mardi 29 juin 2010

UNION EUROPEENNE : LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE HORS JEU ?

Les Etats membres de l’Union européenne (UE) ratent leur objectif en matière d’aide publique au développement et menacent les efforts globaux entrepris pour atteindre les Objectifs du Millénaire (ODM) pour le Développement », révèle le rapport AidWatch publié hier par CONCORD, la confédération européenne des ONG de Développement
Ce rapport, « Penalty contre la pauvreté : une aide plus abondante et de meilleure qualité peut permettre d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement », sort une semaine avant que les leaders européens ne se rencontrent à Bruxelles pour discuter de la position que l’Union européenne défendra au Sommet organisé en septembre par les Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire.

Il démontre qu’en 2009, l’aide européenne pour le Développement s’élevait à 49 milliards d’€ soit 0.42% du revenu brut européen : il s’agit d’un milliard d’€ de moins qu’en 2008. Selon les estimations officielles pour 2010, le total des aides de l’UE représentera 0,46% du revenu brut européen, bien loin de l’objectif de 0,56% à atteindre en 2010 comme convenu par les États membres il y a cinq ans.

Cela représente un manque à gagner de 11 milliards d’ € causé, entre autres, par la défaillance de certaines des plus grandes économies de l’UE telles que l’Italie (-4,5 milliards €), l’Allemagne (-2,6 milliards €) et la France (-800 millions €) qui sont parmi les pires contrevenants. La Belgique fait plutôt figure de bon élève dans ce domaine. Conformément à la loi de 2002, elle aurait dû atteindre le 0,7% dès cette année. C’était bien parti mais ce ne sera pas le cas. En cause, une croissance plus forte qui relativise d’autant les augmentations prévues. Mais aussi le contrôle budgétaire de juin qui les a rabotés de 50 millions !

« Les efforts de l’Union européenne en matière d’aide au développement sont paralysés par une crise de l’engagement. Les dirigeants de l’UE ont promis en 2005 d’allouer 0,7% de leur revenu national brut pour combattre la pauvreté mondiale, mais 5 ans plus tard, ils se sont mis hors-jeu et n’ont pas respecté leurs promesses internationales en matière d’efficacité de l’aide », a déclaré Abdou Hussaini, Directeur d’ActionAid au Nigeria. « Nous ne leur demandons pas d’être plus ambitieux, mais simplement de tenir les promesses qu’ils ont faites en matière de qualité et de quantité d’aide », a-t-il ajouté.

Le rapport annuel d’AidWatch note bien que les chiffres de l’aide artificiellement gonflés continuent à diminuer par rapport à ceux de 2008. Mais, il reste qu’en 2009, 3,8 milliards d’€, soit 8% du montant total de l’aide européenne, ne sont pas véritablement de l’aide. Ce montant gonflé est constitué de 1,4 milliard d’ € d’annulation de dettes ainsi que de dépenses à raison de 1,5 milliard pour des étudiants et de 0,9 milliard pour des réfugiés présents en Europe. Si on enlève ces sommes, les chiffres réels de l’aide au développement de l’UE ne s’élèvent qu’à 0,38% du RNB européen.

« Ce sont 19 milliards € promis par l’Union européenne aux pays en développement d’ici à 2010 qui n’ont pas été donnés. Cela correspond à plus de la moitié des 32 milliards € additionnels estimés nécessaires par an au niveau mondial pour atteindre le seul objectif de la lutte contre la faim », a déclaré Justin Kilcullen, président de CONCORD.

« La crédibilité de l’Europe comme leader mondial en matière de développement est en jeu. Si les dirigeants européens veulent regagner la confiance des pays pauvres , ils doivent proposer un plan d’action ambitieux pour les OMD la semaine prochaine", a expliqué Elise Ford, chef du bureau européen d’Oxfam International.

Représentant plus de 1600 ONG européennes (dont le CNCD-11.11.11 et ses membres), CONCORD appelle les gouvernements européens à tenir leurs engagements en matière de qualité et de quantité de l’aide. Les dirigeants européens doivent s’engager juridiquement à respecter des calendriers annuels contraignants indiquant la manière dont les objectifs d’aide seront atteints et trouver de nouveaux moyens pour lever des fonds pour le développement, telle qu’une taxe sur les transactions financières qui fournirait un revenu annuel estimé de 215 milliards à un trillion d’€ [4] sans aucun coût supplémentaire pour le contribuable. L’Europe doit mettre un terme au gonflement des chiffres de l’aide et mettre les pays en développement et leurs citoyens au centre des efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

dimanche 27 juin 2010

Le travail des enfants entrave les OMD

Le travail de millions d'enfants dans le monde sape la réalisation de plusieurs Objectifs du millénaire, a prévenu vendredi le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), appelant à intensifier d'urgence les efforts contre un fléau sous-estimé.
"La réalité est que nous n'allons pas atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) si on ne résout pas de manière systématique le travail des enfants", a expliqué une experte de l'Unicef, Kate Donovan, lors d'un point de presse.
Les progrès dans l'amélioration de l'éducation, l'élimination de la pauvreté, l'égalité des sexes, la lutte contre le VIH qui font partie des huit OMD arrivant à échéance en 2015, "sont systématiquement sapés par le travail des enfants", a-t-elle insisté à la veille de la journée mondiale contre le travail des enfants le 12 juin.
Selon les données de l'agence onusienne, quelque 150 millions d'enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent dans le monde.
Ces chiffres sont toutefois "largement sous-estimés", a expliqué Mme Donovan, regrettant que "le travail des enfants migrants, des orphelins, des filles et de tous ceux impliqués dans des activités invisibles tels que le travail domestique ou l'exploitation sexuelle soit systématiquement absent des données".
La situation est particulièrement inquiétante en Afrique subsaharienne où "les données les plus récentes indiquent que le chiffre actuel d'un enfant sur quatre impliqués dans le travail des enfants (un record mondial) pourrait avoir empiré", selon l'Unicef.
Globalement, la question du travail des enfants ne peut être résolue simplement, reconnaît l'agence onusienne. "C'est un phénomène très complexe qui requiert "une combinaison de mesures" portant notamment sur les réglementations du travail ainsi que la protection sociale pour les plus vulnérables.
L'Unicef recommande particulièrement de se concentrer sur le sort des filles, plus vulnérables, et qui entrent en moyenne deux ans plus tôt sur le marché du travail.
"L'éducation des filles, comme l'a dit (l'ancien secrétaire des Nations unies) Kofi Annan est une des clés pour faire progresser le développement dans le monde", a insisté Kate Donovan.

