vendredi 29 octobre 2010

CRÉER DES EMPLOIS EN AMÉLIORANT LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET EN RENFORÇANT LA PROTECTION SOCIALE, SEUL MOYEN POUR BAN KI-MOON DE COMBLER LE FOSSÉ ENTR

On trouvera ci-après, le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le 17 octobre:
Cette année, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, l’accent est mis sur le travail décent, les emplois dignes de ce nom et les petits métiers qui sont source de revenus.
Créer des emplois décents et productifs est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté et de favoriser l’autosuffisance.
Or, aujourd’hui, dans le monde, plus de la moitié de ceux qui travaillent occupent des emplois précaires. Leurs conditions d’emploi ne sont pas formellement établies et ils ne bénéficient pas de la sécurité sociale; souvent, ils gagnent trop peu pour subvenir aux besoins de leur famille, et à fortiori pour trouver les moyens d’améliorer leur situation économique. La crise économique mondiale a plongé environ 64 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et le nombre de chômeurs a augmenté de 30 millions par rapport à 2007.
Comment combler le fossé qui sépare pauvreté et travail décent? En investissant dans des politiques économiques et sociales qui favorisent la création d’emplois; en prônant des conditions de travail décentes et en renforçant les systèmes de protection sociale. L’accès à l’enseignement, aux soins de santé et à la formation professionnelle est également essentiel.
Nous devons nous concentrer tout particulièrement sur l’emploi des jeunes. Les jeunes ont trois fois plus de chance d’être sans emploi que les adultes. L’an dernier, le nombre de jeunes chômeurs a atteint le chiffre record de 81 millions. Donner à ces jeunes un travail décent est un des meilleurs moyens de leur faire entrevoir un avenir empreint d’espoir.
Au Sommet mondial sur les Objectifs du Millénaire pour le développement qui s’est tenu le mois dernier à New York, les dirigeants du monde entier sont convenus d’un programme d’action visant à intensifier la lutte contre la pauvreté. Malgré les progrès encourageants accomplis dans bien des régions du monde, des centaines de millions de personnes continuent de vivre dans des conditions affligeantes, privées des services les plus élémentaires. Pour faire changer les choses –pour vaincre la pauvreté, raffermir l’économie et édifier des sociétés pacifiques et stables– il est impératif de surmonter la crise de l’emploi qui sévit à l’échelle mondiale.
L’incertitude économique et l’austérité budgétaire généralisées ne devraient pas être prétexte à faire moins. Au contraire, ce sont des raisons de faire plus.
En cette Journée internationale de l’élimination de la pauvreté, écoutons les pauvres et cherchons les moyens de faire en sorte que davantage de personnes puissent travailler, et travailler dans de bonnes conditions.
Attachons-nous à ce que, partout dans le monde, chacun puisse avoir un travail décent.

Source ONU

mercredi 27 octobre 2010

LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVÉLOPPEMENT NE POURRONT ÊTRE ATTEINTS SANS LUTTER CONTRE LE FLÉAU DES ARMES CLASSIQUES

Les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pourront être atteints par de nombreux pays africains si les dangers que représentent les armes classiques ne sont pas pris en compte, ont indiqué en octobre plusieurs délégations au cours du débat général de la Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale.
Rappelant que la corne de l’Afrique était l’une des régions du monde les plus touchées par ce fléau, différents intervenants ont demandé à la communauté internationale de poursuivre la mise en œuvre du Programme d’action de 2001 sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) et souhaité parvenir à l’adoption d’un instrument contraignant en la matière. Pour la Chine, les négociations concernant un traité sur le commerce des armes doivent procéder étape par étape, de manière consensuelle, ne pas être utilisées pour s’ingérer dans les affaires internes des États et ne pas perturber leur commerce légitime.
Pour l’Éthiopie, comme pour d’autres pays africains, les ALPC sont de véritables armes de destruction massive, a déclaré son représentant. Ces armes entretiennent les conflits armés et entravent lourdement le développement, a rappelé le représentant du Kenya, estimant à 18 milliards de dollars annuels le coût de cette violence pour le continent. Le représentant de la République-Unie de Tanzanie, se déclarant grandement préoccupé par la dégradation de la situation en Somalie, a pour sa part appuyé tous les efforts de l’ONU en faveur du désarmement de ce pays.
Dans la région des Grands Lacs, affligée par deux décennies de conflits armés, plus de 106 000 armes légères et 672 tonnes de munitions ont déjà été détruites en République démocratique du Congo, a souligné son représentant. Outre les ALPC, les mines antipersonnel tuent également un grand nombre d’innocents sur le continent, a estimé le représentant de la République-Unie de Tanzanie, exhortant la communauté internationale à investir davantage dans des opérations de déminage. L’Éthiopie, qui souffre de la présence de ces engins sur son territoire depuis plusieurs décennies, s’est d’ailleurs félicitée du déminage de près de 7 millions de mètres carrés.
De nombreuses délégations ont également insisté sur la mise en œuvre de la résolution de 1995 sur la création d’une zone exempte d’armements nucléaires au Moyen-Orient, appuyant la conférence sur cette question demandée pour 2012 par les États parties du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Pour la représentante d’Israël, quiconque souhaite imposer à la région des initiatives extérieures, qui ne sont pas le fruit d’un dialogue prudent, patient et complet avec l’ensemble des États concernés de la région et qui ne découlent pas des préoccupations aux besoins de sécurité régionale, n’aidera pas à résoudre les problèmes au Moyen-Orient. Répondant à la déclaration d’Israël, l’Égypte a souligné que cette conférence présentait une occasion sans précédent à la fois pour les États arabes et Israël. À l’instar de plusieurs délégations, le Koweït a exhorté Israël à rejoindre le TNP et à soumettre ses installations aux inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les intervenants ont encore abordé la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement, la Chine estimant qu’elle est le seul forum viable pour la négociation d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.$

Source AFP

mardi 26 octobre 2010

Des jeunes de plusieurs délégations revendiquent une plus grande participation de la jeunesse dans la prise de décision sur les OMD

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, a affirmé que la Troisième Commission, qui entamait fin septembre son débat général sur le développement social, était investie d’une « très grande responsabilité » pour aboutir à une « mise en œuvre effective et durable » du Document final de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adopté le 22 septembre dernier.
M. Zukang, qui est Directeur du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a exhorté la Commission à mettre l’intégration et la cohésion sociales au centre de ses délibérations. Il a estimé que le Document final du Sommet, intitulé « Tenir les promesses: Unis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement », représentait la « moelle épinière » des travaux de la soixante-cinquième session de la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
Ce « plan d’action » appelle, selon M. Zukang, à la mise en œuvre de « politiques inclusives plaçant les personnes au cœur du développement », ainsi que de politiques de réduction du chômage, de lutte contre la pauvreté et d’élimination des injustices sociales, bref: « des politiques aspirant à une société pour tous ».
Il rejoignait en cela le Président de la Troisième Commission, M. Michel Tommo Monthe (Cameroun), pour qui les questions à l’ordre du jour touchent « aux fondements, aux convictions et aux croyances des diverses nations et communautés du monde entier ».
« Dans la quête et l’aspiration vers le mieux être de chacun, les valeurs réelles sont universelles, surtout en cette époque où les progrès de la science, de la technique et de la technologie ont mondialisé et globalisé nos existences », a ajouté M. Tommo Monthe.
La Commission a entendu les présentations de rapports sur le développement social par le Directeur par intérim de la Division des politiques sociales et du développement au DESA, M. Jean-Pierre Gonnot, et du Directeur de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie, M. Adama Ouane.
Près de la moitié des 34 États Membres ayant participé au débat général ont donné la parole à des jeunes, lesquels se sont déclarés déçus par la lenteur de la mise en œuvre des plans et programmes d’action adoptés au niveau international dans ce domaine. Ces jeunes délégués ont également revendiqué une meilleure participation dans la prise de décision. Certains ont suggéré une approche intergénérationnelle, surtout dans le domaine de l’emploi.
À l’instar de M. Zukang, qui avait invité à être plus réalistes dans les politiques touchant les personnes âgées, dont le nombre a doublé en 30 ans pour atteindre 759 millions de personnes et s’élèvera jusqu’à deux milliards en 2015, la République de Corée et le Japon, en particulier, ont encouragé à des actions plus concrètes pour reconnaître le rôle de cette tranche de la population dans un monde vieillissant.

