jeudi 16 septembre 2010

L’accès aux traitements médicaux

I Définition et historique
Au cours des 50 dernières années, l’espérance de vie a globalement augmenté : de 9 ans dans les pays développement, de 17 ans dans les pays en développement à forte mortalité, de 26 ans dans les pays en développement à faible mortalité. L’espérance de vie varie aujourd’hui de 78 ans pour les femmes des pays développés à 46 ans pour les hommes d’Afrique subsaharienne. Dans certains pays d’Afrique et de l’ex-Union Soviétique, l’espérance de vie a reculé depuis 1990. L’accès aux soins médicaux est la principale cause de ces écarts.
La couverture médicale est définie par l’OMS comme « le pourcentage de personnes bénéficiant d’une intervention spécifique parmi celles qui en ont besoin ».
Les systèmes de santé et d’assurance maladie apparaissent dans les années 40 et 50. 10 ou 20 ans plus tard, ils se heurtent à des problèmes de financement dans les pays développés et surtout dans les pays en développement, ce qui conduit à des réformes. Dans les années 80, les systèmes de santé des pays en développement suivent un objectif de couverture médical universelle concernant les soins primaires, parfois au détriment de la qualité de ces soins. En 1987, l’Initiative de Bamako, de l’UNICEF, met en place une politique de financement des soins en Afrique.
La croissance démographique, les conflits, la pauvreté, la sous-alimentation, contribuent à la déstabilisation des systèmes de santé existants.

II Situation actuelle
Les dépenses publiques de santé représentent 11% du PIB (3100 dollars par habitant et par an) dans les pays développés, contre 6% (81 dollars) dans les pays en développement. En Afrique, elles représentent 37 dollars par habitant et par an. En Occident, on compte 7,5 lits d’hôpital pour 1000 habitants, et un médecin pour 500 habitants, contre 2,7 lits pour les pays en développement (1,2 en Afrique) et un médecin pour 25000 habitants dans 25 pays en développement (dont une majorité de pays africains). Dans 54 pays en développement, l’insuffisance de couverture est de 43% en moyenne (jusqu’à 70% en Ethiopie et au Tchad). Mais depuis 1990, la couverture a augmenté dans tous les pays disposant de données, sauf au Kénya, au Tchad, en Zambie et au Zimbabwe. Les progrès de la couverture s’expliquent par l’amélioration de la vaccination (le taux de vaccination des enfants a dépassé les 80%), des soins maternels et néonatals, de la planification familiale et du traitement des enfants malades.
L’accès au soin diffère selon le niveau de richesse : en Inde et aux Philippines, les individus les plus riches ont trois fois plus de chance d’être soignés que les individus les plus pauvres.
Les dépenses liées à la santé peuvent avoir des conséquences graves sur les foyers : on estime que chaque année 150 millions de personnes subissent une « catastrophe financière » liée à des soins de santé. Cela découle du fait que dans la plupart des pays en développement, les frais de santé sont pris en charge directement par les individus. Au niveau mondial, on estime la pénurie d’agents de santé à environ 2,4 millions de personnes.
L’accès au soin est très inégalement réparti dans le monde : selon le rapport 2006 de l’OMS, « dans la Région des Amériques, où la charge de morbidité est égale à 10 % de la charge mondiale totale, le personnel sanitaire représente 37 % du total mondial avec des dépenses qui dépassent 50 % des fonds alloués à la santé dans le monde, alors que la Région africaine où la charge de morbidité atteint 24 % de la charge globale ne possède que 3 % du personnel sanitaire mondial avec des dépenses de santé qui représentent moins de 1 % du total mondial. » En particulier, l’Afrique souffre de l’exode des agents de santé qualifiés.

III Les stratégies de développement de la sécurité sanitaire
Du fait du développement de la contagion liée aux échanges internationaux, la sécurité sanitaire passe par la coopération entre tous les pays.
Les Objectifs du Millénaire de l’ONU concernent la lutte contre les grandes maladies liées à la pauvreté (SIDA, paludisme et tuberculose), le développement des soins infantiles et maternels, l’amélioration des infrastructures de santé, le développement de politiques de santé publique, et la prévention des crises sanitaires.
L’OMS a mis en place en 2001 un système international d’évaluation des médicaments permettant de lutter contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose. Il est important de mettre en place dans les pays en développement des systèmes de soin pour les maladies chroniques (diabète, cancers…) qui ne sont pas des maladies typiques des pays développés.
L’investissement nécessaire dans l’aide internationale pour la santé est estimé à 27 milliards de dollars par an.

Source : ONU

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