes crises et leurs conséquences sur les économies africaines n'ont fait qu'aggraver leur situation sanitaire et sociale, en diminuant par là même les chances de réalisation des objectifs du millénaire liés à la santé dans le Continent.
En effet, en dépit des avancés enregistrés grâce aux efforts entrepris par les pays africains et leurs partenaires au développement, le VIH/Sida, la malaria et le paludisme continuent de représenter pour le Continent un défi majeur, qui risque de compromettre son processus de développement, a-t-il dit.
Que ce soit pour le Sommet sur la sécurité alimentaire, la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, la Conférence des Nations unies sur la coopération Sud-Sud, ou le dialogue de haut niveau sur le financement du développement, la Communauté internationale dans son ensemble est appelée à s'engager en faveur du développement de l'Afrique, a souligné M. Loulichki pour qui «cet engagement doit se traduire par des mesures concrètes, particulièrement la mobilisation des moyens de leur mise en œuvre, pour que la réalisation des OMD puisse devenir une réalité en Afrique».

Source : Le Matin

lundi 9 novembre 2009

« Le temps presse. Il nous faut saisir ce moment historique pour œuvrer de manière responsable et décisive pour le bien commun. »


Avec seulement six ans avant l'échéance de 2015 pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement, ce sont ces termes que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a choisis pour prier instamment les gouvernements de participer de manière constructive aux préparatifs de la réunion de haut niveau du mois de septembre 2010, destinée à passer en revue les progrès réalisés vers les OMD et d’autres objectifs internationaux de développement.
L’Assemblée générale des Nations Unies a pris la décision en juillet 2009 de tenir cette réunion plénière de haut niveau à l’ouverture de sa soixante-cinquième session en 2010. À la demande de l’Assemblée, le Secrétaire général a livré un rapport indiquant la forme et les modalités proposées pour l’événement, qui devraient faire l’objet d’un accord par le biais de consultations avant la fin de 2009. L’Assemblée a encouragé tous les pays à être représentés à cette importante réunion au niveau des chefs d’État et de gouvernement.
Dans le rapport sur les Objectifs du millénaire pour le développement 2009 publié au début de l’année, le Secrétaire général affirme : « Nous avons fait des progrès importants à cet égard et remporté de nombreux succès sur lesquels s’appuyer. Mais nous avançons trop lentement pour atteindre nos objectifs ». La réunion de haut niveau de 2010, espère-t-il, ne se bornera pas à renouveler les engagements déjà pris, mais peut aussi galvaniser de manière décisive une action coordonnée de toutes les parties prenantes et permettre d’obtenir le financement nécessaire pour assurer la réalisation de tous les objectifs cruciaux en matière de développement d’ici à 2015.

jeudi 5 novembre 2009

La pauvreté mondiale n’est pas acceptable

La crise économique constitue une nouvelle raison pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et non une excuse pour ne pas les réaliser, a déclaré le président de la Commission européenne, Jose-Manuel Barroso, ouvrant le dialogue au cours de la quatrième édition des Journées européennes du développement (JED).
"Les pays les plus pauvres au monde sont plus durement touchés par la crise, et nous ne devons pas les laisser derrière", a affirmé Barroso.
La quatrième édition des JED - une plate-forme pour le dialogue mondial sur des questions de développement – a démarré à Stockholm, en Suède, jeudi. Pendant trois jours, 4.000 personnes et 1.500 organisations venues de cette communauté de développement débattront de la démocratie et du développement, de la crise économique et des changements climatiques.
Des publications critiques sur le développement, tels que le Rapport européen sur le développement, l’Indice 2009 de l’engagement pour le développement, le Rapport 2010 sur le développement mondial, seront lancées au cours des JED, ajoutant de l'eau au moulin de trois jours de discussions et de tables rondes.
Des délégués venus de 125 pays sont représentés, y compris des chefs d'Etat et d’importantes personnalités du monde, dont des lauréats du Prix Nobel.
Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a souhaité la bienvenue aux participants en appelant à une coopération afin de réduire la pauvreté tout en agissant sur les changements climatiques, qui toucheront plus durement les populations les plus pauvres du monde.
"Les pays doivent mettre de côté les intérêts nationaux étroits et ne doivent pas tomber dans des calculs cyniques sur la façon d'éviter de réduire leurs propres émissions. Les défis sont trop graves et énormes pour être négociés", a indiqué Reinfeldt.
"La pauvreté mondiale n’est pas acceptable", a déclaré Barroso. "Je n'accepte pas non plus qu’au 21ème siècle, des gens meurent simplement parce qu'ils n'ont pas assez de nourriture et d'eau potable. Les pays ont besoin de cette solidarité".