Source AFP

vendredi 25 juin 2010

La soif et la faim menacent le Niger

Dans le sud du pays, Zinder est l’un des régions les plus affectées par la crise. « Ce qui m’a frappé, c’est que les femmes avec lesquelles j’ai parlé dans les villages ont cité l’eau comme leur principal problème », a déclaré John Holmes, secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, lors de sa visite dans la région de Zinder fin avril.
Le Niger est confronté à une grave crise alimentaire, suite à un manque et une mauvaise répartition des pluies en 2009 qui ont entraîné un important déficit en récoltes et pâturages. Environ 7,1 millions de personnes – soit la moitié de la population du Niger – sont menacés par une insécurité alimentaire modérée et grave, selon la dernière enquête sur la sécurité alimentaire des ménages publiée en avril 2010.

D’après cette enquête réalisée par le gouvernement et les partenaires humanitaires, près de la moitié des ménages interrogés au niveau national ont cité l’absence d’eau ou de pâturage comme le problème le plus crucial auquel ils soient confrontés cette année.

Tout comme plusieurs autres villageois de la région, les habitants de Dalli, un village agricole situé à une centaine de kilomètres de Zinder et déficitaire à 100 pour cent cette année, doivent désormais aller jusqu’à Tanout, situé à une vingtaine de kilomètres de là, pour acheter de l’eau. « Même si on a de la nourriture, comment fait-on pour la préparer s’il n’y a pas d’eau ? », a dit à M. Holmes Mariam, une femme de 55 ans mère de 10 enfants, habitante du village.

Dans les régions les plus touchées par la mauvaise saison 2009, certains points d’eau sont aujourd’hui à sec. Dans le village de Koleram, à une quinzaine de kilomètres de Zinder, Oubeida Ichaou, une mère de famille de 30 ans, a dit à IRIN qu’il fallait parfois patienter plusieurs heures avant de pouvoir puiser une eau de plus en plus profonde et de plus en plus rare dans le seul puits du village. « Il y a trop de monde autour du puits, trop de bétail et [d’habitants]. Il faut venir très tôt le matin, certains même passent la nuit sur place pour être les premiers ».

Dans les zones où « le contexte hydrogéologique n’est pas favorable », comme c’est le cas de certains départements de la région de Zinder, l’eau se trouve parfois à plusieurs centaines de mètres de profondeur et effectuer des forages en profondeur coûte cher, a dit Mamane Moussa, directeur régional de l’Hydraulique.

Les centres de santé intégrés (CSI), chargés d’une partie de la prise en charge de la malnutrition, n’échappent pas à la pénurie d’eau qui frappe le pays cette année.

« La forte sollicitation exercée sur les points d’eau villageois… aux périodes [actuelle] de grandes chaleurs font que ces points d’eau n’arrivent [plus] à satisfaire les besoins en eau potable des populations et de leur cheptel, ainsi que … l’approvisionnement en eau potable de certaines infrastructures telles que les centres de santé et les écoles », a dit à IRIN Moustapha Niang, spécialiste Eau, hygiène et assainissement du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Niger, qui soutient la réalisation d’extensions ou branchements d’eau, forages et construction de latrines dans des dizaines de CSI des régions de Zinder et Maradi, dans le sud.

Le nombre d’enfants admis dans les centres nutritionnels a fortement augmenté ces dernières semaines alors que la période de soudure commence. Selon les organisations humanitaires, 378 000 enfants de moins de cinq ans sont exposés au cours des prochains mois à un risque de malnutrition sévère.

Au Niger, 42 pour cent de la population a accès à l’eau potable et sept pour cent à un assainissement amélioré. Ces proportions chutent respectivement à 32 et trois pour cent en zone rurale où vivent plus des trois quarts de la population. Selon l’UNICEF, 80 pour cent des décès d’enfants de moins de cinq ans sont liés au manque d’accès à l’eau salubre, à l’hygiène et à l’assainissement.

M. Niang a plaidé pour « assurer le financement des activités d’eau et d’assainissement, sans quoi les efforts de réponse à la malnutrition [demeureront] inefficaces », rappelant qu’une « eau saine et salubre, et un bon assainissement, [étaient essentiels] pour réduire le taux de prévalence des diarrhées qui décuplent les problèmes de malnutrition sévère ».

Bien que le pays soit aux trois quarts désertiques, le Niger recèle pourtant d’importantes ressources renouvelables, à la fois en eaux de surface – de l’ordre de 31 milliards de mètres cube annuels - et souterraines, estimées à 2,5 milliards de mètres cube par an mais dont moins de 20 pour cent sont exploités, selon les données officielles. Par ailleurs, le potentiel non renouvelable, quasiment inexploité, est estimé à 2 000 milliards de mètres cube.

Il existe peu d’études et de données permettant de connaître la situation réelle de ce secteur et les besoins en eau à la fois pour l’agriculture, l’élevage, les populations et l’énergie. Sollicité à plusieurs reprises par IRIN à ce sujet, le ministère de l’Hydraulique n’a pas donné suite.