Source ONU

lundi 25 octobre 2010

LA STATISTIQUE EST INDISPENSABLE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, Y COMPRIS À NOS EFFORTS DE RÉALISATION DES OMD, DÉCLARE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée mondiale de la statistique, le 20 octobre:
Nous célébrons aujourd’hui pour la première fois la Journée mondiale de la statistique, que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamée pour faire ressortir l’importance du rôle que joue la statistique dans nos sociétés.
Les statistiques touchent tous les aspects de la vie moderne. Elles sous-tendent de nombreuses décisions des pouvoirs publics, des entreprises et des collectivités. Elles renseignent sur les tendances et les forces qui influent sur notre vie. Réunies au moyen d’enquêtes et de recensements –3 milliards de personnes participeront à des recensements de la population et du logement rien que cette année–, elles ont une incidence sur la planification des écoles, des hôpitaux, du réseau routier, etc.
La statistique est indispensable au développement économique, y compris à nos efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour que les activités de développement donnent des résultats, il faut d’abord que des données statistiques sur la pauvreté, l’accès à l’enseignement et l’incidence des maladies soient réunies et analysées. Les statistiques sous-tendent presque tous les aspects des budgets et des programmes qui permettent de nourrir les enfants affamés et d’offrir un abri et des soins d’urgence aux victimes de catastrophes naturelles.
La Commission de statistique de l’ONU, créée en 1947, a arrêté des normes et des directives méthodologiques internationales dans pratiquement tous les domaines de la statistique. Elle a énormément aidé les États à renforcer leurs capacités d’établissement de rapports statistiques, grâce à quoi les données se rapportant aux différents pays et aux différentes régions sont plus nombreuses et plus aisément comparables que jamais.
Je salue le soin que les statisticiens apportent à l’élaboration de leurs rapports et de leurs publications. Ces experts fournissent un service public essentiel, qui concourt au raffermissement de la paix et de la démocratie en mettant à la disposition du citoyen des renseignements fiables et objectifs sur la collectivité à laquelle il appartient. Les valeurs fondamentales qui les guident –dévouement, intégrité et professionnalisme– doivent leur valoir le soutien inconditionnel de toutes les nations.
Toutefois, comme dans bien d’autres domaines, les pays en développement sont souvent désavantagés, manquant de fonds pour les traitements, la formation de personnel et la collecte de données. En cette première Journée mondiale de la statistique, j’engage la communauté internationale à collaborer avec l’ONU pour aider tous les pays à satisfaire leurs besoins en matière de statistique, sachant le rôle crucial que joue cette discipline dans notre mission mondiale de promotion du développement et de la paix.

Source ONU

dimanche 24 octobre 2010

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: « AVEC UNE VOLONTÉ RENOUVELÉE » LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT FONT LE PARI D’ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE D

« Nous, chefs d’État et de gouvernement, réunis au Siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York, du 20 au 22 septembre 2010, sommes convaincus que les Objectifs du Millénaire peuvent être atteints, y compris dans les pays les plus pauvres, si tous les États Membres et toutes les autres parties prenantes, au niveau des pays comme au niveau international, s’y attèlent avec une volonté renouvelée. »
C’est par ces mots repris dans le Document final intitulé « Tenir les promesses: Unis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)», que se sont séparés les quelque 200 chefs d’État et de gouvernement, dirigeants d’organisations et d’institutions financières internationales et observateurs qui ont répondu présents à l’invitation du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de donner un nouvel élan à la réalisation des OMD, pour ces cinq dernières années avant l’échéance de 2015.
Le Document final, décliné en 81 paragraphes couvrant tous les huit OMD, a été adopté au cours d’une ultime séance à laquelle a participé le Président des États-Unis, Barack Obama, et après que le 20 septembre, le Président de la France, Nicolas Sarkozy, eut réitéré l’idée d’une taxe sur les transactions financières.
Dans ce manifeste, les chefs d’État et de gouvernement se félicitent du progrès accompli depuis leur dernière rencontre à New York, en 2005, tout en constatant avec « une vive inquiétude » que ce progrès est très loin d’être suffisant. Ils se disent alors « résolus à promouvoir et à renforcer ensemble, ces prochaines années, le partenariat mondial pour le développement, pilier de notre coopération ».
Le Président Obama a saisi cette occasion pour présenter sa nouvelle vision du développement. Une vision fondée sur quatre piliers, a-t-il précisé, dont le premier consiste à reconnaître que l’aide seule n’est pas le développement car le développement c’est aider les pays à passer de la pauvreté à la prospérité. Il a ensuite cité comme piliers la nécessité de briser le cercle vicieux de la dépendance à l’aide, la promotion de la croissance économique et la responsabilisation des donateurs et des bénéficiaires.
Dans le document final, le chapitre consacré au partenariat mondial pour le développement commence par l’aide publique au développement (APD). Les chefs d’État et de gouvernement s’y engagent à accorder une importance primordiale au respect de tous les engagements, y compris celui par lequel de nombreux pays développés ont résolu de consacrer, à l’horizon 2015, 0,7% de leur PNB à l’APD et d’atteindre en 2010 l’objectif intermédiaire de 0,5%.
Ressortissant d’un pays qui réalisera probablement les OMD « à la date prévue », le Premier Ministre de la Chine, Wen Jiabao, a rappelé que son pays a accordé 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, 15 milliards de crédits aux membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et 50 milliards à l’augmentation du capital du Fonds monétaire international (FMI).
Comme dans leur document final, les chefs d’État et de gouvernement promettent d’étudier la possibilité de recourir à des mécanismes de financement innovants, le Président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré, lundi dernier: « Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre? »
Pour le Président français, si la finance s’est mondialisée, il est tout à fait normal de lui demander de participer à la stabilisation du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxation « infime ». Nicolas Sarkozy a promis de se battre pour cette idée, en tant que futur président du G-20 et du G-8.
Le partenariat mondial concernant aussi le commerce, les chefs d’État et de gouvernement déclarent soutenir sans réserve un système commercial multilatéral universel, en jugeant impératif de rejeter le protectionnisme, « en ces temps d’incertitude financière ».
Ils promettent aussi d’honorer l’engagement que les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont pris de faire en sorte que d’ici à 2013, toutes les formes de subventions à l’exportation des produits agricoles soient supprimées. Le Premier Ministre de la Chine a rappelé que son pays s’est engagé à réduire à zéro le tarif douanier de 95% des produits provenant des pays les moins avancés (PMA).
Les chefs d’État et de gouvernement réaffirment aussi que les États ont le droit de se prévaloir pleinement des dispositions de l’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour promouvoir l’accès universel aux médicaments.
S’agissant de la dette, ils déclarent vouloir faciliter son financement et son allègement et envisager de mettre sur pied des formules améliorées de restructuration de la dette souveraine.
Le partenariat mondial parle aussi des envois de fonds des migrants. Les Chefs d’État et de gouvernement appellent au renforcement de la coopération entre les pays d’origine des transferts de fonds et les pays destinataires afin de réduire le coût de ces transferts.
Ils concluent leur document final en demandant à l’Assemblée générale de continuer à faire le point, chaque année, des progrès accomplis dans la réalisation des OMD et d’organiser en 2013 une manifestation spéciale consacrée à un bilan de l’action entreprise pour atteindre ces objectifs.
« Le document final montre clairement que vous restez fidèles aux OMD, malgré un environnement international difficile, s’est félicité aujourd’hui Ban Ki-moom qui s’est dit encouragé de voir que de nombreux États Membres ont saisi l’occasion du Sommet pour annoncer un soutien concret. Ban Ki-moon, qui vient de présenter une Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, a invité les délégations à regarder au-delà de l’échéance de 2015 et fait part de son intention d’élaborer un cadre post-2015 pour le travail des Nations Unies.
La Réunion plénière s’est terminée par les résumés des tables rondes organisées parmi les 150 et plus manifestations parallèles.

