vendredi 31 juillet 2009

Ambitieux plan du FMI pour aider les pays pauvres

Octroi de 17 milliards de dollars (12 milliards d'euros) de prêts supplémentaires d'ici à 2014, dont 8 milliards dans les deux prochaines années, suspension du paiement des intérêts des prêts en cours jusqu'en 2011, doublement des plafonds d'emprunt, assouplissement des conditions de prêt, création de nouvelles formules de crédit rapides et peu onéreuses, émission de 18 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) : les 80 pays les plus pauvres de la planète - dont les deux tiers sont africains - seront les grands bénéficiaires de ce spectaculaire train de mesures adopté par le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) et publié mercredi 29 juillet.

Dominique Strauss-Kahn, directeur général de l'institution, a déclaré que cet effort "sans précédent dans l'histoire du FMI" devrait "permettre à des millions de personnes d'échapper à la pauvreté".

Cette petite révolution a germé en mars, à Dar es-Salaam (Tanzanie), où le FMI avait convié ministres des finances et banquiers centraux de toute l'Afrique pour faire le point sur les effets de la crise mondiale.

Il y fut constaté que non seulement les pays pauvres n'avaient pas les moyens de relancer leur économie comme le faisaient les pays industrialisés, mais aussi que le tsunami financier et la récession provoqués par les folies financières de ceux-ci tarissaient inexorablement les investissements, les recettes d'exportation de matières premières et les envois d'argent des travailleurs émigrés dans les pays en développement.

Une étude du FMI avait chiffré à 25 milliards de dollars les besoins de 22 pays pauvres pour éviter que leurs réserves financières basculent sous la limite fatidique des trois mois d'importations. Un scénario encore plus noir portait le niveau du risque à 138 milliards de dollars pour 48 pays.

A Londres, le 2 avril, le G20 faisait sienne cette alarme et prescrivait au FMI de se porter au secours des économies les plus fragiles par des prêts plus nombreux, plus faciles et moins chers. C'est ce programme que le Fonds est parvenu à élaborer en quatre mois, mais non sans palabres.

Il a fallu surmonter deux sortes de réticences chez les 24 membres du conseil d'administration. La première venait du camp libéral, qui estime que le FMI doit s'occuper exclusivement de la stabilité monétaire et des taux de change et laisser à la Banque mondiale le soin de secourir les pays pauvres. La seconde se fondait sur la crainte de mettre à mal les finances du FMI.

Si les mesures arrêtées sont sans rapport avec les centaines de milliards de dollars injectés par les pays riches dans leur système financier ou dans leurs économies, elles viennent à point nommé. En effet, le rythme des demandes de prêts des pays pauvres s'accélère, signe que leur situation se dégrade. "Au cours des trois dernières années, explique Dominique Strauss-Kahn, nous leur avions attribué environ 3 milliards de dollars. C'est la somme que nous avons débloquée depuis le début de cette année."

Trouver 17 milliards de dollars de prêts supplémentaires d'ici à 2014, dont 8 milliards dans les deux ans, ne posait pas de problème puisqu'ils seront remboursés et que, par exemple, le Japon, le Canada ou la Norvège ont ouvert au FMI des lignes de crédit suffisantes pour cela.

En revanche, il était onéreux de dispenser les pays pauvres de payer les intérêts de leurs prêts (0,5 % en général) jusqu'en 2011. La plus-value de la vente (6 milliards de dollars estimés) de 403,3 tonnes du stock d'or du FMI, qui s'étalera sur trois ou quatre ans à partir de l'automne, autorisera cet effort.

Celui-ci n'est pas seulement quantitatif. En effet, le Fonds a réformé en profondeur ce que son directeur général appelle "notre boîte à outils", c'est-à-dire la panoplie de ses moyens d'intervention.

On lui reprochait à juste titre d'imposer un même traitement aux pays émergents et aux pays les moins avancés, que leur crise de change soit d'origine exogène ou domestique. Désormais, au prêt classique dit "facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance", s'ajouteront un prêt de précaution stand-by, payable uniquement en cas d'utilisation, et un prêt d'urgence dit "rapide" en cas de choc exogène, attribué presque sans conditions.

Non content de doubler le plafond de ses prêts, le FMI a décidé de ne plus imposer des objectifs de réformes, de politique monétaire et d'inflation aussi rigoureux que par le passé.

Ajoutées aux 18 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux qui profiteront aux pays les moins avancés, dans le cadre d'une émission totale de 250 milliards par le Fonds, ces mesures seront-elles suffisantes pour épargner le pire aux pays pauvres ? "Notre dispositif est à la hauteur de l'enjeu et même un peu surdimensionné, répond Dominique Strauss-Kahn, mais c'est préférable : le deuxième semestre 2009 va être mauvais dans le monde entier et la crise peut encore s'aggraver."

L'Afrique concentre la moitié des pays bénéficiant de l'aide du FMI, mais seulement une part minoritaire de l'encours de ses prêts (11 % au 30 avril). Les 17 milliards de dollars mis à disposition des pays pauvres, contre 1 milliard prêté en moyenne par an entre 2006 et 2008, et 3 milliards depuis le début de l'année, représentent une faible part des ressources disponibles pour le prêt du FMI. A elle seule, l'Ukraine a presque obtenu la même somme (16,4 milliards) en novembre 2008, dans le cadre d'un prêt sur deux ans.

"Tout compte", juge pour sa part Edwin Truman, économiste spécialiste du FMI, qui a conseillé le Trésor américain avant le sommet des pays riches et émergents du G20 à Londres en avril. "Le FMI n'est pas là que pour la stabilité économique et financière mondiale, il est aussi là pour la stabilité de tous ses Etats membres", avance-t-il.

"Prêter aux pays pauvres n'est pas le métier du FMI", lui rétorque Adam Lerrick, professeur d'économie, un cercle de réflexion conservateur de Washington, mais "celui de la Banque mondiale et des banques régionales de développement. Il veut gagner en popularité. Et il veut, comme toute organisation, étendre ses activités. C'est politiquement efficace et financièrement peu coûteux."

dimanche 26 juillet 2009

Subvention de la BAD pour l'eau et les services sanitaires au Rwanda


Le Rwanda a obtenu un don de 25 millions de dollars US de la Banque africaine de développement (BAD) pour un projet d'approvisionnement en eau potable et d'infrastructures sanitaires, a annoncé mardi la BAD dans un communiqué à Tunis, son siège provisoire.
Cette subvention couvre 79% du coût du programme visant à améliorer l'accès à l'eau potable et aux services sanitaires pour quelques 5 millions habitants des zones rurales dans les provinces nord, ouest et sud du pays.
Ce programme qui prévoit notamment la construction de milliers de latrines et d'une centaine de réservoirs de collecte des eaux pluviales, s'inscrit dans le cadre d'une "stratégie nationale de développement économique et de réduction de la pauvreté" (2008-2012).
Par son action, la BAD souhaite porter à 80% en 2015 le taux d'accès à l'eau et à l'assainissement de la population rurale africaine, contre 50% en 2000.

samedi 25 juillet 2009

Vacances Solidaires : l'association Maye ma n'dokh favorise l'accès à l'eau de villageois du Sénégal

Le journal breton Le télégramme rapporte l'expérience d'un Plestinais, Serge Le Disez et d'un Ignacien, Daniel Unvoas, qui rentrent d'un séjour humanitaire de trois semaines au Sénégal oriental. Au pays Bassari, ils ont creusé des puits. Parce que là-bas les enfants meurent du manque d'eau potable.


