mardi 4 août 2009

L’Ivermectine rend la vue aux Africains

L’élimination de l’onchocercose, ou cécité des rivières, est envisageable grâce au traitement par l’ivermectine. Cette maladie, dont souffrent 37 millions d’Africains, provoque de graves symptômes cutanés et rend aveugle. Transmise par une mouche, la simulie, qui se reproduit dans les rivières, elle représente une grave menace pour le continent africain. Mais peut-être plus pour très longtemps…
Cette nouvelle, révélée par la revue Neglected Tropical Diseases (maladies tropicales négligées) est porteuse d’un immense espoir pour des millions de malades. Saluée par l’OMS comme « une étape historique » dans la lutte contre la maladie, elle résulte d’une étude menée dans trois régions du Mali et du Sénégal.
L’onchocercose, maladie endémique, pourrait donc très prochainement ne plus sévir. Les études ont montré que le traitement par l’ivermectine permettait de stopper les nouvelles infections et la transmission dans ces trois zones d’Afrique particulièrement touchées par la maladie. Ce fléau millénaire, qui touche trente pays africains, ne survivrait donc pas à l’ivermectine. Après 15 à 17 ans de traitement semestriel ou annuel, il ressort que seules quelques infections subsistaient dans la population humaine. Dans les zones d’essai, le traitement a donc été arrêté et deux ans près, aucune nouvelle infection n’était à déplorer.
L’ivermectine, fabriquée par les laboratoires Merck, est distribué gratuitement depuis 1987 aux pays touchés. Ces récents résultats vont donc permettre de guérir des millions de malades et surtout d’empêcher que la maladie ne continue à faire des ravages. Certes, elle ne tue pas mais elle condamne des millions d’Africains, dont l’existence est déjà meurtrie, à une vie sans couleurs. La découverte de ce traitement est donc « un excellent exemple de la façon dont ce type de recherche peut non seulement apporter des réponses importantes à des problèmes de santé majeurs mais également aider avec ce type de partenariat à développer des capacités de recherche dans les pays à revenu faible » se félicite le Docteur Robert Ridley, coordinateur de l’étude.


Reste à savoir maintenant comment et quand le traitement pourra être stoppé sans danger pour la population. Après des milliers d’années à sévir en toute impunité et à plonger la vie de millions d’Africains dans le noir total, il semble que la cécité des rivières ne sera bientôt plus qu’un épisode de l’Histoire.

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