Source REUTERS

La prise en charge du sida s'améliore "un peu partout" dans le monde, selon des agences de l'ONU

L'accès universel à la prise en charge du VIH-sida est possible dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. C'est le message mis en avant par le rapport annuel conjoint de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Onusida et de l'Unicef, publié mardi 28 septembre. Il souligne les "progrès remarquables constatés en Afrique orientale et australe, région la plus durement touchée par le VIH", et y voit "des raisons d'espérer". Les institutions onusiennes constatent cependant que l'objectif de l'accès universel ne sera pas atteint à la date prévue.

En 2006, les Etats membres des Nations unies se sont engagés à atteindre "d'ici à 2010 l'objectif d'un accès universel à la prévention de l'infection à VIH, au traitement ainsi qu'à la prise en charge et au soutien des malades". L'accès universel est défini comme la couverture d'au moins 80 % de la population ayant besoin d'un traitement ou de services (tests de dépistage, prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant).

Ce quatrième rapport annuel dresse un bilan positif à la fin 2009 de l'élargissement de l'accès à la prévention, au traitement et à la prise en charge de l'infection à VIH. "Nous constatons des progrès un peu partout, avec une couverture de 36 % de la population concernée pour les antirétroviraux et de plus de 50 % pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant", souligne le docteur Yves Souteyrand, du département VIH-sida de l'OMS. En 2005 et 2008, le pourcentage de mères séropositives recevant un traitement pour empêcher la contamination de leur enfant était respectivement de 15 % et de 45 %. Si elle augmente, la proportion de femmes enceintes bénéficiant d'un test de dépistage de l'infection à VIH reste faible : elle est passée de 7 % en 2005 à 21 % en 2008 et 26 % en 2009.

A la fin 2009, 5,24 millions de personnes recevaient des médicaments antirétroviraux dans les pays à revenu faible ou moyen, soit 1,2 million de plus qu'à la fin 2008. Le taux de couverture est passé de 28 %, à la fin décembre 2008, à 36 %, à la fin 2009, si l'on applique les nouvelles recommandations, formulées en 2009-2010, qui préconisent de démarrer le traitement plus précocement. Un critère qui augmente le nombre de personnes à traiter. Avec les anciens critères, le taux atteindrait 52 % à la fin 2009.

Huit pays – Botswana, Cambodge, Croatie, Cuba, Guyana, Oman, Roumanie et Rwanda – sont parvenus à l'accès universel, tandis que 21 autres s'en approchent avec un taux de couverture allant de 50 % à 80 %. La plus forte augmentation est notée pour l'Afrique subsaharienne avec près d'un million de malades supplémentaires ous traitement, soit une augmentation d'un tiers. Mais, remarque Yves Souteyrand, il existe un décalage entre les progrès supérieurs à la moyenne mondiale observés en Afrique du Sud et de l'Est pour pratiquement l'ensemble des interventions et ceux plus modestes en Afrique de l'Ouest et centrale.

Pour le docteur Souteyrand, ces données illustrent la nécessité de consolider les bénéfices en termes de santé et d'impact sur la mortalité. Et ce, au moment où les financements internationaux pour lutter contre le sida sont plutôt stables alors que le déficit pour couvrir les besoins de traitements antirétroviraux est de 10 milliards d'euros selon l'Onusida.

Source Le Monde

vendredi 22 octobre 2010

AquaFed analyse l’accès à l’eau et à l’assainissement

Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale vit dans les zones urbaines ; en 2025, ce chiffre dépassera 60%, soit environ 5 milliards de personnes.

Cette croissance de la population citadine est particulièrement importante dans les pays pauvres : entre 1970 et 2000, cette population sera vraisemblablement passée de 635 millions à plus de 2 milliards, soit une augmentation de presque 350 % en 30 ans, alors que dans les pays riches elle ne sera que de 54%.

Dans beaucoup de villes du Tiers Monde, la moitié seulement des besoins en eau potable est satisfaite et il manque dramatiquement d’infrastructures pour évacuer les eaux usées et les eaux de pluie, d’où les inondations et les maladies souvent meurtrières. De plus, la qualité des ressources en eau douce se dégrade çà cause des pollutions industrielles et domestiques. C’est un problème que les pays développés connaissent bien ; ils tentent de le résoudre depuis quelques années déjà, grâce à une technologie de plus en plus sophistiquée dont les pays pauvres ne disposent pas.

Dans ces conditions, et compte tenu de la croissance urbaine à venir ; vivre aujourd’hui dans une ville où l’eau est disponible en quantité suffisante et ne présente aucun danger pour la santé, et où les eaux usées sont évacuées sans risque pour les êtres humains et l’environnement, est une chance et même un luxe.

Partout dans le monde les pouvoirs publics mobilisent des efforts très importants pour améliorer l’accès à l’eau potable, aux toilettes, à la gestion des eaux usées et des eaux pluviales. Les opérateurs, publics et privés, contribuent activement à la mise en oeuvre des politiques publiques d’eau et d’assainissement.

Quand on sait que le 28 juillet 2010 dernier, les Nations Unies ont reconnu l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit humain, et à travers les Objectifs du Millénaire pour le Développement décidés par l’ONU, le monde cherche à développer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Aujourd’hui, les efforts dans ce domaine sont importants et produisent des résultats assez satisfaisants. En effet, des centaines de millions de personnes ont accédé à l’eau potable ou à des services d’assainissement ces dernières décennies, peut on lire dans un communiqué de presse.

Seul petit problème, les nouvelles politiques publiques n’arrivent pas à suivre l’urbanisation rapide de la planète.

C’est dans ce cadre là qu’AquaFed, Fédération Internationale des Opérateurs Privés de Services d’Eau, a décidé de faire une petite analyse pour voir l’évolution des politiques publiques d’eau et d’assainissement.

Selon la fédération, entre 2000 et 2008 la population mondiale s’est accrue de 635 millions de personnes dont 511 millions (80%) vivent en milieu urbain et 124 millions (20%) vivent en milieu rural.

Dans la moitié rurale de la population, là où numériquement les besoins sont les plus élevés, les accès à l’eau et à l’assainissement se sont nettement améliorés dans la dernière décennie. A l’opposé, dans la moitié urbaine de la population, en dépit des centaines de millions de personnes qui ont eu un meilleur accès à l’eau potable ou à l’assainissement, les politiques menées n’ont pas permis d’empêcher la situation d’ensemble de se dégrader, peut on lire dans un communiqué de presse.

AquaFed a comparé les derniers chiffres disponibles (2008) avec ceux de 2000, et a pu observer une nette dégradation.

Explications : dans les villes, grandes moyennes ou petites, sur 8 ans il y a eu une augmentation de 114 millions du nombre de personnes sans accès aux réseaux d’eau potable chez elles ou à proximité immédiate ; 135 millions du nombre de personnes sans accès à des toilettes hygiéniques et privatives (assainissement de base).