Dans un rapport national d’investissement présenté en 2008 à l’occasion d’une conférence sur « L’eau pour l’agriculture et l’énergie en Afrique », le Niger faisait de « la maîtrise de l’eau une priorité du gouvernement » dans sa lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, et estimait les investissements totaux nécessaires dans le secteur de l’eau « à court, moyen et long terme » à près de 1,5 milliard de dollars.

Au cours de la dernière décennie, des bailleurs de fonds, parmi lesquels la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Union européenne et des coopérations bilatérales, ont injecté plus de 300 millions de dollars dans des projets liés directement ou indirectement –agriculture et élevage - à l’eau, selon ce document gouvernemental. En décembre 2009, le précédent gouvernement avait annoncé vouloir investir 54 millions de dollars en 2010 pour améliorer la disponibilité et la qualité de l’eau.

Malgré ces efforts conjugués, les besoins sont loin d’être couverts. M. Holmes a souligné, lors de sa visite, la nécessité pour tous les acteurs de travailler ensemble pour s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.

« L’eau est là, en profondeur. Cela vaut la peine d’investir », a-t-il dit. « Nous pourrions le faire. Le coût est énorme, mais ce n’est pas impossible ».

mercredi 23 juin 2010

La France, mauvaise élève de l'aide au développement

Depuis 2006, l’aide publique au développement (APD) de la France aux secteurs publics et para-publics des pays en développement ne cesse de diminuer. Comme le détaillait, dans le cadre du Salon des Solidarités 2010*, Hubert de Milly, expert dans le suivi de l‘efficacité de l’APD à l’OCDE, elle a reculé en pourcentage du PIB (moins de 0,4 %du PIB français, contre 0,47% en 2006).

Sans oublier que l’aide aux pays les moins avancés (PMA) représente à peine un cinquième de l’aide. On est donc loin de l’engagement pris de 0,7% du PIB, comme l’a souligné Bénédicte Hermelin, vice-présidente de Coordination Sud.

En parallèle de l’APD, on voit se développer le soutien des secteurs privés des pays en développement. L’exemple des engagements réalisés par l’institution financière Proparco qui ont dépassé 1 milliard d’euros en 2009, augmentant de 42% entre 2008 et 2009, est encourageant.

Ces investissements s’avèrent rentables et durables: 30% des projets auraient contribué à la lutte contre le changement climatique. Il est urgent de financer une croissance qui n’oublie pas les plus démunis; c’est désormais le terrain de nombreuses innovations et expérimentations.

lundi 21 juin 2010

Ces Marées noires dont on ne parle pas


Parmi les centaines d’oléoducs vieux de quarante ans et rongés par la rouille qui ont envahi le delta du Niger, il y en a qui déversent du brut pendant des mois. Forêts et terres agricoles sont recouvertes d’une couche brillante de liquide huileux. Les puits d’eau potable sont pollués. “Nous avons tout perdu : filets, cabanes, casiers de pêche…”, se souvient Promise, le chef du village d’Otuegwe. “C’est ici que nous pêchions et travaillions la terre. Nous avons perdu notre forêt.”

De fait, la quantité de pétrole qui s’échappe chaque année des terminaux, des oléoducs, des stations de pompage et des plates-formes pétrolières dépasse de loin tout ce qui est en train de se déverser dans le golfe du Mexique, site d’une catastrophe écologique majeure provoquée par l’explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon de BP en avril.

Ce désastre est abondamment couvert par les médias du monde entier. Par contre, on a peu d’informations sur les dégâts infligés au delta du Niger. Pourtant, la destruction de la région donne une idée bien plus exacte du prix à payer pour le forage des puits de pétrole. Le 1er mai, dans l’Etat d’Akwa Ibom, un oléoduc du groupe ExxonMobil s’est rompu, rejetant 4 millions de litres de brut dans le delta pendant sept jours avant que la brèche ne soit colmatée. Les habitants ont manifesté contre la compagnie pétrolière, mais, à les en croire, ils se sont fait attaquer par les gardes. Les dirigeants locaux réclament maintenant 1 milliard de dollars [820 millions d’euros] d’indemnités pour les maladies contractées et la perte de leurs moyens de subsistance. Rares sont ceux qui s’attendent à obtenir gain de cause. En attendant, la mer continue de déposer d’épaisses galettes de pétrole le long des côtes. Dans les jours qui ont suivi la marée noire dans l’Etat d’Akwa Ibom, les rebelles s’en sont pris au pipeline Trans Niger de Shell, situé non loin de là, entraînant la fuite de milliers de barils de brut. Quelques jours après, une vaste nappe de pétrole flottait sur le lac Adibawa, dans l’Etat de Bayelsa, et une autre à Ogoniland. “Les compagnies pétrolières n’attachent aucune importance à nos vies”, déplore Williams Mkpa, chef de village à Ibeno. “Elles veulent notre mort. En deux ans, nous avons subi dix marées noires et les pêcheurs ne peuvent plus nourrir leurs familles ! C’est intolérable !” Avec 606 champs pétrolifères, le delta du Niger fournit 40 % du total des importations américaines de brut.

