samedi 27 février 2010

Soutien des enfants en amérique latine avec Shakira et la Banque mondiale


Shakira et la Banque mondiale lancent un partenariat visant à soutenir les enfants en Amérique latine.

Les enfants d'Amérique latine ont occupé le devant de la scène lundi 22 février à la Banque mondiale, après le lancement par la célèbre artiste Shakira et l'institution internationale d'une initiative conjointe visant à étendre des programmes de développement vraiment nécessaires en faveur des jeunes enfants.

Shakira et le Président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick ont annoncé la mise en place d'un plan de 300 millions de dollars : « L'Initiative en faveur de la petite enfance : un investissement pour la vie ». Ce plan, qui fournira des fonds et une assistance technique permettant de mettre en œuvre des programmes de développement de la petite enfance (DPE) dans la région Amérique latine et Caraïbes, a été lancé lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au siège de la Banque à Washington (États-Unis). Cette initiative a également pour objectif de développer une communauté de praticiens qui échangeront leurs connaissances et leurs expériences.
Dans le cadre de ce nouveau partenariat, Shakira et la Banque mondiale vont collaborer ensemble pour sensibiliser à l'importance des programmes de DPE, tout en promouvant l'adoption de ces initiatives au profit de millions de jeunes enfants latino-américains n'ayant pas accès aux services de base.
Les programmes de DPE permettent aux enfants de bénéficier d'une alimentation et de soins médicaux adéquats ainsi que d'un environnement stimulant, et ce à dater de leur conception jusqu'à l'âge de six ans - une période cruciale pour que l'enfant développe toutes ses possibilités. Selon les calculs de la Banque mondiale portant sur cette région, 9 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique et 22 millions n'ont pas accès à des services de base dès leur tout jeune âge.

Devant plus de 300 invités sur place –dont des représentants des gouvernements et des organisations internationales- et une audience mondiale de milliers de personnes connectées via Internet, M. Zoellick a déclaré qu'investir dans le DPE n'était pas seulement un bon moyen d'améliorer la condition des enfants pauvres, mais aussi « un moyen intelligent ».
« Ces investissements sont payants car grâce à eux, davantage d'enfants poursuivent leur scolarité, obtiennent de meilleurs résultats et réussissent à s'en sortir. D'autre part, des enfants en meilleure santé donneront des adultes plus productifs »

, a souligné M. Zoellick lors de la signature du partenariat entre la Fondation ALAS de Shakira, l'Earth Institute de l'Université Columbia et la Banque mondiale.

Les études réalisées indiquent qu'à cinq ans, 85 % du cerveau de l'enfant est déjà entièrement structuré. Ceci confirme l'argument selon lequel ces premières années sont essentielles pour que l'enfant développe l'intégralité de ses capacités, a expliqué M. Zoellick. La semaine dernière, la Banque a publié « The Promise of Early childhood Development in Latin America and the Caribbean » (« La Promesse du développement de la petite enfance dans la région Amérique latine et Caraïbes »). Ce rapport rassemble les résultats de travaux scientifiques récents qui expliquent pourquoi les programmes de DPE sont essentiels, et montrent que les retards s'avèrent difficiles à rattraper plus tard dans la vie.

Les gouvernements sont appelés à agir

Il n'est cependant pas trop tard pour agir, affirment les experts et les partisans du DPE.
Shakira s'appuie sur le succès de son expérience passée auprès d'enfants défavorisés pour inciter les dirigeants d'Amérique latine à comprendre la valeur des investissements réalisés au profit des jeunes enfants (de 0 à 6 ans), lorsque leur cerveau et leurs aptitudes sociales et cognitives se développent.
« La Banque mondiale, ALAS et l'Earth Institute vont travailler en étroite collaboration avec les gouvernements pour s'assurer que ceux-ci recevront des consignes spécifiques afin de mettre en œuvre les meilleures pratiques dans ce domaine »

, a déclaré la chanteuse colombienne (titulaire d'un Grammy Award) qui a fondé ALAS, un rassemblement d'artistes et de dirigeants d'entreprise qui s'emploient à améliorer les services destinés aux enfants dans la région.
Les nouveaux partenaires présenteront leurs recommandations pour la mise en place de programmes de DPE de qualité lors du Sommet des objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU organisé en septembre ainsi que du Sommet ibéro-américain qui se tiendra en Argentine en novembre. En outre, un Comité DPE a été créé, incluant des hauts responsables d'ALAS, de l'Earth Institute, des organisations internationales et de la Banque mondiale, qui est représentée par la Vice-présidente régionale Pamela Cox.
« Nous nous adressons à tous les dirigeants d'Amérique latine et des Caraïbes, que nous rencontrerons à l'occasion de ce prochain sommet : nous vous demandons de saisir l'occasion offerte par cette Initiative en faveur de la petite enfance et de permettre aux experts de la Banque mondiale de vous appuyer et de vous aider à concevoir des programmes innovants et efficaces, à solliciter des fonds et à investir dans le futur »

, a déclaré Shakira.
Evangeline Javier, directrice du développement humain à la Banque mondiale, souligne que même si la région a été l'une des plus actives dans ce domaine, les dépenses publiques affectées aux programmes de DPE doivent être renforcées.
« Actuellement, les investissements dans des initiatives de DPE vont de moins de 1 % à environ 12 % des dépenses totales affectées à l'éducation dans les pays de la région »

, explique Mme Javier.
Les experts estiment que cette Initiative en faveur de la petite enfance constitue un premier effort important pour faire évoluer les choses, mais que ce plan ne fonctionnera que si les décideurs politiques et les dirigeants s'impliquent eux aussi.
« Nous sommes très contents de voir que dans le cadre d'ALAS, des artistes et des hommes d'affaires éminents effectuent un travail de sensibilisation en faveur du DPE et coopèrent avec des institutions de diffusion des connaissances telles la Banque mondiale et l'Earth Institute. Ensemble, ils soutiennent les meilleures pratiques dans le domaine du DPE, pratiques étayées par des travaux de recherche rigoureux »

, affirme Emiliana Vegas, spécialiste de l'éducation et auteur de « La Promesse du DPE dans la région Amérique latine et Caraïbes ». « Cependant, souligne-t-elle, au final il appartient au gouvernement de chaque pays d'investir dans le DPE, de sorte que partout dans le monde les enfants puissent développer l'intégralité de leurs capacités. »

Au cours des 20 dernières années, la Banque mondiale a aidé les gouvernements de plus de 50 pays à investir dans le développement de la petite enfance. En Amérique latine et aux Caraïbes, la Banque a financé plus de 30 projets de DPE, incluant une assistance technique, des travaux de recherche et le financement des programmes.
Dans quelques semaines, le Conseil d'administration de la Banque va examiner le tout premier projet dans le cadre de l'Initiative en faveur de la petite enfance. Celui-ci aidera à former les parents et les personnes s'occupant d'enfants âgés de 0 à 4 ans dans les 172 municipalités les plus démunies du Mexique.

La Banque mondiale a également engagé avec le Programme alimentaire mondial un partenariat en faveur de 100 000 enfants haïtiens âgés de moins de 2 ans (en mettant d'abord l'accent sur les trois premiers mois de la vie), afin que ceux-ci bénéficient d'une alimentation et de services de santé plus adaptés. Via l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation panaméricaine de la santé, la Banque finance des soins pour les femmes enceintes et allaitantes, en fournissant notamment un ensemble de services destinés aux enfants de moins de 2 ans.
Source : Banque Mondiale

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