vendredi 27 mars 2009

Les fonds spéculatifs se rabattent sur l’agriculture


L’ONG Grain (Génétique Ressources et Action Internationale) alerte la communauté internationale des problèmes des fonds spéculatifs qui commencent à s’attaquer à l’agriculture. La course à l’accaparement des terres semble lancée, les petits exploitants agricoles expulsés.

L’ONG a d’ores et déjà mis en place une veille mondiale quotidienne et un blog recensant les articles de presse publiées sur ce sujet.

Depuis l’effondrement des marchés, les fonds spéculatifs des états se sont tournés vers ce « nouvel eldorado », valeur sure assurant sécurité alimentaire et gain financier. Selon l’ONG Grain, « les prix alimentaires sont élevés mais les prix des terres faibles », l’argent est alors facilement gagné.

La Chine possèderait ainsi 2,1 millions d’hectares en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Australie. L’Arabie Saoudite a également annoncé vouloir investir en Afrique du Sud et aux Philippines. Selon, Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, cette course à l’investissement dans le domaine agricole exercera une pression, non sans conséquence sur le prix des denrées. Aujourd’hui 4% des propriétaires fonciers possèderaient la moitié des terres cultivés, cette constatation n’est pas sans susciter quelques problèmes.

Si les gouvernements « pourvoyeurs de terre », la Banque mondiale et européenne défendent ces spéculations en échange de projets de développement d’infrastructure du pays, les ONG sont plus méfiantes et affirme que cette situation « va engendrer pauvreté et destruction de l’environnement : perte de la biodiversité, pollution par les produits chimiques.

Darfour : nouvelle catastrophe en ligne de mire

La Cour Pénale Internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt international contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. En représailles, le gouvernement a expulsé les 13 principales ONG du Darfour. Sans elles, le travail de l'ONU auprès des populations déplacées est quasi-impossible. Mais le Soudan n'en a cure : accusant les ONG présentes au Darfour d'espionnage et de collusion avec laCPI, le gouvernement soudanais a expulsé le personnel de 13 d'entre elles et a fermé quatre ONG locales le 4 mars dernier.

La pression s'accentue considérablement sur les opérations de l'ONU dans cette région du Soudan, et la demande de financement par la communauté internationale va forcément augmenter. La levée de fonds auprès des pays donateurs en novembre dernier avait déjà atteint des records (2,18 milliards de dollars).

Les conditions de travail des ONG présentes au Darfour se sont considérablement dégradées ces dernières semaines. Le 24 mars, un travailleur humanitaire soudanais travaillant pour l'ONG canadienne Fellowship for African Relief a été tué par des hommes armés. Il serait tombé dans une embuscade, une tentative de vol de téléphone portable qui aurait mal tourné. Par ailleurs, plusieurs attaques ont visé des ONG depuis le 4 mars dernier. Pendant trois jours, du 11 au 14 mars, quatre travailleurs humanitaires de Médecins Sans Frontières (un Français, un Italien, une Canadienne et un Soudanais) ont été enlevés par un groupe inconnu au Darfour - les Aigles d'el-Béchir selon les autorités soudanaises. Ils ont finalement été libérés sans violence ni versement de rançon, d'après les autorités des pays concernés. MSF a aussitôt suspendu les actions de toutes ses sections (belge, suisse et espagnole) dans la région.

Le 17 mars dernier, un soldat de la force de maintien de la paix ONU -Union Africaine a été tué dans une attaque près de Nyala, au Darfour-sud.

Enfin, peu avant la décision de la CPI, l'ONG Médecins du Monde avait retiré ses effectifs présents dans le Jebel-Marra, dans la région de Déribat au Darfour-sud, pour des raisons de sécurité.


"En empêchant l'aide humanitaire à présent Omar el-Béchir confirme qu'il extermine ces gens. C'est pourquoi il est nécessaire d'arrêter M. Béchir, pour arrêter ces crimes", a déclaré le 21 mars à la BBC le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo.

Pour sa part, le chef d'Etat soudanais estime que le Darfour peut aisément se passer de l'aide de la communauté internationale. Le gouvernement a affirmé qu'il allait nationaliser l'aide humanitaire dans les camps de déplacés. Le président de sa Commission des Affaires humanitaires, Hassabo Mohammad Abdal Rahman, a assuré que Khartoum allait payer jusqu'en 2010 la facture de l'accès à l'eau potable et aux soins de santé. Il a par ailleurs publié une liste de 19 ONG soudanaises, à peu près toutes inconnues ou peu structurées, chargées de remplacer les ONG expulsées. Le pire est désormais à craindre.

mercredi 25 mars 2009

Situation en RDC toujours alarmante


La République Démocratique du Congo, l'UNICEF et l'ONG internationale Solidarités se sont unis pour distribuer une assistance d'urgence à Doruma.

Le nombre de personnes déplacées se chiffre à environ 15 000 personnes, soit près de 3 000 ménages. Seul 30 % des personnes déplacées vivent en familles d'accueil, alors que les autres se sont installées dans des sites spontanés aux conditions sanitaires alarmantes.

L’UNICEF a fourni 25 tonnes de matériel de secours d'urgence (bâches en plastique, couvertures, pagnes, jerrycans, savons) qui sont distribuées par l'ONG internationale Solidarités auprès de 3 000 familles déplacées.

C’est la partie Eau et Assainissement (WASH) du programme RRM financé par l'UNICEF qui distribue le matériel d'urgence requis pour les interventions urgentes en eau et assainissement afin de prévenir la propagation du cholera et de la diarrhée.

Julien Harneis, Chef du Bureau UNICEF de la zone Est, déclare : « Nous sommes très préoccupés par l'impact des atrocités commises sur ces femmes et ces enfants depuis plus de deux mois et par les conditions sécuritaires qui y sévissent toujours, ». Il s’inquiète : « les enfants et les femmes demeurent les plus vulnérables aux conditions de vie précaires, aux maladies liées à l'insalubrité et au manque d'accès à l'eau potable, de même qu'aux violations de leurs droits fondamentaux. »

Cette réponse humanitaire à l'urgence a été rendue possible grâce aux contributions financières de la DFID, USAID et du Gouvernement japonais.

dimanche 22 mars 2009

Bilan du forum mondial de l’eau

Le forum de l’eau s'est achevé dimanche à Istanbul sur une déclaration politique jugée par nombre de participants insuffisamment engagée. C’est également notre opinion.

Adoptée dimanche 22 mars, jour de la cloture du Forum mondial de l’eau et de la Journée mondiale de l'eau, cette déclaration ministérielle formule une série de recommandations, allant de la nécessité de modifier les modes de consommation d'eau, en particulier dans l'agriculture, à celle de collecter et de traiter les eaux usées, au-delà de l'indispensable accès aux toilettes.
Pendant une semaine, sur les rives du Bosphore, ce sont plus de 25.000 personnes qui ont débattu des moyens de protéger et de préserver cette ressource, sous la double pression de la croissance démographique (comme on sait, 9 milliards d'humains en 2050 contre 6,5 milliards aujourd'hui) et du réchauffement climatique.
"Le Bangladesh fait face à des défis effrayants", est venu rappeler Ramesh Chandra Sen, son ministre de l'Eau, évoquant notamment "les inondations, l'érosion des berges".
"L'avenir de l'agriculture est dans une utilisation plus efficace de l'eau", a souligné Jacques Diouf, directeur général de la FAO, rappelant que l'agriculture représentait à elle seule 70% de la consommation mondiale.
Si la semaine a donné lieu à un véritable foisonnement d'idées et d'échanges, mettant en relief le lien étroit entre eau, énergie et alimentation, son épilogue a laissé un goût amer.
Tous les participants ne partageaient pas, loin s'en faut, la position du ministre turc de l'Environnement, Veysel Eroglu, selon lequel la déclaration finale est "un document important qui servira de repère".
La France, l'Espagne et plusieurs pays d'Amérique latine et d'Afrique ont tenté, en vain, de faire modifier le texte afin qu'il stipule que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un "droit" humain fondamental et non pas seulement un "besoin", comme cela a été retenu dans le texte de la déclaration finale.
Une vingtaine de pays - parmi lesquels l'Espagne, l'Afrique du Sud ou le Bangladesh - ont signé dimanche une déclaration dissidente, selon un délégué vénézuelien.
"Je suis déçue, car je pense que c'est un droit très important", a réagi la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie, Chantal Jouanno. "Il est choquant de voir que, pour la première cause de mortalité dans le monde, il n'y a pas plus de mobilisation politique", a-t-elle regretté.
Environ 80% des maladies des pays en développement (diarrhées, choléra...) sont liées à l'eau.
Le sénateur français Jean-François Legrand, qui a animé à Istanbul un collège d'environ 300 parlementaires originaires de près de 90 pays, a jugé la déclaration ministérielle "incolore, inodore et sans saveur". Le Partenariat français pour l’eau a lui aussi déploré que la notion de droit à l’eau ne figure pas dans la déclaration finale, ce qui montre le soutien large que l’idée obtenait, puisque le Partenariat rassemble 33 membres, parmi lesquels des ONG (Action contre la faim, Secours catholique, Coalition Eau des ONG…), des entreprises (Veolia et Suez par l’intermédiaire de la FP2E – Fédération des entreprises professionnelles de l’eau…), les organisation représentantes des collectivités territoriales, les agences de l’eau, etc. 
Plusieurs ONG ont regretté que les débats sur la "diplomatie de l'eau" n'aient pas progressé de manière sensible.
"Les conflits liés à l'eau peuvent survenir à tous les niveaux", a rappelé l'ONU dans un rapport extrêmement clair quelques jours avant le début du Forum. "Des conflits locaux liés à l'irrigation sont fréquents (...) des conflits se produisent aussi au niveau des cours d'eau transfrontalier".
La France avait annoncé avant le Forum son intention de ratifier la convention des Nations Unies sur les cours d'eau transfrontaliers, adoptée en 1997 mais qui n'est toujours pas entrée en vigueur, faute d'avoir atteint la barre des 35 ratifications nécessaires.
Les villes de Marseille et Durban, en Afrique du Sud, sont en lice pour accueillir la prochaine édition du Forum, en 2012.

samedi 21 mars 2009

L’eau, droit ou besoin humain?