Comment votre association, «Maye ma n'dokh» (donne-moi de l'eau en wolof) est-elle née?

En janvier 2008, nous sommes partis à trois du Trégor, apporter des vêtements, médicaments et fournitures scolaires dans une école de brousse du Sénégal oriental, près de la frontière avec le Mali et la Guinée. Là vivent les Bassaris, ethnie de 4.000 personnes tout au plus, longtemps massacrée par les Peuls, chassée de partout et aujourd'hui, menacée par l'exode rural, le chômage et le proxénétisme dans les villes. Dans le village de Boumgoumkoto, nous sommes tombés sur Émile, un garçon de huit ans, qui creusait sans relâche un trou avec un simple bout de ferraille recourbé pour essayer de trouver de l'eau potable. Au bout de quatre mètres si péniblement gagnés, les parois se sont effondrées. Émus, nous avons promis de revenir l'aider. Ça a été le point de départ d'une grande aventure.


Vous êtes donc retournés là-bas creuser un premier puits en octobre2008, puis un second le mois dernier. En quoi ce combat de l'eau est-il si crucial?

Près de 10.000 enfants meurent chaque jour en Afrique du manque d'eau potable, de nourriture et d'hygiène associés. Au démarrage de notre action, les villages étaient petit à petit abandonnés, à cause du manque d'eau et il n'y avait plus d'école à proximité. Mais avec l'eau, des familles reviennent. C'est avec l'eau qu'on lave les fruits, avec l'eau bouillie qu'on désinfecte les yeux des enfants... On ne s'imagine pas les maladies atroces qu'attrapent les enfants en consommant des fruits souillés par les excréments des bêtes, ou en se frottant le visage avec des mains toujours sales.


Il ne suffit pas d'aller chercher l'eau pour éradiquer les problèmes?

Bien sûr que non. Pendant les trois semaines de notre séjour en juin, nous avons entrepris de clôturer le village pour en exclure les animaux. Les bienfaits ont été immédiats pour les habitants qui ont ainsi été débarrassés des mouches qui accompagnent les bêtes. Nous avons réalisé deux potagers et deux vergers clôturés qui viendront diversifier l'alimentation, pour l'heure cantonnée au mil pilé avec de l'arachide, et apporter une nouvelle source de revenus aux Bassaris. Nous avons acheté un âne et une charrette pour le village le plus démuni, des outils de jardinage aussi. Un abri ombragé a été construit pour permettre aux villageois de manger protégés du soleil car la température peut monter à 48ºC. Des cours d'hygiène alimentaire ont été dispensés, une case avec une douche cimentée aménagée, et douze enfants sont déjà parrainés par des membres de l'association.


En quoi consistent ces parrainages?

Moyennant 150 €/an, on scolarise les plus de huit ans en pension auprès de missionnaires catholiques, l'argent étant directement versé à l'école. Pour les plus petits, 50 € suffisent à financer quelques vêtements, du riz, un peu de nourriture qui change du mil.


Quels seront les principaux chantiers de l'association?

Il reste beaucoup à faire. Nous n'avons réalisé que deux puits de quinze mètres sur les trois prévus. Encore faudra-t-il les équiper de pompes à main, qui coûtent 1.500 € pièce. C'est ce qui permettra de couvrir les puits pour les protéger des pollutions. On veut aménager des fosses de puisage proches des cultures. Également équiper les villages d'éclairages nocturnes, car actuellement tout fonctionne aux piles chinoises, innocemment rejetées dans la nature.


jeudi 23 juillet 2009

Pakistan : crise humanitaire pour 2 millions de réfugiés

A la suite de la vaste offensive de l’armée pakistanaise dans la vallée de Swat, deux millions de personnes avaient du partir hors de chez elles. Le plus grand exode de toute l’histoire du Pakistan a entrainé depuis 3 mois une crise humanitaire de grande ampleur qui a mis à bas l’ensemble du système sanitaire du pays et nécessité l’intervention de l‘OMS.

Les conflits ont également touché plus de 60% des infrastructures sanitaires et mis à bas l’ensemble du système de santé privé qui pourvoyait à la quasi totalité des soins au Pakistan. Durant cette crise, la sécurité des soins, la disponibilité des équipes pour prendre en charge les blessés sont parvenues à un niveau très insuffisant et critique. L’OMS lutte contre cette insuffisance sanitaire avec les campagnes telles que celle de la journée mondiale de la santé 2009 sur le thème de « Sauvons des vies en préservant la sécurité des hôpitaux en temps de crise ».
L’OMS travaille donc actuellement avec 40 associations pakistanaises et internationales à la reconstruction de 80 centres de soin. Sa priorité, assurer la fourniture de médicaments et d’ambulances, prévenir les épidémies, recruter des intérimaires en santé et tenter de répondre au fur et à mesure aux besoins des populations déplacées dans des camps ou des foyers ;

A cette crise s’ajoutent de graves difficultés récurrentes comme l’absence d’accès à de l’eau saine, les maladies diarrhéiques très répandues qui touchent plus de 10 % des enfants, la rougeole, les infections respiratoires et… la malnutrition.

Les autorités viennent de promettre une aide de 25 000 roupies, soit l‘équivalent de 200 Euros par famille en cas de retour dans la vallée de Swat. Le directeur de l’ONU au Pakistan n’est pas favorable à un retour “précipité” des réfugiés dans cette région qui reste dangereuse avec la poursuite de combats dans certains districts. L’ONU craint également l’aggravation de la malnutrition, la guerre ayant provoqué la perte de très nombreuses récoltes indispensables à la survie des populations.

Voir la video ici

mercredi 22 juillet 2009

Mali : projets pour développer l'accès à l'eau

L'accès à l'eau potable qui est un des Objectifs du millénaire pour le développement est une priorité absolue pour les pouvoirs publics maliens. La volonté affichée de garantir de l'eau potable au plus grand nombre s'est manifestée par la mise en route du Projet d'approvisionnement eau potable (PAEP). Fruit d’un partenariat tripartite entre le Mali, l'Union européenne et la République Fédérale d'Allemagne, le PAEP consiste en la réalisation d'infrastructures hydrauliques dans une demi-dizaine de localités de la Région de Kayes.
La nouvelle initiative couvrira cinq cercles de la Région de Kayes : Kayes, Kéniéba, Bafoulabé, Kita et Yélimané. Le projet va permettre de construire 25 systèmes d’adduction d'eau potable dans ces secteurs et de mener d’autres actions de développement, afin d'améliorer de façon significative les conditions de vie des populations bénéficiaires en terme de santé et de réduction de la pauvreté.
La directrice nationale de l'Hydraulique, Mme Ly Fatoumata Kané, a décrit cette nouvelle phase comme une chance pour les localités, et un bel exemple de coopération. "Qui dit eau potable, parle d'accès à la santé et à la sécurité alimentaire. Tous le processus de développement socio-économique est lié à l'eau", a noté Mme Ly Fatoumata Kané.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Diarra, a salué les acquis de la première phase du projet qui a permis la réalisation de 184 forages productifs et des études socio-économiques pour les centres d’adduction des cinq secteurs. Il a invité les populations à s’approprier les infrastructures tant attendues. La population semble du reste avoir pris la mesure de cet enjeu comme en témoignait une banderole sur laquelle on pouvait lire : « payer l'eau du robinet, c'est assurer la pérennité du système d'adduction d'eau potable ».

