mardi 17 août 2010

Quel développement pour l'Afrique, 50 ans après les indépendances ?

Par Almouner Talibo, responsable de programmes de développement en Afrique, humanitaire et Didier Cannet, médecin, enseignant à l'Université, humanitaire.

Que fête-t-on aux commémorations des cinquante ans d'indépendance de pays Africains ? Le jour d'accès à l'indépendance de ces pays ou l'évolution de ceux-ci durant cette période, qui se révèle la plupart du temps catastrophique.
A la conférence Afro-asiatique des pays non alignés de Bandung à Java en 1955, le PIB de l'Inde ou de la Chine était alors bien inférieur à celui de la plupart des pays Africains.
Que s'est-il passé depuis les mouvements d'émancipation qui avaient suscité les plus grands espoirs, traduit par la chanson de Grand Kallé Indépendance chacha qui a fait le tour de l'Afrique ? Est-ce la confrontation de l'école des blancs et de la sagesse Africaine, décrite dans l'aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Khan ; l'histoire violente en Afrique, avant la colonisation, relatée par Yambo Houologuem dans le devoir de violence, bien loin de la Négritude idéalisée par Senghor ou la difficulté d'intégrer la richesse de la tradition de ces sociétés dans la modernité, décrite dans le soleil des indépendances par Ahmadou Kourouma, avec la désillusion collective des indépendances qui achève le démantèlement de la société traditionnelle, déjà entamé sous la colonisation ? Depuis 1989, vingt pays Africains connurent des conflits.
Dans la mentalité de l'occident, l'Afrique demeure une réserve de matières premières, agricoles et forestières, minerais et pétrole, allant de paire avec un faible niveau technologique et industriel et une fuite des forces vives et de la jeunesse vers l'Europe. Cette extraversion profite avant tout aux sociétés multinationales, sans retombée sur le niveau de vie des habitants. L'aide dans ce contexte n'est-il pas un palliatif à une pratique qu'il faudrait changer ? On assiste à une "ONGisation" pour suppléer les déficiences des services publics, structurant la société civile, mais privant l'Etat de ses fonctions. Idéologie du développement, monde des experts et des coopérants : le modèle est celui de l'occident.
Les causes externes suffisent-elles seules à expliquer la situation actuelle du continent ? Quelle est la part interne ? Une abondante littérature existe sur ce "retard" alors que les analyses systématiques africaines sur les causes internes sont inexistantes. Mépris des productions locales, place des élites dans la prédation de ressources comme relais à l'occident ou maintenant à la Chine.
Ces Etats Africains sont emprisonnés dans des logiques de court terme, alimentaires et individuelles, sans implication dans ses responsabilités publiques, voir contre elle. Au terme des cinquante ans d'indépendance, l'Afrique reste confrontée à sa dépendance, auprès de ses anciennes métropoles mais également des bailleurs de fonds.
Ce type de relation a entrainé l'aliénation de tout modèle de développement propre à l'Afrique et à sa culture, qui devrait pouvoir intégrer "modernité" et "tradition". La vraie décolonisation passe par le rejet de l'Etat de type Européen : la question est donc politique et la réponse Africaine.
La culture n'est ni un frein, ni une composante secondaire du développement, elle est son essence même. Le développement ce n'est pas seulement la croissance, mais également l'accès à une existence intellectuelle et spirituelle satisfaisante ; ce n'est pas seulement avoir plus mais également être mieux.
La dynamique interne de chaque société doit être respectée et la mise en place et le leadership des programmes doit être confié par les bailleurs aux compétences locales, ainsi que les procédures administratives et financières. Pour cela il faut que les projets, dès leurs conceptions, intègrent la gouvernance et la réforme de l'Etat.
Il faut construire sur du long terme un partenariat multiple entre gouvernements, sociétés civiles, bailleurs, Organisations non gouvernementales, en se concentrant sur les administrations décentralisées, et en prenant en compte prioritairement les besoins de base des populations ; soins, éducation, nutrition…
L'Inde et la Chine ont su allier la tradition à la modernité, développer l'école et l'enseignement en s'appuyant sur leur propre langue, créer des Etats-nations et se sont approprié la science et la technologie.
Il est temps de changer le type de partenariat entre l'Afrique et l'Europe : une Afrique avec plus de lucidité et de courage, une Europe avec plus de modestie et de justice. C'est notre façon d'être Africain et Européen qu'il faut transformer, dans le respect de l'autre, afin de bâtir ensemble un monde meilleur.