La partie ministérielle du Forum mondial de l’eau, où une centaine de pays sont représentés, a débuté vendredi après-midi à Istanbul en l'absence d'accord sur le contenu de la déclaration finale, qui doit être publiée dimanche, Journée mondiale de l'eau.
Le texte bute sur un mot. La dernière version du projet de déclaration, négocié depuis de longs mois, stipule que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un "besoin humain fondamental", et non pas un "droit".
"La différence est fondamentale !", explique Anil Naidoo, de l'ONG BluePlanet Project. "Légalement, un besoin humain n'a aucune valeur. C'est enfoncer des portes ouvertes", ajoute-t-il, soulignant qu'au moins 30 pays ont aujourd'hui intégré la notion de droit à l'accès à l'eau dans leur constitution.
Vendredi, la France a clairement indiqué qu'elle souhaitait que le texte soit renforcé sur ce point. Les Etats-Unis, le Brésil et l'Egypte font partie des pays qui s'y sont opposés lors des discussions préparatoires.
"Nous avons pris la décision de rouvrir les débats. Nous souhaitons que cela puisse figurer dans la déclaration. Nous y tenons", a déclaré à l'AFP la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno.
"Comment parler de droits de l'Homme si on ne parle pas de droit à l'accès à l'eau ? C'est le droit qui conditionne tous les autres", a-t-elle ajouté, prenant soin de préciser que cette notion n'était pas synonyme de gratuité de l'eau. 
"La France, avec l'Espagne (...) souhaite aller le plus loin possible dans ce domaine tout en gardant une cohérence européenne", a de son côté indiqué le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo.
Lors de la séance plénière, le ministre équatorien de l'eau, Jorge Jurado, ministre, a souligné avec force que son pays reconnaissait "l'eau comme un droit de l'Homme fondamental".
A Strasbourg, le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Lluís Maria de Puig, a de son côté appelé les 47 Etats membres à inscrire "le droit à l'eau pour tous, en quantité, qualité et accessibilité" dans leurs constitutions.
Si la plupart des participants au Forum reconnaissent qu'il est un lieu important d'échanges et de "foisonnements d'idées", de nombreuses voix regrettent que les débats restent trop souvent à l'écart des sujets les plus sensibles.
"Sur plus de 100 sessions, une seule traite des conflits armés", a ainsi regretté Robert Mardini, directeur du département eau et habitat du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). "Cela montre qu'on ne veut pas forcément parler des choses qui fâchent dans ces grands rendez-vous", a-t-il estimé.

Nous ne cessons, sur ce blog, de dénoncer le sous-investissement dont souffre le secteur de l’eau. 

Toutefois, la question du droit à l’eau ne manque pas de poser un grand nombre de problèmes juridiques, financiers et philosophiques.
- Juridiquement, parce qu’on ne peut pas du point de vue du droit défendre un « droit à l’eau » plus qu’à un « droit à l’air » et un « droit à la nourriture » (voire même le « droit à l’énergie »), en qualité et quantité semblablement suffisantes. Ce qui signifie qu’une action judiciaire serait possible contre une instance entravant, ou ne permettant pas d’assurer ce droit. On est en plein dans la problématique soulevée lors de l’institution en France du « droit opposable » au logement : une chose est de mettre en œuvre une politique garantissant des conditions de vie décentes à tous, une autre de pouvoir attaquer l’état en l’estimant, à tort ou à raison, responsable de la déficience d’infrastructures qu’il ne peut matériellement pas fournir.
- Financièrement, un tel droit demanderait donc la création d’une structure garantissant à l’échelle mondiale les conditions d’exercice de ce droit : la paix armée, la sécurité des personnels, la transparence des flux financiers ; car de fait, il y a des Etats qui ne peuvent assurer par eux-mêmes ces conditions. Imagine-t-on le coût de mise en œuvre de la politique d’ingérence ainsi supposée ? Accessoirement, en assumera-t-on le versant politique ? Par ailleurs, depuis Marx, on connaît la différence entre des droits réels et des droits formels : il ne suffit pas d'institutionnaliser un tel droit pour qu'il soit accordé. Nul besoin de rappeler que le droit à avoir un emploi est constitutionnel en France.
- Philosophiquement, le droit se pose comme la régulation des rapports de violence ; à quelles conditions peut-on considérer que l’inégale répartition de ce que nous offre la nature constitue comme telle une violence ? Par ailleurs, que contient un tel droit ? S'agit-il d'avoir accès à de l'eau potable gratuitement ? Tout le temps ? Potable à quel degré ? 

Cependant, un droit d'accès à l'eau paraît aller dans le bon sens.
D'abord parce qu'il est clair que sans l'accès à l'eau, les autres droits ne peuvent être que virtuels.
Ensuite parce que le manque d'eau et d'assainissement est une honte mondiale, dont on connaît le bilan incommensurablement lourd sans que les conséquences en soient tirées en termes d'action.
Enfin parce que mis à part certains pays, qui s'y opposent par idéologie ou par incapacité technique, tout le monde s'accorde sur cette question, depuis les ONG jusqu'à la plupart des gouvernements en passant par les multinationales de l'eau comme Veolia ou Suez.
Il est aujourd'hui nécessaire de forcer les choses. Oui au droit à l'eau potable et à l'assainissement.

vendredi 20 mars 2009

Session méditérannée au forum de l’eau

Pour la première fois depuis sa création, le Forum mondial de l'eau qui se tient toute cette semaine à Istanbul en Turquie a consacré une large place aux problématiques du bassin méditerranéen, dans le cadre de la session "Méditerranée" organisée le 19 mars 2009. L’occasion pour le Plan Bleu (le programme des Nations Unies pour l’environnement de la Méditerranée) de présenter sa dernière étude sur les défis majeurs de la Méditerranée pour gérer durablement ses ressources en eau.
Elle constate que depuis 1950, les demandes en eau dans l’ensemble des pays méditerranéens ont doublé pour atteindre 280 km3/ an. En 2025, elles pourraient s’accroître jusqu’à 330 km3/an, essentiellement du fait des pays du Sud et de l’Est où la croissance démographique restera la plus forte. Celle-ci imposera une augmentation des surfaces irriguées estimée à 38% au Sud et à 58% à l’Est.

Comme on l’a beaucoup dit depuis le début du forum, les changements climatiques vont aggraver la pression sur les ressource, avec le risque que 290 millions de personnes soient en situation de pénurie d’eau à l’horizon 2050, contre 60 millions aujourd’hui. Dans ce contexte, les experts du Plan Bleu préconisent de mettre en place de véritables politiques d’économie d’eau. D’autant que les modes actuels d’exploitation des ressources sont en partie non durables et assèchent les nappes phréatiques.
C'est le cas par exemple du "Grand projet de rivière faite par l’homme" en cours de réalisation en Libye, qui consiste à acheminer l’eau du désert jusqu’au littoral où vivent la majorité des 5,7 millions d’habitants, moyennant un coût total de 33 mds€.

Se basant sur des expériences déjà réalisées dans des pays du bassin, les experts estiment que les économies pourraient représenter le quart de la demande actuelle en eau en évitant les "mauvais usages" de l’eau et en limitant les pertes de la ressource dans les réseaux d’eau potable, d’irrigation et dans l’industrie. "Il faut par exemple accroître la réutilisation des eaux usées, notamment pour l’agriculture, et s’interroger sur l’emploi d’eau de dessalement, chère et forte consommatrice en énergie, pour l’irrigation", remarque Gaëlle Thivet, chargée de mission eau au Plan Bleu.

Union méditerranéenne des jeunes ambassadeurs de l’eau

La mer Méditerranée, qui borde les rives de 22 pays, est devenue un enjeu majeur dans l’équilibre du bassin méditerranéen. Au cour d’importants échanges maritimes et d’un flux touristique croissant, la Méditerranée subit de plein fouet les atteintes d’une pollution d’origine anthropique menaçant, entre autres, sa biodiversité. Due en grande partie aux réseaux assainissement défaillants des pays riverains, cette pollution est très révélatrice des difficultés approvisionnement en eau des populations.