mardi 21 juillet 2009

Aide au développement : l’enjeu du financement

L'aide au développement a atteint un nouveau record en 2008. En temps de crise, c'est une bonne nouvelle, mais comment maintenir cette tendance ?
En 2008, l'aide publique au développement nette totale (APD) en provenance des pays membres du Comité d'aide au développement (CAD) a augmenté de 10,2 % en termes réels, pour atteindre 119,8 milliards de dollars. C'est le chiffre annuel le plus élevé jamais atteint, qui représente 0,3 % du revenu national brut cumulé des membres du CAD.
Cette nouvelle encourageante, assez inattendue, intervient alors que les premiers effets de la crise économique mondiale ont été ressentis début 2008. Étant donné que le processus d'allégement de la dette arrivait à terme pour certains pays bénéficiaires, une diminution de facto de l'aide n'aurait pas été surprenante. Mais l'heure n'est pas à la complaisance. Au contraire, la crise contraint les pays développés à des arbitrages budgétaires difficiles, dont l'aide extérieure pourrait être victime.
La crise économique mondiale touche déjà les populations les plus vulnérables qui, après avoir été pénalisées par la hausse des prix de l'alimentation et du carburant au début de 2008, doivent faire face aux conséquences de la baisse de certains prix sur leurs revenus, et d'un ralentissement des échanges mondiaux. Si les pays donneurs ne respectent pas leurs engagements en matière d'aide, les risques vont s'accentuer.
« Ne pas réussir à rendre la mondialisation bénéfique, pour les pays en développement surtout, risque de porter atteinte à la stabilité mondiale, » peut-on lire dans le Rapport 2009 sur la coopération pour le développement, publié récemment.
Pour prévenir ce risque, le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, et le Président du Comité d'aide au développement de l'OCDE, Eckhard Deutscher, ont appelé les pays donneurs à honorer leurs engagements en matière d'aide.
« Employons-nous à ne pas répéter les erreurs que nous avons pu commettre dans le passé à la suite de la récession du début des années 1990, lorsque les gouvernements de nombreux pays de l'OCDE n'ont pas su éviter un recul de l'effort d'aide, avec les conséquences qui pouvaient en découler pour les pays en développement en termes de production agricole, d'infrastructures, de bienêtre social et de stabilité politique, » ont-ils prévenu.
Les pays devraient écouter ces mises en garde, même si les montants d'aide programmés laissent entrevoir de modestes augmentations en 2009 et 2010. Aujourd'hui, la situation reste particulièrement critique en Afrique, où les avancées récentes sont fragiles. De fait, les prévisions de l'OCDE pour l'Afrique sont largement revues à la baisse.
Cependant, l'OCDE a rappelé que les pays pétroliers africains devraient moins parier sur un cours élevé des produits de base, et privilégier la diversification de leurs économie ainsi que la lutte contre la corruption. En six mois, les prix pétroliers ont plongé.
D'autres organisations internationales appellent également au respect des engagements, en particulier en Afrique, qui commence à ressentir l'onde de choc de la crise.
« Même si la crise a été longue à atteindre les rivages africains, nous savons tous qu'elle arrive - et que son impact sera considérable, » a prévenu Dominique Strauss-Kahn, le Directeur général du FMI, lors d'une conférence en Tanzanie en mars. À défaut de nouvelles mesures, la récession mondiale pourrait mener à une catastrophe humanitaire en Afrique. Car la crise ne menace pas seulement de ralentir la croissance du continent et d'y fragiliser les finances publiques, mais surtout de faire retomber des millions de personnes dans la pauvreté.
Les Perspectives économiques en Afrique 2009 de l'OCDE, qui ont été publiées en mai, font écho à ces mises en garde, avec des prévisions de croissance révisées nettement à la baisse par rapport à l'édition 2008.
Certes, l'Afrique est moins touchée par la crise que d'autres régions, mais maintenir les progrès récents sera une gageure, par exemple dans les programmes de lutte contre la pauvreté et d'investissement dans les infrastructures, ou encore en matière de gouvernance et d'innovation. L'aide financière représente en effet une part essentielle de ces programmes.
En outre, la crise économique fragilise les progrès visant à réduire l'extrême pauvreté de moitié d'ici 2015, l'un des Objectifs du millénaire pour le développement. En 2005, les donneurs présents au sommet du G8 de Gleneagles et au sommet des Nations unies se sont engagés à augmenter leur aide publique au développement de 50 milliards de dollars en 2010 par rapport à 2004, dont 25 milliards pour l'Afrique.
Les donneurs semblent déterminés. Selon les derniers chiffres du CAD de l'OCDE, le montant des projets et programmes bilatéraux de développement a augmenté de 12,5 % en termes réels en 2008 par rapport à 2007, signe que les donneurs intensifient substantiellement leurs principaux programmes d'aide. En 2008, les donneurs les plus importants, en volume, ont été les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et le Japon. Seuls cinq pays ont dépassé l'objectif des Nations unies de consacrer 0,7 % du revenu national brut à l'aide : le Danemark, le Luxembourg, les Pays- Bas, la Norvège et la Suède. L'Irlande devait rejoindre ce groupe d'ici quelques années, mais les graves difficultés économiques qu'elle traverse rendent cette perspective incertaine.
Une nouvelle enquête sur les projets de dépense des donneurs laisse entrevoir une progression de 11 % de l'aide entre 2008 et 2010, y compris du fait des versements de certaines organisations multilatérales. Les allégements de dettes pourraient également augmenter légèrement. Cela dit, malgré l'augmentation de 2008 et les hausses prévues jusqu'en 2010, 10 à 15 milliards de dollars supplémentaires d'aide seront encore nécessaires si les donneurs veulent honorer les engagements pour 2010, et le retard est plus important encore au regard de l'objectif souscrit en 2005 vis-à-vis de l'Afrique. Par exemple, l'APD consentie en 2008 par l'Autriche, l'Italie et la Grèce, hors allégement de dette, est bien en-deçà de l'objectif que s'étaient fixé ces trois pays pour 2010. Et, alors que la crise augmente encore les besoins en aide, notamment pour ses vertus d'amortisseur contra-cyclique, la récession provoque une baisse de la valeur monétaire de l'APD, libellée en dollars.
L'aide est une priorité politique de plus en plus urgente. Non seulement pour conserver l'espoir de réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015, mais aussi pour éviter que la crise actuelle ne compromette gravement les perspectives de développement.

lundi 20 juillet 2009

L'A.M.I (Aide Médicale Internationale) aux côtés des populations défavorisées de Birmanie

Ingénieur aéronautique de formation, Samuel Monet a multiplié les expériences humanitaires en Afrique (au Tchad et en République Centrafricaine, à l’occasion de plusieurs missions) avant de rejoindre les équipes d’Aide Médicale Internationale pour devenir responsable de projet à Dala, au Myanmar.
Interview.



Pouvez-vous expliquer votre rôle en tant que responsable de projet pour Aide Médicale Internationale ?