dimanche 15 août 2010

Sida: les derniers chiffres ONUSIDA

Voici les chiffres sur l'épidémie de sida dans le monde fournis par l'Onusida dans son dernier rapport annuel, publié en 2009 et portant sur l'année 2008.
L'organisme onusien y a ajouté des données concernant les jeunes à la veille de la 18ème Conférence internationale sur le sida (18-23 juillet à Vienne).
- PERSONNES INFECTEEES PAR LE VIRUS : Le virus a infecté 2,7 millions de personnes en 2008, soit une baisse de 17% depuis 2001. Environ 33,4 millions de personnes, dont près de la moitié de femmes, vivaient en 2008 avec le virus, dont 2,1 millions d'enfants âgés de moins de 15 ans. Un chiffre en progression constante, du fait des effets positifs du traitement antirétroviral. Au total, depuis le début de la maladie, 60 millions de personnes ont été infectées.
- DECES : Environ 2 millions de personnes sont mortes en 2008 de causes liées au sida, un chiffre inchangé par rapport à 2007. Au total 25 millions de personnes sont mortes du sida depuis le début de la maladie.
- AFRIQUE : L'Afrique subsaharienne est la région la plus durement touchée avec 67% de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH dans le monde (5% en moyenne de la population africaine), et près des trois quarts des décès. 71% des nouvelles infections sont intervenues en Afrique. 14 millions d'enfants y sont orphelins à cause de la maladie. 60% des personnes y vivant avec le VIH sont des femmes.
- EUROPE ORIENTALE ET ASIE CENTRALE : C'est la seule région du monde où la prévalence de l'épidémie continue de monter. De 2001 à 2008, elle a augmenté de 66% (de 900.000 à 1,5 million). Les nouvelles infections se déclarent au premier chef parmi les consommateurs de drogues injectables (38,5 à 50% sont infectés en Ukraine, 37% en Russie).
- TRAITEMENT: Plus de 4 millions de personnes dans les pays en voie de développement avaient accès à un traitement à la fin de l'année 2008, contre 3 millions un an auparavant. Dans le monde, au moins 4,7 millions de personnes recevaient un traitement, soit 42% des personnes qui en auraient besoin (le traitement est donné à partir d'un certain niveau d'infection).
- INFECTION MERE/ENFANT : 45% des femmes enceintes séropositives ont reçu en 2008 un traitement pour prévenir la transmission du virus à leurs enfants, contre 33% en 2007.
- JEUNES : Environ 5 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans vivent dans le monde avec le sida. L'épidémie a nettement reculé chez les jeunes de 15 à 24 ans dans près de la moitié des 25 pays les plus sérieusement touchés au monde, essentiellement en Afrique subsaharienne. Mais elle est en hausse chez les jeunes d'Europe de l'Est.

vendredi 13 août 2010

A Dala, les habitants ne boivent plus l'eau sale du marécage

Mettre en place des systèmes innovants pour faciliter l'accès à l'eau... et après? Pour les ONG qui oeuvrent dans les pays en développement, l'enjeu est d'assurer la pérennité de leur projet, au-delà de leur présence dans le pays.
Voilà pourquoi les deux Voyageurs de l'eau dont nous vous avons déjà parlé ici ont scruté avec attention cette initiative mise en place près de Rangoun, la capitale birmane. L'ONG française Aide Médicale Internationale a en effet imaginé un système très simple de collecte d'eau en milieu urbain avec les communautés locales.
Des trous sont creusés dans le sol, la terre récupérée sert à construire des digues pour empêcher les incursions des animaux et les inondations. Des pompes et des latrines ont également été mises en place pour éviter que les habitants ne prélèvent l'eau directement dans les bassins.
L'ONG a imaginé d'autres solutions, comme la récupération de l'eau de pluie grâce à de grosses gouttières installées sur des toits en pente. Mais sa plus grande réussite est sans conteste d'avoir pensé un système simple, accepté par la population.
“Il y a des comités de quartier, chacun a la responsabilité du bassin, explique Gwenael Prié, coauteur de l'ouvrage Voyageurs de l'eau. L'ONG ne va pas rester – c'est normal – éternellement dans le pays. Le but à terme est que les habitants puissent développer eux-mêmes ce système.”