C’est pourquoi, le 21 mars 2009, à l’occasion du 5ème Forum Mondial de l’Eau qui se tient à Istanbul (Turquie), des universitaires et des étudiants des écoles d’ingénieurs de 11 pays membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM) présenteront un projet commun baptisé « l’Union Méditerranéenne des Jeunes Ambassadeurs de l’Eau » (UMJAE). Celui-ci concerne, à terme, la réalisation dans les pays du Sud d’infrastructures consacrées à la dépollution de la mer Méditerranée.

Ce même jour, les Jeunes Ambassadeurs de l’Eau lanceront un appel pour que leur projet obtienne la labellisation de l’Union pour la Méditerranée (Appel d’Istanbul), marquant ainsi le désir d’intégration de la jeunesse méditerranéenne dans le processus de l’UpM.

Le 22 mars 2009, à l’occasion de la Journée Internationale de l’Eau, la déclaration commune de l’UMJAE et l’Appel d’Istanbul seront officiellement envoyés aux présidences Nord et Sud de l’Union pour La Méditerrannée.

Le 9 juin 2009, l’UMJAE devrait soumettre à l’UpM, au cours de la conférence internationale organisée en France, une proposition de réalisation concrète d’actions de coopération décentralisée, pour validation de leur intégration dans les projets retenus par l’UpM.

L’UMJAE a été lancée par l’association française « l’Ambassade de l’eau », qui s’est donnée pour objectif de former les étudiants des écoles d’ingénieurs méditerranéennes à la problématique de l’eau. La vocation du réseau de jeunes ambassadeurs ainsi constitué, est de mobiliser les élus de leurs pays afin d’agir en faveur de la conception et de la réalisation de projets d’infrastructures améliorant l’accès à l’eau ainsi que le réseau d’assainissement des différents pays concernés.

Construite en 3 phases - Education, Partage, Réalisation - l’Union Méditerranéenne des Jeunes Ambassadeurs de l’Eau, si elle obtient sa labellisation de l’UpM, serait le premier projet, depuis la création de cette dernière, le 13 juillet 2008, à être initié et porté par de jeunes acteurs, proches des populations et appelés à avoir un rôle actif dans le devenir de leurs pays. Dans le cadre de la coopération décentralisée, L’UMJAE permettrait aussi de développer de part et d’autre de la Méditerranée, des chaînes de solidarité entre jeunes, entre jeunes et élus et entre élus.

S’inscrivant concrètement dans le processus visant à relancer le dialogue entre l’Europe et la Méditerranée, ce projet, mené sous la bannière méditerranéenne, devrait contribuer, avec la mise en place d’une nouvelle culture de l’eau, au développement durable de cette région du monde et participer ainsi au maintien de la paix.Les Jeunes Ambassadeurs, leurs professeurs, les élus impliqués dans le projet de l’UMJAE, et les collectivités territoriales Nord et Sud sollicitées dans le cadre de projets de coopération décentralisée, devraient alors prendre des mesures afin de s’engager concrètement dans la mise en oeuvre des actions identifiées par les Classes d’Eau Méditerranéennes et de passer à leur réalisation.

Au-delà de l’implication des membres du réseau ainsi constitué et de la concrétisation de ces premiers projets dans les différents pays participants, l’enjeu est de capitaliser au profit d’actions concrètes futures. Ainsi, de nouvelles Classes d’Eau vont être initiées par d’autres écoles mais également par d’autres pays de l’UpM, permettant ainsi d’identifier des actions complémentaires liées à la dépollution de la mer Méditerranée et de pouvoir, grâce à la coopération décentralisée, les réaliser au cours des années à venir.

Types de Projets déjà proposés : Bassins souterrains Sud Algériens - Bassins versants, changements climatiques en Algérie - Projets fogarra au Sud Algérien - Vers un assainissement urbain durable en Espagne - Vers une ville durable : gestion intégrée de l’eau dans les bâtiments en France - Préservation des ressources en eau à Tripoli, Liban - Caractérisation de la qualité et de la vulnérabilité et protection contre la pollution des ressources en eau du bassin de l’Oum Er Rbiaâ, Maroc - La gestion de la rareté hydrique en Alep, Syrie - Protection des ressources naturelles contre la pollution en Tunisie.


Ce projet est une parfaite illustration du thème retenu pour le Forum mondial de l’Eau d’Istanbul « Bridging divides for water ».


Pic de cholera au Zimbabwe

Depuis le 21 décembre dernier, les équipes de réponse à l’urgence (ERU) se relaient au Zimbabwe pour faire face à l’épidémie de choléra. La 3e équipe est actuellement sur le terrain et poursuit l’action de la Croix-Rouge française. Avec une priorité affichée : la rapidité de l’intervention. Jean-Paul De Passos, coordinateur de la 2e équipe de réponse à l’urgence (ERU) est de retour en France, après plus de trois semaines d’intervention au Zimbabwe. Avec ses coéquipiers, ils ont : monté les stations de traitement de l’eau du quartier de Chikurubi, au centre d’Harare et de Chitungwiza, banlieue de la capitale, assuré le transport de l’eau jusqu’aux bénéficiaires et formé les volontaires de la Croix-Rouge du Zimbabwe à l’utilisation de ce matériel. « Nous avons fait le choix d’intervenir en milieu urbain, parce que ces zones, à forte densité de population, sont propices à la propagation du choléra. » Et le coordinateur de raconter : « Le Zimbabwe dispose d’un réseau de traitement et distribution d’eau comparable au nôtre. Le problème, c’est que ces installations ne sont plus ou mal entretenues. En ville, on voit même les eaux usées qui se déversent dans les rues et tout ça est vecteur de maladies. Même l’eau des nappes phréatiques est de mauvaise qualité, car infiltrées par ces eaux sales… » Dans ce contexte, depuis fin décembre, « l’action de la Croix-Rouge française se déroule selon deux axes : en premier lieu, il s’agit de répondre à l’urgence en traitant l’eau à partir de nos stations puis en l’acheminant vers les centres de traitement du choléra et les communautés environnantes. En second lieu, de préparer une action à plus long terme», explique Jean-Paul De Passos.

La troisième équipe, arrivée sur place début février, s’active maintenant à proposer des solutions plus rapides en terme d’approvisionnement en eau, couvrant aussi une population plus large: « Les stations que nous avons monté jusqu’à présent sont des équipements dont la seule installation nécessite un ou deux jours de travail. Ce que nous voulons faire, c’est aller dans les endroits où l’on recense une poussée de choléra pour monter, en quelques heures, une station à proximité d’un centre de soins. Le choléra n’attend pas, la priorité est la rapidité de l’intervention ! », affirme Jean-Paul De Passos. Et ceci est d’autant plus vrai, qu’avec l’arrivée de la saison des pluies, l’Organisation mondiale de la santé redoute un nouveau pic de la maladie et l’apparition d’autres pathologies comme le paludisme. A plus long terme, et après des évaluations poussées, des programmes sur les forages pourraient être mis en œuvre par la Croix-Rouge française, sous réserve de financement : d’une part en réhabilitant et en sécurisant les forages existants, d’autre part, en créant de nouveaux points d’eau.

Source: Croix Rouge Française

mercredi 18 mars 2009

Face à un siècle de catastrophes liées à l’eau

L’urgence est de se mettre à la construction des moyens de défense contre les inondations et la sécheresse, qui commencent à se multiplier en raison des changements climatiques : tel est le principal message passé ce mardi au forum mondial de l’eau. 
Le plus grand rassemblement jamais organisé sur la lutte contre le monde la crise de l'eau a été averti que les catastrophes liées à l'eau sont plus fréquentes et plus dévastatrices, causant une augmentation des coûts humains. En cause, bien sûr, les gazs à effet de serre.
“Le réchauffement climatique va provoquer l'intensification des catastrophes”, a déclaré Avinash Tyagi, directeur du climat et de l'eau au département de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). “Au cours du siècle dernier, les températures ont augmenté de 0,74 degrés Celsius, mais elles ont connu une forte accélération au cours des 50 dernières années”, a-t-il ajouté. “Cela a coïncidé avec des changements dans les précipitations, entraînant à leur tour cette désormais tristement familière image de champs arides et de rues inondées.” 
Tyagi affirme que les scientifiques s'efforcent encore de combler les lacunes dans leurs connaissances, mais craignent que le pire est à venir : "Les projections pour le 21ème siècle annoncent un siècle d'inondations et de sécheresse, un mélange des extrêmes. " 
« Les dégâts augmentent d’environ cinq pour cent par an”, a déclaré Chris Zevenbergen, qui est professeur à l'Institut des Nations Unies .
L'éducation à l'eau. 
Les ministres d'Amérique centrale et des Caraïbes, ont déclaré qu'ils se sentaient particulièrement dans la ligne de mire : «L'Amérique centrale est très vulnérable à l'impact du changement climatique ", a déclaré Tomas Vaquero, ministre des Ressources naturelles et de l'environnement du Honduras. 
Han Seung-soo, Premier ministre de la Corée du Sud, pays frappé par deux cyclones et une sécheresse depuis 2002, a pris part à un groupe de travail qui a recommandé six priorités en vue de réduire le bilan des catastrophes par le biais de la préparation civile, de l'approvisionnement d'urgence en eau et de l'assainissement. 
Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau, a pour sa part suggéré la création d'une organisation d'hydrologues projetable sur le lieu des catastrophes, qu'il a appelée "les casques bleus de l'eau ". 

