Le nombre d'Haïtiens vivant dans des abris de fortune depuis le séisme et devant être relogés d'urgence, avant la saison des pluies, pourrait être abaissé à 9.000 si des mesures sont prises, contre près de 40.000 selon des estimations récentes, a indiqué l'ONU.
Quelque 37.200 personnes sont actuellement menacées par les glissements de terrain ou inondations que pourraient provoquer la saison des pluies, a affirmé mercredi à l'AFP la chef adjointe de la mission en Haïti du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Sarah Muscroft, selon des estimations menées à la mi-mars.
"Si des travaux peuvent être faits, ce nombre peut être réduit à 9.000 personnes", a-t-elle ajouté.
Récemment encore, l'Ocha estimait que quelque 218.000 personnes vivant dans des sites à risque dans la région de Port-au-Prince devaient être relogées.
Le relogement "ne devrait pas poser trop de difficultés, dans la mesure où la communauté internationale a déjà déplacé ces personnes de nombreuses fois, à condition que vous ayez quelque part où les mettre", a dit Mme Muscroft.
Ceux qui devront trouver un autre endroit où se loger auront le choix entre rejoindre une autre famille, changer de camp ou envisager un retour chez eux, dans la mesure du possible. En dernier ressort, des sites d'hébergement provisoires pourraient être installés en dehors de la capitale.
Reste à convaincre les Haïtiens, qui, malgré des conditions d'hébergement souvent précaires, craignent qu'en quittant les camps, ils ne se retrouvent encore plus démunis.
"Il y a un kit incitatif (...) qui comprend trois mois de nourriture, des produits d'hygiène, une bâche permettant d'aider à renforcer les structures qu'ils construisent, mais également une incitation financière d'un mois de salaire", dans le cadre du programme "argent contre travail", a expliqué Mme Muscroft.
Ce dispositif a été lancé à Port-au-Prince et dans d'autres villes touchées par le séisme, comme Jacmel, pour remettre les Haïtiens au travail et nettoyer les débris jonchant les rues.
Mme Muscroft a remarqué qu'il ne restait plus beaucoup de temps pour agir avant les pluies, soulignant que le gouvernement haïtien avait perdu de précieuses semaines en croyant, vainement selon elle, que la communauté internationale achèterait les terrains utilisés pour les nouveaux campements.
"Dans des conditions normales, on aurait préféré faire ceci il y a un mois mais nous n'avons pas pu parce que nous attendions l'aval du gouvernement", a-t-elle dit.
La saison des pluies, qui précède celle des ouragans en juin, commence habituellement vers le mois d'avril en Haïti mais de fortes averses sont déjà tombées sur le pays.
Le séisme de magnitude 7, qui a ravagé Port-au-Prince le 12 janvier a tué au moins 220.000 personnes et fait 1,3 million de sans-abri.
Source : AFP
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