Le rôle du responsable de projet est de coordonner les activités au niveau régional et de superviser les aspects logistiques et administratifs. Nous travaillons sur la stratégie en collaboration avec le chef de mission. J’ai ainsi assuré le démarrage des projets eau et assainissement sur deux nouveaux townships dans lesquels nous intervenons (Kahwmu et Kongchangone) ainsi que le suivi des projets en cours (eau et assainissement et HIV sur les townships de Dala, Twantay et Sekky khanuangdho). 
En tant que responsable de projet, je devais également gérer les activités en collaboration avec les autorités locales, organiser des réunions de coordination entre les équipes et préparer les rapports d’activités pour les bailleurs de fond. Il faut faire preuve de transparence et rendre compte régulièrement de nos activités. 



Quels sont les projets que vous supervisez actuellement ? 


Dans les deux townships de Kahwmu et Kongchangone, les activités ne portent que sur des projets en eau et assainissement, avec une partie technique et une partie d’éducation à la santé liée à l’hygiène. Nous ciblons les populations les plus vulnérables en termes de logement, de revenu et d’accès à l’eau. Environ 13 700 ménages en sont bénéficiaires. 
Le travail des ingénieurs vise à assurer un accès à l’eau et à l’assainissement dans les écoles et les centres de santé. Nous installons et rénovons des collecteurs d’eau, des châteaux d’eau, des puits, et des forages peu profonds. Nous distribuons aussi des containers d’eau, des latrines familiales, et réhabilitons des ponds (ce sont des mares communautaires artificielles dont l’eau est protégée de toute contamination externe et équipée de pompes à eau). Pour chacun des puits creusés et des ponds, un comité de gestion de l’eau est créé pour entretenir les installations et assurer la gestion de l’eau au niveau communautaire. 
Tous les bénéficiaires reçoivent des séances d’information à l’hygiène par l’intermédiaire de plus de 150 voluntaries health promoters (VHP) formés et supervisés par A.M.I. Les VHP sont des volontaires identifiés de la communauté qui reçoivent un kit d’éducation à la santé pour ensuite dispenser à leur tour des sessions d’éducation à la santé dans la communauté. 


dimanche 19 juillet 2009

L'Unicef s'engage pour l'accès à l'eau au Congo



Selon les statistiques de l’Unicef, en République démocratique du Congo, 46% de la population utilise de l’eau potable. La situation est très préoccupante en milieu rural où seulement 29% de la population a accès à l’eau potable.
La consommation d’eau non potable provoque des diarrhées et constitue aussi un vecteur de maladies comme la fièvre typhoïde, le choléra et la schistosomiase.
Pour faire face à cette situation, l’Unicef a mis en place un programme «eau et assainissement» dans 250 villages congolais au profit de 120 000 personnes.
134 000 manuels d’éducation pour la santé ont été distribués, 4 000 latrines familiales ont été construites dans 150 écoles visant à atteindre le statut d’école assainie.
Ce programme vise à réduire la mortalité des enfants liée aux maladies hydriques et améliorer les conditions de vie des familles et l’environnement scolaire à travers la mise en œuvre à grande échelle des stratégies «village assaini » et «école assainie ».
Le programme assaini favorise la participation active des communautés. Il intervient en milieu rural et périurbain défavorisé où il fournit un paquet d’interventions portant sur la protection des points d’eau, la construction des latrines familiales, l’évacuation correcte des ordures, et l’usage de bonnes pratiques d’hygiène, notamment en matière de lavage des mains.
Ce projet, implanté dans 50 zones de santé en 2007, couvrira plus de 250 zones de santé sur 510 existant dans le pays d’ici 2010 et bénéficiera à plus de 9 millions de personnes. Une attention particulière sera accordée aux zones frappées par l’endémie de cholera.
Le projet école assainie crée un environnement sain pour les élèves de 2500 écoles primaires ciblées en visant l’amélioration des conditions d’apprentissage, de la performance, du taux de rétention et de la présence régulière à l’école.
Des standards nationaux validés seront utilisés pour la construction des latrines séparées pour garçons et filles, de stations de lavage des mains et de points d’eau. Toutes les écoles ciblées recevront des manuels d’éducation à l’hygiène accompagnés pour les enseignants.
Ainsi, la population congolaise demande à son gouvernement, de fournir des efforts pour mettre à sa disposition de l’eau potable.

samedi 18 juillet 2009

Congo : reconstruire après la guerre civile

Quelque 250 000 personnes des provinces troublées du Nord et du Sud-Kivus, en RDC, vont avoir droit à une aide humanitaire d’urgence grâce aux 7 millions de dollars débloqués par le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF). Sur cette somme, 4 millions financeront les secours d’urgence du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), destinés à 43 000 familles déplacées.
Une somme de 2,5 millions de dollars financera les efforts de l’UNICEF en matière d’accès à l’eau potable de quelque 250 000 personnes dans ces zones où les maladies véhiculées par l’eau ont doublé au cours de ces deux derniers mois.
Enfin, 500 000 dollars devraient contribuer à renforcer les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à faciliter l’accès aux soins de santé primaires de 170 000 personnes, dont 3 200 enfants de moins de 5 ans. L’allocation des 7 millions de dollars financera aussi l’achat et la distribution de kits de santé à une dizaine de cliniques.

jeudi 16 juillet 2009

L'aide de la Banque mondiale aux pays frappés par la crise atteint un niveau record