« Aujourd’hui les personnes qui, en ville, ne bénéficient pas d’un accès satisfaisant à l’eau potable ou à l’assainissement sont plus nombreuses qu’à la fin du XXème siècle. Dans la moitié urbaine du monde, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement se dégrade. Les efforts actuels de développement de l’accès à l’eau potable et de l’accès à l’assainissement n’arrivent pas à suivre le rythme de l’urbanisation de la planète. Un sursaut est nécessaire pour renverser d’urgence ces tendances inquiétantes », a déclaré Gérard Payen, président d’AquaFed, à la Semaine mondiale de l’Eau de Stockholm.

Source : Actualités news environnement.com

jeudi 21 octobre 2010

Pawamtoré : petite histoire de déplacés environnementaux

Pawamtoré (je ne suis pas venu ici de gaieté de coeur) est le nom donné par les sinistrés ouagalais à leur nouveau village. Appelé officiellement Yagma, ce village situé à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou (Burkina Faso) a complètement changé de visage après les inondations du 1er septembre 2009 qui ont fait de nombreuses victimes dans la capitale du Burkina Faso.

Rappelons les événements : le 1er septembre 2009, la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, a été frappée par de violentes pluies qui ont inondé une bonne partie de la ville, laissant en héritage des familles brisées. Il n'était pas rare d'avoir de l'eau jusqu'à la poitrine, et même au-dessus de la tête. En plus des nombreuses pertes en vie humaine, des ânes, des poulets, des chèvres et d'autres animaux permettant à de nombreuses personnes de vivre ont aussi disparu. Beaucoup ont tout perdu, jusqu'à leurs papiers d'identité, ce qui devient un problème si l'on veut pouvoir bénéficier de l'aide de l'État. D'ailleurs, l'État a réagi à la crise dès les premiers instants. Aujourd'hui encore, à deux mois des élections nationales, celui-ci continue de s'impliquer, en plus de la présence d'organisations internationales sur le terrain.

Un toit offert par l'État
À la suite des inondations, de nombreuses personnes se sont retrouvées complètement démunies, sans résidence. L'État a alors logé les sinistrés à divers endroits, par exemple dans des écoles ou à l'hippodrome. Certains y sont restés jusqu'à quatre mois. Plusieurs des sinistrés habitaient auparavant dans des zones non loties de Ouagadougou. Ceux-ci n'ont alors pas eu le droit de reconstruire à l'endroit où ils vivaient auparavant. Plutôt, on leur a attribué une parcelle de terrain à Yagma, à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou. Inclus avec la parcelle de terrain était un don de sacs de ciment et de tôle afin de permettre aux gens de bâtir leur nouvelle maison. Mais pour avoir droit à cette parcelle, il faut des papiers d'identité. Nous avons rencontré un jeune homme qui se bat pour avoir accès à sa parcelle, quoique ses papiers aient disparu avec l'inondation. Que faire alors?

L'aide internationale
En entrant à Yagma, on remarque immédiatement les tentes de la Croix-Rouge/Croissant Rouge, aux côtés d'habitations semi-construites en banco, certaines couvertes d'une toiture de tôle, d'autres habitations, sans toit du tout. Ce qui doit être dit, c'est que même si l'État a fourni de l'aide à chaque sinistré, certains ont dû vendre une partie du lot accordé ou la totalité, pour diverses raisons, afin par exemple de pouvoir manger ou se soigner. Heureusement, des organisations internationales sont encore en place, dont Help et ONU-HABITAT. Ils ont des projets de reconstruction pour et avec la population. UNICEF a aussi promis de construire des latrines, qui sont cruellement manquantes.

Les sinistrés de Yagma sont satisfaits de l'aide reçue par la Croix-Rouge/Croissant-Rouge et Help, qu'ils considèrent comme étant des organisations bien structurées. L'aide promise est l'aide reçue. En revanche, ils sont plus réticents à croire aux promesses de l'État. Par exemple, on leur a promis l'électricité. D'accord. Mais quand?


Le village de Yagma change de visage
Avant les inondations, Yagma était un village avec de grands champs cultivés par ses habitants. Aujourd'hui, c'est un village coupé en deux : d'un côté, il y a les autochtones (qui habitaient là avant les inondations), de l'autre les sinistrés, qui ont été relogés sur les champs où les autochtones de Yagma cultivaient la terre. Les autochtones se retrouvent donc sans terre à cultiver. Inutile de dire que les tensions ont été fortes à l'arrivée des sinistrés. En guise d'accueil, ils ont coupé presque tous les arbres à karité qui se trouvaient dans les champs.

La paix est maintenant de retour entre les deux clans, car la sensibilisation a été faite de part et d'autre. De plus, l'État a promis aux autochtones de les dédommager pour les terrains qu'ils leur ont pris. Mais ces habitants se retrouvent tout de même sans terre à cultiver, et doivent se rabattre sur ce qu'on appelle le " petit commerce ", soit le commerce informel. Un changement complet de style de vie...

Quant aux sinistrés de Yagma, ils ont rebaptisé leur nouveau village : Pawamtoré, ce qui signifie " Je ne suis pas venu par moi-même " ou " je ne suis pas venu ici de gaieté de coeur ". Ces urbains se retrouvent maintenant en brousse, loin des moyens qui leur permettaient de subsister, des écoles où allaient leurs enfants, etc. Les sinistrés ont, pour la plupart, des demeures à moitié construites, et doivent vivre dans les tentes fournies par la Croix-Rouge, avec les lots d'inconvénients que cela apporte. En effet, les brigands arrivent facilement à s'infiltrer dans ces demeures temporaires, en coupant la toile avec un couteau. De même, elles n'ont pas été conçues pour la saison des pluies, ce qui fait qu'à chaque averse, l'eau s'infiltre. De plus, à la tombée du jour, le village devient dangereux. Il n'y a aucune police présente sur le terrain et les actes de violence la nuit tombée sont fréquents.

Enfin, il existe de graves problèmes d'accès à l'eau. Deux pompes ont été construites, mais quand ces pompes ont brisé, aucun sinistré n'a été capable de les réparer, faute de formation. L'eau est donc présente, mais inaccessible. En conséquence, il faut marcher de trois à quatre kilomètres pour pouvoir se ravitailler en eau. Les sinistrés réclament la réparation de ces puits, mais chacun se renvoie la balle. Est-ce à l'État de réparer ces pompes? Ou bien aux organisations internationales? Mais d'abord, qui a construit ces pompes? Personne ne le sait.

La vie continue
À Yagma, la vie n'est pas facile. Mais comme les sinistrés le disent eux-mêmes, tant qu'il y a la vie, il faut avancer, continuer à se battre. Malgré les malheurs qu'ils vivent encore aujourd'hui ils sourient. C'est une belle leçon de vie...

Source : Institut des sciences de l'environnement, Montréal

mardi 19 octobre 2010

L’eau, enjeu du XXIème siècle

Alors que dans une partie du monde, elle coule de source, aussi naturelle et abondante que l’air, pour 1 personne sur 3 dans le monde, elle est un bien rare. L’eau manquera de plus en plus au cours des décennies à venir et l’enjeu est énorme, tant elle est nécessaire. Changement démographique, croissance économique et réchauffement climatique sont autant de facteurs qui modifient l’accès à l’eau et sa qualité.

70% de l’eau est utilisée pour l’agriculture. Et les experts s’accordent pour dire que les précipitations de plus en plus irrégulières, liées au changement climatique constituent une menace majeure pour la sécurité alimentaire et la croissance économique. L’accent doit être mis sur les techniques de stockage de l’eau.

L’Afrique et l’Asie sont les plus touchées par les variations des précipitations. En Asie 66% de l’agriculture dépend directement des pluies. En Afrique sub-saharienne, c’est 94% de la production agricole qui en dépend.

