lundi 16 juin 2008

Focus sur l’objectif n°7 du millénaire des Nations Unies

Le septième objectif consiste à assurer un environnement durable : il repose sur 4 cibles.


La première cible

La première cible consiste à intégrer les principes du développement durable dans les politiques et les programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales.

Les outils de mesures des progrès accomplis dans ce domaine sont :
- la proportion de zones forestières (FAO)
- la superficie des terres protégées pour préserver la biodiversité (par rapport à la superficie totale) (PNUE-WCMC)
- l’énergie consommée (en kilogrammes d’équivalent pétrole) par 1 000 dollars de produit intérieur brut (PPA) (AIE, Banque mondiale)
- les émissions de dioxyde de carbone, par habitant (CCNUCC, Division de statistique de l’ONU) et consommation de chlorofluorocarbones qui appauvrissent la couche d’ozone (en tonnes de PDO) –PNUE-Secrétariat de l’ozone)
- la proportion de la population utilisant des combustibles solides (OMS)


Les régions les plus pauvres sont les plus touchées par la disparition des forêts

Les forêts recouvrent un tiers de la surface du globe. Parmi les plus riches écosystèmes, ces territoires pourvoient aux besoins des populations (nourriture, combustible, matériaux de construction, eau potable). Mais en 10 ans, 940 000 kilomètres carrés de forêts (superficie équivalente au Venezuela) ont disparus. La lutte contre le déboisement continue par des stratégies d’aménagement visant la protection des forêts, la réduction des pressions exercées sur les terres et l’élévation du niveau de vie des communautés sylvicoles etc. Le temps est néanmoins compté.

Les êtres vivants sont nombreux à disparaître malgré la hausse du nombre de milieux protégés
Près de 19 millions de kilomètres carrés sont aujourd’hui des zones protégées, soit près de 15% de plus par rapport à 1994. Toutefois, la gestion de ces zones n’est pas toujours synonyme de conservation. Le milieu marin est particulièrement sous représenté, avec à peine 1% des écosystèmes océaniques protégés. La diversité des espaces et espèces vivantes est en réduction, une menace qui toucherait près de 10 000 espèces.


Les progrès réalisés en matière de consommation d’énergie ne sont pas suffisants

La consommation d’énergie est plus efficiente, des progrès ont été enregistrés en matière d’énergies « propres ». Toutefois, l’adoption de ces nouvelles technologies et combustibles par les pays en développement, dont les besoins énergétiques s’accroissent fortement, n’est pas assez rapide. Les gains en efficience n’empêchent donc pas la consommation totale d’énergie de grimper. La pollution atmosphérique liée aux combustibles utilisés dans les foyers ruraux des pays en développement causerait plus de 1,6 millions de décès par an, les femmes et les enfants étant les premières victimes.


L’essentiel des gaz à effet de serre est émis par les pays riches

Le réchauffement de la planète est en partie causé par le dioxyde de carbone (CO2) provenant des combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel surtout). Les conséquences climatiques devraient toucher le monde entier. Le volume des émissions croissant incessamment, les pays industrialisés ont ratifié le Protocole de Kyoto, première coalition mondiale contre la production de ce gaz.


La production de substances impactant la couche d’ozone s’est réduite

L’ozone de la stratosphère absorbe les rayons ultra-violets, nocifs pour les êtres vivants (cancer de la peau). La baisse du volume de substances appauvrissant la couche d’ozone, telle que les chlorofluocarbones, aujourd’hui à 10% de leur volume de 1990, témoigne de la coopération mondiale en marche. De réels progrès peuvent être enregistrés en matière d’écologie à la condition d’une volonté politique ferme, d’une vision commune du problème et de sa/ses solution(s). Les dommages causés à la couche d’ozone devraient laisser place à un retour à la normale d’ici une cinquantaine d’année.


Les deuxième et troisième cibles

La deuxième cible vise à réduire de moitié le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d’assainissement de base. La troisième cible consiste à réduire la perte de biodiversité et atteindre d’ici 2010 une diminution importante du taux de perte.

Les indicateurs utilisés pour mesurer les améliorations concernant la deuxième cible sont :
- la proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d'eau meilleure (zones urbaines et rurales) (UNICEF - OMS)
- la proportion de la population ayant accès à un meilleur système d'assainissement (zones urbaines et rurales) (UNICEF - OMS)


L’eau potable est davantage accessible partout

Entre 1990 et 2002, la part de la population des pays en développement ayant accès à l’eau potable est passée de 71% à 79%. Les plus grand progrès ont été enregistrés par l’Asie du Sud, amélioration essentiellement imputable à l’Inde qui compte plus d’un milliard d’habitants. Pourtant, en 2002, 1,1 milliard d’êtres humains n’ont toujours pas accès à des sources aménagées. L’Afrique subsaharienne compte 42% de populations non équipées et les entraves (conflits, instabilité politique, non-urgence des travaux d’adduction et d’assainissement) sont à redouter, la population croissant rapidement.


Les services d’assainissement améliorés sont trop peu nombreux dans le monde en développement

Entre 1990 et 2002, la couverture des équipements sanitaires est passée de 34% à 49%. Toutefois, près de 2,4 milliards d’individus ne bénéficieront pas d’installations aménagées en 2015 si la tendance actuelle perdure. Aucune amélioration ne serait réalisée au regard de la situation actuelle. L’objectif fixé ne sera atteint que par un fort accroissement des investissements dans les services.

Les politiques de salubrité publique doivent s’orienter vers les plus démunis des zones rurales
Les disparités entre zones urbaines et zones rurales sont très marquées en matière de salubrité, les zones rurales étant deux fois moins bien équipées. Mais les chiffres urbains masquent le dénuement des bidonvilles. Or, l’accès à l’eau potable et aux installations d’assainissement reste très faible tandis que prolifèrent les taudis dans les pays en développement. Dans ces pays, les 20% de ménages les plus riches ont deux fois plus de chance d’accéder à l’eau potable que les 20 % de ménages les plus pauvres et, quatre fois plus de chances d’accéder à des sanitaires aménagés.


La quatrième cible

La quatrième cible est de parvenir à améliorer sensiblement, d’ici 2020, la vie d’au moins 100 millions d'habitants de taudis.

Pour mesurer les évolutions dans ce domaine, l’indicateur est : la proportion des ménages ayant accès à la sécurité d’occupation des logements (ONU-HABITAT)


La concentration urbaine augmente dans les pays en développement

Le taux d’accroissement de la population urbaine dans le monde en développement est supérieur à 3% par an. En comptant les flux migratoires vers les villes et l’accroissement démographique naturel, près de 100 millions de personnes gagnent les agglomérations, dont la part d’habitants est supérieure à celle de la population rurale. Près d’un urbain sur 3 vit dans un bidonville, dans des conditions caractérisées par la promiscuité, le manque emplois, la précarité de l’habitat, l’insalubrité de l’eau, les déficiences sanitaires et l’insécurité. De fait, les taux de morbidité, de mortalité et de chômage y sont nettement plus élevés que dans les quartiers mieux aménagés.


Le développement des bidonvilles dépasse l’aménagement urbain

Plus des deux-tiers des bidonvilles sont concentrés en Asie du Sud, en Asie orientale et en Afrique subsaharienne. Si la majorité des pays tentent de prévenir la formation de bidonvilles, le nombre d’habitants dans ces quartiers augmentent dans tout le monde en développement, excepté en Afrique du Nord.

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