samedi 25 juillet 2009

Vacances Solidaires : l'association Maye ma n'dokh favorise l'accès à l'eau de villageois du Sénégal

Le journal breton Le télégramme rapporte l'expérience d'un Plestinais, Serge Le Disez et d'un Ignacien, Daniel Unvoas, qui rentrent d'un séjour humanitaire de trois semaines au Sénégal oriental. Au pays Bassari, ils ont creusé des puits. Parce que là-bas les enfants meurent du manque d'eau potable.


Comment votre association, «Maye ma n'dokh» (donne-moi de l'eau en wolof) est-elle née?

En janvier 2008, nous sommes partis à trois du Trégor, apporter des vêtements, médicaments et fournitures scolaires dans une école de brousse du Sénégal oriental, près de la frontière avec le Mali et la Guinée. Là vivent les Bassaris, ethnie de 4.000 personnes tout au plus, longtemps massacrée par les Peuls, chassée de partout et aujourd'hui, menacée par l'exode rural, le chômage et le proxénétisme dans les villes. Dans le village de Boumgoumkoto, nous sommes tombés sur Émile, un garçon de huit ans, qui creusait sans relâche un trou avec un simple bout de ferraille recourbé pour essayer de trouver de l'eau potable. Au bout de quatre mètres si péniblement gagnés, les parois se sont effondrées. Émus, nous avons promis de revenir l'aider. Ça a été le point de départ d'une grande aventure.


Vous êtes donc retournés là-bas creuser un premier puits en octobre2008, puis un second le mois dernier. En quoi ce combat de l'eau est-il si crucial?

Près de 10.000 enfants meurent chaque jour en Afrique du manque d'eau potable, de nourriture et d'hygiène associés. Au démarrage de notre action, les villages étaient petit à petit abandonnés, à cause du manque d'eau et il n'y avait plus d'école à proximité. Mais avec l'eau, des familles reviennent. C'est avec l'eau qu'on lave les fruits, avec l'eau bouillie qu'on désinfecte les yeux des enfants... On ne s'imagine pas les maladies atroces qu'attrapent les enfants en consommant des fruits souillés par les excréments des bêtes, ou en se frottant le visage avec des mains toujours sales.


Il ne suffit pas d'aller chercher l'eau pour éradiquer les problèmes?

Bien sûr que non. Pendant les trois semaines de notre séjour en juin, nous avons entrepris de clôturer le village pour en exclure les animaux. Les bienfaits ont été immédiats pour les habitants qui ont ainsi été débarrassés des mouches qui accompagnent les bêtes. Nous avons réalisé deux potagers et deux vergers clôturés qui viendront diversifier l'alimentation, pour l'heure cantonnée au mil pilé avec de l'arachide, et apporter une nouvelle source de revenus aux Bassaris. Nous avons acheté un âne et une charrette pour le village le plus démuni, des outils de jardinage aussi. Un abri ombragé a été construit pour permettre aux villageois de manger protégés du soleil car la température peut monter à 48ºC. Des cours d'hygiène alimentaire ont été dispensés, une case avec une douche cimentée aménagée, et douze enfants sont déjà parrainés par des membres de l'association.


En quoi consistent ces parrainages?

Moyennant 150 €/an, on scolarise les plus de huit ans en pension auprès de missionnaires catholiques, l'argent étant directement versé à l'école. Pour les plus petits, 50 € suffisent à financer quelques vêtements, du riz, un peu de nourriture qui change du mil.


Quels seront les principaux chantiers de l'association?

Il reste beaucoup à faire. Nous n'avons réalisé que deux puits de quinze mètres sur les trois prévus. Encore faudra-t-il les équiper de pompes à main, qui coûtent 1.500 € pièce. C'est ce qui permettra de couvrir les puits pour les protéger des pollutions. On veut aménager des fosses de puisage proches des cultures. Également équiper les villages d'éclairages nocturnes, car actuellement tout fonctionne aux piles chinoises, innocemment rejetées dans la nature.


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