dimanche 24 octobre 2010

La prise en charge du sida s'améliore "un peu partout" dans le monde, selon des agences de l'ONU

L'accès universel à la prise en charge du VIH-sida est possible dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. C'est le message mis en avant par le rapport annuel conjoint de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Onusida et de l'Unicef, publié mardi 28 septembre. Il souligne les "progrès remarquables constatés en Afrique orientale et australe, région la plus durement touchée par le VIH", et y voit "des raisons d'espérer". Les institutions onusiennes constatent cependant que l'objectif de l'accès universel ne sera pas atteint à la date prévue.

En 2006, les Etats membres des Nations unies se sont engagés à atteindre "d'ici à 2010 l'objectif d'un accès universel à la prévention de l'infection à VIH, au traitement ainsi qu'à la prise en charge et au soutien des malades". L'accès universel est défini comme la couverture d'au moins 80 % de la population ayant besoin d'un traitement ou de services (tests de dépistage, prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant).

Ce quatrième rapport annuel dresse un bilan positif à la fin 2009 de l'élargissement de l'accès à la prévention, au traitement et à la prise en charge de l'infection à VIH. "Nous constatons des progrès un peu partout, avec une couverture de 36 % de la population concernée pour les antirétroviraux et de plus de 50 % pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant", souligne le docteur Yves Souteyrand, du département VIH-sida de l'OMS. En 2005 et 2008, le pourcentage de mères séropositives recevant un traitement pour empêcher la contamination de leur enfant était respectivement de 15 % et de 45 %. Si elle augmente, la proportion de femmes enceintes bénéficiant d'un test de dépistage de l'infection à VIH reste faible : elle est passée de 7 % en 2005 à 21 % en 2008 et 26 % en 2009.

A la fin 2009, 5,24 millions de personnes recevaient des médicaments antirétroviraux dans les pays à revenu faible ou moyen, soit 1,2 million de plus qu'à la fin 2008. Le taux de couverture est passé de 28 %, à la fin décembre 2008, à 36 %, à la fin 2009, si l'on applique les nouvelles recommandations, formulées en 2009-2010, qui préconisent de démarrer le traitement plus précocement. Un critère qui augmente le nombre de personnes à traiter. Avec les anciens critères, le taux atteindrait 52 % à la fin 2009.

Huit pays – Botswana, Cambodge, Croatie, Cuba, Guyana, Oman, Roumanie et Rwanda – sont parvenus à l'accès universel, tandis que 21 autres s'en approchent avec un taux de couverture allant de 50 % à 80 %. La plus forte augmentation est notée pour l'Afrique subsaharienne avec près d'un million de malades supplémentaires ous traitement, soit une augmentation d'un tiers. Mais, remarque Yves Souteyrand, il existe un décalage entre les progrès supérieurs à la moyenne mondiale observés en Afrique du Sud et de l'Est pour pratiquement l'ensemble des interventions et ceux plus modestes en Afrique de l'Ouest et centrale.

Pour le docteur Souteyrand, ces données illustrent la nécessité de consolider les bénéfices en termes de santé et d'impact sur la mortalité. Et ce, au moment où les financements internationaux pour lutter contre le sida sont plutôt stables alors que le déficit pour couvrir les besoins de traitements antirétroviraux est de 10 milliards d'euros selon l'Onusida.

Source Le Monde

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