Source : communiqué de presse de la CE

dimanche 1 novembre 2009

Rapport Eurobaromètre spécial « L'aide au développement en période de crise économique »

À la veille de la quatrième édition des Journées européennes du développement, un rapport Eurobaromètre spécial consacré à «l'aide au développement en période de crise économique» montrait que la crise qui frappe les pays européens n'a pas entamé le soutien de l'opinion publique à l'aide au développement, qui reste élevé.
Près de 90 % des Européens continuent de penser que le développement est une question importante et 72 % sont favorables au respect des engagements souscrits à l'égard des pays en développement, voire à leur renforcement. Pour M. Karel De Gucht, commissaire européen chargé de la coopération au développement et de l’aide humanitaire, « ce sondage montre clairement que les citoyens attendent de leurs gouvernements et de la Commission européenne qu'ils mettent la main au porte-monnaie pour financer l'aide au développement. Même dans le contexte de la crise économique, j'en appelle à nouveau aux États membres de l'UE pour qu'ils respectent leur engagement d'augmenter l'aide au développement pour la porter à 69 milliards d'euros d'ici à 2010, ce qui correspond à l'objectif à mi parcours fixé dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement. »
Une large majorité des citoyens européens (61 %) considère que l'Europe peut contribuer positivement au débat sur le développement à l'échelle mondiale. « Les Européens comprennent de mieux en mieux l'enjeu du développement. Ils réclament une meilleure couverture des questions relatives au développement par leurs médias nationaux », indique M me Margot Wallström, vice-présidente de la Commission européenne et commissaire responsable de la stratégie de communication.
Il est intéressant de noter que la crise économique n'est pas considérée comme particulièrement menaçante pour les pays en développement. Un Européen sur deux voit la pauvreté comme le principal défi à relever par ces pays, devant la crise économique et la crise alimentaire (35 %). Les Européens semblent comprendre qu'au-delà de la récession économique, la pauvreté est le problème structurel majeur.
Deux Européens sur trois (64 %) justifient l'octroi de l'aide par des raisons d'intérêt propre, à savoir le commerce, le terrorisme, les migrations et les relations politiques avec les pays tiers.Il n'y a pas de désintérêt pour la question, 42 % des Européens réclamant une couverture médiatique accrue des problèmes liés au développement. 74 % des Européens n'ont jamais entendu parler des objectifs du millénaire pour le développement, mais ce taux est inférieur à celui de 2007 (80 %).
Le rapport expose les résultats à l'échelle de l'UE, mais aussi par pays. Ceux-ci montrent que la coopération au développement contribue à resserrer les liens entre les États membres au sein de l'Union européenne. L'efficacité de l'aide requiert une cohérence accrue et un consensus plus large entre les États membres. Les sondages européens montrent que depuis 2004, les différences entre les pays s'estompent, notamment entre les pays qui ont rejoint l'UE depuis 2004 et les autres États membres.
Des données sont fournies sur le niveau d'éducation, l'âge et le statut socio économique des personnes interrogées.
Le rapport Eurobaromètre spécial n° 318 sur «l'aide au développement en période de crise économique» a été réalisé en mai-juin 2009. Il visait à apprécier si, dans les pays européens, la récession économique avait entamé le soutien de l'opinion publique à la coopération au développement. Bien que ce sondage, le dernier en date, ait eu pour objectif premier d'évaluer l'incidence de la crise sur la manière dont les Européens perçoivent l'importance de l'aide au développement, il s'inscrit dans le cadre d'une série visant à étudier le degré de sensibilisation des Européens aux questions liées au développement depuis 2004. Des comparaisons avec les résultats d'enquêtes antérieures sont effectuées lorsque cela est possible.