Au cours de l’exercice 2009, le Groupe de la Banque mondiale a consacré 58,8 milliards de dollars à l’aide aux pays confrontés à des difficultés causées par la crise économique mondiale, soit une augmentation de 56 %, comparé à l’exercice antérieur et un niveau record pour l’institution internationale de développement.
Durant l’exercice 09 (1er juillet 2008 – 30 juin 2009), le Groupe de la Banque mondiale a financé 767 projets destinés à promouvoir la croissance économique, lutter contre la pauvreté et aider les entreprises privées, notamment en investissant 20,7 milliards de dollars dans le financement des infrastructures, un secteur absolument essentiel pour créer les conditions nécessaires à une sortie rapide de la crise et à la création d’emplois. Cet appui de l’institution s’est traduit par des prêts, des dons, des prises de participation et des garanties, pour aider les pays et les entreprises privées concernés à faire face aux effets dévastateurs de la débâcle financière internationale.
« Les demandes d’assistance adressées au Groupe de la Banque mondiale ont fortement augmenté cette année, et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2010, le rythme de la reprise restant incertain, » déclare le président du Groupe de la Banque mondiale M. Robert B. Zoellick. « Des millions de personnes continuent de souffrir, et nous devons continuer d’aider les pays à assurer leurs dépenses prioritaires, notamment en termes d’infrastructures essentielles, d’investissement dans le capital humain et de protection sociale ; autrement, nous remettrions davantage en cause les gains arrachés de haute lutte durant les dernières années dans la lutte contre la pauvreté. »
Le Groupe de la Banque mondiale a consacré des moyens et des ressources considérables au cours de l’exercice 09 à répondre aux besoins des pays frappés par la crise financière internationale. En particulier, l’institution a axé ses interventions sur des initiatives visant à protéger les personnes les plus vulnérables dans les pays les plus pauvres, à poursuivre des programmes d’investissement dans les infrastructures à long terme et à appuyer les possibilités qu’offrent une croissance économique stimulée par le secteur privé et la création d’emplois. L’appui aux filets de sécurité et autres programmes de protection sociale a totalisé 4,5 milliards de dollars.
Pour aider les pays en développement à résister aux effets de la crise, la Banque mondiale a proposé cette année la création d’un Fonds d’aide aux pays vulnérables. Un appel a donc été lancé à chaque pays développé pour s’engager à consacrer l’équivalent de 0,7 % des ressources prévues au titre de son programme de relance économique à un supplément d’aide aux pays en difficulté, soit à travers ses propres institutions d’aide bilatérale, soit par le biais d’agences du système des Nations Unies, le Programme alimentaire mondial, la FAO ou l’UNICEF par exemple, soit encore par le truchement du Groupe de la Banque mondiale et d’autres banques multilatérales de développement, soit enfin par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales. L’appel lancé par le Groupe de la Banque mondiale a reçu un accueil retentissant, l’appui des bailleurs de fonds aux initiatives mises en place par l’institution pour répondre à la crise se montant à un total de 6,8 milliards de dollars, soit un niveau de loin supérieur aux engagements antérieurs en réponse au Groupe de la Banque mondiale.
Les engagements de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)—l’institution membre du Groupe de la Banque mondiale qui fournit des financements, des produits de gestion du risque et d’autres services financiers aux pays—a fortement augmenté au cours de l’exercice 09, s’établissant à 32,9 milliards de dollars pour 126 opérations, contre 13,5 milliards de dollars durant l’exercice 08. L’actuel volume d’engagements dépasse le niveau record précédemment établi durant l’exercice 99 où la BIRD avait engagé 22,2 milliards de dollars pour riposter à la crise financière asiatique. Les prêts à décaissement rapide consentis au titre de l’appui aux politiques de développement pour soutenir les ressources budgétaires indispensables aux pays, au moment où augmentent les déficits de financement, représentent environ 47 % du total des prêts de l’exercice 09. À travers ses activités de renforcement des capacités, de conseils sur les mesures à prendre et d’assistance technique, la BIRD aide aussi les pays à évaluer les causes sociales et structurelles de la vulnérabilité, à rechercher des solutions aux insuffisances sous-jacentes sur le plan institutionnel et en matière de politiques, et à gérer les réponses apportées comme riposte aux conséquences de la crise mondiale.
Durant l’exercice 09, le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, la Norvège et la Russie, ainsi que la Banque mondiale et la Gates Foundation ont coopéré au lancement du nouveau mécanisme de garantie des marchés (Advance Market Commitment - AMC) pour les vaccins, un système basé sur les principes du marché et destiné à réduire les coûts des médicaments utilisés pour traiter les maladies mortelles et à taux d’expansion élevé dans les pays en développement. Le mécanisme AMC est financé par le biais de la BIRD, garantissant de fait la totalité des 1,5 milliard de dollars consentis par les bailleurs de fonds comme incitation aux fabricants de vaccins dans le cadre du mécanisme AMC.
Les engagements de l’Association internationale de développement (IDA) qui accorde des crédits sans intérêts et des dons aux 79 pays les plus pauvres au monde, ont atteint le montant total record de 14 milliards de dollars au titre de l’exercice 09, contre 11,2 milliards de dollars pour l’exercice 08, soit une augmentation de 25 %. Les engagements de l’exercice 09 comprennent 11,4 milliards de dollars sous forme de crédits et 2,6 milliards de dollars de dons pour financer 177 opérations. Dans le souci d’apporter un appui rapide aux pays touchés par la crise, 990 millions de dollars compris dans ces crédits et dons ont été mis à disposition au titre du Mécanisme d’intervention rapide établi par l’IDA.
En tant que principal pourvoyeur de financement multilatéral au secteur privé du monde en développement, la Société financière internationale (IFC), institution membre du Groupe de la Banque mondiale, a joué un rôle important à mesure que la crise prenait de l’ampleur. Une panoplie d’initiatives de riposte à la crise ont été lancées par l’IFC, notamment :

  • un Fonds de capitalisation doté de 3 milliards de dollars pour renforcer systématiquement les grandes banques, avec un impact de mobilisation par effet de levier atteignant 75 milliards de dollars ;
  • un Programme de liquidités pour le commerce mondial doté de 5 milliards de dollars pour aider à inverser le processus de diminution des flux commerciaux et appuyer pas moins de 50 milliards de dollars d’échanges ; et
  • un Mécanisme d’appui à l’infrastructure en situation de crise doté de 2,4 milliards de dollars pour assurer la réalisation de projets absolument importants pour le développement.
En outre, l’IFC a lancé le Mécanisme de renforcement de la microfinance avec une dotation de 500 millions de dollars pour fournir des prêts aux microentreprises, dans le but d’accroître les services de conseil destinés à aider les clients à gérer les risques et résoudre les problèmes posés par les prêts non productifs.
« Cette année a été extraordinaire, » déclare M. Lars Thunell, Vice-président exécutif et Directeur général de l’IFC. « Ce sont les pauvres qui ont le plus subi les effets de la crise économique et, grâce à l’innovation et à la célérité dont a fait preuve l’IFC, nous avons pu cibler notre réponse de manière à toucher ceux qui en avaient le plus besoin. »
Durant la crise, l’IFC a maintenu l’axe stratégique de ses interventions sur les pays et les régions les plus démunis. Au titre de l’exercice 09, les financements accordés par l’IFC au développement du secteur privé ont baissé, passant du montant record de 16,2 milliards de dollars pour l’exercice 08 à 15 milliards de dollars. Il est à noter que le montant de l’exercice 09 comprend 4,5 milliards de dollars mobilisés au moyen de prêts syndiqués et de montages financiers. Le nombre de projets de l’IFC s’est accru de 18 % pour s’établir à 440 projets dont plus de la moitié se retrouvaient dans des pays IDA.
Malgré le climat extérieur marqué par des difficultés extrêmes, l’institution du Groupe de la Banque mondiale chargée de l’assurance du risque politique, l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), a émis 1,4 milliard de dollars de garanties. « L’exercice écoulé a été particulièrement difficile pour la MIGA en raison des incertitudes liées à la crise économique mondiale et à la baisse des flux d’investissement, » affirme Mme Izumi Kobayashi, Vice-présidente exécutive de la MIGA. Et de poursuivre : « C’est dans ce contexte que nous avons continué de nous appliquer à satisfaire les attentes des clients, à avoir un impact au plan du développement et à travailler d’arrache- pied pour mettre la MIGA sur la voie de l’avenir et de la reprise sur les marchés. »
Les engagements du Groupe de la Banque mondiale dans les pays d’Afrique subsaharienne, une région qui figure au premier rang des priorités de l’institution, se sont accrus, passant de 7,3 milliards de dollars durant l’exercice 08 à 9,9 milliards de dollars au titre de l’exercice 09, soit une hausse de 36 %. Ces engagements se répartissent comme suit : 7,8 milliards de dollars de l’IDA représentant 56 % du total de ses engagements ; 1,7 milliard de dollars de l’IFC ; 50,1 millions de dollars de la MIGA sous forme de garanties pour des projets exécutés dans la région et 362 millions de dollars provenant de la BIRD.

