vendredi 8 avril 2011

Les 500 du monde arabe : pour un monde plus juste

Le site internet arabianbusiness.com a publié un classement des « 500 personnalités du monde arabe les plus influentes dans le monde ». Aux antipodes des clichés, le classement fait la part belle aux personnalités « responsables », et aux efforts pour le développement économique et social.


Le travail reconnu de la Fondation Al-Waleed

Si le classement compte un nombre important d’hommes d’affaires, la richesse et le poids économique s’effacent en partie derrière des critères plus moraux. L’indéboulonnable n°1,le Prince Alwaleed Bin Talal Al Saud se distingue autant par sa réussite économique que par sa volonté, manifeste depuis plusieurs années, de consacrer sa richesse et son énergie à de nobles causes. La fondation du Prince Alwaleed finance des programmes humanitaires de lutte contre l’extrême pauvreté et de gestion des désastres environnementaux. Du tremblement de terre haïtien aux inondations au Pakistan, les occasions n’auront malheureusement pas manqué cette année de manifester sa générosité. Alwaleed Bin Talal consacre également ses efforts à la promotion d’une meilleure égalité des sexes dans le monde arabe. Témoin de son audience dans le monde arabe, la fondation Al Waleed place plusieurs de ses dirigeants parmi ce classement des « 500 personnalités» : la Vice-Présidente de la fondation, Leila El Solh, dont les efforts en faveur de la tolérance et du dialogue interreligieux dans son pays d’origine, le Liban, se sont vus récompensés par la prestigieuse Médaille Pontificale par Benoît XVI. Figure aussi la Secrétaire Générale de la Fondation Al Waleed, Muna Abu Sulayman.


Une société civile qui s’ouvre aux femmes

Autre figure des milieux d’affaires saoudiens, la députée présidente de la Chambre de Commerce de Jeddah, Lama Sulaiman, première femme à accéder à un tel poste à responsabilité. L’accès de Lama Sulaiman à un tel poste manifeste une certaine rupture entre la ville de Jeddah, jugée plus progressiste, et la capitale économique et politique, Riyad. Autre femme, autre symbole : Houda Nonoo, seule personnalité juive à occuper un poste d’ambassadeur dans le monde arabe, représentant le Bahreïn aux Etats-Unis. Enfin, une des dernières juridictions exclusivement masculine s’est récemment ouverte à une femme : Khuloud Faqih est devenue en 2009 la première femme à intégrer un Tribunal islamique, en Palestine. Parmi les personnalités représentées au sein des grandes organisations internationales, citons Mahmoud Mohieldin, directeur manager à la Banque Mondiale, Haifa Al Kaylani, fondatrice du Forum International des Femmes Arabes, organisation chargée de favoriser l’accès de femmes d’affaires aux postes de direction dans 22 pays arabes.


En France :

Les personnalités françaises n’ont guère l’occasion de s’investir sur les grands enjeux de paix et de développement. Citons tout de même le franco-algérien Yazid Zabeg, désigné Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO en février dernier, et auteur de nombreux ouvrages pour la promotion de l’égalité et de la diversité dans l’entreprise.

mercredi 30 mars 2011

Les États européens violent les droits fondamentaux des migrants

« La crise actuelle des migrants à Lampedusa est un indicateur de la plus grande incapacité de l'Europe de faire respecter les droits les plus fondamentaux des migrants », déclare le représentant des politiques et de l'advocacy pour le JRS Europe, Stefan Kessler, dans un communiqué de presse du Service jésuite pour les réfugies (JRS) parvenu à l'agence ZENIT. « Si les États de l'UE sont incapables de protéger les droits des migrants à court terme, ils risquent d'entretenir la misère à longue durée », prévient-il rappelant que la pauvreté est « une spirale d'indignité humaine » et qu'une fois que les migrants sont bloqués dans cette situation, « il est difficile et coûteux de les tirer de là ». En Europe, souligne le communiqué du JRS, ce sont des milliers de migrants qui sont privés de l'accès à l'éducation, aux soins médicaux, au logement et aux services sociaux ainsi qu'au marché de l'emploi. Et les recherches entreprises au cours des six dernières années par le JRS démontrent que la misère est une conséquence des politiques d'exclusion des États européens. A l'œuvre dans plus de 40 pays avec la mission d'accompagner, servir et défendre les droits des réfugiés ou des personnes déplacées contre leur volonté, le JRS a rassemblé un large réseau, incluant des syndicats, des associations médicales, des experts en éducation et des organisations de migration, pour développer des stratégies communes afin de combattre la misère des migrants en Europe. « La misère est une violation des droits de l'homme. Laisser les migrants dans la misère transgresse les valeurs fondamentales de l'Union basées sur le respect des droits humains de toutes les personnes en Europe », déclare Stefan Kessler. Bien que la nature et la profondeur des problèmes diffèrent selon les États, il est clair, selon lui, que « l'UE a un rôle à jouer en offrant des solutions communes ».