mercredi 11 août 2010

Développement durable à Nioro du sahel au Mali

L’association Ensemble pour le développement durable de Nioro, l’E2D, a lancé un beau projet de développement durable pour neuf communes du cercle de Nioro du Sahel.
Le projet vise l’amélioration de l’accès à l’eau ainsi que l’atteinte de la sécurité et de la solidarité alimentaires. Les moyens identifiés pour atteindre ces objectifs sont nombreux : l’aménagement des sources d’eau, l’amélioration des banques céréalières, l’appui à divers groupes œuvrant dans la production et la transformation du riz et du fonio et la formation de leaders paysans.
Selon le secrétaire au développement adjoint de l’E2D, Modibo Traoré, l’angle d’approche du projet est tiré du Plan de développement économique, social et culturel des communautés visées. Une grande partie du travail de l’E2D sera d’aller chercher les fonds nécessaires au démarrage et à l’aboutissement du projet, qui se chiffrent à près de 650 millions de F CFA.
" 90 % de cette somme proviendra des partenaires, les communes impliquées contribueront à raison de 10 %", a-t-il précisé. Le gouvernement malien, des ONG et d’autres partenaires seront approchés, des contacts auraient d’ailleurs déjà été noués avec certains interlocuteurs.
Modibo Traoré croit que six mois seront nécessaires pour la collecte de la somme nécessaire à la mise en marche du projet, ce qui laissera la majeure partie de la durée de l’action, prévue sur 36 mois, pour faire bouger les choses sur le terrain.
La moitié de la participation des communes sera financière, le reste se fera sous la forme de main d’œuvre. Les jeunes des communautés seront appelés à mettre l’épaule à la roue. Selon Maciré Traoré, l’implication des communes ne vise pas qu’à remplir les coffres.
" Si la population n’est pas impliquée, que 100 % des fonds proviennent de l’extérieur, l’entretien et la durabilité de la chose posent problème. Même si la participation des communes n’est que de 10 %, dont 5 % en main-d’œuvre, les gens sentent qu’ils sont une partie intégrante du projet, qu’ils doivent s’en occuper", explique-t-il.