mardi 14 juillet 2009

Ces pays qui violent la liberté religieuse

La commission indépendante des Etats-Unis sur la liberté religieuse vient de dresser une liste des pays où de graves entorses à la liberté de culte sont commises. Elle se dit préoccupée par le regain d’extrémisme qui menace la liberté religieuse dans divers pays à travers le monde. 13 pays figurent dans le rapport 2009. Ce sont la Birmanie, la Corée du Nord, la Chine, le Vietnam, l’Erythrée, le Nigeria, le Soudan, l’Iran, l’Irak, le Pakistan, l’Arabie saoudite, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.
Dans ces pays, dit le rapport, les gouvernements tolèrent ou s’adonnent carrément à de graves violations, à caractère systématique, de la liberté de religion. Des pays tels que l’Afghanistan, la Biélorussie, Cuba, l’Egypte, l’Indonesie, le Laos, la Russie, la Somalie, le Tadjikistan, la Turquie, et le Venezuela figurent sur la « Watch List », la liste des pays à surveiller. « Une des préoccupations majeure de la commission est la menace représentée par le fanatisme religieux sur la liberté de penser, la liberté de conscience, de religion et des croyances à travers le monde. C’est également une menace à la sécurité mondiale et régionale », explique le chef de la Commission, Felice Gaer.
Parmi les pays où les plus graves violations de la liberté religieuse sont perpétrées, la commission a unanimement désigné la Corée du Nord. Dans ce pays il s’agit notamment de brutalités, d’emprisonnement et d’exécutions visant notamment des personnes rapatriées après avoir trouvé refuge en Chine. Dans cette dernière, les graves violences interethniques dans la région du Xinjiang ont amené la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde à appeler le président Barack Obama à prendre des sanctions contre les autorités. Au Vietnam la commission fait état de progrès. Toutefois, de graves abus et des restrictions sévères ont été notées.
Au Moyen-Orient et en Iran, la commission cite surtout le cas de l’Iran. « Dans ce pays, le discours officiel et le comportement du gouvernement ont aggravé la situation des couches sociales non-chiites, notamment pour les Bahaïs, les soufistes, les chrétiens évangéliques et les membres de la communauté juive », souligne Richard Land, membre de la Commission.
Au Nigéria, une récente visite a confirmé que le gouvernement tolérait des violations systématiques et outrageuses , affirme Leo Leonard, un autre membre. « Il y a eu des années d’inaction du gouvernement nigérian s’agissant des poursuites judiciaires contres les prédateurs de la liberté religieuse. Le nombre de morts dans la ville de Jos l’an dernier varie de plusieurs centaines à 3000 », relève-t-il, ajoutant qu’il y a eu de nombreux meurtres à Kaduna, Kano, Yelwa. Quelques 10 000 personnes au moins ont été déplacées ces dernières année.

vendredi 10 juillet 2009

Le G8 s’engage à renforcer le partenariat avec l'Afrique sur l'eau et l'assainissement

A l’Aquila en Italie le 10 Juillet, le G8 a décidé de créer un fort partenariat G8-Afrique sur l'eau et l'assainissement, selon une déclaration publiée à l'issue de leur réunion.
Selon le document, la rareté croissante des ressources en eau et un manque dramatique d'accès durable à l'eau et l'assainissement dans de nombreux pays africains est un grave obstacle au développement, à la création de richesses et à l'éradication de la pauvreté. "Nous sommes déterminés à construire un partenariat renforcé entre l'Afrique et les pays du G8 afin d'augmenter l'accès à l'eau et l'assainissement, sur la base des principes de responsabilité partagée et de confiance mutuelle», a dit la déclaration. La déclaration est intervenue après une réunion entre les dirigeants du G8 de la Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, la Russie et les États-Unis, et leurs homologues des pays suivants: Algérie, Angola, Egypte, Ethiopie, Libye, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, plus la Commission de l'Union africaine. Le document insiste sur l’accès à l’eau et l’assainissement comme priorité des Objectifs du Millénaire. Les pays du G8 aideront les pays africains à renforcer leurs capacités à élaborer et à mettre en œuvre des plans d'eau et d'assainissement. Enfin, « la Semaine de l'eau en Afrique qui doit avoir lieu en Novembre en Afrique du Sud, pourrait offrir une opportunité pour des progrès tangibles vers notre objectif commun de répondre à nos problèmes d'eau et d'assainissement»

mercredi 8 juillet 2009

10 million de dollars pour l'eau en Irak


L’Union européenne va financer un projet d’amélioration des services d’eau et d’assainissement. Une initiative qui sera mise en œuvre sur le terrain par l’Unicef et ses partenaires, dans un pays où 6 millions de personnes n’ont toujours pas d’accès durable à l’eau potable.

Le réseau de l’eau et de l’assainissement irakien est actuellement incapable de répondre aux besoins de toute la population. L’Union européenne a donc décidé d’allouer des fonds à un projet de développement de ces services. « Cet investissement va bénéficier à plus de 100 000 personnes dont des enfants de 30 écoles à Erbil, Sulaymaniyah, Muthanna, Thi-Qar, Missan et Basra, avec un accès amélioré à l’eau et aux installations sanitaires» explique Sikander Khan, représentant de l’Unicef en Irak. Un pas de taille dans la marche vers l’amélioration du quotidien des familles. Les fonds de l’Union européenne serviront également à la mise en place d’un Centre de l’eau et de l’assainissement, ainsi qu’à la production d’une étude sur les zones les plus à risques afin de mieux répondre aux besoins des populations. Après des années de sous-investissement chronique et de manque de maintenance du réseau, environ 6 millions de personnes, dont 4,5 millions vivant dans des zones rurales, n’ont toujours pas d’accès durable à l’eau potable. Parmi ces personnes, 2,5 millions utilisent l’eau des rivières, ce qui les met en danger de contracter des maladies liées à l’insalubrité de l’eau. Les diarrhées aigües restent ainsi la deuxième cause de mortalité chez les enfants dans le pays. Développer ces services essentiels reste donc une priorité.

mardi 7 juillet 2009

La Corée du Nord menacée de famine

La Corée du Nord est de nouveau menacée de famine, selon le Programme alimentaire mondial. Lors d'une conférence de presse à Pékin, Torben Due, représentant du PAM en Corée du Nord a annoncé que l'organisation avait dû revoir ses prévisions à la baisse : alors qu'elle comptait aider 6,2 millions d'habitants, elle ne pourra finalement en aider que deux millions. Les autorités de Pyongyang ont considérablement durci les conditions de travail pour les organisations humanitaires. Selon l'Onu, de plus en plus d'enfants sont hospitalisés en état de sous-alimentation. Le Programme alimentaire mondial a appelé de toute urgence à une levée de fonds internationaux pour la Corée du Nord. Depuis l'essai nucléaire mené par Pyongyang en mai, le pays ne reçoit plus d'argent de la part du PAM.

"Un adulte peut se permettre de vivre de céréales et de légumes pendant quelques mois mais la situation est critique pour les enfants. Nous en voyons un nombre croissant hospitalisés pour une malnutrition grave", a communiqué le PAM, en précisant ne pas avoir de données statistiques sur la question. L'aide s'est notamment tarie après l'essai nucléaire de la Corée du Nord le 25 mai, le deuxième mené par ce pays depuis octobre 2006, a-t-il précisé.