mardi 15 mars 2011

Objectifs du millénaire pour le développement : l'Allemagne et l'Autriche adhèrent à l'idée d'une taxe sur les transactions financières

La chancelière allemande Angela Merkel et son homologue autrichien Werner Fayman, ont fait part de leur souhait d'instaurer une taxe sur les transactions financières au sein de la zone euro et de discuter du projet lors de la prochaine réunion des ministres des Finances des 17 pays membres.

Paris a salué cette annonce de l'Allemagne et de l'Autriche, qui rejoignent dans la zone euro, l'Espagne et la Belgique, en faveur du financement innovant, ainsi que plusieurs partenaires non européens, membres du Groupe pilote.

Malgré la faiblesse du montant, le financement innovant est une contribution solidaire qui pourra permettre de lever des montants indispensables et conséquents, pour le financement des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et l'adaptation au changement climatique des pays du Sud, en complément de l'Aide publique au développement (APD).

Le président français, Nicolas Sarkozy, qui préside actuellement le G20 et le G8, en a fait un objectif majeur de sa mandature, aujourd'hui considéré par le Fonds monétaire international (FMI), le groupe Mèlès-Stoltenberg, et le Groupe pilote, comme « techniquement faisable et économiquement raisonnable ».

lundi 7 mars 2011

Le martyre continu des communautés d'Irak

Le portail en langue arabe Ankawa.com, qui renvoie à des sites chrétiens assyro-chaldéens-syriaques (et qui possède aussi une version anglaise), révèle en images le martyre continu des communautés chrétiennes dans la capitale irakienne, Bagdad.
Dans un reportage photographique envoyé à l'agence ZENIT par Alberto López Espinosa, on peut voir des photographies des funérailles des deux jeunes prêtres catholiques tués lors de l'attentat contre la cathédrale syro-catholique du 31 octobre, ainsi que les photos des autres « martyrs » définis ainsi par le site Internet.
« Ils sont morts pour suivre Jésus-Christ, ainsi que 50 autres fidèles, dont des enfants, des jeunes et des personnes âgées - souligne le texte. Le sang des martyrs est une semence de nouveaux chrétiens. Nous nous confions à eux en leur demandant le don de la fidélité et de la force ».

Les deux prêtres - Wassim Sabih (Waseem Sabeeh Al-kas Butros), 27 ans et Thaer (Thaer Saad-alla Abdal) 32 ans - ont été assassinés durant l'attaque contre la cathédrale syro-catholique pendant la célébration de l'Eucharistie. Le père Rafael Alkotaily a été blessé et soumis à une série d'opérations à l'hôpital Ibn Al-Nafis de Bagdad.
Ces sept dernières années, les chrétiens irakiens ont été la cible de vagues d'attentats terroristes contre leurs églises, les monastères, les maisons, les commerces et les personnes elles-mêmes. Un évêque et plusieurs prêtres ont été assassinés de sang-froid.

Peu après l'attentat contre la cathédrale, située dans le centre de Bagdad, selon Ankawa, Al-Qaeda a menacé de perpétrer d'autres attentats contre les chrétiens. Le groupe affilié à Al-Qaeda « Etat islamique en Irak » a averti que ses attentats sont légitimes et que l'heure est venue pour les chrétiens irakiens d'affronter la destruction.
L'avertissement terroriste a été publié sur des sites Internet militants dont le groupe annonçait vouloir arracher et disperser les chrétiens d'Irak.

« Tous les centres chrétiens, les organisations et les institutions, les responsables et les membres sont des objectifs légitimes pour les mujaheddin, où qu'ils se trouvent », affirmait la déclaration.

lundi 28 février 2011

Haïti, un an après : quel bilan ?