Source : Publi News

vendredi 30 octobre 2009

L’appel de Cotonou lancé par Jacques Chirac contre le trafic des faux médicaments

Plusieurs chefs d’Etat et responsables politiques ont lancé un appel à Cotonou pour une mobilisation contre les faux médicaments. Ce triste commerce représente 10% du commerce pharmaceutique mondial, soit 45 milliards d’Euro, chiffres avancés par l’Organisation mondiale de la santé. L’appel de Cotonou vise à inciter les responsables politiques du monde entier à se mobiliser contre ce fléau. Parmi les signataires de cet appel, l’ancien président français Jacques Chirac.
« Les trafiquants ont compris que c’était plus profitable que de la drogue parce que c’est beaucoup moins contrôlé que la drogue », explique le professeur Marc Gentilini, médecin de la Fondation Chirac. « De plus en plus de morts sont liées à la prise de médicaments trafiqués, sous-dosés ou contenant des impuretés ; on a même vu des vaccins qui étaient remplacés par de l’eau », a déploré le professeur Gentilini.
Le Président Jacques Chirac a souhaité poursuivre son action et ses combats, notamment à travers la création d’une Fondation pour le développement durable et le dialogue des cultures.
Reconnue d’utilité publique en mars dernier, la Fondation CHIRAC a été officiellement lancée le lundi 9 juin au Musée du Quai Branly. Cette Fondation entend agir en priorité dans les domaines de la responsabilité écologique, la solidarité, le dialogue des cultures et des civilisations.
La Fondation a identifié quatre domaines d’actions prioritaires dont le Président CHIRAC pense qu’ils déterminent aujourd’hui les conditions d’une paix durable pour demain. Il s’agit de l’accès à l’eau, l’accès aux médicaments de qualité, la lutte contre la déforestation et la désertification, et la sauvegarde des langues et des cultures menacées. Dans chacun de ces domaines, la Fondation soutiendra des initiatives concrètes afin de faire changer les choses sur le terrain.
Mais Chirac considère que, de toutes les inégalités, la plus blessante est l’inégalité devant la santé. C’est la raison pour laquelle il est urgent d’agir contre la prolifération des faux médicaments.
L’appel vise à endiguer la banalisation de la production et de la vente des faux produits pharmaceutiques ; à soutenir les acteurs publics et privés, déjà engagés dans cette lutte ; à éveiller les consciences aux risques encourus par la prise de ces faux médicaments..
Cet appel à la mobilisation internationale contre les faux médicaments n’est en réalité que la première étape d’un processus qui devrait aboutir à l’ONU au vote d’une convention d’interdiction de la production et du commerce de faux médicaments.
Lors de la cérémonie de très nombreuses allocutions ont été prononcées. Dans son discours, le président Yayi Boni a cité le cas de son pays, le Bénin, on compte plus de « 6000 vendeurs ambulants de médicaments et 80% de Béninois assurent acheter dans la rue leurs médicaments. Cela fait un manque à gagner et une perte au titre des taxes pour l’Etat ».
S’inscrivant dans la même logique, Louis Michel, député européen et co-président de l’assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, a déclaré que sur le plan économique le vrai perdant c’est d’abord le malade, puis les industriels et les Etats. « Je vois dans l’appel de Cotonou l’expression d’une volonté politique pour lutter contre ce fléau. Il ne s’agit pas là d’un combat banal mais d’un combat salutaire pour toute l’humanité ».
Selon l’OMS, « un médicament sur quatre utilisé dans les pays en développement est faux », alors que « 200.000 décès par an pourraient être évités, si les médicaments prescrits contre le paludisme étaient conformes à la réglementation et capables de traiter réellement la maladie. », explique Jacques Chirac. « Nous, chefs d’Etat, ou anciens chefs d’Etat, responsables politiques et citoyens des nations d’Afrique, des Amériques, d’Asie et d’Europe, réunis à Cotonou ce lundi 12 Octobre 2009 à l’invitation de son Excellence Monsieur Thomas Boni Yayi, Président de la République du Bénin, et à l’initiative de la Fondation Chirac, considérons que l’accès universel à des soins et des médicaments de qualité est un droit fondamental » et que « dans la plupart des pays en développement, des franges importantes de la population n’ont pas accès à ce droit fondamental, ce qui est contraire à la dignité humaine et constitue une injustice génératrice de déséquilibres et de tensions ».
Selon Jacques Chirac, « la production et la vente de faux médicaments constituent un crime et une atteinte à l’ordre public » ; et « le trafic international des faux médicaments nuit gravement aux relations pacifiques entre les Etats ».

