samedi 16 mai 2009

Mise au point des toilettes à dessèchement contre la contamination des eaux souterraines


Selon le Journal All Africa, le centre d'énergie solaire et d'hygiène (CESH) basé à Tambacounda a mis au point des toilettes à dessèchement, basées sur le principe de la séparation entre les déchets liquides et solides, en vue d'une récupération de l'eau à des fins d'arrosage et des selles pour le compostage.

Le centre entend partager l'expérience avec les populations de Tambacounda, à travers une collaboration avec le service d'hygiène.

"Nous avons installé des toilettes à dessèchement (...), avec des canalisations pour récupérer les selles sèches, (pour) la séparation de l'eau, de l'urine et des déchets", a expliqué Abdou Karim Sané le promoteur du centre et président du Cercle des amis de Tambacounda.

"Les selles sèches servent de compost, l'urine et l'eau servent d'arrosage des fleurs et l'eau des selles reste dans une fosse septique remblayée de sable de latérite qui tue les microbes", sous l'effet de la chaleur, a-t-il expliqué. "C'est la récupération de tout, l'économie de l'eau, l'hygiène", a-t-il résumé.

"Ici quand la fosse est pleine et on n'a pas les moyens de la vider, on la ferme", a fait remarquer M. Sané avant de souligner : "n'oublions pas que la nappe souterraine n'est pas loin , toutes les maladies, les diarrhées proviennent de ces contaminations", a-t-il soutenu.

L'objectif visé par le centre à travers la mise au point des toilettes à dessèchement, qu'il a qualifiées d' "innovation", est d'attirer l'attention de la population sur l'importance de l'hygiène "en tout lieu" que ce soit dans les écoles, ou tout autre endroit, a-t-il expliqué.

"Ce sont des constructions qui ne sont pas chères, mais il faut un suivi, il faut être discipliné, car sans discipline, on peut contaminer encore, on peut propager des maladies, parce que l'eau ne doit pas (être en) contact avec les selles", a-t-il poursuivi. . "Nous avons ces derniers temps travaillé avec le service d'hygiène, parce qu'il faut tester les selles qui regorgent de maladies", identifier les types de maladie et voir si elles peuvent être utilisées comme compost. Etant dans un pays musulman où on se lave après les selles, un bidet est utilisé séparément de la chaise anglaise à cet effet.

"Il faut aussi que la population soit sensibilisée", a-t-il ajouté, précisant que le centre "reçoit des demandes, mais (...) ne veut pas prendre de risque, parce qu'il faut que la personne soit bien informée sur les dangers et les avantages".

"(Etre) moins cher ne veut pas dire être bon", a souligné le président du cercle des amis de Tambacounda, précisant que "la construction est simple mais l'application peut être difficile parce qu c'est un changement de mentalité" que cela demande.

Construites sur une hauteur d'un mètre ou plus ces toilettes sont dotées de deux fosses directes recueillant respectivement les matières fécales et liquides. Deux tuyaux sont placés, l'une pour drainer les eaux usées jusqu'à l'emplacement des fleurs et l'autre, les urines vers une fosse septique. Selon la coordonnatrice du centre, il était prévu que ces urines soient réutilisées pour l'arrosage, mais cela n'est pas encore appliqué.

"A Tambacounda, les fosses septiques et les puits ne sont pas très éloignés de la nappe souterraine, ce qui est la cause de beaucoup contaminations, l'eau potable faisant défaut", a-t-il souligné.

Abdou Karim Sané, a par ailleurs, déploré les habitudes des populations, consistant à nettoyer les cours des maisons pour jeter les ordures à côté. "Chaque cour est propre, mais devant on dépose des ordures", a-t-il dit. Toujours en matière d'hygiène, le CESH cherche à mettre en Å"uvre la sélection des déchets et envisage de confectionner des sacs en tissus qui pourront remplacer les sacs en plastique utilisés pour faire des achats.

"Pour tout cela, il faut un travail en synergie, a-t-il dit, car le centre seul ne peut pas tout faire".

Créé lors des inondations de 1998 où beaucoup de familles avaient perdu leurs maisons et s'étaient réfugiées à l'école Sada Maka Sy, le CESH a reçu certaines d'entre elles. Faute de moyens, pour construire des maisons aux populations, il a été conçu, selon son promoteur, pour servir de centre de réflexion.

L'objectif était, a-t-il expliqué, de réfléchir sur différents thèmes, "en s'appuyant sur l'école pour redistribuer les savoirs sur les méthodes de construction en argile, sur l'énergie solaire, sur différents thèmes, dont l'hygiène". Les élèves devaient servir de relais pour la démultiplication de ces résultats dans leurs familles respectives.


© All Africa


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Partager cette information

http://www.wikio.fr