C’est la capitale mondiale de la pollution pétrolière. L’espérance de vie dans ses communautés rurales, dont la moitié n’a pas accès à l’eau potable, est tombée à 40 ans à peine depuis deux générations. La population locale maudit le pétrole qui pollue ses terres et trouve incroyable les efforts déployés par BP et les autorités américaines pour colmater la brèche dans le golfe du Mexique et protéger le littoral de la Louisiane contre la pollution. “Si la même mésaventure était survenue au Nigeria, ni le gouvernement ni le pétrolier ne s’en seraient beaucoup préoccupés, explique l’écrivain Ben Ikari. Cela a lieu en permanence dans le delta ! Les compagnies pétrolières n’en tiennent aucunement compte la plupart du temps. Les législateurs s’en moquent et la population doit vivre au quotidien avec la pollution. La situation est pire qu’il y a trente ans. Quand je vois tout le mal qu’on se donne aux Etats-Unis, je ressens une immense tristesse devant le fait qu’il y ait deux poids, deux mesures.” “Nous voyons avec quelle énergie on s’efforce de combattre la marée noire aux Etats-Unis”, commente Nnimo Bassey, responsable au Nigeria de l’organisation écologiste Friends of the Earth International. “Mais au Nigeria, les compagnies pétrolières éludent le problème et détruisent les moyens de subsistance des gens et l’environnement. La marée noire du golfe du Mexique est comme une métaphore pour ce qui se passe chaque jour dans les champs pétrolifères du Nigeria et ailleurs en Afrique. Voilà cinquante ans que ça dure ! Les Nigérians sont totalement tributaires du milieu naturel pour l’eau potable, pour l’agriculture et la pêche. Ils sont stupéfaits de voir le président américain prononcer un discours par jour, parce qu’eux n’entendent pas un mot de la part de leur gouvernement.”

Il est impossible de mesurer la quantité de pétrole répandu dans le delta du Niger chaque année, car les pétroliers et le gouvernement veillent à ne pas divulguer l’information. Cependant, si l’on en croit deux grandes enquêtes indépendantes réalisées ces quatre dernières années, il s’en déverse autant par an dans la mer, dans les marais et sur terre que ce qui a fui dans le golfe du Mexique jusqu’à présent… Selon un rapport publié en 2006 par le World Wide Fund (WWF) Royaume-Uni, l’Union internationale pour la conservation de la nature et la Nigerian Conservation Foundation, jusqu’à 1,5 million de tonnes de brut – soit cinquante fois la marée noire provoquée par le pétrolier Exxon Valdez en Alaska – se sont déversées dans le delta durant le demi-siècle écoulé. En 2009, Amnesty International a calculé que ces fuites ont représenté l’équivalent d’au moins 9 millions de barils. L’organisation accuse les géants de l’industrie de violer les droits de l’homme. Les autorités nigérianes ont recensé officiellement plus de 7 000 marées noires entre 1970 et 2000, et 2 000 grands sites de pollution, la plupart touchés depuis plusieurs décennies. Des milliers d’autres, plus petits, attendent toujours un hypothétique nettoyage. Plus d’un millier de procès ont été intentés rien que contre Shell.


Le géant anglo-néerlandais, qui a noué un partenariat avec l’Etat nigérian dans le delta, soutient que 98 % des cas le concernant sont dus à des actes de vandalisme, de vol ou de sabotage par des militants, et seule une infime partie est causée par une détérioration des infrastructures. “Nous avons constaté 132 cas de pollution l’année dernière, contre 175 en moyenne. Les soupapes de sûreté ont été vandalisées. Sur un oléoduc, on a relevé 300 robinets illicites. Nous avons découvert cinq engins explosifs sur un autre. Les communautés ne nous permettent parfois pas d’accéder aux lieux pour effectuer le nettoyage parce qu’elles peuvent gagner davantage avec les indemnisations”, affirme un porte-parole du groupe.

L’ampleur de la pollution dépasse l’entendement et suscite une grande colère. “On constate plus de 300 marées noires de toutes tailles chaque année”, s’indigne Nnimo Bassey. “Au Nigeria, l’Etat et les pétroliers en sont arrivés à considérer un niveau extraordinairement élevé de pollution comme la norme. A l’évidence, BP bloque toute législation progressiste, tant aux Etats-Unis qu’au Nigeria. Ici, les groupes pétroliers se considèrent au-dessus des lois et représentent un danger manifeste pour la planète. Il faut porter ces affaires devant la Cour internationale de justice.”

source : Courrier international

vendredi 18 juin 2010

"En Afrique, priorité à la croissance"

Opérateur pivot de l'aide publique française à travers le monde le monde, l'Agence française de développement (AFD) a participé aux débats à Nice, organisés dans le cadre du 25e sommet Afrique-France. Son directeur Afrique, Jean-Marc Gravellini, analyse les enjeux de l'aide à ce continent.


Après les émeutes de la faim en 2008, la France a fait de la sécurité alimentaire l'une de ses priorités. Ce thème ne figurait pourtant pas au programme du sommet, alors même que le Sahel connaît un grave épisode de famine…

C’est vrai que ce thème n’a pas été évoqué de manière précise à Nice. Mais dans la déclaration finale, les participants au sommet s'engagent sur une initiative française qui consiste à mettre en place un fonds d'investissement pour promouvoir l'agriculture et la sécurité alimentaire sur le continent. La fin du premier tour de table doit intervenir en juillet, à hauteur de 135 millions de dollars. A terme, cette initiative devrait permettre de créer un fonds de 300 millions de dollars. Nos partenaires sont, entre autres, la Banque sud-africaine de développement, la BIDC (la Banque d'investissement et de développement de l'Afrique de l'Ouest) et côté français, Sofiproteol, qui regroupe les producteurs d'oléagineux. Par ailleurs, la question de la sécurité alimentaire a été évoquée lors du Forum des affaires, organisé en marge du sommet Afrique-France. On a notamment parlé de la coopération entre la petite agriculture et les groupes agro-industriels. La sécurité alimentaire reste une préoccupation.


Lors du sommet, on a aussi peu ou pas parlé de la lutte contre la pauvreté. On est pourtant à quelques mois du sommet de New York sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)…

C’est un sujet compliqué. Nous sommes très en retard. Mais il faut garder ces objectifs comme une priorité. Il faut que la lutte contre la pauvreté reste une priorité. Les ONG ont peut-être le sentiment que les bailleurs de fonds n’ont pas consacré assez d’argent aux OMD. C’est peut-être vrai. Mais la crise financière est passée par là. Les budgets se sont réduits.