mercredi 28 octobre 2009

L’eau enjeu de l’alimentation

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation placée sous l’égide de la FAO, l’association ALLIES, a convié le 14 octobre, les entreprises, les ONG et les collectivités, désireuses d’agir solidairement dans la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté, à participer à un Forum, dont la vocation est de susciter des projets, de multiplier les synergies et partenariats entre acteurs engagés pour combattre ces fléaux.
ALLIÉS est un réseau associatif d’acteurs français des secteurs publics et privés : ministères, médias, collectivités, entreprises, organisations agricoles, centres de recherche, ONGs, qui mettent en commun leurs compétences et leurs expertises pour optimiser leurs actions au service des plus démunis. ALLIÉS, fait partie de l’Alliance Internationale contre la faim et la pauvreté, placée sous l’égide des agences de l’ONU traitant des questions alimentaires. Première alliance nationale en Europe, créée sous l’impulsion de la FAO, elle contribue comme les 36 autres alliances nationales à accroître les efforts pour atteindre le Premier Objectif du Millénaire pour le Développement : réduire de moitié la malnutrition et la pauvreté d’ici 2015 dans le monde et y compris en France. Ce réseau associatif initie et coordonne des groupes de travail établis en fonction des actions et des expertises complémentaires de chacun. Un Comité d’éthique, veille à la transparence des relations entre ses membres et au respect des règles éthiques établies par l’ONU dans la réalisation des actions au service des populations démunies. ALLIÉS, mène aussi des actions d’information auprès des institutions, et auprès du grand public à travers un groupe de travail réservé au traitement du problème de la faim, la malnutrition et la pauvreté dans les médias.
A cette occasion, Dominique Heron, Directeur des partenariats de Veolia Environnement, a accordé une interview à Afrik.com.

S.T (Salah Taoufik): Dans quelles conditions soutenez-vous les projets de développement proposés par les ONG ?
D.H.(Dominique Héron) : Un projet ne s’improvise pas, il est planifié et doit se dérouler selon un processus rigoureux (objectifs, échéance, réalisation et suivi). Nous devons apporter aussi notre compétence et expérience aux projets sélectionnés. La présence des relais sur place est essentielle pour la réalisation et l’accompagnement de ces projets.

S.T. : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de projets concrets financés par Véolia Environnement ?
D.H.: A titre indicatif, nous avons soutenu un projet pour faciliter l’accès à l’eau à Tanger (Maroc) dans des quartiers anciens. Il y avait des querelles de voisinage autour des fontaines publiques, des piratages du réseau et des conflits d’usages. Grâce à une solution de branchement social et la mise en place des bornes fontaines, nous avons pu éliminer le stress généré par l’inquiétude relative à l’approvisionnement en eau. Les situations d’abus de pouvoir ont cédé la place à une meilleure convivialité. Et cela a réduit de manière significative les risques d’échec scolaire chez les enfants- notamment les filles- astreints à la corvée d’eau.

S.T. : Quelles sont donc les conditions de réussite des projets adoptés par votre opérateur ?
D.H: Les solutions proposées doivent surtout être transférables et s’inscrire dans le contexte socioculturel local en tenant compte de la contribution des citoyens. C’est la raison pour laquelle nous menons avec le même succès d’autres projets similaires au Brésil et en Afrique du Sud.