lundi 9 août 2010

1,7 milliard de pauvres

L'Inde compte plus de pauvres dans seulement 8 de ses 28 États qu'il n'y en a dans les 26 pays les plus démunis d'Afrique, selon un nouvel indice créé par l'université Oxford pour les Nations unies, indice qui vient raffiner le portrait que l'on fait de la pauvreté dans le monde.
Plus de la moitié des 1,2 milliard d'Indiens vivent toujours dans la pauvreté en dépit de la spectaculaire croissance économique qu'a connue le pays depuis des années, ont rapporté hier les chercheurs de l'Oxford Poverty & Human Development Initiative en dévoilant leur nouvel Indice de pauvreté multidimensionnelle. De ce nombre, on en trouverait plus de 421 millions rien que dans huit États de la fédération indienne, alors que les 26 pays les plus pauvres d'Afrique en comptent 410 millions. Ces chiffres globaux cachent toutefois des écarts marqués en termes de nature et de gravité entre régions urbaines, comme celle de Delhi qui n'a que 15 % de pauvres, et régions rurales, comme l'État du Bihar où cette proportion atteint 81 %.
«Le sort des personnes pauvres n'est pas seulement déterminé par leur niveau de revenu», ont souligné les auteurs de l'étude qui se sont penchés sur le cas de 104 pays en voie de développement représentant 78 % de la population mondiale. «Notre indice va plus loin que les approches habituelles en reflétant aussi le degré de privation des personnes pauvres en matière d'éducation, de santé et de niveau de vie.»
Le nouvel indice a été mis au point en collaboration avec plusieurs experts, dont ceux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il se base, en fait, sur dix indicateurs allant du taux de scolarité à la mortalité infantile, en passant par le degré de malnutrition, l'accès à l'électricité et la possession de quelques biens de consommation.
Selon ce nouvel outil, les 104 pays étudiés compteraient 1,7 milliard de pauvres, dont plus de la moitié (51 %) se trouveraient en Asie du Sud et un peu plus du quart (28 %) en Afrique.
Ce chiffre de 1,7 milliard est supérieur au total de 1,3 milliard auquel on arrive avec l'habituelle mesure de la Banque mondiale, qui établit le seuil de pauvreté extrême à un revenu de 1,25 $US par jour. Certains pays voient ainsi leur taux de pauvreté grimper brutalement, comme l'Éthiopie, qui passe de 39 à 90 %, et le Pakistan, qui passe de 23 à 51 %. D'autres, au contraire, apparaissent sous un meilleur jour, comme la Tanzanie (de 89 à 65 %) et le Vietnam (de 22 à 14 %).
L'un des avantages du nouvel indice est qu'il permet de mieux évaluer non seulement le niveau, mais aussi la gravité de la pauvreté, disent ses concepteurs. C'est une chose de ne pas manger à sa faim tous les jours, de ne pas pouvoir envoyer ses enfants à l'école ou de même pas avoir de plancher dans sa maison, mais c'en est une autre d'avoir tous ces problèmes en même temps.
Un autre avantage est de pouvoir aller au-delà des moyennes nationales et de discerner les différences importantes qui séparent souvent les régions et les groupes ethniques. «C'est une image en haute définition qui révèle toute la gamme des problèmes auxquels sont confrontées les familles les plus pauvres», déclarait hier l'une des conceptrices de l'indice, la professeure Sabina Alkire.
Dans le cas de l'Inde, on constate, par exemple, qu'en dépit d'une croissance économique fulgurante et d'une baisse du taux de faible revenu, la proportion des enfants de moins de trois ans qui sont sous-alimentés n'a pratiquement pas bougé de 1998 (47 %) à 2006 (46 %). Ainsi, le taux de pauvreté en Inde ne serait pas de 29 %, comme le disent les statistiques gouvernementales, ni de 42 %, comme le dit la Banque mondiale, mais de 55 %. La situation serait particulièrement grave en zone rurale, où les principaux problèmes sont la malnutrition, la faible présence des enfants à l'école primaire et la mortalité infantile.
L'autre grande économie émergente, la Chine, ferait meilleure figure de ce point de vue. Si on en croit les statistiques de 2003, son score à l'échelle du nouvel indice de pauvreté (12 %) se révèle même supérieur à la proportion de sa population vivant avec moins de 1,25 $ par jour (16 %). Là encore, le problème serait plus aigu en zone rurale, mais tiendrait cette fois essentiellement à la faible proportion des ménages comprenant au moins un membre ayant cinq années d'école.
Le nouvel indice arrive à point nommé, disent ses concepteurs, alors que la communauté internationale doute de plus en plus de sa capacité d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement qu'elle s'était fixés pour 2015. Il permet, par exemple, de voir que les pauvres de Syrie, d'Irak et d'Azerbaïdjan ont actuellement moins besoin qu'on relève leur pouvoir d'achat que d'un meilleur accès aux services minimums de santé et d'éducation. Il permet aussi de voir comment le Bangladesh a pu réduire son taux de pauvreté de 69 à 59 % en l'espace de seulement trois ans grâce à une vaste campagne encourageant l'envoi des enfants à l'école.
Miroir, miroir
Les chercheurs d'Oxford ne sont pas les seuls à essayer d'améliorer les outils de mesures à notre disposition depuis des années. De nombreux autres experts travaillent depuis des années sur de nouvelles façons d'évaluer le progrès économique et social des nations. Le prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, en appelait encore l'automne dernier à l'invention d'un nouvel indice du bien-être.
Les concepteurs du nouvel indice de pauvreté ont dit hier souhaiter y ajouter des indicateurs sur l'emploi, la sécurité des personnes et leur capacité d'influencer leur propre destinée dès qu'on aura les données nécessaires. Ils ont promis, en attendant, de dévoiler un deuxième rapport qui porterait, cette fois, sur les pays développés.
Le PNUD a d'ores et déjà annoncé qu'il intégrera leur nouvel outil de mesure à la vingtième édition de son fameux Rapport sur le développement humain attendu cet automne. Le Mexique a dit qu'il l'adoptera aussi à des fins nationales, alors que le Chili et la Colombie l'envisagent.