Un an après le séisme qui a bouleversé le pays, les haïtiens sont encore dans l'attente de changements significatifs à même de remettre sur pied la nation la plus pauvre d'Amérique. Le séisme du 12 janvier 2010 a laissé derrière lui plus de 250.000 morts et deux millions de sans-abri. Au cours des jours qui ont suivi, sont arrivées des tonnes de nourriture et d'aides et de nombreuses autorités du monde ont rendu visite à Port-au-Prince. La première aide est parvenue de la République Dominicaine voisine, qui s'est démontrée immédiatement solidaire en créant un pont aérien destiné aux secours internationaux dans la mesure où l'aéroport de la capitale haïtienne avait été rendu inutilisable par le séisme.

Au Sommet des donateurs réuni à New York le 31 mars 2010, le monde s'était engagé à offrir une contribution de 5.300 millions de dollars en deux ans, somme considérée comme très importante mais insuffisante en vue de la reconstruction totale. En effet, 60% des infrastructures d'Haïti ont été détruites, 200.000 maisons endommagées, le pays ayant enregistré des pertes pour un total de 7.800 millions de dollars soit 120% de son produit intérieur brut de 2009. Ce qui a fait dire au Premier Ministre, Jean Max Bellerive, que la contribution promise était « maigre ».

Douze mois après le séisme, une grande partie de cette contribution n'est pas encore parvenue à la nation caribéenne. Au mois de juillet, en commémorant les six premiers mois après le séisme, le Président haïtien, René Préval, avait déclaré qu'il existait une grande disproportion entre les fonds nécessaires à la reconstruction et ceux reçus jusqu'alors. Les donateurs eux-mêmes ont reconnu ne pas avoir envoyé toutes les aides promises. La Banque mondiale prévoit d'achever la mise à disposition de 749 millions de dollars à la fin de l'année 2011. Le FMI a approuvé l'annulation de la dette d'Haïti qui s'élevait à 268 millions de dollars.

En 2010, la Banque interaméricaine pour le Développement a affecté 176 millions de dollars à Haïti. L'Union européenne a communiqué que, sur un total de 1.235 millions d'€uros (soit 1.600 millions de dollars environ) d'aides prévues pour la reconstruction d'Haïti, seuls 422 millions d'€uros (soit 560 millions de dollars) avaient pour l'heure été mis à disposition. L'Union des Nations Sud-américaines (UNASUR) a recueilli 75% des 100 millions de dollars promis à Haïti, selon une communication faite à l'agence Efe par son représentant spécial à Haïti, Materolo.

Nombreux sont ceux qui dénoncent le manque de cohérence entre les promesses d'aide et la réalité des faits, comme le Père Angel García, prêtre et Président de l'ONG espagnole « Mensajeros de la Paz » (« Messagers de la paix ») qui a déclaré à la presse qu'à Haïti, « rien n'a été reconstruit » (voir Fides 08/10/2010).

La Commission interne pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH) a reconnu lors de sa réunion de la mi-décembre 2010, tenue à Saint-Domingue, que les objectifs pour 2011 comprennent le transfert de 400.000 personnes évacuées sur un total de 1,3 millions qui vivent encore sous la tente au sein de camps provisoires ainsi que le déblaiement de 40% des détritus causés par le séisme (voir Fides 06/11/2010).
Haïti était déjà submergé avant le 12 janvier 2010 par une profonde crise qui touchait les aspects économique, politique, social et culturel : le taux de chômage était de 70% et l'extrême pauvreté frappait 80% de la population. Malheureusement, la corruption, dont on craint qu'elle ait pu détourner d'importantes ressources provenant de l'aide humanitaire, demeure l'un des plus grands maux du pays, ainsi que l'affirme dans son rapport 2010 l'ONG « Transparency International » qui place Haïti au 146° rang sur un total de 178 pays examinés.

La situation s'est par ailleurs aggravée suite à la crise politique caractérisée par des accusations de fraudes électorales lancées à l'occasion du premier tour des élections présidentielles du mois de novembre dernier (voir Fides 10/12/2010) et à l'épidémie de choléra qui s'est déclarée au mois d'octobre, causant plus de 3.400 morts et créant de nouveaux besoins (voir Fides15/11/2010).

