dimanche 18 juillet 2010

Vivre avec moins d’un dollar par jour

Le seuil de pauvreté est une statistique de la Banque Mondiale. On qualifie d’extrême pauvreté le fait de vivre avec moins d’un dollar par jour (à parité de pouvoir d’achat). Cette définition est fréquemment remise en question car elle ne prend pas en compte les différences de prix des biens entre les pays ni la variété des manques qu’elle recouvre pour les personnes concernées.
Les principales causes d’extrême pauvreté sont les conflits, les catastrophes naturelles et les déplacements de population. De manière réciproque, les régions pauvres sont plus vulnérables aux catastrophes et plus sujettes aux guerres.
Aujourd’hui, près d’un milliard de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour.
En Asie, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a été réduit de 25 millions en 10 ans grâce à la croissance économique. En revanche, la situation s’est aggravée en Afrique subsaharienne.
Depuis 1990, le revenu moyen des personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a peu augmenté, voire diminué en Afrique subsaharienne (de 0,62 à 0,60 dollar).
Les régions les plus pauvres accueillent les trois quarts des 37 millions de réfugiés du monde.
Les foyers extrêmement pauvres sont généralement des familles nombreuses de 6 à 12 personnes), comprenant de nombreux enfants.
Contrairement aux idées reçues, même les personnes extrêmement pauvres font des choix de consommation et ne dépensent pas tout leur budget dans les produits de première nécessité.
La nourriture représente entre 55% et 75% du budget des familles pauvres. Cette proportion tend à diminuer.
Même dans la nourriture, une sélection est faite : les produits les plus achetés sont les céréales, mais une partie du budget est alloué à des produits plus coûteux par calorie, ce qui signifie que les foyers pauvres ne cherchent pas seulement à augmenter leur nombre de calories. Les plus pauvres consomment en moyenne 1400 calories par jour.
La possession d’une terre varie selon les pays : de 4% des foyers pauvres du Mexique à 99% dans la région d’Udaipur en Inde.
La pauvreté a des conséquences dramatiques sur la santé : 34% des pauvres de moins de 50 ans estiment avoir des difficultés à mener leurs activités quotidiennes.
4% du budget en moyenne est alloué à l’alcool et au tabac.
Environ 10% du budget annuel est dépensé pour des fêtes (mariage, fêtes religieuses…). En revanche, ces foyers ne dépensent presque rien pour les divertissements communs en Occident (cinéma…).
La proportion de foyers pauvres possédant une télévision est très variable selon les pays : 11% dans certaines régions d’Inde, 70% en Afrique du Sud.
Au moins 50% des enfants (garçons et filles) des foyers pauvres vont à l’école.
Les individus pauvres sont particulièrement sujets au stress.
Les individus pauvres exercent souvent plusieurs activités professionnelles : 47% des pauvres urbains d’Indonésie tirent leurs revenus d’au moins deux sources.
Les individus pauvres tendent à emprunter de l’argent de manière informelle plus qu’à des institutions, ce qui n’est pas forcément à leur avantage. Ils se réunissent en groupe pour pouvoir épargner.
L’objectif du millénaire de l’ONU concernant la pauvreté est de réduire de moitié d’ici 2015 le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour, et de promouvoir l’accès à un emploi décent pour tous, y compris les femmes et les jeunes. Ce programme s’appuie sur la coopération internationale (impliquant à la fois les Etats et la société civile) et vise non seulement la croissance économique des pays concernés, mais surtout le bien-être des individus.
L’Asie du Sud-Est a globalement atteint cet objectif, contre seulement 15% des pays africains.
L’Union Européenne a mis en place une politique commune d’aide au développement visant à réduire la pauvreté via le dialogue politique, les relations économiques et commerciales et l’aide financière et technique.
En 2001, à l’initiative de MSF et du producteur indien de médicaments génériques CIPLA a été lancé un programme de trithérapie à moins d’un dollar par jour ; le défi est d’amener les grandes compagnies pharmaceutiques à réduire de 95% le prix qu’elles demandent aux gouvernements de pays en développement pour les trithérapies, et de favoriser le développement de l’industrie pharmaceutiques nationale dans ces pays. Le Nigéria a été le premier pays à mettre en place ce projet.

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