Un forum de l’eau pour les enfants !

Les enfants aussi ont eu leur Forum mondial de l´eau. Il se déroulait du 12 au 17 mars à Istanbul. Togolaıs, lıbanaıs, coréens, ou encore népalaıs... en tout 150 enfants de 21 pays, choısıs pour leur motıvatıon et leur ınterêt pour l’eau. 

Le forum des enfants a débuté jeudı dernıer, et pendant pres d´une semaıne ıls ont faıt comme les grands, ou presque: présentatıon de projets sur l’eau, dıscussıons, confectıon d’affıches ou encore jeux decouverte.Des actıvıte ludıques pour leur faıre prendre conscıence de l ımportance de l eau. On aimerait voir le même genre d’initiative sur toutes les autres manifestations touchant d’aussi près les OMD !!!
Créé lors du forum de kyoto, ıl y a 6 ans, le forum mondıal de l’eau des enfants grandıt a chaque nouvelle rencontre. Ceux quı n’ont pas eu la chance d aller à Istanbul cette année devront attendre 3 ans mais pour patienter ıls peuvent aller sur le sıte du projet WET !

mardi 17 mars 2009

Eau douce en danger : Asie du Sud

La surexploitation, le changement climatique et la coopération inadéquate entre pays menacent certains des plus grands bassins fluviaux du monde, qui alimentent environ 750 millions de personnes. Telles sont certaines des conclusions clé du nouveau rapport : Eau douce en danger: l'Asie du Sud produit par l'Organisation des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Institut asiatique de technologie. (AIT).


Le rapport discute l'état des ressources d'eau douce dans certains grands bassins fluviaux d'Asie du Sud. Il identifie les principales menaces au développement et à la gestion des ressources d'eau, et évalue les défis auxquels la région est confrontée en faisant face à ces menaces.


Un quart de la population mondiale vit en Asie du Sud, y compris certains des plus pauvres du monde, qui ont accès à moins de 5 pour cent des ressources mondiales d'eau douce.


Les trois bassins fluviaux transfrontaliers évalués dans le rapport incluent les plus grands bassins de l'Asie du Sud: le bassin Gange-Brahmapoutre-Meghna (GBM) (qui couvre le Bangladesh, le Bhoutan, la Chine, l'Inde et le Népal), le bassin de l'Indus (en Afghanistan, en Chine, en Inde, au Népal et au Pakistan) et le bassin Helmand (qui couvre l'Afghanistan, l'Iran et le Pakistan).


Le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner a dit: "Ces grands systèmes fluviaux sont des artères économiques importantes mais aussi des atouts sociaux et environnementaux pour l'Asie du Sud. Investir dans leur gestion durable est donc un investissement dans la prospérité actuelle et future de l'Asie et ce sera un élément central et un facteur déterminant dans la transition. »


"L'eau est une ressource vitale pour la santé et les moyens de subsistance des personnes, particulièrement en Asie du Sud, où ces trois bassins fluviaux transfrontaliers soutiennent environ la moitié de 1,5 milliards de personnes de la région, dont certaines des personnes les plus pauvres du monde», a dit M. Young-Woo Park, le directeur régional du PNUE et représentant de l'Asie et du Pacifique, qui a lancé le rapport d'aujourd'hui au Sommet du développement durable à Delhi.


Selon Mukand Babel de l'AIT, cette ressource vitale fait face à un certain nombre de menaces de la forte croissance démographique, aux modes de consommation non viables, de la mauvaise gestion a l'utilisation des ressources d'eau, de la pollution a l'insuffisance des investissements dans l'infrastructures, ainsi que le changement environnemental, et particulièrement du changement climatique. "Cette situation est exacerbée car les pauvres sont particulièrement vulnérables", a-t-il ajouté.


Le rapport utilise un indice de vulnérabilité basé sur le manque de ressources, la pression du développement, la santé écologique et les défis de gestion afin d'évaluer la vulnérabilité de chacun des bassins hydrographiques. Les principales conclusions de l'étude incluent :


* Le changement climatique est susceptible de conduire à de graves pénuries d'eau dans tous les bassins dans le long terme, car environ 67 pour cent des glaciers himalayens sont en train de diminuer, réduisant ainsi le ruissellement glaciaire qui alimentent ces rivières.


* Les ressources d'eau des bassins fluviaux de l'Indus et de Helmand, sont particulièrement vulnérables ? Ceci est causés principalement par l'insécurité écologique illustrée par la diminution du couvert végétal et la baisse de la qualité d'eau.


* Le bassin de l'Indus est le plus affecté au niveau des ressources, basé sur la disponibilité d'eau par personne et la variation des précipitations, ce bassin est également le plus exploité des trois bassins fluviaux.


* Les bassins GBM et Helmand ne sont pas actuellement en pénurie d'eau, mais la dotation et l'exploitation inégales montrent la nécessité de développer et de gérer le bassin. Les défis de gestion présentent le plus grand risque pour le bassin GBM, qui est également très vulnérable.


* Les niveaux des eaux souterraines sont en baisse au rythme de deux à quatre mètres par an dans de nombreuses parties du GBM et des bassins de l'Indus a cause des pompages intense ; ceci menace la qualité du sol et de l'eau, conduisant à l'intrusion d'eau salée dans les nappes souterraines.


Selon le rapport, une attention urgente et une recherche accélérée sur l'impact du changement climatique sur les ressources d'eau, l'infrastructure et les pratiques de gestion sont nécessaires pour éviter de graves vulnérabilités liées à l'eau, à l'avenir. Le rapport appelle à une amélioration de la coopération entre les pays riverains et la gestion intégrée du bassin.


Eau douce en danger: Asie du Sud est le premier rapport dans une série produite par le PNUE, qui couvrira les trois sous-régions du Nord-est de l'Asie, de l'Asie du Sud et du Sud-est de l'Asie. Une évaluation similaire a été achevée pour certains bassins fluviaux en Afrique. Le but des rapports est de compléter les efforts des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des agences de développement engagées dans l'amélioration des systèmes d'eau en Asie. En outre, ils fournissent la connaissance et la compréhension nécessaires à une coopération visionnaire entre États riverains en ce qui concerne les demandes d'eau.

A Istanbul, le monde se mobilise pour l’accès à l’eau

La gestion de l’eau au cœur du Forum mondial de l’eau qui se déroule à Istanbul cette semaine, jusqu’au 22 mars. Des dizaines et des dizaines de pays représentés par 27 000 experts, journalistes, défenseurs de l’environnement et scientifiques vont tenter de répondre aux questions cruciales autour de l’eau, qu’elles soient d’ordre humanitaire, géopolitique, climatique.
Mais le coeur du forum tournera sur la question de l’accès à l’eau, qui doit devenir une priorité pour l’humanité. Aujourd’hui, 900.000 habitants de la planète en restent privés dont 330.000 en Afrique et 234.000 dans les zones rurales d'Asie du Sud. 
A l'horizon 2030, ont estimé les Nations unies dans un rapport publié à la veille du cinquième Forum mondial de l'eau, près de la moitié de la population de la planète vivra dans des régions souffrant d'une pénurie aiguë d'eau. A l'heure actuelle, un milliard d'habitants demeurent sans accès à une eau potable saine et à des sanitaires. La population du globe, aujourd'hui de 6,6 milliards d'habitants, devrait augmenter de 2,5 milliards d'ici à 2050 pour dépasser les neuf milliards. La majeure partie de cette progression vertigineuse interviendra dans les pays pauvres, et surtout dans des régions où l'eau est d'ores et déjà rare. 
Avant le début de ce Forum, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a expliqué que la raréfaction de l’eau “risque d’alimenter guerres et conflits”. Les pénuries d'eau sont souvent citées comme l'une des causes sous-jacentes du conflit du Darfour, dans l'ouest du Soudan. L'eau est également une sérieuse pomme de discorde entre Israël et ses voisins arabes, ainsi qu'entre les pays d'Asie centrale, l'une des régions du globe les plus arides, où une culture comme le coton absorbe beaucoup d'eau.
Si l'aide dans le secteur de l'eau a enregistré une hausse depuis 2001, après une période de déclin dans les années 90, elle reste à ce jour insuffisante, selon un rapport de l'OCDE officiellement publié mardi.
Les plans de relance en cours, sont toutefois porteurs d'"espoir" dans le domaine de l'eau, a estimé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.
"Regardez le contenu du plan (du président américain) Obama, regardez le contenu du plan chinois", a-t-il ajouté, jugeant qu'ils comportent des orientations encourageantes sur l'eau, même lorsqu'elles restent à préciser. "Lorsqu'ils parlent d'infrastructures, la plupart de ces plans restent vagues et il est difficile de savoir ce qu'ils contiennent vraiment", a reconnu le secrétaire général de l'OCDE.
"Le risque est que tout le monde se quitte avec de bonnes idées ou de bonnes résolutions sans avoir les outils pour les mettre en oeuvre", a noté M. Stéfanini, appelant de ses voeux un véritable suivi entre les Forum, qui ont lieu tous les trois ans.

lundi 16 mars 2009

Selon le nouveau Rapport mondial des Nations Unies, les objectifs du millénaire seront difficilement atteints

Le rapport « l’eau dans un monde qui change », publié par l’ONU en marge du forum mondial de l’eau, insiste lourdement sur ce constat simple et dramatique : une large partie des habitants des pays en développement n’ont pas accès à l’eau.
La tendance n’est pas bonne : environ 67% de la population mondiale (soit les 2/3) n’aura pas accès à des sanitaires décents en 2030. Quand on sait les conséquences qu’un tel manque a, sur l’éducation ou la santé, un tel chiffre est dramatique. 80% des maladies sont liées à l’eau et causent la mort prématurée de trois millions de personnes chaque année.