L'ONU cherche à recueillir 164 millions de dollars afin d'affronter l'épidémie mais elle est réussie à réunir seulement un cinquième de cette somme, selon ce qu'a affirmé le 17 décembre 2010 le Directeur général de l'UNICEF, Anthony Lake.

lundi 21 février 2011

Quelle paix pour le XXIème siècle ?

La paix n'est pas simplement « absence de conflit » , car elle suppose une série de réalités et valeurs, comme la solidarité, le respect, la justice et l'égalité, a rappelé le cardinal Péter Erdo, président du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe (CCEE), dans son intervention, vendredi 18 février, à la rencontre annuelle du Comité conjoint de la Conférence des Eglises d'Europe (KEK) et du CCEE, qui s'est déroulée du 17 au 20 février à Belgrade, en Serbie.

Dans son intervention, le cardinal Erdo a parlé d'un « abus » du concept de paix et mis en garde contre le risque de ne pas savoir « faire la distinction entre le vocabulaire utilisé et les vrais objectifs que visent certains groupes d'intérêt, partis ou mouvements ».

« Pouvons-nous parler de paix quand, dans le monde, des personnes sont pourchassées pour leur nationalité ou leur religion ? » interroge-t-il. « Comment parler de paix dans des pays où de si nombreux chrétiens sont privés de liberté religieuse et menacés dans leur propre existence physique, objets de graves formes de discrimination (psychologique, économique et culturelle) qui peuvent se traduire parfois en véritables persécutions ? ».

Pour le cardinal Erdo, il faut rechercher de « nouveaux modes efficaces de solidarité » entre les personnes.

Pour beaucoup, a-t-il ajouté, le mot « paix » signifie aussi « une certaine tolérance, ou un accord tacite d'observer réciproquement ‘une paix' tant que les droits individuels sont respectés ».

Un concept de « tolérance superficielle est insuffisant », a-t-il estimé.

Rappelant que la paix laissée et souhaitée par le Seigneur est basée sur « la vérité de Dieu et de l'homme », et qui appelle à « découvrir la beauté et la richesse des diverses formes d'identité et de communion », le cardinal Erdo a relevé les trois éléments incontournables à reconnaître pour y arriver :

Le premier, a-t-il expliqué, est « l'importance vitale de reconnaître que, dans la famille et la société, chaque individu est diffèrent » et que cela n'est pas en contradiction avec l'aspiration de tous à jouir des mêmes droits.

Il est important aussi, deuxième élément selon le cardinal Erdo, de reconnaître « la valeur des nations en tant que communautés de langue, d'histoire, de culture, d'expériences historiques, de traditions religieuses », « dans un monde qui tend à oublier ses racines et finit par se transformer en une masse indistincte de consommateurs uniformisés, ou alors qui se réfugie, se sentant menacé, dans le nationalisme ou l'extrémisme ».

« Le vrai citoyen responsable, justement parce qu'il connaît et aime sa culture, sa langue et sa patrie, est en mesure de respecter et valoriser l'héritage culturel des autres », a-t-il insisté.

Enfin, le troisième élément à reconnaître est le fait que la paix « a assurément aussi une dimension économique », au regard de la récente crise qui, selon le cardinal Erdo, a montré que « la quête effrénée d'un profit toujours plus grand n'est pas capable de garantir un ordre économique durable ».

Dans ce contexte, a-t-il conclu, les chrétiens ont devant eux « un grand défi » à relever : celui de découvrir, de vivre et d'appuyer les initiatives en vue du vrai bien de la personne. Le bien commun des travailleurs et des consommateurs, ne s'excluent pas, ils s'enrichissent mutuellement, dans la solidarité et la subsidiarité ».


jeudi 9 décembre 2010

L’aide au développement en Allemagne - recommandation de l’OCDE 6

Action humanitaire : mettre en place une politique d’ensemble dans le domaine humanitaire

L’Allemagne ne s’est toujours pas dotée d’une stratégie globale qui puisse guider les programmes humanitaires des différents ministères, mais s’appuie sur un ensemble de documents d’orientation et de lignes directrices, renvoyant chacun à un domaine thématique spécifique.

L’élaboration d’une stratégie d’ensemble, faisant fond sur les avantages comparatifs des divers instruments de financement, contribuerait à une répartition plus efficace des tâches et favoriserait le raccordement entre les activités de secours immédiat et de reconstruction à plus long terme.