Le choléra resurgit au Kenya

Une épidémie de choléra dans le nord-est du Kenya a tué au moins 30 personnes le mois dernier, a indiqué à l'AFP la directrice de la santé publique Shahnaaz Shariff.

Au total, 76 personnes sont mortes du choléra ces six derniers mois, la plupart faute de traitement en temps et en heure, a-t-elle ajouté, précisant que 1.400 personnes étaient actuellement touchées par la maladie dans le pays, essentiellement dans le nord-est. "Soyons réalistes. Avec les changements climatiques, avec cette sécheresse prolongée, je ne vois pas que les épidémies de maladies accompagnées de diarrhées disparaissent du pays", a estimé Mme Shariff.

Le choléra, une infection intestinale hautement contagieuse transmise souvent par l'eau, est mortelle faute de traitement dans les 24 heures après son apparition.Une responsable kényane de l'ONG Action Aid National, Ruth Laibon, a jugé intolérable cette nouvelle épidémie de choléra dans un pays où les zones vulnérables sont précisément répertoriées."Par exemple, après chaque saison des pluies, la probabilité d'une épidémie de choléra est forte. Cela a à voir avec nos pratiques environnementales et, en vertu de nos connaissances, il est plus que temps que les ministères de la Santé publique et de l'Environnement mettent sur pied un programme pour anticiper de telles situations", a-t-elle expliqué.

Lancement d’un programme d’accès à l’eau au Mali


La situation du Mali est dramatique concernant l’accès à l’eau, clé de voûte des OMD. 30% de la population n’ont pas accès à l’eau potable et le pourcentage de personnes ne disposant pas de système adéquat d’assainissement est estimé à plus de 70% de la population.
Ce n’est pourtant pas l’eau qui manque. En fait, c’est sa gestion qui pose problème : manque de transparence, d’efficacité des services publics… Un nouveau projet prend en charge cet aspect de la question. Baptisé « Programme d’appui à la gouvernance et la transparence de l’eau », le projet a officiellement entamé ses activités début juin.
La cérémonie de lancement était présidée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Diarra. Le président du Comité de régulation de l’eau et de l’électricité (CREE), Moctar Touré, était présent ainsi que la présidente de la Coalition pour l’accès a l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (CAEPHA), Mme Coulibaly Salimata Diarra, et un représentant de la Coalition nationale pour la campagne internationale de l’eau potable et de l’assainissement, Dounantié Dao.
La présidente de la CAEPHA a souligné l’importance des partenariats internationaux dans le domaine de l’eau. Parmi ces partenaires, elle a distingué le DFID, une ONG anglaise chargée de promouvoir le développement et de contribuer à réduire la pauvreté dans le monde, et Water-Aid, une autre ONG œuvrant pour l’accès à l’eau potable.
Le partenariat avec le DFID (Department For International Development
), et avec Water-Aid, a permis d’élaborer un programme quinquennal financé à hauteur de 320 millions Fcfa pour l’eau et l’assainissement au Mali. Le représentant de la coalition nationale pour la campagne international de l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA) a toutefois insisté sur l’insuffisance des fonds alloués au Mali, comme souvent en Afrique, pour la gestion des ressources en eau.

lundi 6 juillet 2009

Bilan de l’action de l’Unicef en matière de santé

L’Algérie "est en voie de réaliser les objectifs du millénaire


L’Algérie "est en voie de réaliser les objectifs du millénaire" (ONU-OMD) en matière de développement humain, a déclaré hier, à Oran la représentante du PNUD, Mme Ayshanie Medagangoda-labe. La représentante du PNUD, a souligné que "l'Algérie a relevé, à travers le rapport du CNES, trois défis : La désagrégation de l'indice de développement, le délai et la mise à jour des données". Pour elle, l'Algérie, qui "vit une croissance économique et un développement intenses, est en bonne voie pour la réalisation des objectifs du millénaire", fixés par l’organisation onusienne.

Les indices de l’espérance de vie, qui avec un seuil de 78 ans rapproche l’Algérie des pays développés, semblent confirmer ces propos - cette performance est inégalée en Afrique et dans les pays du Moyen-Orient.

OMD : Le Sénégal priorise l'assainissement


Les pouvoirs publics doivent faire de l’assainissement une priorité, pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015, a estimé mardi à Dakar le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS).

‘’Durant ces trois dernières années, la recherche a conforté notre option de faire de l’assainissement un outil principal pour l’atteinte des OMD’’ en milieu urbain, a affirmé Amadou Dieng.

Le directeur général de l’ONAS prenait part à l’ouverture d’un symposium sur la gestion des boues et vidanges. Cette rencontre de deux jours est organisée par l’ONAS et l’Institut fédéral suisse de recherche sur l’eau.

Cette recherche est partie d’un constat selon lequel ‘’la gestion des boues de vidanges relève plus du secteur de l’informel, qu’il n’y avait ni structure, ni compétence. C’est pourquoi l’ONAS s’est engagé à trouver des technologies adaptées au traitement des boues de vidange en s’appuyant sur la compétence avérée des experts du Programme eau et assainissement dans les pays en développement SANDEC’’, a expliqué Amadou Dieng.

Il a soutenu que ’’ces recherches ont permis d’obtenir d’importants résultats qui ont permis d’optimiser les installations techniques. Et maintenant nous sommes en mesure d’évaluer le système d’assainissement et de rendement de la gestion des boues de vidange’’.

Dans cette optique, a-t-il expliqué, ‘’le pays a déployé dans les quartiers périphériques de Dakar un important volet d’assainissement autonome complété par le programme Eau potable et assainissement financé par les bailleurs de fonds’’.

Amadou Dieng a fait savoir que pour ‘’rendre cohérente’’ la solution de l’assainissement, l’Etat du Sénégal a réalisé trois stations de traitement des boues de vidange à Cambérène, à Rufisque et dans les Niayes.

Ce problème des boues de vidange concerne près de 92% de la population sénégalaise.

Par ailleurs, M. Dieng a noté que pour pouvoir rentabiliser ce secteur, ‘’il faudra passer de 100 francs à 137 francs le mètre cube’’ et l’ONAD préconise de mettre sur pied ‘’une structure dédiée à la recherche développement’’.

‘’Le traitement des boues de vidange pose un certain nombre de problèmes au regard de la santé publique et au regard de l’évolution du secteur de l’assainissement. On ne peut pas se permettre de rester dans le système classique de gestion‘’, a dit Ibrahima Diallo, directeur de cabinet du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’Assainissement.

Il a ajouté que ‘’c’est pour cette raison que l’ONAS a initié un système de recherche en partenariat avec la Banque mondiale, avec les institutions’’ et que ‘’cette recherche très avancée va donner des résultats qui lui permettront de jouer pleinement son rôle d’assainissement’’.

‘’Pour répondre aux préoccupations de l’ONAS, nous avons financé, à travers la Fondation Velus, ce projet de partenariat basé sur les capacités nationales et développer des technologies’’, a expliqué Doulaye Koné, chef du programme Eau et assainissement dans les pays en développement (SANDEC).

