En matière de santé, des disparités considérables existent entre riches et pauvres à l'intérieur des pays africains, et parfois au sein d'une même ville, déclare l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son rapport 2008 qu’elle vient de rendre public.
Selon le même rapport et à titre d'illustration, à Nairobi, au Kenya, le taux de mortalité des moins de cinq ans est inférieur à 15 pour mille dans les quartiers à revenu élevé. Dans une zone de taudis de la même ville, ce taux atteint 254 pour mille.
"Une mortalité maternelle, infantile et des moins de cinq ans élevée révèle un manque d'accès à des services de base tels que l'approvisionnement en eau propre et l'assainissement, la vaccination et une nutrition appropriée", souligne la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), Ann M. Veneman.
Selon le rapport, les différences d'espérance de vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépasse désormais 40 ans, et sur les quelque 136 millions de femmes qui accoucheront en 2009, près de 58 millions ne bénéficieront d'aucune assistance médicale ni pendant l'accouchement ni après, ce qui met en jeu leurs vies et celles de leurs nourrissons.
"Sur le plan mondial, les dépenses publiques de santé varient entre 20 dollars par personne et par an et plus de 6.000 dollars. Pour 5,6 milliards d'habitants de pays à revenu faible et intermédiaire, plus de la moitié des dépenses de santé se fait par paiement direct. Avec l'augmentation des coûts de la santé et la désorganisation des systèmes de protection financière, les dépenses personnelles de santé poussent désormais chaque année 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, indique le texte.
Ces observations ont amené l'OMS à préconiser le retour aux soins de santé primaires, dans son rapport intitulé: "Les soins de santé primaires : maintenant plus que jamais".
Selon Mme Veneman, des soins de santé primaires incluant des services intégrés au niveau de la collectivité peuvent contribuer à améliorer la santé et à sauver des vies.
D'après le rapport, il est possible de faire des progrès dans tous les pays, car des occasions existent de commencer à convertir les systèmes de santé de tous les pays aux soins de santé primaires. Les problèmes diffèrent en fonction des niveaux de revenu des pays, mais certains sont communs à tous. Les dépenses pour la santé sont plus élevées et les connaissances permettant de relever les défis sanitaires mondiaux plus nombreuses que jamais auparavant, avec notamment une meilleure technologie médicale.
Il s'est également avéré que les menaces et possibilités en matière de santé sont partagées partout dans le monde. L'aide est importante pour certains pays, mais l'immense majorité des dépenses sanitaires ont des sources de financement internes. Même aujourd'hui, en Afrique, 70% des ressources pour la santé proviennent de fonds nationaux, précise le rapport.
Ainsi, la plupart des pays sont en mesure d'aller de l'avant et de profiter des bienfaits des soins de santé primaires (SSP).
Selon le communiqué de presse accompagnant le texte, le rapport évalue, de manière critique, la façon dont les soins de santé sont organisés, financés et dispensés dans les pays riches et dans les pays pauvres de par le monde, pour rendre compte d'un certain nombre d'échecs et d'insuffisances qui ont introduit des déséquilibres dangereux dans l'état de santé de différentes populations, tant à l'intérieur des pays qu'entre eux.
Le rapport révèle notamment, des systèmes de santé peu performants et des soins de santé fragmentés au détriment du monde rural et des zones pauvres, pour indiquer que les SSP sont plus pertinents que jamais, afin d'instaurer l'équité et l'efficacité des services.
Les soins de santé primaires offrent aussi le meilleur moyen de faire face à trois maux du 21e siècle: la mondialisation des modes de vies malsains, l'urbanisation rapide et anarchique, ainsi que le vieillissement de la population, indique le communiqué.
Le Rapport décrit un moyen de venir à bout de l'inégalité et de l'inefficacité des soins de santé et ses recommandations doivent être prises en compte, déclare la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan.
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