On a peu eu l’occasion d’en parler sur ce blog qui se concentre, par la force des choses, sur l’Afrique où les progrès à faire pour atteindre les OMD sont énormes, mais la Chine, économiquement florissante, est également le théâtre d’une misère dramatique touchant principalement les ruraux migrants vers les villes dans l’espoir d’y trouver du travail, et qui jouent le rôle de variable d’ajustement en ces temps de crise.
Pour avoir une vision claire du nombre des migrants paysans ruraux, le Bureau d’état des Statistiques, dont les chiffres sont à prendre avec précautions, a publié un sondage réalisé, lors de la Fête du printemps (Chunjie), auprès de 68 000 foyers de migrants, dans 7 100 villages et 31 provinces de Chine, ce qui a permis de dresser la carte la plus récente des "nong-mingong", ruraux paysans chinois.
Au 31 décembre 2008, les migrants étaient recensés 225 millions, dont 140 millions montés à la ville, le reste resté en province. Mais on a vu tomber le couperet de la crise : au Chunjie (festival du printemps), sur les 70 millions de migrants retournés dans leur village, 14 millions n'en sont pas repartis. Et parmi les 56 millions revenus à la ville, 45 millions ont repris le travail, 11 millions en cherchent, souvent dans des conditions de précarité extrêmes.
Dans ce contexte, et en abordant plusieurs Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), un projet financé par le PNUD-Fonds espagnol pour la réalisation des OMD prévoit de garantir l’accès aux bénéfices du développement par les jeunes migrants de Chine. Le projet a été lancé par le programme jeunesse, emploi et migration, avec un budget de plus de 7 millions de dollars US. Neuf agences des Nations Unies, dont le Bureau international du Travail (BIT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNESCO, travailleront sur ce programme.
Des réformes politiques et de nouvelles lois pour les droits des migrants ont vu le jour dernièrement en Chine, mais le progrès reste lent et irrégulier. Cette initiative cherche à mettre en place une stratégie commune afin d’aborder les besoins des travailleurs migrants les plus vulnérables. Elle envisagera des solutions innovantes et des bonnes pratiques à mettre en œuvre, et cherchera à renforcer les capacités institutionnelles pour développer et exécuter efficacement les lois et les politiques en la matière.
Les initiatives sur lesquelles se concentrera l’UNESCO incluent :
. Améliorer le rôle existant des centres communautaires dans l'apport d'information, d'opportunités de formation et de services de référence qui prennent en compte la dimension genre. Des activités spéciales seront mises en place pour mieux protéger les femmes migrantes
. Des activités de sensibilisation pour les jeunes migrants, et un renforcement des capacités des autorités locales afin de mieux satisfaire les besoins des migrants. L’UNESCO concentrera son action sur la promotion des droits des migrants ruraux et l’amélioration de leur accès à une formation professionnelle
. Une équipe composée de jeunes migrants et d’experts des Nations Unies étudiera les connaissances indispensables aux jeunes en matière d’emploi, d’éducation, de santé et de genre pour préparer du matériel de formation en lien avec leurs conclusions. Ce matériel sera distribué dans les centres communautaires. A travers des activités culturelles, récréatives et de sensibilisation, les centres communautaires tenteront de faciliter l’intégration des migrants dans la société urbaine.
Cinq villes recevant un nombre importants de migrants ont été choisies pour la mise en œuvre initiale du programme: Changsha, Hangzhou, Shenzhen, Tianjin et Xian. Le programme a une durée de trois ans.
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