M. Koné a noté que ’’ces études ont produit des résultats inédits basés sur les conditions typiques de l’Afrique de l’Ouest’’, relevant à cet effet, que le Sénégal ‘’est devenu une référence dans le domaine du traitement des boues de vidange, le centre d’expertise s’est déplacé progressivement vers le Sénégal’’.

samedi 4 juillet 2009

De l’eau potable pour les zones rurales du Bangladesh


Un an après avoir créé une filiale commune, Grameen-Veolia Water Ltd, Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la banque de microcrédit Grameen Bank, et Antoine Frérot, Directeur Général de Veolia Eau, ont participé le 24 juin , à Goalmari, à la mise en service de la première unité d’eau potable destinée aux populations des villages des zones rurales isolées du Bangladesh.

Dans ce village situé à une centaine de kilomètres de Dhaka, la capitale du pays, cette usine va permettre d’alimenter à terme 40.000 habitants en eau potable. Elle produit une eau conforme aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé via le traitement des eaux du fleuve qui borde Goalmari. La distribution est assurée par un système de réservoirs de stockage, de bornes fontaines et de livraisons pour les zones les plus éloignées.

Dans cette région du monde où la quasi-totalité des nappes phréatiques est contaminée à l’arsenic, dans des proportions souvent dangereuses pour la santé, la construction de cette usine sera suivie par celle de quatre autres unités de production et de traitement d’eau potable, qui permettront à termes de desservir environ 100.000 habitants des villages du centre et du sud Bangladesh.


Détenue à parité par Grameen Healthcare, filiale de Grameen Bank pour l’hygiène et la santé, et Veolia Water AMI, filiale de Veolia Eau pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde (avec IFC et PROPARCO en tant qu’actionnaires) Grameen-Veolia Water Ltd bénéficie de l’expertise technique de Veolia Eau et du transfert de son savoir-faire auprès des équipes Bangladeshis recrutées localement. Elle s’appuie sur le réseau des correspondants de la Grameen (les « Grameen ladies ») auprès des populations rurales du pays.

Dans le cadre de ce projet pilote, qui repose sur le principe économique du « social business », l’eau potable est vendue aux habitants 0,2 centimes d’euro le litre, soit 100 fois moins que l’eau en bouteille disponible localement. L’intégralité des bénéfices qui pourraient être générés devant être réinjectés pour permettre le développement dans le pays d’autres projets liés au domaine de l’eau.


Pour Muhammad Yunus, « cette inauguration est la preuve que l’économie peut s’adapter aux besoins des pauvres tout en répondant à leurs besoins fondamentaux comme l’accès à une eau saine et potable malgré leurs faibles moyens financiers».

Quant à Antoine Frérot, il estime que « avec ce service essentiel à la santé et au développement, Veolia Eau expérimente un modèle socio-économique innovant. Le succès de cette expérience devrait ouvrir de nouvelles voies pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement qui prévoient de réduire de moitié le nombre de personnes privées d’accès à l’eau et à l’assainissement d’ici 2015 ».

Birmanie : un an après le cyclone

Le 2 Mai 2008, le cyclone Nargis s’abat sur le delta de l’Irrawady au sud de la Birmanie. D’une puissance exceptionnelle, il provoque un véritable raz de marée submergeant tout le delta. Par endroits, l’eau monte de 4,50 mètres en quelques heures.

Prises par un amateur, des images révèlent l'ampleur de la catastrophe au monde entier. Elles montrent des corps par centaines, victimes écrasées dans leur maison ou qui, pour la plupart, sont mortes noyées aux confins du delta entre terre et mer.

Le bilan est officiellement de 150 000 victimes et près de deux millions de sans-abri. Début mai, les autorités birmanes refusent d'abord l'accès des étrangers aux zones sinistrées avant de céder face à l’ampleur de la catastrophe, toutes les grandes ONG peuvent intervenir mais les journalistes, eux, sont strictement interdits dans la zone.

Novembre 2008. Munis d'une autorisation spéciale, nous pénétrons dans le delta. Notre tournage nous mènera vers les régions du sud, les plus isolées. Là, le cyclone a fait des ravages dont chaque village porte encore les traces. Sur place, les ONG tentent de soigner les rescapés, de dissoudre les images épouvantables qui sont restées dans les mémoires de chaque villageois.

Les rives du delta sont par endroit encore jonchées d’ossements humains, les rizières sont pleines de sel apporté par le cyclone et désormais incultes. Nous arrivons dans certains petits villages où les trois quarts des habitants ont péri, pour la première fois ils voient des occidentaux.

Les retombées humaines, sociales et économiques du cyclone Nargis sont de fait catastrophiques. Le delta était le grenier à riz et le vivier du pays. Aujourd'hui, l'argent et les bras manquent !

Fin mai 2009, l’aide et les ONG étrangères ont quitté le delta. Le travail de reconstruction est pourtant loin d’être terminé.


Thalassa du 17/04 : Un an après le cyclone en Birmanie - Ma-Tvideo France2
Un an après le cyclone en Birmanie durée : 26 mn

Un reportage de Régis Michel et Léo Scomorovschi

Une production Pacifico Island Productions

mercredi 1 juillet 2009

Rappeler les pays riches à leurs responsabilités


La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, estime que les efforts dans la lutte contre la pauvreté dans le monde seraient réduits à néant par la crise si les pays développés ne tenaient pas leurs engagements en matière d'aide financière."Si nous ne prenons pas les mesures rapides (décidées notamment au sommet du G20 de Londres) en matière de doublement ou de triplement du financement, nous laisserons la pauvreté s'accroître", ce qui "remettra en cause les efforts engagés depuis longtemps", a dit Mme Lagarde lors d'un débat organisé le 25 juin à son ministère par le Club de Paris."Il est de notre responsabilité de prendre toute la mesure de l'impact de la crise sur les pays les plus fragiles", a-t-elle averti, rappelant les engagements pris en matière d'aide au développement ou d'annulation de la dette par les pays développés dans le cadre de l'ONU ("objectifs du Millénaire") ou du G20. "L'enjeu principal" du prochain sommet du G20, qui se tiendra fin septembre à Pittsburgh (Etats-Unis), "sera de faire le point sur la mise en oeuvre des engagements pris à Londres", a-t-elle ajouté, jugeant que "rien ne serait pire que de prendre de grands engagements sans avancées concrètes". A Londres, le G20 avait annoncé l'octroi de plus de 1.000 milliards de dollars supplémentaires au FMI, à la Banque mondiale et à d'autres institutions financières multilatérales pour faire face à la crise.
L'appel de Mme Lagarde rejoint celui lancé la veille par Ban Ki-Moon, qui, dans une lettre envoyée au G8 et au G20, a insisté sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). A moins d'un an de l'année 2010, l'aide annuelle à l'Afrique reste au moins à 20 milliards de déficit par rapport aux objectifs fixés au sommet du G8 de Gleaneagles, a-t-il déploré.
Ban Ki-Moon a donc appelé à "passer un nouveau Rubicon, vers un futur audacieux où les demi-mesures et les engagements non respectés sont une chose du passé".
Par ailleurs, lors du sommet organisé mercredi 24 juin par l'Assemblée générale de l'ONU sur la crise économique mondiale, le secrétaire général a indiqué que dans la perspective d'un sommet du G-20, qui aura lieu à Rome dans un mois, il avait envoyé une lettre aux dirigeants des grandes puissances pour leur demander de traduire leurs bonnes intentions en actes, et ce par le biais de mesures spécifiques devant permettre aux plus pauvres de poursuivre la mise en oeuvre des OMD.

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