jeudi 4 septembre 2008

Au Zimbabwe, le gouvernement pose ses conditions à l'intervention des ONG

Quelque 4 millions de Zimbabwéens, soit un tiers de la population, dépendent de l'aide humanitaire dans ce pays d'Afrique australe, où 80% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Les denrées s'y font de plus en plus rares et l'inflation, la plus forte au monde, se chiffre par millions, voire par dizaines de millions de pour cent selon certains économistes.
Le Zimbabwe est également parmi les pays les plus touchés par le sida, avec 3.000 décès par semaine liés à la maladie, selon le Conseil national du sida.
En juin, le gouvernement avait suspendu les activités de toutes les organisations humanitaires avant la réélection contestée du président Robert Mugabe sur fond de violences.
Il avait accusé certaines ONG de soutenir l'opposition, laquelle avait remporté les élections générales fin mars et boycotté le second tour de la présidentielle en raison des violences à l'encontre de ses partisans.
Des négociations sur un partage du pouvoir ont été entamées fin juillet pour sortir de cette paralysie politique, doublée d'une profonde crise économique. Suspendues mi-août, les pourparlers sont dans l'impasse et le président Mugabe a annoncé la semaine dernière qu'il annoncerait "prochainement" son gouvernement.
Le régime zimbabwéen a demandé aux ONG de détailler leurs activités auprès du gouvernement, qui les avait autorisées vendredi à reprendre leurs programmes après trois mois de suspension, rapporte mardi le quotidien d'Etat The Herald.
"Le gouvernement a introduit de nouveaux mécanismes pour les organisations non gouvernementales et les volontaires", a indiqué le journal, précisant qu'"elles devront constamment référer au ministère leurs programmes, les lieux et modes d'opérations".
Elles doivent également détailler les fonds perçus entre juillet 2008 et juin 2009 et la façon dont ils ont été dépensés. Le directeur de l'association pourra être poursuivi si les informations fournies se révèlent inexactes, a précisé The Herald.
L'association nationale des organisations non gouvernementales (Nango) a appelé dans un communiqué "le ministère des Affaires sociales et autres organismes étatiques à créer un environnement favorable pour les sociétés civiles qui viennent en aide à des millions de Zimbabwéens".
"La majorité des organisations font tout leur possible pour rattraper le temps perdu durant la suspension de leurs activités", a indiqué à l'AFP le porte-parole de Nango, Fambai Ngirande, notamment celles spécialisées dans l'agriculture qui "se dépêchent avant la saison des pluies".
"Il y a un sentiment de panique car la plupart des organisations tentent de faire le maximum d'ici le 21 septembre, date à laquelle elles doivent déposer leur formulaire", a-t-il précisé.

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