Quelles doivent être les priorités dans les années qui viennent pour remplir ces objectifs?

La priorité doit être de créer de la croissance, des emplois, et de la richesse dans ces pays. Plus de croissance, c’est plus de moyens pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. C'est en travaillant sur la croissance que l'on pourra réduire la pauvreté. Lors de ce sommet, on a beaucoup insisté, à raison, sur le partenariat entre le secteur privé et le secteur public. C'est autant de moyens de créer une activité économique. Il faut toutefois faire en sorte que la richesse créée soit équitablement répartie.



En 2009, l'Agence française de développement a été surtout présente dans des pays non francophones en Afrique. Les deux premiers pays d'intervention sont par exemple l'Afrique du Sud et le Kenya. Assiste-t-on à une réorientation des investissements vers les marchés émergents?

Ce n’est pas un choix stratégique ou unilatéral des autorités françaises ou de l’AFD. Aujourd’hui en Afrique, on a une gamme d’intervention en fonction des secteurs, des finances, des infrastructures et des instruments dont on dispose. Or, on est amené à répondre aux opportunités qui existent dans ces pays, qui disposent d'un environnement économique porteur, où il existe des projets d'investissement et des infrastructures. Ceux-ci sont portés par des structures solides, avec un cadre institutionnel stable, qui permettent de faire des investissements plus important. Il s'agit tout simplement d'une différence de maturité économique entre les différents pays.


Vous avez un exemple précis?

C'est par exemple le cas de l'Ouganda, où on est en mesure de financer des grands barrages hydrauliques, sur la base d'un partenariat public-privé. L'Afrique de l'Ouest a elle aussi des besoins importants dans ce domaine et un fort potentiel hydraulique. Mais dans cette région, on a du mal à financer ces barrages. Les Etats ont connu des crises de la dette. Il n'y a pas d'organisation institutionnelle qui permet de développer des partenariats. Mais encore une fois, ce n'est pas un choix de l'AFD, c'est une conséquence du degré de développement économique de ces pays. Les opportunités sont plus importantes dans les pays émergents.


Cette réorientation des projets de l'AFD se fait donc au détriment des pays les moins avancés (PMA)?

Cela ne se fait pas à leur détriment. On ne demanderait pas mieux que d'intervenir dans les PMA. De cette situation découle la nécessité d'accompagner les réformes économiques et institutionnelles qui permettront de créer cet environnement favorable à l'investissement. La priorité est de réformer ces secteurs.


Source : JDD

jeudi 17 juin 2010

Zidane et Drogba dans un clip contre la pauvreté

Pour le coup d'envoi de la Coupe du Monde 2010, Didier Drogba et Zinedine Zidane, ambassadeurs de bonne volonté pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont lancé un appel urgent pour lutter contre la pauvreté dans un clip, produit par le PNUD. « La Coupe du Monde rassemble les gens autour du monde pour soutenir leurs équipes nationales; nous avons besoin de la même passion pour mettre fin à la pauvreté et la faim », a déclaré Zidane, ancien capitaine de l'équipe de France. « Il n'y a pas de spectateurs, dans la lutte contre la pauvreté. Nous devons tous être sur le terrain pour améliorer la vie de millions de personnes pauvres dans ce monde », a ajouté Drogba, attaquant de Chelsea et capitaine de l'équipe nationale de Côte d'Ivoire.

mercredi 16 juin 2010

Coupe du Monde 2010 : relancer la lutte contre le SIDA

L'Afrique du Sud est le pays au monde le plus touché par l'épidémie de SIDA. En 2009, la maladie a tué 350 000 personnes sur une population totale de 45 millions d'habitants. Et, beaucoup espèrent que la Coupe du Monde servira aussi à créer l'électrochoc indispensable pour mettre fin au fléau.


mardi 15 juin 2010

La mortalité des moins de 5 ans dans les pays pauvres serait en baisse

La mortalité des enfants avant l'âge de 5 ans a nettement régressé dans les pays les plus pauvres, entraînant une baisse dans le monde de 11,9 millions de morts en 1990 à 7,7 millions de morts estimés en 2010, selon une étude publiée en ligne par The Lancet.
3,1 millions meurent avant l'âge de quatre semaines, 2,3 millions entre 28 jours et un an, et 2,3 millions entre 1 et 4 ans, selon les données obtenues par Christopher Murray, de l'Institut d'évaluation et de données sur la santé (Université de Washington à Seattle), et son équipe. Sur la période 1970-2010, les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans ont chuté d'environ 60%.
La moitié de ces décès interviennent en Afrique sub-saharienne, et le tiers en Asie du sud. Moins de 1% de ces morts interviennent dans les Etats à haut revenu.
Singapour, 27e en 1970, est au premier rang, suivi par l'Islande, la Suède, Chypre et le Luxembourg. La Guinée équatoriale, précédée par le Tchad, occupe le dernier rang de ce classement qui concerne 187 pays. La France est 15e, le Royaume uni est tombé depuis 1970 de la 12e à la 33e place, juste derrière Cuba, et les Etats-Unis de la 20e à la 42e place.
La Grande-Bretagne a le plus haut taux de mortalité des moins de 5 ans en Europe occidentale, avec 5,3 décès pour 1.000 naissances vivantes, un taux cependant réduit des trois quarts depuis 1970.
Dans les pays les moins bien classés, les progrès sont notables. Si en 1970 il y avait 40 pays avec une mortalité supérieure à 200 pour 1000 naissances en vie, il n'y en avait plus aucun dans ce cas en 2010. La baisse de la mortalité s'est notablement accélérée en Afrique sub-saharienne entre 2000 et 2010 par rapport à 1990-2000.
Selon les chercheurs, les efforts d'immunisation, les moustiquaires imprégnées contre le paludisme, le traitement pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant et la distribution d'antirétroviraux pourraient tous avoir participé à cette baisse accélérée de la mortalité.
Ces données, précisent les chercheurs, montrent un nombre global de morts chez les enfants nettement inférieur à l'estimation de 2008 de l'Unicef, qui donnait 8,77 millions de morts en 2008, contre 7,95 millions pour cette année là dans cette nouvelle étude. Ils expliquent cette divergence par une baisse plus rapide que prévue de la mortalité et par des méthodes de calcul plus fines.