En ce qui concerne les objectifs du millénaire, le rapport dégage un élément d’optimisme. A priori, plus de 90% de la population mondiale devrait avoir accès à de l’eau potable d’ici à 2015. En vérité, nos experts de l’ONU ont prolongé les courbes de développement actuelles : on peut se demander l’effet qu’aura la crise économique sur ce sujet.

Hélas, comme on le sait, l’Afrique subsaharienne ne bénéficie pas de ce formidable progrès, puisqu’en 2015, 340 millions d’Africains n’auront toujours pas accès à de l’eau potable.

Mise à part cette relative note d’optimisme, en vérité, la situation est grave en ce qui concerne l’objectif de l’assainissement. 

En revanche, le monde est loin d’atteindre l’objectif relatif à l’assainissement. Plus de 500 millions de personnes n’ont pas accès à des installations sanitaires décentes en Afrique. La situation ne devrait pas s’améliorer fortement.


Trois pistes de solutions sont présentées par le rapport, qui, faute d’originalité pour les connaisseurs du développement, n’en sont pas moins de bon sens :
o L’investissement. Investir, toujours investir, il s’agit là de la base du développement. Le rapport appelle au développement de l’APD, mais aussi à l’intervention du privé, par le biais de partenariats public privés.
o Lutter contre la corruption. Il faut contrôler que l’argent à investir pour l’eau n’est pas détourner pour d’autres usages et sert bien l’investissement en eau.
o Améliorer la gestion de l’eau, par le biais d’accords internationaux, le développement de plans stratégiques précis, la maîtrise de la consommation, etc.

Il est plus que temps de rassembler les forces pour parvenir à atteindre les ODM. Ici, au forum mondial de l’eau, peut-être quelque chose va-t-il se passer ? Peut-être es débats politiques et les querelles idéologiques vont-ils s’estomper, pour que les pistes de solutions présentées plus haut puissent être mises en place à grande échelle ? Que sera sera…

dimanche 15 mars 2009

Rapport de l’ONU « L’eau dans un monde qui change » : chiffres clés

Cycle de l’eau
79 % du total des précipitations terrestres tombent sur les océans, 2 % sur les lacs et 19 % seulement sur les terres émergées. 2 200 km3 (2 %) s’infiltrent dans nos nappes souterraines. Globalement, les deux tiers des précipitations environ retournent dans l’atmosphère. D’un point de vue régional, l’Amérique latine est la plus riche en eau, avec environ un tiers des ruissellements mondiaux. L’Asie vient ensuite, avec un quart des ruissellements, suivie par les pays de l’OCDE (20 %), l’Afrique subsaharienne et l’ex-Union soviétique, chacune avec 10 %. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont les moins bien lotis (1 % seulement des ruissellements mondiaux).
Principaux utilisateurs
En volume utilisé, les dix principaux pays consommateurs d’eau sont l’Inde, la Chine, les États-Unis, le Pakistan, le Japon, la Thaïlande, l’Indonésie, le Bangladesh, le Mexique et la Fédération de Russie. La consommation nationale s’échelonne de 646 km3/an en Inde à moins de 30 km3/an au Cap-Vert ou en République centrafricaine. 99 % des 4 000 km3/an prélevés pour l’irrigation, les besoins domestiques, l’industrie et l’énergie proviennent de sources renouvelables, qu’elles soient superficielles ou souterraines. Le reste (1 %) provient d’aquifères fossiles non renouvelables, situés pour l’essentiel dans trois pays : l’Arabie saoudite, la Libye et l’Algérie. Les eaux souterraines représentent déjà 20 % du total des prélèvements, qui augmentent rapidement, surtout dans les zones arides. Les ponctions dans les nappes phréatiques ont été multipliées par 5 au XXe siècle.

Maladies liées à l’eau
L’approvisionnement en eau - qu’il s’agisse de l’eau utilisée pour la consommation humaine, de celle utilisée pour l’assainissement ou la production alimentaire - reste insuffisant dans une large partie du monde en développement : plus de 5 milliards de personnes (67 % de la population mondiale) n’auront sans doute toujours pas accès en 2030 à un système d’assainissement décent (OCDE, 2008). Près de 340 millions d’Africains n’ont pas accès à une eau potable salubre et près de 500 millions ne bénéficient d’un système d’assainissement décent. 80 % des maladies des pays en développement sont liées à l’eau : elles font chaque année près d’1,7 million de morts. On estime à 3 millions le nombre de personnes qui meurent prématurément chaque année de maladies liées à l’eau dans les pays en développement. 5 000 enfants décèdent chaque jour de diarrhée, soit un toutes les 17 secondes.1,4 million d’enfants meurent de diarrhée chaque année, des décès qui pourraient souvent être évités. Près du dixième des maladies dans le monde pourraient être évitées en améliorant l’approvisionnement en eau, l’assainissement, l’hygiène et la gestion des ressources en eau.
Eau et alimentation
L’eau est indispensable à la production alimentaire. L’agriculture est de loin le premier utilisateur d’eau, absorbant quelque 70 % de la consommation totale. Les usages industriel et domestique ne représentent respectivement que 20 % et 10 % seulement de la consommation totale d’eau. Les surfaces irriguées ont doublé et les prélèvements d’eau ont triplé depuis 50 ans. Si l’agriculture n’améliore pas sa façon d’utiliser l’eau, la demande mondiale pour ce secteur passera, selon toute probabilité, de 70 à 90 % de la consommation totale (Comprehensive Assessment of Water Management in Agriculture, 2007) Les besoins journaliers en eau vont de 2 000 à 5 000 litres d’eau par personne et par jour. La question à se poser n’est pas « combien d’eau buvons-nous ? » (une moyenne de 2 à 5 litres par jour dans les pays développés), mais plutôt « combien d’eau mangeons-nous ? » (3 000 litres par jour dans les pays riches, selon une estimation). Il faut en effet 800 à 4 000 litres d’eau pour produire un kilo de blé et 2 000 à 16 000 litres d’eau pour produire la même quantité de viande de boeuf. En 2002, la Suède a consommé 76 kg de viande par personne et les États-Unis 125 kg. On estime que le consommateur chinois, qui mangeait 20 kg de viande en 1985, dévorera plus de 50 kg en 2009. La demande de céréales va augmenter en conséquence. Or il faut 1 000 litres d’eau pour produire 1 kg de céréales. Cela signifie qu’il faudra 390 km3 d’eau supplémentaires pour couvrir ces nouveaux besoins.

Croissance démographique
Estimée aujourd’hui à 6,6 milliards, la population mondiale croît d’environ 80 millions chaque année. La demande d’eau douce devrait donc augmenter aussi, d’environ 64 milliards de mètres cubes par an. On estime que 90 % des 3 milliards d’habitants qui s’ajouteront à la population du monde d’ici 2050 se trouveront dans les pays en développement, principalement dans des régions où, actuellement, la population ne bénéficie pas d’un accès correct à l’eau potable et à l’assainissement. Plus de 60 % de l’accroissement démographique entre 2008 et 2010 se produira en Afrique subsaharienne (32 %) et en Asie du Sud (30 %), qui, à elles deux, devraient abriter la moitié de la population mondiale en 2100.
Croissance urbaine
Si la population urbaine mondiale a connu au XXe siècle une progression éclair, passant de 220 millions à 2,8 milliards, les prochaines décennies verront une vitesse d’urbanisation sans précédent dans le monde en développement. La population des agglomérations devrait croître d’environ 1,8 milliard (entre 2005 et 2030) jusqu’à représenter environ 60 % de la population mondiale. Près de 95 % de cette croissance devrait se produire dans les pays en développement.
Migrations
On estime aujourd’hui à 192 millions le nombre de migrants dans le monde – ils étaient 176 millions en 2000. Les pressions migratoires devraient à l’avenir s’exercer surtout sur les zones côtières, qui abritent 15 des 20 mégalopoles mondiales. Le monde comptera davantage de personnes vivant dans des zones urbaines et côtières vulnérables au siècle prochain. Les estimations sur le nombre de personnes qui pourraient être déplacées à cause de facteurs liés à l’eau varient de 24 millions à 700 millions.
Objectifs du Millénaire
Accès à l’eau potable : Au vu des tendances actuelles, plus de 90 % de la population mondiale aura accès à des sources d’eau potable plus satisfaisantes d’ici 2015.
Assainissement : Entre 1990 et 2006, la proportion de la population qui n’avait pas accès à un système d’assainissement adéquat n’a reculé que d’environ 8 points de pourcentage. Compte tenu des tendances actuelles, le nombre de personnes qui ne bénéficieront pas d’un système d’assainissement satisfaisant en 2015 n’aura que légèrement baissé, passant à 2,4 milliards. Il faudra doubler les efforts actuels pour atteindre l’objectif en matière d’assainissement. Dans le cas contraire, 2,4 milliards de personnes dans le monde n’auront toujours pas accès à ces services vitaux. Le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour correspond peu ou prou à celui des personnes qui n’ont pas accès à une eau potable saine. Le nombre de personnes vivant avec moins de 2 dollars US par jour (environ 2,8 milliards) correspond peu ou prou à celui des personnes qui n’ont pas accès à un système d’assainissement décent.
Changements climatiques
En 2007, la Conférence sur les changements climatiques organisée par les Nations Unies à Bali (Indonésie) a reconnu que même si se vérifiait la prédiction minimale pour le XXIe siècle, à savoir un changement climatique d’au moins le double du réchauffement intervenu depuis 1990 (égal à 0,6°C), cela provoquerait des bouleversements considérables. 85 % de la population mondiale réside actuellement dans la moitié la plus aride de la Terre. En 2030, 47 % de la population mondiale vivra dans des zones soumises à des stress hydriques importants. Rien qu’en Afrique, d’ici 2020, 75 à 250 millions de personnes pourraient être exposées à un stress hydrique accru du fait des changements climatiques. Ajoutée à une demande d’eau croissante, cette situation affectera les moyens d’existence et exacerbera les problèmes liés à l’eau (GIEC, 2007).

