mardi 27 juillet 2010

Le paludisme dans le monde

Le paludisme (également nommé malaria) est une maladie tropicale endémique. Il se transmet le plus souvent par la piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle. Il se traduit par de fortes fièvres, une forte anémie, des convulsions…Il peut être mortel s’il n’est pas soigné rapidement et correctement.
Le paludisme est connu depuis la Préhistoire ; en particulier, dans l’Antiquité, il a tué Alexandre le Grand en -323.
Les premières guérisons du paludisme ont lieu au XVIIème siècle en Amérique du Sud, grâce à la découverte de remèdes utilisés par les Incas. Le principe actif du médicament est isolé en 1820 ; il s’agit de la quinine.
Entre 1880 et 1898, les découvertes scientifiques successives permettent de comprendre le mécanisme de la transmission du paludisme à l’homme.
1934 : mise au point d’une molécule de synthèse permettant la lutte contre le paludisme : la chloroquine première amino-4-quinoléine. A la fin des années 40, le paludisme est éradiqué des Etats-Unis et d’Egypte. 1950 : l’OMS lance des programmes d’éradication du paludisme dans le monde. C’est un échec. Dans les années 50, le paludisme disparaît d’Europe et du Moyen-Orient. 1960 : apparition de souches résistantes à la chloroquine. 1987 : mise au point d’un vaccin dont l’efficacité n’est pas prouvée. 2002 : séquençage du génôme et début des recherches antipaludiques au niveau de la biologie moléculaire.
Actuellement, le paludisme concerne potentiellement 40% de la population mondiale, et tue entre 1 et 3 millions de personnes par an.
Aujourd’hui, 107 pays sont touchés de manière endémique par le paludisme ; cependant, l’OMS reconnaît que plusieurs pays d’Afrique du Nord, de Méditerranée Orientale et d’Asie Centrale sont sur le chemin de l’éradication.
L’Afrique est le continent le plus touché (90% des cas recensés). On estime que le paludisme y est responsable de 18% des décès d’enfants de moins de 5 ans (ce qui en fait la quatrième cause de mortalité infantile, devant le SIDA), et au moins 20% de la totalité des décès. La mortalité liée au paludisme y est en augmentation depuis les années 80. On estime que l’Afrique aurait besoin de 2 milliards de dollars par an pour combattre efficacement la maladie. Les autres zones les plus touchées sont l’Asie (Centrale et du Sud-Est), l’Amérique du Sud et l’Océan Indien. On estime à 1 milliards d’euros l’investissement nécessaire à la lutte contre le paludisme dans ces régions. L’Europe compte encore des cas, en raison du transport du moustique dans les avions.
Le paludisme affecte plus fortement les enfants en bas âge (90% des malades), les femmes enceintes et les populations rurales. Touchant particulièrement les populations marginalisées ne disposant pas d’un accès aux soins, il influe sur l’absentéisme scolaire et professionnel. Ainsi, il entraîne ces populations dans une spirale de pauvreté. On estime que le paludisme engendre une perte de croissance économique annuelle d’environ 1,3% dans les pays endémiques, et qu’il ampute en particulier de 12 milliards de dollars par an la croissance africaine. Ainsi, il contribue à creuser fortement les écarts de PIB entre les pays impaludés et non-impaludés.
Le paludisme nécessite une prise en charge médicale rapide à laquelle n’ont souvent pas accès les populations à risque. On constate depuis quelques années l’apparition de souches résistantes aux traitements. L’un des principaux moyens de lutte contre le paludisme est la pulvérisation d’un insecticide, le DDT. Cependant, les conséquences néfastes de celui-ci sur l’environnement sont désormais reconnues. De plus, les moustiques s’y montrent de plus en plus résistants.
Des campagnes de prévention à destination des femmes enceintes ont été lancées par l’OMS, mais nécessitent une réelle volonté politique dans les pays concernés. Les moustiquaires imprégnées d’insecticide constituent également une protection efficace. La propagation du paludisme par le développement du tourisme et des transports aériens est un enjeu majeur. En effet, les personnes vivant dans des régions non impaludées sont peu immunisées et donc plus vulnérables.

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