dimanche 13 juin 2010

 La Banque mondiale en soutien de l’usage durable de l’eau au Maroc

La Banque mondiale vient d’approuver un prêt de 70 millions de dollars pour le projet d’accroissement de la productivité de l'usage durable de l'eau d'irrigation dans le bassin du fleuve Oum Er Rbia au Maroc. L'objectif de ce projet est d'aider les agriculteurs du bassin de l’Oum Er Rbia pour accroître leur productivité et à promouvoir une utilisation plus durable de l'eau d'irrigation pour surmonter les déficits en eau actuels et futurs.
Le projet se divise en trois composantes. Le Premier volet vise à fournir aux agriculteurs le soutien nécessaire en termes d'irrigation pour augmenter l'efficacité du système goutte à goutte. Cet objectif sera atteint principalement par:
(i) le remplacement des canaux d'irrigation avec des systèmes de pression ou d'adapter les systèmes sous pression,
(ii) la fourniture d'eau d'irrigation à la demande, avec un quota annuel prédéterminé en fonction de la disponibilité en eau de surface.
La deuxième composante du projet est de soutenir les agriculteurs et leurs partenaires. Il vise à améliorer l'accès des agriculteurs à la technologie, au financement et aux marchés agricoles. Cet objectif sera réalisé à travers:
(i) la fourniture d'une assistance technique aux Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole (ORMVA) pour aider les agriculteurs à élaborer et conclure des accords de partenariat visant à leur assurer l’accès a de nouveaux marchés,
(ii) la fourniture d'une assistance technique et d'équipement aux ORMVA pour faciliter la mise en œuvre du système d'information,
(iii) la fourniture d'une assistance technique aux ORMVA pour aider les agriculteurs à utiliser les nouveaux équipements d'irrigation et d'améliorer leurs pratiques agricoles,
(iv) la fourniture de matériel de laboratoire mobile aux ORMVA pour surveiller le rendement des nouveaux systèmes d'irrigation.
Le troisième volet du projet vise à assister les organismes d'exécution en matière de gestion et suivi des projets. Cette composante vise à renforcer les capacités de l'emprunteur et des organismes d'exécution afin de leur permettre d’assurer une bonne gestion ainsi que le suivi et l'évaluation des activités du projet et ses résultats. Cette composante comprend notamment:
(i) la formation, l'assistance technique et la fourniture de matériel informatique au profit du Ministère de l'agriculture et la pêche maritime;
(ii) la formation et l'assistance technique pour l'amélioration des outils de gestion, évaluation et mise en œuvre de projet, y compris les plans de gestion environnementale et les plans d'acquisition de terrains;
(iii) la fourniture d'une assistance technique pour l'examen des projets d'irrigation qui seront proposés par les agriculteurs,
(iv) la fourniture de véhicules et de matériel informatique pour la gestion de projet et la supervision,
(v) la réhabilitation et la fourniture de matériel.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du nouveau Partenariat Stratégique 2010-2013 entre la Banque mondiale et le Maroc et qui détermine les principaux axes stratégiques de partenariat pour l’appui aux objectifs de développement du pays.

vendredi 11 juin 2010

OBJECTIFS du MILLÉNAIRE : 20 GRANDS MOYENS selon l’OMS

A l’occasion de la 63è Assemblée mondiale de la Santé, l’OMS a travaillé à la mise en place avec les gouvernements, des politiques et stratégies sanitaires en tenant compte des priorités nationales mais aussi des Objectifs du Millénaire (OMD). L’OMS publie un nouveau guide qui doit contribuer à soutenir les efforts nationaux dans l’atteinte des OMD. Zoom sur ces “20 moyens”.

Les 20 moyens, préconisés par l’Organisation:

1. Faciliter l’accès à des médicaments et à des produits de diagnostic sûrs, efficaces et de qualité. L’OMS a ainsi « présélectionné » plus de 250 médicaments pour le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la santé génésique, et elle souhaite renforcer la disponibilité des médicaments génériques essentiels,
2. empêcher les familles de tomber dans la pauvreté parce qu’elles sont dans l’impossibilité, alors, de payer leurs soins de santé. L’OMS préconise les systèmes groupés de financement anticipé,
3. élaborer des stratégies pour remédier aux pénuries de personnels de santé en améliorant les formations et en gérant mieux les flux migratoires,
4. améliorer la disponibilité, la qualité et l’analyse des informations sanitaires,
5. garantir l’accès aux soins de qualité aux enfants dans les 24 heures suivant l’apparition des symptômes et fournir des médicaments pédiatriques sûrs et efficaces,
6. continuer à vacciner les enfants contre la rougeole et les autres maladies à prévention vaccinale, et introduire de nouveaux vaccins indispensables, comme ceux contre la pneumonie et les diarrhées à rotavirus*,
7. diminuer la mortalité due aux pneumonies et aux diarrhées qui, ensemble, tuent près de 3 millions d’enfants de moins de cinq ans chaque année,
8. évaluer la croissance des enfants selon une norme mondiale, afin de repérer à temps les cas de malnutrition,
9. améliorer les soins essentiels prénatals et postnatals pour toutes les mères et leurs enfants,
10. améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et génésique, couvrant la planification familiale, les services de traitement de la stérilité, la prévention et le traitement des IST et des soins qualifiés avant, pendant et après la grossesse et l’accouchement,
11. lutter contre les inégalités entre les sexes qui limitent la possibilité pour les femmes et les jeunes filles de protéger leur santé,
12. diminuer le nombre des décès dus au sida, améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et réduire le nombre des nouvelles infections,
13. oeuvrer à une approche globale pour la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, intégrant une gamme complète de services prénatals et postnatals,
14. améliorer la lutte contre la tuberculose, ainsi que la surveillance et les soins,
15. accroître les taux de survie des personnes co-infectées par la tuberculose et le VIH,
16. améliorer la disponibilité de médicaments antipaludiques efficaces et de tests de diagnostic rapide,
17. juguler la propagation du paludisme en promouvant l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide et une lutte antivectorielle intégrée,
18. surveiller la couverture de la prévention, du traitement et des soins du sida, de la tuberculose et du paludisme,
19. prévenir, éliminer ou éradiquer les maladies tropicales négligées,
20. améliorer la disponibilité de l’eau potable et de l’assainissement.