Source : ledevoir.com

samedi 7 août 2010

Deux priorités selon l'Unicef à Haïti : l'assainissement et l'accès à l'éducation

Certes, il y a quelques raisons de garder espoir : Haïti toujours sinistrée six mois après le séisme qui a frappé le pays le 12 janvier n'est pas en proie à de terribles épidémies et la malnutrition n'a pas progressé. Mais au-delà de ces deux éléments, le bilan dressé lundi 12 juillet par l'Unicef, dans un rapport intitulé "Les enfants d'Haïti. Etapes marquantes et perspectives à l'échéance de six mois", confirme les diagnostics des associations humanitaires sur place : tout reste à faire.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance n'a rassemblé, pour le moment, que 243 millions de dollars (193 millions d'euros) sur les 350 millions qu'il jugeait nécessaire juste après le tremblement de terre pour faire face à l'urgence. Une grosse partie de ces dons a été dédiée aux deux chantiers qui préoccupent le plus les experts de l'Unicef : l'assainissement et l'accès à l'éducation dans un pays où près de 46 % de la population (9,2 millions d'habitants) a moins de 18 ans.
Les statistiques qui concernent les questions de l'accès à l'eau, l'hygiène et l'assainissement montrent que l'état d'urgence est loin d'être levé sur l'île : les 1,6 million de personnes déplacées restent dépendantes des camions-citernes d'eau et ne reçoivent que cinq litres d'eau par jour. Près de 440 campements "spontanés" – sur les 1 350 recensés – sont dépourvus d'installations sanitaires appropriées. Le fonds des Nations unies a calculé qu'il n'existait actuellement qu'une seule installation de latrines pour 145 personnes sur ces sites d'habitation de fortune, avec les conséquences potentiellement dramatiques engendrées par cette situation pour la propagation des maladies.
Le tableau de l'éducation est lui aussi à la peine. Sur les 22 000 écoles que compte le pays, près de 5 000 ont été frappées par le séisme. 80 % ont été très endommagées ou détruites. Seulement 40 % ont été déblayées. Résultat : près de 2,5 millions d'enfants ont subi une interruption de leur scolarité, un handicap supplémentaire dans un pays où seulement un enfant sur deux était scolarisé avant le séisme.
A Léogâne, l'une des régions les plus touchées, moins de 50 % des enfants sont retournés étudier. Mais encore faut-il qu'il y ait des maîtres pour leur donner cours. "Beaucoup d'enseignants sont absents, nombre d'entre eux font partie des déplacés et ne disposent pas de moyens de poursuivre leur travail", note le rapport qui estime à 56 000 le nombre de professeurs touchés par le séisme.
Au-delà des questions éducatives, l'Unicef, qui souligne "qu'on ne connaîtra probablement jamais le nombre d'enfants décédés" (beaucoup de naissances ne sont pas enregistrées en Haïti), se mobilise pour protéger les plus vulnérables. 1,5 million d'enfants ont été déplacés, dont 500 000 jugés "extrêmement vulnérables", à la merci de violences, d'abus sexuels et de trafic. Au total, ce bilan justifie, selon l'Unicef, que les opérations d'urgence soient maintenues pendant dix-huit mois.

Source : Le Monde

mercredi 4 août 2010

La ressource en eau douce est un problème dans 165 pays

Prenant en compte, l'accès à l'eau potable, la demande par habitant et la dépendance aux fleuves transfrontaliers, une étude britannique, publiée fin juin, s'est intéressée à l'impact du changement climatique conjugué à la hausse de la population mondiale. Sa conclusion est sans appel : la planète va connaître une pression supplémentaire très importante sur les ressources en eau douce, pourtant déjà limitées dans de nombreux pays.
Parallèlement à la hausse de la demande, notamment à des fins d'irrigation (70% des prélèvements actuels) et industrielles (22%), la pluviométrie va régresser dans plusieurs contrées, les moussons devenir plus irrégulières, les glaciers fondre, etc. De même, les futures constructions de retenues d'eau et de barrages hydroélectriques accentueront la pression en aval des rivières.
A ce titre, la pression sur les 165 nations où le stress hydrique se fait ressentir, ne devrait pas faiblir. Parmi celles-ci, la Somalie est dans la situation la plus inquiétante (seulement 30% de sa population a accès à l'eau potable), avant les Etats suivants : Mauritanie, Soudan, Niger, Iraq, Ouzbékistan, Pakistan, Egypte, Turkménistan, Syrie, etc. A l'opposé, l'Islande est la plus richement dotée devant des pays comme la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Canada. Où l'on remarque que la carte du stress hydrique se superpose facilement à celle des pays loin des Objectifs du Millénaire...