Le manque d’eau conduit des populations à utiliser des eaux usées pour les cultures. Plus de 10% de la population mondiale consomme des aliments issus de cultures irriguées par des eaux contenant des produits chimiques ou des microorganismes pathogènes. La pollution de l’eau est un enjeu crucial aussi pour la santé et le developpement

Chaque jour, deux millions de tonnes de déchets d’origine humaine sont deversées dans l’eau, des rivières,des fleuves, des mers etc Dans les pays en développement, 70% des déchets industriels y sont déversés, polluant les ressources en eau potable.
Laquelle est rare. 97% de l’eau présente sur terre est salée. Il n’y a que 3% d’eau douce. Sur ces 3%, 70% est enfermée dans les calottes glaciaire, 30% présente dans le sous-sol. Au final, moins d’1% est directement accessible pour l’homme.

Le réchauffement climatique aggrave le problème global: qu’il cause des inondations massives qui contribueront aussi à la pollution des eaux avec leur lot de contaminations, ou bien qu’il déclenche des sécheresse sévères dans d’autres parties du monde, qui déciment des populations et des troupeaux de bêtes dont les population dépendent aussi pour se nourrir.

Selon les experts, d’ici 2030,47% de la population totale au monde vivra dans des zones où l’eau manque. Elle sera sans doute source de tensions, de conflits peut être, de mouvements de population…

Source : Euronews

samedi 16 octobre 2010

Objectifs du Millénaire : l'environnement laissé-pour-compte

A cinq ans de l'échéance des OMD, plus de 140 chefs d'Etat et de gouvernement, réunis jusqu'au 22 septembre au siège de l'ONU à New York, ont réaffirmé leurs engagements visant à réaliser ces objectifs en dépit des ''crises globales, des catastrophes naturelles et des conflits actuels'', a souligné l'Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, à l'ouverture du sommet le 20 septembre. Mais ''le temps presse'' et les avancées restent trop insuffisantes, a rappelé le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Dix ans après la signature de la Déclaration du Millénaire, le bilan est ''mitigé'', selon Joseph Deiss, président de l'Assemblée générale de l'ONU.

L'objectif n°7 visant ''à assurer un environnement durable'' risque aussi de ne pas être atteint. Tous les indicateurs sont au rouge, selon le rapport 2010 sur les OMD, publié en juin. A commencer par l'objectif de réduction de la perte de la biodiversité en 2010 qui n'a pas été réalisé…, a rappelé l'ONU, malgré des efforts de conservation. ''Si les tendances actuelles se confirment, la perte de biodiversité continuera jusqu'à la fin du siècle'', alors que ''des milliards de personnes en dépendent directement pour leurs modes de subsistance, voire leur survie''.17.000 espèces végétales et animales à la base de différents écosystèmes restent ainsi menacées d'extinction et leur nombre augmente chaque jour, surtout dans les pays en développement. Seuls 12 % de la superficie terrestre de la planète et près d' 1% de la superficie marine sont protégés à l'heure actuelle. L'ONU estime que les pays peuvent encore agir pour réduire la crise d'extinction d'ici 2050 et appelle les gouvernements à ''adopter un plan stratégique sur la biodiversité ''.

Concernant les ressources halieutiques : la surexploitation des pêcheries mondiales s'est ''stabilisée'' en dix ans, mais ''d'énormes défis demeurent pour garantir leur viabilité''. Seuls 20 % des stocks halieutiques seraient exploités ''modérément ou sous-exploités''. Si au niveau mondial, la déforestation a quant à elle ralenti depuis 2000, notamment grâce aux programmes de boisements en Asie, elle se poursuit à un taux élevé en Afrique et en Amérique du Sud ! 13 millions d'hectares de forêt ont disparu chaque année au cours de la dernière décennie. Conséquences : la déforestation, à l'origine de 18 à 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES), aggrave le changement climatique.
L'ONU souligne d'ailleurs que les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 35% en 2007 par rapport 1990. Les émissions par habitant restent les plus élevées dans les régions développées : environ 12 tonnes de CO2 par personne et par an en 2007, contre une moyenne de 3 tonnes par personne dans les régions en développement. En revanche, le Protocole de Montréal, signé en 1987 et en vigueur dans plus de 190 pays, a permis d'éliminer 98% des substances appauvrissant la couche d'ozone (ODS) dans le monde fin 2008.

Si l'objectif visant à réduire de 50% la population n'ayant pas accès à l'eau potable sera ''atteint'' voire ''dépassé'' en 2015, celui visant à développer l'assainissement reste en revanche ''hors de portée''. Pourtant près de 884 millions de personnes n'ont toujours pas accès à une eau potable dans le monde tandis que 2,6 milliards d'individus vivent encore sans installations sanitaires. Si cette tendance se poursuit, ce chiffre passera à 2,7 milliards d'ici 2015… Alors que 5 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à l'eau insalubre (choléra, diarrhée, hépatite, typhoïde..) et le manque de mesures d'assainissement.

Or, ne pas réaliser les objectifs environnementaux ne facilite pas l'atteinte des autres OMD. La dégradation des services environnementaux ''rend plus difficile l'amélioration de la santé maternelle et l'approvisionnement en eau potable'', souligne le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), dans un nouveau rapport présenté le 20 septembre. La perte de la biodiversité ralentit ''les efforts entrepris pour atteindre les autres OMD, en particulier ceux qui ont trait à la pauvreté, la faim et la santé, car elle aggrave la vulnérabilité des pauvres et réduit leurs options en matière de développement''. Les forêts ''sont les principales sources d'eau potable et de nutriments nécessaires à l'agriculture tout en apportant des biens essentiels comme les produits alimentaires et médicaux naturels'', précise le PNUE. L'enjeu est donc de préserver les écosystèmes à la veille de la Conférence internationale sur la diversité biologique qui se tiendra à Nagoya en octobre.

''Malgré les obstacles et le scepticisme, malgré l'échéance de 2015, si proche, les Objectifs du millénaire pour le développement sont réalisables'', assure toutefois Ban Ki-moon, en dépit du ''retard pris dans les progrès''. Selon lui, c'est le ''manque d'engagement et de ressources, le déficit de responsabilité des dirigeants, l'insuffisance de soutien technique et de partenariats qui expliquent cette situation''. Ban Ki-moon a de nouveau exhorté les Etats ''à tenir leurs promesses de financement'', notamment l'engagement pris lors du Sommet du G8 à Gleneagles (Ecosse) en 2005 d'allouer 154 milliards de dollars et d'augmenter l'aide publique au développement (APD) de 50 milliards de dollars d'ici 2010. En 2000, le montant de l'APD a été fixé par l'ONU à 0,7% du revenu national brut pour les donateurs. Mais dans le contexte de crise économique, l'APD n'aurait pas dépassée les 0,3% en 2009 ! Plus de la moitié des pays donateurs de l'OCDE ont ainsi réduit l'aide accordée aux pays pauvres l'an dernier. Selon Philippe Douste-Blazy, conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU, ''il manque 40 à 45 milliards de dollars par an pour financer les OMD''.

Le projet de document final de l'Assemblée générale de l'ONU sur les OMD est attendu ce jeudi 23 septembre. Il évoque de nouveaux financements basés sur des taxes touchant les billets d'avion ou les transactions financières. Le PNUE mise aussi sur les investissements ''verts'' dans les secteurs de l'énergie et des transports ''propres'' ou les modes de gestion ''durable'' des forêts et de l'agriculture, selon un rapport. Pour Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, ''il est de plus en plus évident qu'une transition rapide vers une économie verte, pauvre en carbone, respectueuse des ressources et génératrice d'emplois permet non seulement de résoudre les défis de la durabilité du 21e siècle, mais qu'elle contribue largement à atteindre les autres OMD''.