*Les Rotavirus appartiennent à la famille des Reoviridae. Le virus a été identifié en 1973 par Ruth Bishop à Melbourne.
Presque tous les enfants sont infectés par un rotavirus au cours des cinq premières années de leur vie. Cette infection peut rester asymptomatique ou entraîner une gastro-entérite, dont les rotavirus sont la principale cause. L'infection est souvent asymptomatique chez l'adulte.

jeudi 10 juin 2010

Protection de l’environnement: l’Algérie à la 1re place africaine et arabe

Selon un communiqué diffusé le 01 juin par le ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement algérien, l’Algérie occupe la première place au niveau africain et arabe en matière de protection de l’environnement selon un classement établi par les chercheurs américains de l’Environnemental performance index-2010 (EPI). Il s’agit d’un classement des pays de la planète qui se rapprochent le plus des indicateurs standards en matière d’environnement en s’appuyant sur des mesures comme la qualité de l’air, de l’eau, de la biodiversité, des contraintes sur les écosystèmes, des traitements des déchets et de la gouvernance de l’environnement, ajoute la même source.

mercredi 9 juin 2010

Sierra Leone: des femmes affluent de pays voisins pour la gratuité des soins

Des dizaines de femmes enceintes et de jeunes mères de Guinée et du Liberia ont afflué vers la Sierra Leone depuis que les hôpitaux de ce pays offrent des soins gratuits à ces patientes, ont déclaré des responsables médicaux en Sierra Leone.
"Elles traversent la frontière par une cinquantaine de points de passage illégaux (...) et viennent faire la queue dans les hôpitaux", affirme un responsable médical du district de Kailahun, le Dr David Quee.
"Nous avons admis certaines d'entre elles parce qu'elles ont besoin d'une assistance médicale urgente mais cela a accentué la pression sur le programme de soins gratuits, en épuisant certains médicaments", a-t-il expliqué.
Les services publics de santé de Sierra Leone pratiquent, depuis la fin du mois d'avril, la gratuité des soins pour les femmes enceintes, les jeunes mères qui allaitent et les enfants de moins de cinq ans.
Le président Ernest Koroma avait annoncé cette mesure à l'occasion du 49e anniversaire de l'indépendance du pays, ex-colonie britannique.
Un responsable de la santé communautaire dans la région de Koindu, explique "Nous ne pouvons tout simplement pas refuser ce service à ces femmes (arrivant de pays voisins, ndlr), car beaucoup d'entre elles semblent frêles et anémiées".
"Elles sont parfois en larmes quand elles plaident leur cause. Elles disent qu'elles sont venues parce qu'il n'y a pas de bons services médicaux dans les zones rurales de leur pays et parce que les soins en Sierra Leone sont maintenant gratuits", a ajouté James Lahai.
Une Libérienne enceinte de quatre mois, Abigail Darfoe, a ainsi déclaré dans une interview: "J'ai dû marcher à travers la forêt tropicale pendant des jours pour arriver à Koindu".
De son côté, une jeune mère venue de Guinée, Tity Toure, a assuré que son bébé de six mois serait mort s'il n'avait pas bénéficié de soins gratuits: "Les médecins en Guinée avait diagnostiqué une pneumonie et demandaient une grosse somme d'argent que je n'avais pas", a-t-elle dit. "Mes voisins m'ont dit d'essayer la Sierra Leone et je ne regrette rien car mon enfant a reçu un traitement".

mardi 8 juin 2010

L'ONU ne doit pas quitter le Tchad

Des centaines de milliers de personnes vulnérables vivant dans l'est du Tchad, dont plus de 450 000 réfugiés soudanais en provenance du Darfour ainsi que des Tchadiens déplacés à l’intérieur du pays, seront en danger si la mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) se retire ou si elle na plus pour mandat de protéger les civils.



lundi 7 juin 2010

Expo coup de coeur sur la dignité

Analphabétisme, insécurité, exclusion : la pauvreté est l’illustration du pire en matière de droits humains. Amnesty International appuie sa campagne "Exigeons la Dignité" avec une exposition de photographies, des rencontres et deux livres chez Textuel et Max Milo.
Des photos poignantes signées notamment Philippe Brault, Guillaume Herbaut, Jean François Joly, Johann Rousselot illustrent les violations des droits fondamentaux, à la santé, au logement, à la sécurité, la terre et à l'identité à travers le monde.

samedi 5 juin 2010

Le déficit en infrastructure de l’Afrique est le premier obstacle au développement

Le premier défi que les pays africains doivent affronter pour accéder au développement est celui du manque d’infrastructures et d’énergie, a indiqué ce 27 mai 2010 le président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, pays qui a lui-même connu ces derniers mois des délestages intempestifs dus à un manque d’électricité.