Bénéfices des investissements dans l’eau
On estime que chaque dollar US investi dans l’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement produit entre 3 et 34 dollars de bénéfices. Pour la seule Afrique, les pertes économiques globales induites par l’absence d’accès à une eau vraiment potable et à un système d’assainissement décent sont estimées à quelque 28,4 milliards de dollars EU par an – environ 5 % du PIB (OMS, 2006). Selon une étude portant sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, la réduction des nappes phréatiques semble avoir provoqué une baisse du PIB de certains pays : de 2,1 % en Jordanie, 1,5 % au Yémen, 1,3 % en Égypte et 1,2 % en Tunisie. En Chine, les réformes apportées à la gestion de l’eau ont produit des améliorations mesurables en termes de PIB local. Les 335 districts qui ont achevé leur électrification primaire grâce à l’énergie hydroélectrique ont vu leur PIB doubler par rapport à ceux qui n’ont pas de production d’électricité rurale. Le revenu annuel moyen par agriculteur a progressé de 8,1 % par an, près de 3 % de plus que la moyenne nationale.

Stockage de l’eau
Le stockage de l’eau permet de disposer de sources fiables pour l’irrigation, l’approvisionnement en eau et l’énergie hydraulique, ainsi que d’une protection contre les inondations. Dans les pays développés, il n’est pas rare que 70 % à 90 % des flux annuels soient fournis par les réservoirs de stockage. Seuls 4 % environ des ressources renouvelables annuelles de l’Afrique sont stockés. Il y aurait actuellement plus de 50 000 grands barrages et 100 000 barrages de moindre importance pour un total d’1 million de barrages dans le monde. La capacité totale créée par ces barrages est estimée à 7 000 km3 environ. Quelque 350 grands réservoirs sont actuellement en construction en Chine, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Iran et en Turquie.

Eau virtuelle
Tous les pays importent et exportent de l’eau sous forme virtuelle, c’est-à-dire sous forme de produits agricoles et industriels. Le volume mondial des flux d’eau virtuelle est de 1625 Gm3/an. Environ 80 % des flux d’eau virtuelle sont liés au commerce de produits agricoles. On estime que 16 % des problèmes de réduction et de pollution des ressources hydrauliques dans le monde sont dus à la production pour l’exportation. Le prix des marchandises tient rarement compte des coûts de l’utilisation de l’eau par les pays producteurs. Un exemple : le Mexique importe du blé, du maïs et du sorgho des États-Unis, qui utilisent pour ce faire 7,1 Gm3 d’eau par an. S’ils étaient produits au Mexique, les besoins en eau seraient de 15,6 Gm3/an. Les économies mondiales d’eau résultant du commerce international de l’eau virtuelle dans les produits agricoles équivalent à 6 % du volume mondial d’eau utilisé pour la production agricole.

Énergie
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la demande mondiale d’énergie devrait augmenter d’au moins 55% d’ici 2030. La Chine et l’Inde représenteraient à elles seules environ 45 % de cette augmentation totale et les pays en développement, 74 %. La production d’hydroélectricité devrait croître au rythme annuel moyen de 1,7 % entre 2004 et 2030, soit une progression globale de 60 %.

Biocarburants
La production de bioéthanol a triplé entre 2000 et 2007, passant à 77 milliards de litres en 2008, selon les estimations. Le Brésil et les États-Unis sont les principaux producteurs avec 77 % de la production mondiale. La production de biodiesel à partir d’huile végétale a été multipliée par 11 entre 2000 et 2007. L’Union européenne y contribue à 67 % (OCDE-FAO, 2008). La production mondiale d’éthanol devrait atteindre 127 milliards de litres en 2017. En 2007, 23 % de la production de maïs des États-Unis allait à la production d’éthanol, ainsi que 54 % de la canne à sucre produite au Brésil. Dans l’Union européenne, environ 47 % de la production d’huile végétale était absorbée par la production de biodiesel La part de l’éthanol dans le marché des carburants pour le transport de ces pays en 2008 était estimée à 4,5 % aux États-Unis, 40 % au Brésil et 2,2 % dans l’UE. Près du cinquième du maïs produit aux États-Unis servait à la production d’éthanol en 2006-2007, mais il ne remplaçait que 3 % environ de l’essence consommée dans le pays (Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde, 2008).

Corruption
La corruption qui règne dans le secteur de l’eau est susceptible de renchérir de près de 50 milliards de dollars EU le coût des investissements nécessaires à la réalisation des OMD relatifs à l’accès à l’eau et à l’assainissement (Rapport mondial sur la corruption, 2008). Parmi les cas de corruption les plus courants figurent la falsification des volumes consommés, les malversations dans le choix des sites de forage. Jusqu’à 30 % des budgets peuvent être détournés dans certains pays pour cause de corruption.

Recyclage
Le recyclage des eaux usées urbaines dans l’agriculture reste limité, sauf dans de rares pays aux très faibles ressources en eau : il représente 40 % de l’eau consommée dans les Territoires palestiniens et à Gaza, 15 % en Israël et 16 % en Égypte où l’on récupère les eaux de drainage. Le dessalement est de plus en plus abordable. On y recourt principalement pour produire de l’eau potable (24 %), ainsi qu’à des fins industrielles (9 %), dans les pays qui ont atteint les limites de leurs ressources en eau renouvelables (Arabie saoudite, Israël, Chypre, etc.). Il ne représentait que 0,4 % de l’approvisionnement total en eau en 2004, mais devrait doubler d’ici à 2025.

Choléra au Zimbabwe : plus de 4000 morts

Une équipe de spécialistes dépêchée au Zimbabwe sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a identifié 30 souches de choléra dans ce pays ravagé par cette maladie hydrique.


Depuis le début de l’épidémie, en août 2008, et jusqu’au 1er mars 2009, le choléra a fait 3 939 morts, contaminé 85 300 personnes, et touché chacune des 10 provinces du pays et 55 de ses 62 districts.


Le Centre international de recherche sur les maladies diarrhéiques (ICDDR), basé à Dhaka, capitale du Bangladesh, a découvert que dans l’un des 16 sites de test situés au Zimbabwe, toutes les sources d’eau de Budiriro, un district ouvrier de la capitale, Harare, étaient contaminées par le choléra.


« On a découvert que toutes les sources d’eau qui avaient fait l’objet d’un prélèvement étaient sévèrement contaminées par des coliformes totaux, et que certaines d’entre elles contenaient également des coliformes fécaux. Fait intéressant, les eaux de puits étaient elles aussi contaminées par des coliformes fécaux », a indiqué l’ICDDR dans son rapport préliminaire.


« Le nombre de coliformes totaux dans 100 ml d’eau était trop important pour être déterminé, et le nombre de coliformes fécaux était de 26/100 ml, un résultat nettement supérieur au seuil préconisé par l’OMS ».


Les coliformes, un vaste groupe de bactéries présentes dans le tractus intestinal des mammifères, indiquent souvent la présence d’une maladie ; les directives de l’OMS stipulent que l’eau potable ne doit contenir aucun coliforme.


Dans le district de Budiriro, depuis le 28 février, 196 décès dus à la maladie et 8 154 cas de choléra – soit près d’un dixième de l’ensemble des cas de choléra recensés au Zimbabwe jusqu’à présent – ont été rapportés.


À ce jour, selon l’OMS, le bilan le plus lourd associé à un site spécifique a été enregistré à l’hôpital Beatrice Road, une clinique publique spécialisée dans les maladies infectieuses située non loin de la vaste commune de Mbare, dans la banlieue de Harare, où 265 personnes sont décédées et 5 135 cas ont été recensés.


Au cours des enquêtes menées en janvier 2009 par l’ICDDR en différents points du pays, de Harare à Bulawayo, seconde ville du pays située dans le sud-ouest, en passant par Mutare, dans l’est, ainsi que d’autres zones rurales, « un total de 30 souches [de choléra] ont été isolées », peut-on lire dans le rapport.


