Le Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous, rédigé chaque année par une équipe indépendante, évalue la progression au niveau mondial des six objectifs sur lesquels 160 pays se sont engagés dans le Cadre d’action de Dakar, adopté à l’issue du Forum mondial qui s’est tenu dans la capitale sénégalaise, en avril 2000.
Des avancées importantes ont été enregistrées au cours des 10 dernières années, comme la diminution de 33 millions du nombre d’enfants non scolarisés, l’augmentation de celui des enfants terminant le cycle primaire, la réduction des disparités entre les sexes ou encore la progression de l’alphabétisation.
Mais il reste qu’en 2007, 72 millions d’enfants dans le monde n’avaient toujours pas accès à l’éducation. « Si les tendances actuelles se confirment, environ 52 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne seront toujours pas scolarisés en 2015 », a souligné Kevin Watkins, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.
La publication du Rapport a lieu dans un contexte préoccupant où, a précisé M. Watkins, « nous commençons à observer les contrecoups de la crise financière sur les systèmes d’enseignement des pays à faibles revenus ».
En Afrique subsaharienne, on estime que les dépenses publiques consacrées à l’éducation primaire seront en baisse d’environ 10% en raison du ralentissement de la croissance et de la baisse des revenus publics. Selon les auteurs du Rapport, l’Afrique subsaharienne doit ainsi faire l’objet d’une action prioritaire.
Le Rapport de l’UNESCO montre que la crise pourrait créer une génération d’enfants perdus avec des chances d’épanouissement irrémédiablement amoindries par une incapacité à protéger leur droit à l’éducation. Ses auteurs s’attachent à identifier ces enfants et à connaître les raisons pour lesquelles ils sont laissés de côté. Ils proposent des mesures concrètes permettant de s’assurer qu’aucun enfant ne soit exclu de l’école.
À la veille du grand Sommet international de 2010 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les rédacteurs du Rapport soulignent que les occasions manquées dans le domaine de l’éducation seront autant d’obstacles à la croissance économique, à la réduction de la pauvreté et aux progrès en matière de santé et dans d’autres domaines.
Ils exhortent les pays riches et le G-20 à augmenter l’aide à des conditions favorables pour éviter de dégrader les budgets des pays les plus pauvres. Ils estiment, comme l’a précisé M. Watkins, que les donateurs devront combler un déficit de financement de 16 milliards de dollars par an pour pouvoir atteindre l’objectif d’éducation primaire universel d’ici à 2015. Le monde ne parviendra à scolariser tous ses enfants qu’en mettant la marginalisation au centre des politiques d’éducation.
M. Watkins a en outre indiqué que le Rapport utilisait un nouvel outil de mesure, un ensemble de données sur la marginalisation et les manques dans l’éducation, afin d’étudier l’étendue des désavantages à l’aide d’un seuil de « pauvreté d’éducation ». Ce seuil a été fixé à quatre années de scolarisation, le minimum requis pour acquérir les compétences de base chez les jeunes adultes âgés de 17 à 22 ans. Le rapport identifie 22 pays dont au moins 30% des jeunes adultes sont en dessous de ce seuil et 11 pays d’Afrique subsaharienne où ce taux atteint au moins 50%.
source ONU
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