Interview réalisé par pour Afrik.com

lundi 26 octobre 2009

La FAO pointe la baisse de l’aide et des investissements dans l’agriculture


Le déclin de l’aide et des investissements dans l’agriculture a provoqué une hausse régulière de la malnutrition dans le monde pendant plus d’une décennie, avant que le nombre de personnes souffrant de la faim n’atteigne le chiffre record d’un milliard sous l’effet de la crise économique, affirme l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un rapport publié mercredi.
Si cette tendance ne s’inverse pas, les Objectifs du millénaire pour le développement, par lesquels la communauté internationale s’est engagée à diviser par deux le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici 2015, ne seront pas tenus, avertit la FAO.
Après les progrès enregistrés dans la lutte contre la faim dans les années 80 et au début des années 90, le nombre de victimes de la malnutrition a commencé à augmenter en 1995 pour atteindre 1,02 milliard cette année sous l’effet combiné de prix élevés des denrées alimentaires et de la crise financière mondiale. La barre du milliard a été franchie en juin, alors que le nombre de personnes souffrant de malnutrition était de 963 millions il y a un an.
Sur le long terme, la tendance haussière s’explique par la baisse de l’aide et des investissements privés dédiés à l’agriculture depuis le milieu des années 80, souligne l’agence onusienne basée à Rome dans son rapport sur « L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde ».
« Dans la lutte contre la faim, l’accent devrait être mis sur l’accroissement de la production alimentaire », a déclaré le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, à l’Associated Press. Le « bon sens » voudrait que l’on donne la priorité à l’agriculture, « mais c’est le contraire qui s’est passé », a-t-il ajouté.
En 1980, 17% de l’aide fournie par les pays donateurs allait à l’agriculture. Cette proportion a chuté à 3,8% en 2006 et n’a que légèrement augmenté ces trois dernières années, explique M. Diouf.
A cela, s’est ajoutée la hausse des cours des denrées en 2007 et 2008 qui a contraint des familles pauvres à vendre leurs maigres biens et à réduire leurs dépenses alimentaires, de santé et d’éducation. Même si les prix, qui ont provoqué des émeutes de la faim l’an dernier, se sont stabilisés, ils restent élevés, surtout dans les pays en développement, souligne M. Diouf.
De son côté, la crise économique mondiale augmente le chômage, réduit les transferts de fonds des travailleurs immigrés vers leurs pays et complique la tâche des pays pauvres qui veulent obtenir des crédits pour acheter des produits alimentaires, poursuit le patron de la FAO.
Trente pays ont désormais besoin d’une aide alimentaire d’urgence, dont 20 en Afrique. C’est la région Asie-Pacifique, la plus peuplée du monde, qui compte le plus grand nombre de personnes souffrant de la faim, avec 642 millions, devant l’Afrique sub-saharienne (265 millions).
La crise actuelle est sans précédent sur le plan historique, souligne le nouveau rapport. Alors que les pays en développement sont aujourd’hui « plus intégrés financièrement et commercialement à l’économie mondiale qu’il y a 20 ans », ils sont beaucoup plus exposés aux chocs sur les marchés internationaux, précise le document.
Selon M. Diouf, les dirigeants de la planète commencent à comprendre qu’il faut accroître les investissements dans l’agriculture. Il évoque l’objectif fixé au sommet du G-8 de L’Aquila en juillet de lever 20 milliards de dollars (13,5 milliards d’euros) pour aider les paysans des pays pauvres à produire plus. Reste que des investissement plus importants seront nécessaires pour tenir les engagements des Objectifs du millénaire pour le développement, souligne le rapport.
La FAO, qui accueille un sommet mondial sur l’alimentation le mois prochain, estime que la production alimentaire mondiale devra augmenter de 70% pour nourrir une population qui, selon les projections, atteindra 9,1 milliards d’habitants en 2050. Pour y parvenir, les pays pauvres auront besoin de 44 milliards de dollars (29,5 milliards d’euros) d’aide par an à leur secteur agricole, contre 7,9 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) aujourd’hui.