Pénurie de compétences médicales


« L’environnement aquatique tout entier semble être sévèrement contaminé. Par conséquent, une intervention environnementale s’impose », a souligné l’ICDDR, qui a vu le jour en 1978, et à qui l’on doit la mise au point d’un traitement de réhydratation orale administré dans le cadre de la prise en charge des maladies infectieuses diarrhéiques, notamment le choléra.


D’après le rapport, le nombre de professionnels de santé compétents, tels que médecins, infirmières et auxiliaires médicaux, est « inadéquat » dans la plupart des établissements de santé ; en outre, dans « l’un des CTC [centre de prise en charge du choléra], victime d’une pénurie de SRO [sels de réhydratation orale], des fluides IV [intraveineux] ont été administrés par voie orale ».


« Cependant, le caractère urgent de la prise en charge des patients souffrant de déshydratation sévère n’était pas toujours bien compris... Dans certains cas, les perfusions n’étaient pas interrompues, alors même que la réhydratation était totalement terminée. Toutefois, aucun cas de surhydratation n’a été observé », précise le rapport.


« Les SRO n’ont pas été suffisamment utilisés, et une nette tendance à la surutilisation des fluides IV a été constatée. La promotion inadéquate des SRO était fréquente », a indiqué l’ICDDR.


« L’accent n’a pas été suffisamment mis sur l’éducation sanitaire et la diffusion de messages sanitaires clés aux patients ainsi qu’à leurs familles (par ex., combien il est important d’utiliser de l’eau salubre, de se laver les mains, ou d’éliminer les fèces de façon adéquate) durant leur séjour dans les établissements de santé ».


Les médecins qui se sont rendus sur place ont salué « l’attitude positive » des professionnels de santé, « compte tenu de la pénurie de ressources humaines, des connaissances limitées en matière de prise en charge de la diarrhée et de l’insuffisance des mesures préventives ».


La pénurie de denrées alimentaires pour les patients et le personnel, et les difficultés d’approvisionnement des véhicules en carburant reflètent les répercussions des pénuries alimentaires auxquelles est confronté le Zimbabwe – sept millions de personnes sont dépendantes de l’aide alimentaire – et l’effondrement économique du pays.

Nouveau rapport de l’Unesco sur le stress hydrique

L’augmentation de la demande, liée notamment à la croissance et à la mobilité de la population, à l’évolution des modes de consommation et aux besoins accrus en énergie, ainsi que les effets déjà perceptibles du changement climatique font peser sur les ressources en eau une pression toujours plus grande. C’est ce qui ressort de la troisième édition du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau.

Intitulé « L’eau dans un monde qui change », ce rapport a été présenté à la presse le 12 mars au siège des Nations Unies, à New York, en présence de William Cosgrove, Coordinateur du contenu du rapport.

Ce rapport présente l’évaluation des ressources mondiales en eau douce la plus complète à ce jour. S’appuyant sur les conclusions des deux premiers rapports, présentés à Kyoto (Japon) en 2003 et Mexico (Mexique) en 2006, cette nouvelle édition insiste sur le rôle joué par l’eau dans le développement et la croissance économique. Elle examine par ailleurs un ensemble de sujets comme la croissance démographique, le changement climatique, la modification des écosystèmes, la production d’aliments, la santé, l’industrie et l’énergie, ainsi que les biocarburants ou encore l’importance des eaux souterraines. Des études de cas portant sur certaines villes, régions ou pays (Istanbul, Cameroun, Espagne, Pays-Bas, Soudan, Swaziland et les bassins de La Plata et du lac Merin) complètent cet ouvrage.

Ce document s’inscrit dans un projet d’évaluation mondial visant à mesurer les progrès réalisés à l’aune des objectifs du Millénaire pour le développement. Dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, adoptée en 2000, la communauté internationale s’est engagée à réduire de moitié, entre 2000 et 2015, la proportion de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable et à mettre fin à l’exploitation irrationnelle des ressources en eau.

Coordonné par le Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau (WWAP), le rapport est le fruit du travail des 24 agences et entités des Nations Unies qui composent l’ONU-Eau. Cette troisième édition sera officiellement présentée à l’ouverture du 5 ème Forum mondial de l’eau par le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, au nom des agences des Nations Unies.

C’est parti pour le 5e forum mondial de l’eau (16-22 mars 2009) !



En l’occurrence, c’est moi qui pars, puisque je vais passer quelques jours à Istanbul, pour le 5e forum. Un événement à ne pas rater, en effet, pour qui s’intéresse aux objectifs du millénaire : l’eau détient en effet une grande partie des solutions…

J’essaierais d’alimenter ce blog d’infos, car il devrait y avoir pas mal de choses intéressantes à voir et à discuter.

Le Forum mondial de l'eau est la principale manifestation liée à l'eau dans le monde, visant à mettre l'eau fermement sur l'ordre du jour international. Un tremplin vers une collaboration mondiale sur les problèmes de l'eau, le Forum offre la communauté de l'eau et de la politique et les décideurs du monde entier l'occasion unique de se réunir pour créer des liens, de débat et tente de trouver des solutions pour parvenir à la sécurité de l'eau. Il est organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l'eau, en collaboration avec le pays hôte.


Le programme du 5ème Forum se concentrera sur le thème unificateur « Bridging Divides for Water » (établir des passerelles entre nos divergences). De quoi s’agit-il exactement ? Selon le site internet, l’expression « souligne non seulement les carrefours géographiques, qu'Istanbul représente, entre l'Europe et l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique, le Nord et le Sud, mais également les barrières entre les cultures, entre les usages traditionnels et modernes, entre les riches et les démunis, entre les régions développées et en voie de développement. Il met l'accent sur le besoin d'une interaction, d'une communication et d'une harmonisation fonctionnelle accrues entre les différentes entités engagées ou bien concernées par la gestion de l'eau. Il délivre également un message à la communauté de l'eau : la ressource n'est pas une fin en soi mais un moyen de développement et de bien-être. L'interaction avec d'autres secteurs est par conséquent nécessaire si l'on veut mieux comprendre la manière dont l'eau peut contribuer à la solution de problèmes communs. »


Il est encore possible d’y aller : http://www.worldwaterforum5.org/index.php?id=1870&L=1


vendredi 13 mars 2009

L’éducation primaire en Afrique

Le taux de scolarisation représente le pourcentage d’enfants en âge d’aller à l’école primaire qui fréquente effectivement une école.

L’Afrique est le continent où le taux de scolarisation est le plus faible. Les principales causes de ce retard sont les guerres, le SIDA et les plans d’ajustement structurel qui incitent les Etats à ne plus investir dans l’éducation.

Les premières écoles modernes (distinctes de l’enseignement traditionnel) sont apparues en Afrique dans les années 1960.

Les deux décennies suivantes ont vu de gros progrès en la matière grâce à l’implication des gouvernements : au début des années 80, certains pays étaient presque parvenus à l’éducation pour tous.

La crise économique qu’a subie l’Afrique dans les années 80 a réduit fortement les investissements en matière d’éducation, ce qui a dégradé la situation.

En 1990, la conférence de Jomtien sur l’Education pour tous visait à promouvoir les actions de l’ONU concernant l’enseignement. Cette volonté a été relayée par certains gouvernements africains (en particulier au Malawi) ; cependant, les efforts pour augmenter le taux de scolarisation ont pu nuire à la qualité de l’enseignement.

La biennale de l’éducation en Afrique s’est tenue à Maputo en mai 2008.

Actuellement, le taux d’alphabétisation des adultes en Afrique est d’environ 60% (contre 82% en moyenne dans le monde), et le taux de scolarisation des enfants de 60%. L’Afrique abrite la moitié des 77 millions d’enfants du monde qui ne vont pas à l’école. On observe par ailleurs une inégalité entre les sexes en matière de scolarisation : en Afrique subsaharienne, on compte 86 filles scolarisées pour 100 garçons (chiffre inférieur à 75 au Tchad ou au Burkina Faso).

Dans la moitié des pays d’Afrique subsaharienne, moins de 60% des enfants scolarisés terminent effectivement le cycle d’éducation primaire (22% au Malawi contre 98% à l’Ile Maurice).

L’un des problèmes majeurs est celui de la qualité de l’enseignement : au Lesotho ou en Zambie, presque aucun des élèves en 6ème année d’études ne possède les compétences minimales de référence en mathématiques. Les classes sont surchargées ; le rapport peut aller jusqu’à 70 élèves pour 1 enseignant (au Mozambique et au Tchad). Au Kénya ou au Malawi, moins de 60% des enseignants ont reçu une quelconque formation.

L’appel de l’ONU au G20

En février dernier, les représentants de l’ONU ont rappelé aux pays les plus riches les menaces pesant sur la planète, et dont les pays les plus démunis risquent d’être les premiers à souffrir.


Le siège des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) accueillait pour une durée de 5 jours une centaine de ministres et un millier de délégués de 140 pays pour poser les bases de l’économie verte de demain.


« Relancer l’économie mondiale est essentiel mais des mesures centrées sur ce seul objectif, ne garantiront pas un succès durable » estime le PNUE, dans une étude publiée en ouverture de son 25ème forum annuel.


