samedi 7 août 2010

Deux priorités selon l'Unicef à Haïti : l'assainissement et l'accès à l'éducation

Certes, il y a quelques raisons de garder espoir : Haïti toujours sinistrée six mois après le séisme qui a frappé le pays le 12 janvier n'est pas en proie à de terribles épidémies et la malnutrition n'a pas progressé. Mais au-delà de ces deux éléments, le bilan dressé lundi 12 juillet par l'Unicef, dans un rapport intitulé "Les enfants d'Haïti. Etapes marquantes et perspectives à l'échéance de six mois", confirme les diagnostics des associations humanitaires sur place : tout reste à faire.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance n'a rassemblé, pour le moment, que 243 millions de dollars (193 millions d'euros) sur les 350 millions qu'il jugeait nécessaire juste après le tremblement de terre pour faire face à l'urgence. Une grosse partie de ces dons a été dédiée aux deux chantiers qui préoccupent le plus les experts de l'Unicef : l'assainissement et l'accès à l'éducation dans un pays où près de 46 % de la population (9,2 millions d'habitants) a moins de 18 ans.
Les statistiques qui concernent les questions de l'accès à l'eau, l'hygiène et l'assainissement montrent que l'état d'urgence est loin d'être levé sur l'île : les 1,6 million de personnes déplacées restent dépendantes des camions-citernes d'eau et ne reçoivent que cinq litres d'eau par jour. Près de 440 campements "spontanés" – sur les 1 350 recensés – sont dépourvus d'installations sanitaires appropriées. Le fonds des Nations unies a calculé qu'il n'existait actuellement qu'une seule installation de latrines pour 145 personnes sur ces sites d'habitation de fortune, avec les conséquences potentiellement dramatiques engendrées par cette situation pour la propagation des maladies.
Le tableau de l'éducation est lui aussi à la peine. Sur les 22 000 écoles que compte le pays, près de 5 000 ont été frappées par le séisme. 80 % ont été très endommagées ou détruites. Seulement 40 % ont été déblayées. Résultat : près de 2,5 millions d'enfants ont subi une interruption de leur scolarité, un handicap supplémentaire dans un pays où seulement un enfant sur deux était scolarisé avant le séisme.
A Léogâne, l'une des régions les plus touchées, moins de 50 % des enfants sont retournés étudier. Mais encore faut-il qu'il y ait des maîtres pour leur donner cours. "Beaucoup d'enseignants sont absents, nombre d'entre eux font partie des déplacés et ne disposent pas de moyens de poursuivre leur travail", note le rapport qui estime à 56 000 le nombre de professeurs touchés par le séisme.
Au-delà des questions éducatives, l'Unicef, qui souligne "qu'on ne connaîtra probablement jamais le nombre d'enfants décédés" (beaucoup de naissances ne sont pas enregistrées en Haïti), se mobilise pour protéger les plus vulnérables. 1,5 million d'enfants ont été déplacés, dont 500 000 jugés "extrêmement vulnérables", à la merci de violences, d'abus sexuels et de trafic. Au total, ce bilan justifie, selon l'Unicef, que les opérations d'urgence soient maintenues pendant dix-huit mois.

Source : Le Monde

1 commentaire:

  1. tout le monde doit avoir accès a l'éducation surtout les enfants...

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