jeudi 14 août 2008

Ouverture de la semaine mondiale de l’eau


2,5 milliards d’humains n’ont pas accès à des installations sanitaires ! 5 000 enfants meurent chaque jour de ce manque ! Les chiffres sont donc effrayants et chacun d’entre nous n’aura qu’à se projeter quelques instants seulement dans un quotidien dépourvu d’infrastructures sanitaires pour mesurer combien il est essentiel de pouvoir disposer de ce « confort minimum », véritable élément d’une dignité humaine.

L’assainissement est donc le thème central de la semaine mondiale de l’eau qui se tient à Stockholm du 17 au 23 août 2008. Cette 18e édition réunit 2 500 experts en provenance de 140 nations, c’est dire toute l’importance accordée au sujet. D’autres thèmes sont inscrits à l’ordre du jour de cette manifestation qui mérite une large publicité : le réchauffement climatique, l’eau et les frontières, la gestion des ressources, les bioénergies... autant de sujets prééminents pour le devenir de l’humanité.


Comme l’affirmait Cécilia Martins - directeur de projet à l’institut international de l’eau de Stockholm - dans un entretien donné au quotidien Libération, « la crise de l’assainissement est toujours mise de côté lorsqu’on évoque les questions de l’eau ou du développement » tant le sujet reste tabou puisqu’il y est question d’urine et d’excréments. Les rejets intimes des humains demeurent toujours un sujet très délicat à évoquer, car ils sont telle une cohorte archaïque et cauchemardesque qui peuple l’inconscient collectif collant à l’humanité tout entière, cela de toute éternité.
Pourtant, les Nations unies, dans un accès de courage ont décrété l’année 2008 comme celle de l’assainissement, soit une mise en avant capitale alors que ce thème a toujours fait l’objet d’un traitement au fond du jardin.

La première journée de travail sera donc consacrée à la promotion de l’hygiène des mains dans les pays les plus démunis, où 5 000 enfants meurent chaque jour de diarrhées du simple fait de ne pouvoir se laver les mains dans les conditions minimum exigées par la santé publique.

Ensuite, les débats feront état de la problématique de l’eau dans les situations post-conflictuelles avec les exemples ougandais, haïtien et nord-coréen notamment. Les spécialistes développeront plus précisément le rôle que peut jouer l’eau dans la résolution des conflits humains. Mais, chacun le mesure, l’eau est aussi, en amont, la source de tensions importantes dans le monde, tant le bien est précieux parce que rare, paradoxe sur une planète recouverte à 70 % par l’eau. La situation en Palestine, mais aussi au Tibet reste liée aussi à l’eau. En effet, l’enclave palestinienne de Gaza souffre régulièrement du déficit en eau, alors que la ressource est accaparée par leur voisin à cause d’une agriculture intensive très exigeante en eau. Pour ce qui est des relations sino-tibétaines, on sait que le toit du monde abrite des réserves en eau essentielles pour l’Empire du Milieu, même si cette thématique n’est pas celle que l’on a tendance à mettre en avant dans l’approche de ce conflit.

La question de la corruption sera aussi abordée car on sait que le traitement de l’eau dans le monde génère aussi de telles dérives. En effet, les sommes en jeu dans quelques projets liés à l’eau et à son assainissement sont si importantes, que les esprits les plus malveillants n’ont pas hésité à se laver les mains de toute attitude empreinte d’éthique. A ce titre, le rapport mondial sur la corruption souligne combien ces comportements criminels aggravent la raréfaction de la ressource en eau, annulant les efforts produits par ailleurs afin de résoudre le manque cruel de ladite ressource. Ainsi, les fonds alloués peuvent faire l’objet de ponctions illicites qui amputent d’autant la viabilité des projets mis en développement. Là encore, les solutions sont connues, mais il faut une volonté ferme et unanime afin de mettre un terme à pareilles dérives dont les conséquences se mesurent en vies humaines perdues.

10 milliards de dollars par an sont nécessaires pour réduire de moitié d’ici 2015 le nombre d’humains n’ayant pas accès aux sanitaires, chiffre équivalent au budget annuel consacré par les Européens à l’achat de crèmes glacées ! La mise en comparaison est donc volontairement choquante, et chacun pourra savourer cette donnée tout en dégustant sa sucrerie préférée de l’été...

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