L’agence des Nations Unies dédiées à l’environnement appelle toutes les économies à intégrer plus largement les considérations environnementales dans les plans de relances économiques.


Selon elle, les pays du G20, les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays riches de l’OCDE devraient sur les deux prochaines années, consacrer au moins 1 % de leur PIB à réduire leur dépendance aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Cette mesure permettrait de réduire les émissions de CO2, fortement responsables du réchauffement climatique.


Pour ce qui est des pays émergents et moyennement riches, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud ainsi que la Corée ou la Turquie devraient tenter d’en faire autant « dans la mesure du possible » explique le PNUE.

Si la quantité dédiée à l’environnement devraient être la même pour les pays en voie de développement, ils devraient principalement se consacrer à des programmes d’amélioration du service et du traitement de l’eau pour les pauvres.


« Il ne s’agit pas seulement de mettre en place une économie plus verte » explique le PNUE. L’objectif du New Deal écologique est aussi de « répondre à des menaces imminentes contre le changement climatique, l’insécurité énergétique, la pénurie croissante d’eau douce, la détérioration des écosystèmes, et par-dessus tout, la pauvreté qui empire ».


Selon les récentes estimations de l’Agence internationale pour l’énergie, la demande mondiale en énergie augmentera de 45 % d’ici 2030, portant le prix du baril à 180$. 45 % c’est aussi le taux d’augmentation des émissions des gaz à effets de serre d’ici 2030, jusqu’à rendre le climat ingérable.


Le Programme des Nations Unies pour l’environnement propose des solutions innovantes pour mettre en place cette « économie verte ».


Par secteur, il propose ainsi des solutions inspirées d’innovations venant des quatre coins du monde.


Pour le bâtiment, l’organisation avance le concept du « bio-mimétisme » qui consiste, comme son nom l’indique, à copier la nature. Cité ici en exemple, le centre commercial Eastgate au Zimbawe est conçu sur le modèle d’une termitière et consomme environ 90 % moins d’énergie qu’une structure comparable.


Le rapport met en avant « l’économie circulaire », face aux deux milliards de tonnes de déchets produits dans le monde. L’économie dite circulaire, vise à mettre à profit des synergies entre différents centres de production industriels en faisant en sorte que les déchets des uns servent de matériaux de base aux autres.


Sujet majeur de préoccupation au sein du PNUE, l’eau est au cœur des débats. Face à la pénurie d’eau qui attendrait 4 milliards de personnes d’ici à 2030 selon les dernières estimations, l’organisation insiste sur la nécessité de préserver cette ressource. L’exemple à suivre ici, est celui d’une industrie papetière en Finlande. Cette dernière a réussi à réaliser 90 % d’économie sur sa consommation d’eau en installant un système de recyclage et de traitement biologique des eaux usées.


Enfin, le PNUE dresse un bilan relativement effrayant pour lequel elle ne donne aucunes solutions. D’ici 2050, avec 9 milliards d’habitants prévus sur la planète, la disponibilité des terres sera de 0,1 hectare, ce qui nécessitera pour nourrir la population mondiale une augmentation de la productivité agricole « impossible à atteindre avec des moyens conventionnels » constate l’organisation pour l’environnement.


jeudi 12 mars 2009

L’accès aux traitements médicaux dans le monde

Au cours des 50 dernières années, l’espérance de vie a globalement augmenté : de 9 ans dans les pays développement, de 17 ans dans les pays en développement à forte mortalité, de 26 ans dans les pays en développement à faible mortalité. L’espérance de vie varie aujourd’hui de 78 ans pour les femmes des pays développés à 46 ans pour les hommes d’Afrique subsaharienne. Dans certains pays d’Afrique et de l’ex-Union Soviétique, l’espérance de vie a reculé depuis 1990. L’accès aux soins médicaux est la principale cause de ces écarts.

La couverture médicale est définie par l’OMS comme « le pourcentage de personnes bénéficiant d’une intervention spécifique parmi celles qui en ont besoin ».

Les systèmes de santé et d’assurance maladie apparaissent dans les années 40 et 50.

10 ou 20 ans plus tard, ils se heurtent à des problèmes de financement dans les pays développés et surtout dans les pays en développement, ce qui conduit à des réformes.

Dans les années 80, les systèmes de santé des pays en développement suivent un objectif de couverture médical universelle concernant les soins primaires, parfois au détriment de la qualité de ces soins. En 1987, l’Initiative de Bamako, de l’UNICEF, met en place une politique de financement des soins en Afrique.

La croissance démographique, les conflits, la pauvreté, la sous-alimentation, contribuent à la déstabilisation des systèmes de santé existants.


Les dépenses publiques de santé représentent 11% du PIB (3100 dollars par habitant et par an) dans les pays développés, contre 6% (81 dollars) dans les pays en développement. En Afrique, elles représentent 37 dollars par habitant et par an.

En Occident, on compte 7,5 lits d’hôpital pour 1000 habitants, et un médecin pour 500 habitants, contre 2,7 lits pour les pays en développement (1,2 en Afrique) et un médecin pour 25000 habitants dans 25 pays en développement (dont une majorité de pays africains).

Dans 54 pays en développement, l’insuffisance de couverture est de 43% en moyenne (jusqu’à 70% en Ethiopie et au Tchad).

Depuis 1990, la couverture a augmenté dans tous les pays disposant de données, sauf au Kénya, au Tchad, en Zambie et au Zimbabwe. Les progrès de la couverture s’expliquent par l’amélioration de la vaccination (le taux de vaccination des enfants a dépassé les 80%), des soins maternels et néonatals, de la planification familiale et du traitement des enfants malades.

L’accès au soin diffère selon le niveau de richesse : en Inde et aux Philippines, les individus les plus riches ont trois fois plus de chance d’être soignés que les individus les plus pauvres.

Les dépenses liées à la santé peuvent avoir des conséquences graves sur les foyers : on estime que chaque année 150 millions de personnes subissent une « catastrophe financière » liée à des soins de santé. Cela découle du fait que dans la plupart des pays en développement, les frais de santé sont pris en charge directement par les individus.

Au niveau mondial, on estime la pénurie d’agents de santé à environ 2,4 millions de personnes.

L’accès au soin est très inégalement réparti dans le monde : selon le rapport 2006 de l’OMS, « dans la Région des Amériques, où la charge de morbidité est égale à 10 % de la charge mondiale totale, le personnel sanitaire représente 37 % du total mondial avec des dépenses qui dépassent 50 % des fonds alloués à la santé dans le monde, alors que la Région africaine où la charge de morbidité atteint 24 % de la charge globale ne possède que 3 % du personnel sanitaire mondial avec des dépenses de santé qui représentent moins de 1 % du total mondial. » En particulier, l’Afrique souffre de l’exode des agents de santé qualifiés.

Du fait du développement de la contagion liée aux échanges internationaux, la sécurité sanitaire passe par la coopération entre tous les pays.

Les Objectifs du Millénaire de l’ONU concernent la lutte contre les grandes maladies liées à la pauvreté (SIDA, paludisme et tuberculose), le développement des soins infantiles et maternels, l’amélioration des infrastructures de santé, le développement de politiques de santé publique, et la prévention des crises sanitaires.

L’OMS a mis en place en 2001 un système international d’évaluation des médicaments permettant de lutter contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose.

Il est important de mettre en place dans les pays en développement des systèmes de soin pour les maladies chroniques (diabète, cancers…) qui ne sont pas des maladies typiques des pays développés.

L’investissement nécessaire dans l’aide internationale pour la santé est estimé à 27 milliards de dollars par an.

mercredi 11 mars 2009

Projet d’élimination des déchets électroniques en Afrique



La société Hewlett-Packard (HP), l'ONG Global Digital Solidarity Fund (DSF) et l’EMPA, l’Institut suisse de recherche en science des matériaux et en technologie, assurent une élimination écologique et préservent la santé grâce a un projet pilote d'élimination des déchets électroniques en Afrique.

L'EMPA tire un premier bilan de son projet pilote d'élimination des déchets électroniques en Afrique. A Sise au Cap, en Afrique du Sud, son usine a traité 58 tonnes d'appareils, créé 19 emplois et réalisé un bénéfice de 14.000 dollars entre février et novembre 2008.

En fonction des spécificités de chaque pays, le programme fournira des réponses aux problèmes de gestion des « e-déchets » « d’abord par une évaluation des conditions de recyclage actuelles des produits électroniques au Kenya, au Maroc, au Sénégal en Afrique du Sud et en Tunisie, ensuite, en testant les pratiques et procédés qui pourront rendre le recyclage électronique plus sûr. »

Klaus Hieronymi, chef de la division environnement de HP, déclare « nos projets en Afrique visent deux buts : créer des places de travail dans les villages et faire un pas en direction d'une élimination durable des déchets électroniques ».

La deuxième phase du projet prévoit notamment la construction d'installations plus grandes dans les différents pays concernés.

Les dirigeants de l’ONG déclarent que « fournir des ordinateurs d'occasion aux pays pauvres permet certes de soutenir leur essor économique. Mais cette générosité débarrasse aussi indirectement le nord de la question de l'élimination de déchets dangereux. Les appareils électroniques contiennent en effet souvent des métaux lourds et des substances toxiques. »

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