Mais beaucoup reste encore à faire avant la date butoir des objectifs. D'autant que le plan d'action pour accélérer les progrès en faveur des OMD, promis par Ban Ki-moon avant le sommet, se fait attendre… De son côté, le Groupe de haut niveau sur la viabilité de l'environnement mondial, lancé en août par l'ONU, doit élaborer des propositions, d'ici fin 2011, pour ''sortir les populations de la pauvreté tout en respectant et en préservant les systèmes naturels et le climat''.

Source : Actu-environnement

mercredi 13 octobre 2010

Rencontrons-nous !

Une nouvelle application mobile de gestion communautaire, MeetPhone, permet, en activant la fonction bluetooth de son téléphone, de se rencontrer par affinités et centres d'intérêt. La page « Objectifs du Millénaire » vient d'être créée! Ajoutez-la à votre profil utilisateur en cliquant sur le bouton ci-dessous et invitez vos amis à soutenir les OMD en s'inscrivant à leur tour !





Source : Euractiv.com

samedi 9 octobre 2010

Droit à l’eau : les opérateurs privés soutiennent les résolutions de l’ONU

Le 28 juillet 2010, l’assemblée générale des Nations Unies a reconnu le Droit à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme.
A cet effet, les opérateurs privés se réjouissent de cette reconnaissance, et espèrent que cela permettra de rendre ce droit effectif pour les milliards de personnes qui ne bénéficient pas de services satisfaisants.
Lors du Forum Mondial de l’Eau au Mexique en mars 2006, "Le droit à l’eau pour chacun" n’était pas incorporé dans le communiqué final des ministres. Ceci est dû d’une part à l’attitude négative et convaincue des Etats-Unis, et d’autre part à quelques pays en voie de développement qui ne désirent pas que les services d’approvisionnement en eau soient une obligation légale dans leur pays, parce qu’ils ne peuvent de toute façon pas les réaliser en pratique à cause du manque de moyens (par exemple l’Afrique du Sud).
Mais l’esprit général du Forum Mondial de l’Eau soutenait malgré tout que "l’eau est un droit pour chacun". Cette fois-ci, même les acteurs de l’eau du secteur privé l’ont déclaré.
En effet, la Fédération a indiqué que la communauté internationale devait reconnaitre que 3 étapes sont nécessaires pour mettre en œuvre ce Droit localement et en faire un droit réel et utile pour chacun :
1. Reconnaitre le Droit Humain à l’Eau et à l’Assainissement ainsi que son contenu et les obligations correspondantes (Reconnaissance).
2. Identifier l’autorité publique chargée d’organiser sa mise en œuvre au niveau local, préciser ses obligations et lui donner les moyens d’agir (Organisation).
3. Faire en sorte que cette autorité missionne un opérateur sur le terrain afin d’assurer la mise en œuvre effective du Droit au niveau individuel (Mise en œuvre)
Ce 28 juillet 2010, Gérard Payen, le président de la Fédération, a déclaré dans un communiqué de presse : « pour les opérateurs privés, cette reconnaissance au niveau mondial est une étape importante. Depuis une dizaine d’années, nos membres et notre Fédération ont travaillé activement avec le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies et d’autres acteurs dans le but que le Droit à l’eau et à l’assainissement soit reconnu, défini de façon utilisable pratiquement et mis en œuvre sur le terrain. La résolution des Nations Unies est bienvenue. C’est une étape importante qui devrait accroître la mobilisation des Etats à assurer les bénéfices multiples d’un accès satisfaisant à l’eau et à l’assainissement à toute leur population (…) Cet accès est vital. Il est en outre nécessaire pour la santé, l’éducation, l’égalité hommes-femmes, l’emploi, le développement économique et social et la qualité de la vie. Les pays membres des Nations Unies ont maintenant à travailler à la mise en œuvre de ce Droit de l’Homme. Ils doivent donner des moyens appropriés aux autorités publiques, clarifier leurs obligations et s’assurer de ce qu’elles missionnent bien des opérateurs sur le terrain pour rendre ce Droit effectif pour chacun. »

jeudi 7 octobre 2010

Un sachet de thé pour décontaminer l'eau insalubre

Près de la moitié des 680 millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable, et sont par conséquent très vulnérables aux maladies, parfois mortelles, que peuvent transmettre les eaux insalubres. Aussi, l’université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, n’est pas peu fière de sa trouvaille révolutionnaire : un dispositif de la taille et de la forme d’un sachet de thé, biodégradable et tapissé de granules de charbon actif, de nanofibres et de biocides tueurs de bactéries.
Un seul “sachet” peut décontaminer un litre d’eau insalubre et coûte 0,005 dollars à produire. Actuellement en cours de test au Bureau des normes sud-africains, le sachet qui pourrait sauver des millions de vies intéresse déjà le Pakistan, et devrait se retrouver dans la plupart des zones du globe frappées par des catastrophes naturelles. Le procédé a été développé par le Water Institute de l’Université Sud-Africaine qui a conçu cette invention dans le cadre de son “Hope project” : le projet espoir.