Source : canadian press

samedi 24 octobre 2009

La présence permanente en Asie des grandes ONG permet une mobilisation contre les catastrophes

Séisme en Indonésie, typhon aux Philippines, au Vietnam et au Laos, tsunami aux îles Samoa et Tonga : l'Asie a subi en quelques jours une série de catastrophes dévastatrices, qui ont provoqué des milliers de morts et privé d'eau, de nourriture et de toit des centaines de milliers de personnes. François Danel, directeur d'Action contre la faim, n'a pas souvenirs d'événements frappant "presque simultanément aussi fort". Cette accumulation complique la tâche de l'aide humanitaire. "Une telle succession est difficile à gérer, surtout quand un événement imprévisible, comme un tremblement de terre, s'ajoute aux phénomènes climatiques auxquels nous sommes davantage préparés, comme les tempêtes tropicales", affirme Marie-Noëlle Rodrigue, responsable des opérations d'urgence chez Médecins sans frontières.
Les équipes des agences de Nations unies et des ONG d'aide humanitaire d'urgence sont en train de faire route vers les zones sinistrées, afin d'évaluer les besoins des populations. "L'accès à l'eau potable, la fourniture d'alimentation et d'abris temporaires sont des priorités dans ce genre de situation, explique M. Danel. La coordination avec les gouvernements, les agences des Nations unies et les autres ONG doivent nous permettre d'être les plus pertinents possibles."
Les humanitaires sont cependant loin de découvrir ces zones. La plupart des organisations sont présentes en permanence dans les pays touchés depuis des années, et disposent de réseaux locaux sur lesquels elles peuvent s'appuyer. "Environ six cents personnes travaillent pour notre organisation dans les cinq pays touchés, explique Melanie Brooks, porte-parole de Care. Ils travaillent sur l'accès à l'eau, l'assainissement, la santé, mais ont aussi été formés pour répondre aux urgences." "Notre ligne de conduite est d'anticiper les catastrophes, en prépositionnant du matériel et en formant les hommes du réseau", affirme Jean-François Riffaud, de la Croix-Rouge française. Cette politique démontre aujourd'hui son utilité."
Pour être présentes sur tous les fronts, les ONG vont cependant avoir rapidement besoin de fonds. "La question des arbitrages financiers ne se pose pas encore, affirme M. Danel. Nous savons qu'en cas de catastrophe les Etats et les populations civiles se mobilisent pour nous fournir des moyens supplémentaires, et nous espérons que cela sera le cas cette fois-ci." La Commission européenne a débloqué, jeudi 1er octobre, 3 millions d'euros - auxquels l'Allemagne a ajouté 1 million d'euros - pour les sinistrés indonésiens et l'Espagne 1 million d'euros pour les secours aux Philippines, tandis que les Etats-Unis se sont engagés à verser 2,2 millions d'euros.
Mais les ONG redoutent une éventuelle lassitude de leurs donateurs. "Nous lançons des appels répétés, constate Sébastien Deschamps au Secours catholique. Or il est difficile de mobiliser sur plusieurs sujets à la fois." La Croix-Rouge a d'ailleurs décidé de lancer un appel commun en faveur des "sinistrés de l'Asie et du Pacifique".

jeudi 22 octobre 2009

Eau: le goût et le coût – article de l'hydrogéologue Thierry Helsens, installé au Mali depuis 2002