« C’est le manque d’infrastructures et de production d’énergie qui est la principale contrainte qui plombe le développement de l’Afrique », a affirmé M. Gbagbo qui s’exprimait à l’ouverture officielle des 45èmes assemblées annuelles de la Banque Africaine de développement (Bad), devant des milliers de délégués, parmi les présidents Amadou Toumani Touré du Mali, Yayi Boni du Bénin et Faure Gnassingbé du Togo .

Le président ivoirien a expliqué que l’Afrique vit un véritable paradoxe, car « comment comprendre que dans un continent qui produit en abondance des sources d’énergie, seulement 23% de la population subsaharienne ont accès à l’énergie électrique ? ».

L’autre challenge qui s’impose au continent africain, « c’est la question de la distribution et de l’accès à l’eau potable. D’ici 50 ans, disent des Experts, l’eau potable sera aussi rare que les produits pétroliers ; et pourtant au niveau de cette ressource, l’Afrique n’est pas la moins nantie », a-t-il ajouté.

Sur toutes ces questions, l’Afrique attend beaucoup de la Bad, a lancé M. Gbagbo qui a aussi plaidé pour le retour de la Banque Africaine de développement à son siège Abidjan.

« Le temps n’est pas à la polémique. C’est le temps pour la Bad de retourner au pays », a-t-il notamment affirmé soulignant que la crise ivoirienne « a déjà pris fin ».

La Bad avait quitté Abidjan en 2003 pour s‘installer provisoirement à Tunis, en raison de l’éclatement de la crise en Côte d’Ivoire. En prélude aux assises qui se tiennent actuellement dans la capitale économique ivoirienne, le président de la Bad, le Rwandais Donald Kaberuka, avait réaffirmé que le retour à Abidjan reste lié aux conditions de sécurité.


Soruce : Ouestaf News

jeudi 3 juin 2010

Côte d'Ivoire : le Ministre de l’environnement valide une politique de l’eau

Le ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts a débuté, hier, un atelier de validation du document de politique nationale de l’eau, au conseil économique et sociale. Karim Fadiga espère, à travers ces travaux, trouver la solution au problème d’eau en Côte d’Ivoire.

Le ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts ne fait pas que traquer les braconniers et les ennemis de la forêt. Karim Fadiga s’implique également dans la politique d’eau dans le pays. Hier, le ministre de l’Environnement, des eaux et forêts a ouvert un atelier sur la validation du document de la politique nationale de l’eau en Côte d’Ivoire, au Conseil économique et social (Plateau). Le ministre explique un peu les raisons de ces travaux : « Il y avait le haut-commissariat qui était chargé de définir la politique en eau et toutes les stratégies en matière de ressource en eau (…). En 2000, ce haut-commissariat a été dissous. Il est question pour le ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts de définir, d’après le code de l’eau, une politique nationale de l’eau ». L’intérêt, selon lui, est capital pour la Côte d’Ivoire. Car, cet atelier a pour charge de valider cette politique et de lancer le plan national de la gestion intégrée des ressources en eau (Gire). « Ce qui est important, c’est que ce document va traiter de la question de l’eau aujourd’hui et demain. Nous voulons faire en sorte que l’Ivoirien ait en permanence de l’eau. Il faut pouvoir couvrir nos besoins sans compromettre la capacité des générations futures », explique le ministre. Selon un document du ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, les problèmes d’eau que connaît le pays sont dus à la déforestation, aux changements climatiques, au traitement chimique des cultures agricoles, à l’expansion des zones bâties et à un défaut d’assainissement. Ce qui fait de ce problème, le cheval de bataille de Karim Fadiga. L’atelier qui a pris fin le 26 mai, doit pouvoir proposer des solutions à tous ces problèmes, à travers la mise en œuvre d’une politique d’eau. Le ministère de la Santé et celui de l’Education nationale prennent part aux travaux.

Source : Nord-Sud

mercredi 2 juin 2010

Sexualité: 46% des Gabonaises "ont déjà eu un enfant à 19 ans"

Les jeunes Gabonais connaissent une sexualité précoce et "46% des filles gabonaises ont déjà eu un enfant à 19 ans", selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) à Libreville où s'achève jeudi une conférence sur les grossesses précoces.
Sur une population officiellement estimée à 1,5 million d'habitants, 60% ont moins de 25 ans, a affirmé le chef du bureau de l'UNFPA pour ce pays pétrolier, David Lawson, dans un discours dont l'AFP a obtenu copie.
M. Lawson s'exprimait à l'ouverture mercredi de cette conférence de deux jours "sur la prévention des grossesses précoces", co-organisée par le Gabon, l'ambassade d'Afrique du Sud à Libreville et les Nations unies.
"Ces jeunes constituent un groupe social très vulnérable qu'il convient de prendre en compte par des mesures appropriées et adaptées. Au Gabon, ils connaissent une sexualité précoce: 15 ans chez les filles, 16 ans chez les garçons", a-t-il déclaré.
"A 17 ans, plus de 40% des Gabonaises ont eu des rapports intimes. 52% d'entre elles sont sexuellement actives à 19 ans. Plus grave encore, 46% des filles gabonaises ont déjà un enfant à 19 ans. (...) Le corollaire de ces taux élevés de grossesse précoce est un taux d'avortement clandestin également très élevé, passé de 16% en 2001 à près de 29% en 2004", a-t-il dit.
Il n'a pas traduit ces différents pourcentages en nombre d'habitants.
Selon le site officiel de la République du Gabon, les femmes représentaient 52% de la population (soit près de 787.800 des 1.514.993 habitants) et le taux de fécondité était de 4,6 enfants/femmes en 2009.
"Le manque de dialogue parental en matière de sexualité contribue largement à exposer les jeunes aux risques liés à une sexualité précoce mal informée et non protégée - y compris le virus du sida et les autres maladies sexuellement transmissibles", un phénomène amplifié par "la pauvreté et l'ignorance des risques encourus", a encore relevé David Lawson, en exhortant à des mesures pour remédier à la situation.

Source : AFP

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