mercredi 3 juin 2009

Au rythme actuel, les OMD concernant la santé seront atteints… en 2165

L’OMS vient de publier un rapport affirmant que les défis que représentent des systèmes de santé fragiles, la transition épidémiologique et les nouvelles menaces pour la santé deviendront de plus en plus cruciaux.

D'une manière générale, la proportion des enfants âgés de moins de cinq ans souffrant de dénutrition (selon les normes OMS de croissance de l'enfant) a diminué pour passer de 27 % en 1990 à 20 % en 2005. Toutefois, les progrès ont été irréguliers et le nombre des enfants présentant une insuffisance pondérale est estimé à 112 millions. La dénutrition est une cause sous-jacente de plus d'un tiers des décès chez l'enfant. En 2007, le nombre des décès d'enfants était de 9 millions, soit nettement inférieur aux 12,5 millions enregistrés en 1990, avec une baisse de 27 % du taux de mortalité chez les moins de cinq ans au cours de cette période, lequel se situe à 67 pour 1000 naissances vivantes en 2007. Réduire la mortalité infantile dépend de plus en plus fréquemment de la capacité à combattre la mortalité néonatale ; à l'échelle mondiale, 37 % des décès d'enfants âgés de moins de cinq ans surviennent au cours du premier mois de vie, et pour la plupart au cours de la première semaine. Les pays où les progrès sont les moindres sont généralement ceux qui sont touchés par des niveaux élevés de VIH/sida, en proie à de graves difficultés économiques ou à des conflits.

Les progrès obtenus dans la réduction de la mortalité infantile peuvent en grande partie être attribués à l'augmentation de la couverture vaccinale, à l'utilisation des sels de réhydratation par voie orale lors d'épisodes de diarrhée, à l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide, à l'accès aux traitements par associations médicamenteuses comportant de l'artémisinine et aux efforts visant à supprimer l'infection à Haemophilus influenzae type b, ainsi qu'à la réduction de la morbidité consécutive à l'amélioration de l'approvisionnement en eau et des moyens d'assainissement. Toutefois, parce que la disponibilité et l'utilisation des interventions qui ont fait leurs preuves restent faibles au niveau communautaire, la pneumonie et la diarrhée continuent à tuer 3,8 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans chaque année.

S’agissant de l’autre population fragile, les femmes, ce sont chaque année près de 536 000 d’entre elles qui meurent de complications au cours de la grossesse ou de l'accouchement, dont 99 % dans les pays en développement. Le taux mondial de mortalité maternelle qui était de 400 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2005 a à peine changé depuis 1990. La plupart de ces décès surviennent dans la Région africaine, où le taux de mortalité maternelle est de 900 pour 100 000 naissances vivantes, sans qu'aucune amélioration n'ait pu être constatée entre 1990 et 2005.

Pour réussir à faire reculer la mortalité et la morbidité maternelles, il faut des services de santé maternelle et génésique de bonne qualité qui soient davantage accessibles et mieux utilisés. La proportion de femmes enceintes qui, dans le monde en développement, ont bénéficié d'au moins une visite prénatale a légèrement progressé pour passer d'à peine plus de la moitié de ces femmes au début des années 1990 à près des trois quarts d'entre elles une décennie plus tard. Au cours de la période 2000-2006, 65 % des naissances dans le monde avaient lieu en présence de personnel de santé qualifié, soit 4 % de plus qu'au cours des années 1990-1999.

A l'échelle mondiale, le taux de prévalence de la contraception a progressé pour passer de 59 % en 1990-1995 à 63 % au cours de la période 2000-2006. Néanmoins, dans certaines Régions, il reste très difficile de mieux répondre à la demande de planification familiale qui est considérable et de faire baisser les taux élevés de fécondité des adolescentes. Il y a eu, dans le monde, 48 naissances pour 1000 femmes âgées de 15 à 19 ans en 2006, soit une légère baisse par rapport aux 51 pour 1000 de l'année 2000.

La pandémie la plus grave à l’heure actuelle n’est pas la grippe A, mais le paludisme. En 2006, on estimait à 3,3 milliards le nombre des personnes menacées par le paludisme. Parmi celles-ci, près de 1,2 milliard se situaient dans la catégorie à haut risque (car vivant dans des régions où l'on constate plus d'un cas de paludisme pour 1000 habitants par année). Bien qu'il soit encore trop tôt pour enregistrer les changements mondiaux en termes d'impact, 27 pays (dont 5 en Afrique) ont constaté une réduction des cas notifiés de la maladie et/ou de décès résultant du paludisme atteignant 50 % entre 1990 et 2006. La portée des interventions visant à la prévention et au traitement du paludisme s'est élargie. Il y a eu une nette augmentation de la production et de l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide, bien que les cibles mondiales ne soient pas encore été atteintes. En juin 2008, l'ensemble des pays et territoires où la charge de mortalité est élevée, à l'exception de quatre d'entre eux, avaient adopté le traitement par association médicamenteuse comportant de l'artémisinine en tant que traitement de première intention pour le paludisme à falciparum, et l'utilisation de ce traitement par association médicamenteuse est transposée à une plus grande échelle.

En conclusion, si des progrès peuvent être constatés pour certains OMD, ceux directement liés à la santé sont en revanche loin d’être atteints. Les niveaux de mortalité infantile, de mortalité maternelle et de prévalence du sida demeurent alarmants dans certaines régions, en particulier en Afrique sub-saharienne, au point que dans le clip ci-dessous, on affirme que ces objectifs ne pourront être atteints, si l’on en reste au rythme actuel, qu’en 2165.


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