J'accompagne aujourd'hui une délégation malienne dans la Commune de Dandé à 65 km de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, dans la province du Houêt. Commune rurale comptant au total 21.000 habitants dont le chef lieu est habité par une population de presque 10.000 personnes. L'objet de notre visite est la gestion du service de l'eau. Avec 4 bornes fontaines, 5 puits modernes et 5 forages équipés de pompes à motricité humaine, on pourrait imaginer que les problèmes d'eau sont, au moins partiellement, résolus. Il n'en est rien. Après une petite discussion avec le maire (qui en est à son premier mandat), son premier adjoint et le responsable du réseau, nous voyons que rien n'est simple quand il s'agit de goût et de coût.
Le réseau d'adduction d'eau
potable a été réalisé en 2006. Les six premiers mois tout a globalement bien marché, le chef de centre encaissait des recettes intéressantes (près de 650.000 FCFA le premier mois). Assez en tout cas pour assurer le fonctionnement, rémunérer les fontainiers et remettre un salaire décent au chef de centre. Manque de bol, au bout de ces six mois le forage connaît quelques problèmes: l'eau est épisodiquement trouble, à tel point que, progressivement, la population qui montrait quand même quelques réticences à payer le service de l'eau, se détourne complètement de celle du réseau. Retour donc aux puits modernes ou traditionnels et aux pompes manuelles, où l'eau est
gratuite (alors que l'eau du réseau est vendue 500 FCFA le m3 soit 0,75 euros).
Visite tout d'abord à la borne fontaine du marché, celle qui en principe devrait le mieux fonctionner, attirer le plus de clients. Je prends une calebasse d'eau au robinet, elle est claire, nous la goûtons à tour de rôle. Elle a effectivement un très léger goût d'argile mais bon, rien de scandaleux.
Ici je dois quand même ouvrir une petite parenthèse. On est surpris de constater à quel point les populations sahéliennes et surtout sahariennes sont sensibles au "goût" de l'eau. Un Maure par exemple sera capable de déceler une petite concentration de sel dans son thé et vous dira que votre eau est salée alors même que vous êtes largement dans les normes de potabilité de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Dans certains villages du Sahel les populations estiment que l'eau claire (celle du forage) n'a "pas de goût" et parfois y mettent même une petite poignée d'argile, histoire de...
Une chloration dans un réseau d'eau peut amener la population à se détourner de l'eau potable, le goût est jugé désagréable. Le fer, sans être nocif pour la santé (parfois il est même le bienvenu), donne à partir d'une certaine concentration un goût à l'eau, très vite décelé. En fonction de la rareté de la ressource en eau, il sera plus ou moins bien accepté. Enfin, pour la petite histoire, je connais des villages sahéliens au Mali où les ânes, après avoir été habitués à l'eau du forage, refusent de boire l'eau des puits!
Retournons à notre commune de Dandé, le problème est bien le goût de l'eau, par rapport à son coût. Les ressources alternatives (c'est-à-dire les ressources gratuites) sont nombreuses. Dans cette région où il pleut en moyenne 1200mm par an, les mois de saison des pluies voient parfois les gestionnaires de l'eau potab
le fermer carrément. Tout le monde va au champ et boit l'eau disponible sur place. Le niveau d'eau des nappes est élevé et le moindre puits de 3m ou 4m de profondeur vous donne de l'eau les 3/4 de l'année. Le problème, évidemment, est qu'elle n'est pas potable. Mais ça, les populations de Dandé ont apparemment du mal à le comprendre, ou à l'admettre.
Nous demandons aux femmes ce qu'elles pensent de l'eau du robinet. La réponse est immédiate: "Cette eau n'est pas bonne, nous n'en voulons pas, nous préférons l'eau de nos puits qui est claire et bonne". Boukary, le chef de centre est consterné: "Quand je dis à mes parents que l'eau de notre puits n'est pas potable, je me fais presque insulter car c'est celle qu'ils ont bue toute leur vie, celle que j'ai moi même bue enfant". Nous décidons d'aller voir le puits d'une de ces femmes, juste derrière la mosquée, à 200m du marché.
Y'a pas photo (enfin si, voi
r ci-dessus) le puits, et même le forage, donnent une eau fortement boueuse que les enfants boivent sans aucun problème et sans que nous le leur demandions. Le puits est complètement ouvert et doit ramasser à la moindre pluie l'ensemble des déjections animales (voire humaines). Les estomacs du village doivent être en béton, ou alors ceux qui restent sont les plus solides. La pompes manuelle, 100m plus loin, donne exactement la même eau boueuse.

Difficile dans le cas de cette commune d'arriver à sensibiliser la population aux problèmes de santé dès lors que le forage de l'adduction d'eau potable lui-même donne une eau douteuse (sans doute la conséquence d'un mauvais équipement du forage). Reste à faire un nouveau forage et à démontrer ensuite aux populations que l'eau du réseau est bien la meilleure pour la santé. En tout cas, c'est pas facile.

Source : Mali-blog

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