lundi 31 mai 2010

Infrastructures hydrauliques en Afrique de l’ouest : Les chiffres qui parlent

Avec seulement 17% de son potentiel hydro-électrique utilisé et une facture des importations alimentaires de plus de 17 milliards de dollars américains par an, il n’y a aucun doute que le sous développement de l’Afrique s’expliquerait en partie par son faible niveau de développement des infrastructures hydrauliques, notamment dans sa partie occidentale.

Pour nourrir sa population qui a l’un des taux de croissance les plus importants du monde, le continent n’a pu irriguer que 6% de son potentiel de 35 millions d’ha de terre, ce qui ne représente que 2,3 % des terres irriguées dans le monde à un moment où l’Asie est à 37%. Mais, cela n’est pas surprenant quand on sait que sur les 45 000 grands barrages dans le monde, la part de l’Afrique est de 1300, soit 3%. Dans cette part congrue, l’Afrique de l’Ouest ne fait pas bonne mine. Seulement 110 grands barrages y sont installés, dont 78 pour le géant nigérian.

Or, pour la plupart basées sur l’agriculture, les économies des Etats de l’Afrique de l’ouest deviennent de plus en plus vulnérables au changement climatique. La rétention de l’eau à travers le développement de grandes infrastructures hydrauliques, se pose aujourd’hui à cette zone en termes d’obligation à satisfaire dans l’urgence. Elle ne pourra pas continuer à perdre une partie de son PIB pour des difficultés de maîtrise d’eau. Ben Ampomah de la Commission ghanéenne des Ressources en eau est formel : « L’Afrique de l’Ouest perd 5% de son PIB à cause d’une couverture insuffisante en eau et assainissement, 2% pour les délestages, 5 à 25% à cause des sécheresses et inondations et 5% seront perdus à cause des futures impacts liés aux changements climatiques ».

Et, c’est conscient de cela qu’en 2008, à Tunis, les ministres en charge de l’eau des Etats africains, ont admis dans une déclaration que : « le développement des infrastructures hydrauliques est le principal moteur pour amorcer la croissance économique dont on a besoin pour réduire la pauvreté et accéléré le développement ». Mieux, dans la même année, les chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine ont placé « La question des infrastructures hydrauliques au centre des priorités de l’agenda de développement en Afrique ». Si aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que le développement en Afrique passe par la réalisation des grandes infrastructures, le continent va devoir faire face à un gap financier important.

Selon Ben Ampomah, le gap financier pour l’extension des grandes infrastructures est estimé à 50 milliards de dollars américains par an. Il a indiqué que 5 milliards de dollars US iront à la construction de retenues d’eau à multi usages, 20 milliards de dollars pour des retenues à dominance hydroélectrique, 5 milliards pour la maîtrise des eaux à usage agricole, 12 milliards de dollars pour l’eau potable et l’assainissement, 1 milliard de dollars pour la désalinisation et 2 milliards de dollars pour la prise en charge des mesures non-structurelles et les institutions de gestion.

Assane Koné pour Reussirbusiness

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