lundi 2 août 2010

Une équipe de musiciens pour marquer 8 buts pour l'Afrique

Huit des talents musicaux d'Afrique les plus connus ont prêté leur voix à la campagne des Nations Unies pour les objectifs du Millénaire pour le développement. La chanson « 8 buts pour l'Afrique » est interprétée par Yvonne Chaka Chaka (Afrique du Sud), l'Ambassadrice de l'UNICEF Angélique Kidjo (Bénin), Oliver Mtukudzi (Zimbabwe), Eric Wainaina (Kenya), Baba Maal (Sénégal), et la chorale de Gospel de Soweto (Afrique du Sud). Les musiciens de jazz de renommée internationale Hugh Masekela et Jimmy Dludlu d'Afrique du Sud, sont des instrumentistes de la bande son produite par l'Américain Arthur Baker.

dimanche 1 août 2010

L’éducation primaire en Asie

L’Asie du Sud est la région du monde qui a le plus faible taux de scolarisation, après l’Afrique subsaharienne, même si des progrès ont été accomplis depuis 1980. Près du tiers des enfants non scolarisés du monde y vivent, soit 42 millions : sur les 115 millions d’enfants non scolarisés, 26,8 millions vivent en Inde, 7,8 millions au Pakistan, et 3,8 millions au Bangladesh.
La situation est très différente selon les pays : alors que le Sri Lanka est parvenu à l’éducation primaire pour tous, le taux de scolarisation ne dépasse pas 50% en Afghanistan. Aux Maldives, le tsunami a eu des conséquences désastreuses sur la scolarisation. Le taux de scolarisation moyen de la région est de 83%.
Aux Maldives ou au Pakistan, un enfant scolarisé étudie en moyenne pendant 8 ans, contre 12 en Iran. En moyenne, dans la région, 65% des enfants scolarisés terminent le cycle primaire. La qualité de l’éducation peut également être mise en question : en Iran, 45% des enfants en 8ème année d’étude n’ont pas le niveau minimal de référence en mathématiques. Les principales causes de cette situation sont : des classes surchargées (40 élèves par enseignant en Afghanistan) et la manque de formation des éducateurs (au Bangladesh, 30% des enseignants n’ont reçu aucune formation).
On observe une différence significative entre les populations urbaine et rurale.
Les différences entre les sexes restent très marquées : 58% des enfants non scolarisés de la région sont des filles. Cependant, la scolarisation des filles progressent deux fois plus vite que celle des garçons depuis 1980, et le Bangladesh a presque atteint l’objectif de parité.
L’Asie de l’Est/du Pacifique semble sur la bonne voie pour atteindre l’objectif d’éducation pour tous. En effet, le taux de scolarisation y est en moyenne de 92%. Cependant, la crise économique des années 90 a eu pour effet un recul du taux de scolarisation dans certains pays (Indonésie, pays du Mékong). En Chine, le taux de scolarisation était proche des 100% en 1990 mais a connu une nette diminution.
Le taux de survie (proportion d’élèves scolarisés qui terminent effectivement leur cycle d’étude) varie de 70% dans les pays du Mékong à 99% en Chine.
En Indonésie, 45% des élèves en 8ème année d’étude ne possèdent pas les compétences minimales de référence en mathématiques. Au Cambodge, on observe un ratio de 50 élèves par enseignant. Au Laos, 20% des professeurs n’ont reçu aucune formation.
Grâce à l’augmentation rapide de la scolarisation des filles, l’objectif de parité des sexes sera vraisemblablement atteint rapidement par dix-sept pays de la région.
Les objectifs du millénaire de l’ONU prévoient « D'ici à 2015, de donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires. »Le programme Education Pour Tous de l’ONU a fixé une stratégie visant à améliorer l’accès à un enseignement de qualité et développer un environnement favorable à l’apprentissage dans les foyers.
La moitié des pays d’Asie de l’Est allouent moins de 5% de leur PNB à l’éducation (contre 6% recommandés).
Dans le monde, l’aide internationale à l’éducation représente 3,3 milliards de dollars. On estime qu’un investissement de 7 milliards de dollars serait nécessaire à la réalisation des objectifs du millénaire dans ce domaine.

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