Source

mercredi 6 octobre 2010

En Inde, les femmes investissent la démocratie locale

En vertu d'une loi adoptée il y a dix-sept ans, un tiers des chefs de village et des représentants aux assemblées locales en Inde sont des femmes. Plus d'un million d'élues qui commencent à faire évoluer le regard des hommes.
Elle habite au milieu de nulle part, dans l'un des sept hameaux de la commune de Kaluchi Wadi, au Maharashtra (centre de l'Inde). Pushpa Savade appartient à la communauté des dalit, ou intouchables. Son hameau, Dalit Basti, est au bout du village, à l'écart de tous les autres, au sommet d'une colline. Aucune piste ne conduit jusque-là, il faut donc marcher pour y accéder. Marcher aussi, plus d'une demi-heure, avant de pouvoir puiser quelques litres d'eau...
Pushpa Savade préside depuis deux ans et demi le panchayat (conseil communal) de la petite localité. Elle doit son élection à une loi de 1993 qui réserve un tiers des sièges des assemblées locales et un tiers des postes de sarpanch (chef de village) aux femmes.
Ce texte a fait des panchayat les bastions de la représentation féminine dans l'Inde rurale où, traditionnellement, les hommes décidaient de tout. Elles sont aujourd'hui plus de 1 million d'Indiennes à traiter de problèmes aussi divers que l'accès à l'eau ou à l'électricité, la construction de latrines, l'ouverture d'une école, le sort du bétail errant ou le désenclavement d'un village.
La cinquantaine énergique, Pushpa Savade est bien décidée à faire bouger les choses. Cette sarpanch en sari a une obsession : l'eau. La saison des pluies est courte. La sécheresse qui s'abat sur la région après la mousson empêche toute culture. Femmes et hommes sont alors contraints de quitter le village pour les plantations de cannes à sucre du Karnataka, plus au sud.
Pushpa Savade a obtenu une aide de l'Etat pour capter l'eau de pluie grâce à des petits canaux creusés à flanc de coteaux et bordés de murets. Ils alimentent désormais les réservoirs, en bas de la pente : des mares où les buffles aux cornes peintes viennent s'abreuver et les femmes, remplir leurs lourdes cruches et laver leur linge.
L'autre préoccupation de Mme la maire, ce sont les routes. Un chemin carrossable devrait bientôt relier Dalit Basti à la piste principale, et Pushpa Savade espère que celle-ci, difficilement praticable pendant la saison des pluies, pourra être goudronnée. Elle aimerait aussi convaincre ses 2 700 administrés de construire des latrines. Mais cette partie-là est loin d'être gagnée. "La plupart des villageois n'en voient pas l'intérêt. Qu'est-ce que je peux faire ? Refuser de délivrer les certificats de domicile aux récalcitrants ?"
Les femmes seraient moins corrompues que les hommes
Les projets, choisis sur une liste de programmes gouvernementaux destinés au développement des zones rurales, doivent faire l'objet d'un vote du conseil communal. Ensuite, c'est au sarpanch d'aller les défendre, en compagnie du fonctionnaire qui suit le village, devant une commission administrative à la sous-préfecture, qui débloque les fonds.
Et là, Pushpa Savade ne lâche pas le morceau. "Je passe en commission, selon la procédure prévue. Mais si j'essuie un refus, je ne baisse pas les bras. Je vais voir le sous-préfet et, s'il le faut, je fais un esclandre ! Je veux que les choses avancent et, dans ce pays, il faut savoir se battre pour obtenir de l'administration ce à quoi on a droit."
Elle a eu quatre enfants, aujourd'hui adultes. Son mari ? "Il s'occupe de la ferme. J'ai de la chance car il n'exige jamais rien, je fais ce que je veux." Conseillère communale pour la première fois en 2002, sarpanch depuis 2007, elle ne cache pas avoir pris goût à la politique et se présenterait volontiers au niveau de l'arrondissement, lors des prochaines élections. Et si elle était élue ? "J'irais voir chaque village pour leur demander de dresser la liste de leurs priorités. L'eau, les routes, les écoles... Il y a tant de choses à faire !"
Une seule étude a été consacrée, à l'échelle de l'Inde, à ces femmes chefs de village. Réalisée en 2004 sous la direction de l'économiste Esther Duflo pour l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT) elle s'appuyait sur les données rassemblées quatre années auparavant à travers le pays par une ONG indienne (le Public Affairs Center de Bangalore).
Selon ses auteurs, les communes dirigées par des femmes se penchent en priorité sur l'accès à l'eau potable. On trouverait généralement, dans ces villages, davantage de points d'eau et ils seraient mieux entretenus, les hommes privilégiant pour leur part l'irrigation des cultures et les routes. Autre différence que faisait apparaître cette enquête, sans toutefois l'expliquer : les femmes seraient moins corrompues que leurs homologues masculins.
Toutes les sarpanch en sari n'ont pas le bagout et l'énergie de Pushpa Savade. Dans de nombreux villages, lorsque les élus doivent choisir une femme - les communes sont tirées au sort à chaque scrutin à l'échelon de l'arrondissement - ils désignent l'épouse d'un notable, qui règne alors par procuration. La loi n'en a pas moins, peu à peu, changé la donne.
"Lors des premières élections, la plupart des femmes qui accédaient aux fonctions de sarpanch étaient poussées par leur mari ou leur belle-famille, mais cela évolue peu à peu", affirme D. S. Lohiya, secrétaire de Manavlok, une ONG qui forme les élus locaux dans le département de Beed, une préfecture du centre du Maharashtra. "Les hommes, ajoute-t-il, sont habitués à dominer. Les femmes ont besoin de prendre confiance en elles et doivent apprendre à s'imposer face à l'administration."
Elle y est parvenue, Sangita Shirsat, dont le sourire timide et la voix douce dissimulent la détermination. Mariée à 13 ans, mère de cinq enfants, cette jeune femme de 31 ans est depuis décembre 2007 la sarpanch du village de Wale Wadi, à une vingtaine de kilomètres de la sous-préfecture d'Ambajogai (centre du Maharashtra).
Si elle doit son élection à la réputation de son beau-père, l'un des notables de la commune, elle s'est réellement investie dans cette fonction nouvelle pour elle : "Je manque d'assurance pour parler en public ou devant des étrangers, confie-t-elle. Je n'aime pas sortir, aller dans les administrations. Mais je le fais car il est important d'améliorer la vie des femmes."
Elle a obtenu des crédits pour amener l'eau dans les maisons, qui sont presque toutes maintenant dotées d'un robinet. Elle a bataillé aussi pour que les habitations soient équipées de toilettes. Le programme gouvernemental pour lequel elle a opté a permis d'obtenir un financement de l'Etat pour les habitants les plus pauvres, soit à peu près 40 % de ses administrés. Il lui a fallu ensuite faire du porte-à-porte pour convaincre les femmes du village de plaider leur cause auprès de leurs maris.
Dans les zones rurales indiennes, ces questions n'intéressent guère les hommes. Il y a quelques années, le gouvernement, conscient du problème, a mis sur pied un programme pilote : un financement de 150 000 roupies (2 700 euros) était offert aux communes qui acceptaient d'élire une commission ad hoc - un "comité de développement féminin" - constituée de femmes élues par la population.
Et c'est ainsi que, dans le village de Warapgeon, près de Kaij, deux amies, Prema Veer et Rajku Mari, sont devenues les animatrices de leur communauté. Le village les a choisies en partie parce qu'elles étaient les seules à avoir poursuivi leurs études jusqu'au lycée. C'était en 2005. Aujourd'hui, grâce à elles et aux crédits de l'Etat, presque toutes les maisons disposent d'un robinet et de toilettes. Des égouts ont été creusés, un abreuvoir a été aménagé pour les animaux, les rues du village ont été cimentées...
Toutes deux âgées de 29 ans et mères de deux enfants, les jeunes femmes sont bien décidées à ne pas s'arrêter là. Elles ont pris l'initiative d'organiser un "groupe d'autoassistance" qui rassemble une douzaine de femmes du village. Il s'agit d'une sorte de tontine. Chacune met 100 roupies (1,80 euro) par mois dans une caisse commune. A tour de rôle, elles peuvent emprunter les fonds économisés, à la condition de rembourser dans les cinq mois. Plusieurs d'entre elles ont utilisé ces prêts pour créer une activité génératrice de revenus, qu'il s'agisse de l'achat d'une machine à coudre ou de l'ouverture d'une échoppe.
Les décisions sont prises collectivement. "Auparavant, dit Prema Veer, les femmes n'osaient pas sortir de chez elles. Maintenant, elles participent aux réunions et n'hésitent plus à prendre la parole." A Warapgeon, le conseil de village élu en 2007 compte 6 femmes sur 8 conseillers. L'un des deux représentants de la gent masculine, Sanosh Mali, s'en réjouit. "C'est beaucoup mieux, assure-t-il, car les femmes gèrent l'argent avec davantage de parcimonie. Pour elles, un sou est un sou. Et si quelque chose coûte 20 roupies, elles feront tout pour l'avoir à 15 !"
Quant à Prema et Rajku, elles ont depuis peu un nouveau projet, cette fois-ci dans le domaine de la santé. Ayant appris par la télévision que le gouvernement avait décidé de former des agents de santé bénévoles dans les villages, elles ont postulé puis suivi une formation d'une semaine. Elles devraient bientôt recevoir un kit qui leur permettra de donner les premiers soins. Elles rêvent maintenant de reprendre leurs études et de s'inscrire dans une école d'infirmières. Le mari de Rajku dit qu'il "n'a rien contre". A la condition que "la maison soit tenue..."

