samedi 24 octobre 2009

La présence permanente en Asie des grandes ONG permet une mobilisation contre les catastrophes

Séisme en Indonésie, typhon aux Philippines, au Vietnam et au Laos, tsunami aux îles Samoa et Tonga : l'Asie a subi en quelques jours une série de catastrophes dévastatrices, qui ont provoqué des milliers de morts et privé d'eau, de nourriture et de toit des centaines de milliers de personnes. François Danel, directeur d'Action contre la faim, n'a pas souvenirs d'événements frappant "presque simultanément aussi fort". Cette accumulation complique la tâche de l'aide humanitaire. "Une telle succession est difficile à gérer, surtout quand un événement imprévisible, comme un tremblement de terre, s'ajoute aux phénomènes climatiques auxquels nous sommes davantage préparés, comme les tempêtes tropicales", affirme Marie-Noëlle Rodrigue, responsable des opérations d'urgence chez Médecins sans frontières.
Les équipes des agences de Nations unies et des ONG d'aide humanitaire d'urgence sont en train de faire route vers les zones sinistrées, afin d'évaluer les besoins des populations. "L'accès à l'eau potable, la fourniture d'alimentation et d'abris temporaires sont des priorités dans ce genre de situation, explique M. Danel. La coordination avec les gouvernements, les agences des Nations unies et les autres ONG doivent nous permettre d'être les plus pertinents possibles."
Les humanitaires sont cependant loin de découvrir ces zones. La plupart des organisations sont présentes en permanence dans les pays touchés depuis des années, et disposent de réseaux locaux sur lesquels elles peuvent s'appuyer. "Environ six cents personnes travaillent pour notre organisation dans les cinq pays touchés, explique Melanie Brooks, porte-parole de Care. Ils travaillent sur l'accès à l'eau, l'assainissement, la santé, mais ont aussi été formés pour répondre aux urgences." "Notre ligne de conduite est d'anticiper les catastrophes, en prépositionnant du matériel et en formant les hommes du réseau", affirme Jean-François Riffaud, de la Croix-Rouge française. Cette politique démontre aujourd'hui son utilité."
Pour être présentes sur tous les fronts, les ONG vont cependant avoir rapidement besoin de fonds. "La question des arbitrages financiers ne se pose pas encore, affirme M. Danel. Nous savons qu'en cas de catastrophe les Etats et les populations civiles se mobilisent pour nous fournir des moyens supplémentaires, et nous espérons que cela sera le cas cette fois-ci." La Commission européenne a débloqué, jeudi 1er octobre, 3 millions d'euros - auxquels l'Allemagne a ajouté 1 million d'euros - pour les sinistrés indonésiens et l'Espagne 1 million d'euros pour les secours aux Philippines, tandis que les Etats-Unis se sont engagés à verser 2,2 millions d'euros.
Mais les ONG redoutent une éventuelle lassitude de leurs donateurs. "Nous lançons des appels répétés, constate Sébastien Deschamps au Secours catholique. Or il est difficile de mobiliser sur plusieurs sujets à la fois." La Croix-Rouge a d'ailleurs décidé de lancer un appel commun en faveur des "sinistrés de l'Asie et du Pacifique".

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