Elle pourrait aussi faciliter la mise en place d’un système plus complet de suivi et d’évaluation des programmes des partenaires.



Accroître les moyens financiers affectés à l’aide humanitaire

Les résultats enregistrés par l’Allemagne au regard du cadre d’évaluation de l’aide humanitaire du CAD demeurent largement positifs et la part de son APD qu’elle consacre à l’aide humanitaire est passée de 2 % en 2004 à 3.3 % en 2008. Cette part reste néanmoins nettement inférieure à la moyenne du CAD pour la même année, à savoir 9.2 %, et l’Allemagne affecte à l’action humanitaire une proportion bien moins importante de son APD que la plupart des autres membres du CAD.

Étant donné la position qu’elle occupe parmi les donneurs les plus généreux, et compte tenu de l’ampleur des besoins humanitaires à l’échelle du monde, l’Allemagne devrait accroître encore les moyens financiers qu’elle met au service de l’aide humanitaire.



Préciser la répartition des tâches, resserrer les liens thématiques et renforcer l’impact

L’aide humanitaire relève de deux ministères : le ministère fédéral des Affaires étrangères s’occupe de l’aide d’urgence et le BMZ des situations de crise qui se prolongent et des activités de reconstruction à la suite de catastrophes.

Un Comité de coordination de l’aide humanitaire assure la coordination des interventions du BMZ, du ministère fédéral des Affaires étrangères et des autres acteurs humanitaires nationaux. Il se réunit à intervalles réguliers et peut en outre être convoqué au pied levé en cas de crise ou de catastrophe soudaine.

Il n’en conviendrait pas moins de mieux préciser la répartition des tâches entre les deux ministères, et aussi de renforcer les liens entre les agents du ministère fédéral des Affaires étrangères qui travaillent dans le domaine humanitaire et les spécialistes des questions de développement employés par le BMZ. On en a un bon exemple avec le programme pour la réduction des risques de catastrophe : bien que ce dernier soit financé par les deux ministères, il n’existe pas de structure de supervision unifiée ni de liens formels entre les spécialistes de la question au sein des deux ministères, ce qui nuit à l’apprentissage et à la consolidation du programme alors que la réduction des risques de catastrophe est un domaine d’intervention prioritaire pour l’Allemagne.

La séparation des moyens d’action entre les deux ministères alourdit en outre notablement les coûts de transaction pour les partenaires, surtout en cas de crise prolongée, car elle les oblige à établir des propositions et des rapports distincts, selon des présentations et des instructions différentes, pour différentes parties d’un même projet.

Si les financements à déblocage rapide fournis par le ministère fédéral des Affaires étrangères sont au-delà de tout reproche, ses projets à court terme, en revanche, vont à l’encontre des principes et bonnes pratiques pour l’action humanitaire, surtout pour ce qui est de la souplesse opérationnelle et du soutien de la reconstruction à plus long terme.

Une coordination plus étroite est indispensable, sur les questions d’ordre stratégique aussi bien qu’opérationnel, et l’Allemagne devrait s’appliquer à mettre en place des mécanismes formels à cet effet. Une meilleure coordination permettrait par ailleurs de mieux raccorder les opérations de secours immédiat et les programmes de reconstruction à plus long terme. Le CAD salue l’évaluation interministérielle en trois phases de l’aide humanitaire allemande, destinée à améliorer l’impact de cette dernière sur le terrain. Une plus grande attention à l’instauration de mécanismes indépendants de suivi et de rapports pour les programmes et projets humanitaires améliorerait par ailleurs l’apprentissage et la reddition de comptes.



Recommandations

Afin de renforcer encore l’impact de ses activités humanitaires, l’Allemagne devrait : mettre en place une politique d’ensemble dans le domaine d’humanitaire, s’appuyant sur les avantages comparatifs de ses divers instruments, mieux raccorder l’aide d’urgence et les programmes de développement ; et continuer d’accroître les moyens financiers affectés à l’action humanitaire ; et opérer une meilleure coordination autour des questions d’élaboration des politiques et d’orientation stratégique et préciser la répartition des tâches entre le BMZ et le ministère des Affaires étrangères ; uniformiser les modalités de soumission des propositions et de rapport pour les partenaires désireux d’obtenir des financements ; et renforcer les liens thématiques entre les acteurs publics et ceux de la société civile intervenant dans l’aide humanitaire allemande.



source OCDE

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