source

mardi 5 octobre 2010

L'eau au Pakistan

Contrairement à ce que l'actualité récente pourrait laisser croire, le véritable problème du Pakistan n'est pas l'excès d'eau. Au contraire, le pays manque d'eau au point qu'une guerre pourrait éclater dans un futur plus ou moins proche.
Les terribles inondations qui frappent actuellement le pays (et face auxquelles la réponse du gouvernement pakistanais et de la communauté internationale est bien trop lente) sont dues à une mousson particulièrement forte cette année. Au bout du compte, ce n'est qu'un caprice de la météo, un de ses phénomènes extrêmes qui se produisent une ou deux fois par siècle. Les manifestations varient selon les zones (blizzard, inondations, ouragans), mais aucune région du globe n'y échappe.
En réalité, la véritable menace qui pèse sur le Pakistan est la sécheresse: le pays s'assèche progressivement. Le système de l'Indus est la principale source d'eau accessible toute l'année pour le Pakistan et le nord-ouest de l'Inde. Malheureusement, les glaciers du plateau tibétain qui alimentent les divers affluents du fleuve fondent.
Pendant cette fonte, la quantité d'eau dans le système ne diminuera pas de façon remarquable, mais l'Académie des Sciences chinoise affirme que certains des glaciers auront déjà disparu d'ici 20 ans. Dès lors, le débit du fleuve se réduira irrémédiablement et les vrais problèmes arriveront.
Quand le Royaume-Uni a accordé l'indépendance à l'Inde et au Pakistan, en 1947, le système de l'Indus suffisait amplement à couvrir tous les besoins. Mais, entre-temps, on a observé une véritable explosion démographique, surtout du côté pakistanais où la population est passée de 34 à 175 millions, alors que le niveau d'eau, lui, n'augmente pas.
Le stock d'eau par individu au Pakistan est passé de 5000 mètres cubes par an en 1947 à seulement 1000 m3 aujourd'hui, un niveau qualifié de «préoccupant» par les Nations Unies. Quatre-vingt-seize pour cent de cette eau sert à l'irrigation, cependant que l'Indus a de plus en plus de mal à atteindre la mer.
D'ici 15 ou 20 ans, la pénurie d'eau (et, par conséquent, la pénurie alimentaire) sera l'obsession de la classe politique pakistanaise. Aujourd'hui déjà, elle a tendance à désigner l'Inde comme responsable de la raréfaction de l'eau dans le pays (et réciproquement, cela va sans dire). Lorsque l'eau viendra vraiment à manquer, la situation ne pourra que s'envenimer.
Ce problème pourrait virer au véritable confit pour une raison simple: cinq des six affluents qui composent le système de l'Indus traversent le Cachemire, sous contrôle indien, avant d'arriver au Pakistan. Certes, il existe depuis 1960 un traité qui définit le partage de l'eau entre les deux pays. Il prévoit que l'Inde exploite les trois rivières situées à l'est et que le Pakistan contrôle les trois autres. Mais ce traité n'est, en réalité, qu'une bombe à retardement.
Les trois rivières allouées à l'Inde ne représentent que 20 % de la quantité d'eau totale. Dès lors, pour que la part de l'Inde approche les 30 %, les arbitres de la Banque mondiale ont proposé d'amender le traité pour qu'il autorise l'Inde à prélever un certain volume d'eau dans deux des rivières sous contrôle pakistanais, en amont de la frontière. Certes, le Pakistan a accepté cet amendement, mais ce n'était pas de gaieté de cœur.
Et, de fait, le volume en question est tout à fait considérable (il permet d'irriguer 320 000 hectares) et il s'agit, qui plus est, d'un volume fixe, immuable quel que soit le débit des rivières! Imaginons la situation dans 20 ans: l'eau issue de la fonte des glaciers se tarit et le volume total du système de l'Indus se réduit de moitié par rapport à aujourd'hui. Détail important, cette diminution du débit concerne essentiellement les trois rivières sous contrôle pakistanais, les trois cours d'eau attribués à l'Inde n'étant pas tributaires des glaciers.
Résultat des courses: l'Inde dispose toujours d'autant d'eau, grâce à ses trois rivières, et elle continue de ponctionner autant qu'elle en a le droit les deux cours d'eau pakistanais dont le débit a pourtant fortement diminué, puisqu'ils dépendent de la fonte des glaces. Au final, la part de l'Inde augmente nettement (et en toute légalité), alors que le Pakistan sombre dans la famine.
L'Inde ne pourrait-elle pas prélever moins d'eau qu'elle n'y est autorisée? Soyons réalistes... Le problème alimentaire se posera aussi pour l'Inde, même s'il sera sans doute moins grave qu'au Pakistan. Si un gouvernement indien s'avisait de «distribuer» l'eau qui revient au pays, il serait rapidement chassé du pouvoir. Soit par le Parlement dans le cas d'une coalition fragile comme l'Inde en a connu beaucoup, soit par la voie des urnes au scrutin suivant dans le cas d'un parti unique inhabituellement discipliné.
Côté pakistanais, aucun gouvernement, civil ou militaire, ne peut rester les bras croisés alors que des terres irriguées depuis plusieurs siècles reviennent à l'état de désert et que des restrictions alimentaires sont imposées au pays tout entier. Ce serait d'autant plus impossible que les champs indiens, de l'autre côté de la frontière, seraient toujours aussi verdoyants. Voici donc la terrible menace de conflit qui pèse sur ces deux puissances nucléaires.
En attendant, des millions de Pakistanais ont vu leurs maisons submergées par les flots. En termes de souffrance humaine, c'est 20 fois pire que l'ouragan Katrina qui a frappé les États-Unis il y a cinq ans. C'est pourquoi il y a urgence à prendre des actions à la mesure des dégâts. Malgré tout, l'avenir s'annonce plus sombre encore pour le Pakistan (et pour l'Inde), à moins que les deux pays ne se penchent dès à présent sur une révision de ce traité vieux de cinquante ans - avant que la crise n'éclate.

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vendredi 1 octobre 2010

Maroc : deux nouveaux prêts pour améliorer l'accès à l'eau et au développement de la collecte et du traitement des eaux usées

Le 19 août dernier, deux prêts pour un montant cumulé de 218 millions de dollars pour améliorer l'accès à l'eau et développer les réseaux de traitement des eaux usées au Maroc, ont été signés par Mr Salaheddine Mezouar, Ministre de l'Économie et des Finances, Mr Ali Fassi-Fihri, Directeur Général de l’ONEP et Mme Françoise Clottes, Directeur par intérim du Département Maghreb de la Banque.
Pour rappel, le projet d’adductions régionales d’alimentation en eau potable (175 millions de dollars), qui s’inscrit dans la continuité des objectifs de programme de généralisation de l'eau potable, porté par l'ONEP, a pour objectif d'améliorer l'accès à l'eau potable des communes ciblées par le projet dans les provinces de Nador, Driouch, Safi, Youssoufia, Errachidia et Sidi Bennour, peut on lire dans un communiqué de presse.
Par ailleurs, il financera des investissements importants de renforcement des infrastructures de production, de transmission et de distribution en vue de satisfaire les besoins croissants des populations urbaines et rurales dans les six provinces ciblées.
Pour sa part, le second prêt concerne le projet d'assainissement de l’Oum Er Rbia (43 millions de dollars). Ce projet, qui s’inscrit dans la continuité des initiatives entreprises par le Maroc pour relever le défi de l’assainissement dans les petites et moyennes villes, a pour double objectifs d’une part d’augmenter l'accès à l'assainissement et de réduire la pollution par les eaux usées dans onze villes du bassin de l'Oum Er Rbia, situées dans les provinces de Azilal, Benimellal, Khourigba, Safi, Youssoufia et Settat et d’autre part, de piloter des technologies non conventionnelles de collecte et de traitement des eaux usées dans certaines zones. Il contribuera à augmenter le taux global d'accès à l'assainissement et à réduire la pollution de l’environnement naturel, peut on lire dans un communiqué de presse.
Pour Mme Françoise Clottes, ce prêt s’inscrit dans la continuité des initiatives entreprises par le Maroc pour relever le défi de l’assainissement dans les petites et moyennes villes : « La signature de ces deux prêts démontre l’engagement continu de la Banque mondiale dans le domaine stratégique et sensible de l’Eau au Maroc. Ces programmes contribueront à une gestion plus efficace et durable des ressources en eau, et auront également un fort impact sur le développement socio-économique des citoyens et sur leur qualité de vie. »
Il faut savoir que Le partenariat entre le Gouvernement du Maroc et la Banque mondiale a une longue histoire dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Le secteur de l’eau et de l’assainissement était l’un des quatre piliers de la stratégie de partenariat 2005-2009, qui ciblait « l’amélioration de la gestion de l'eau et l'accès aux services d'eau et d'assainissement. »

Source : Actualités News Environnement

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