samedi 29 août 2009
Le FID prévoit la réalisation de 1600 projets sociaux
mardi 25 août 2009
Le Sud-Soudan confronté à un "énorme déficit alimentaire"
dimanche 23 août 2009
vendredi 21 août 2009
Alerte de l'ONU à l'occasion du 9ème Congrès international sur le sida centré sur l’Asie et le Pacifique
mercredi 19 août 2009
Hillary Clinton engage l'Angola à lutter contre la pauvreté et la corruption
mardi 18 août 2009
Un Loto pour le développement de l'Afrique ?
lundi 17 août 2009
Scolarisation des filles : le Burkina tente de mobiliser les représentants religieux
dimanche 16 août 2009
MSF assiste les populations congolaises et soudanaises
Ces dernières semaines, la population civile a encore été confrontée à de violentes attaques dans plusieurs régions du nord de la République démocratique du Congo (RDC) et du Sud-Soudan.
Les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont commis des actes d'une extrême violence contre la population.
Ces violences ont été exacerbées par les opérations menées contre LRA par les armées ougandaise, congolaise et sud-soudanaise.
Les équipes de MSF viennent en aide aux populations locales et déplacées en leur offrant des soins médicaux et un soutien psychosocial gratuits et tentent d'améliorer leurs conditions de vie.
Selon les estimations officielles, quelque 250 000 personnes ont fui les violences dans le nord de la RDC. La situation générale se détériore lentement et l'aide humanitaire déployée ne suffit pas à répondre aux besoins de la population. Du fait de l'insécurité qui règne dans la région, en particulier en dehors des grandes villes, l'aide que MSF et les autres organisations humanitaires peuvent apporter reste limitée. Il est de même extrêmement difficile pour la population d'accéder aux structures de santé.
A Dungu, ville située dans le nord-est du district du Haut-Uélé en RDC, une équipe médicale de MSF donne en moyenne 300 consultations par semaine dans deux centres de santé en cours de réhabilitation. À l'hôpital de Dungu, l'équipe chirurgicale opère environ 20 patients par semaine. MSF propose également un soutien psychosocial à ceux qui souffrent de stress à cause des violences permanentes.
A Doruma, ville isolée située à la frontière soudanaise et où règne l'insécurité, MSF prévoit de distribuer des ustensiles de cuisine et des biens de première nécessité à quelque 4 000 personnes. De plus, l'équipe médicale y met actuellement en place un programme. Elle renforcera les services de santé en dispensant des soins psychologiques aux personnes traumatisées et des soins médicaux aux victimes de violences sexuelles et traitera également les personnes qui souffrent de la maladie du sommeil.
MSF soutient l'hôpital de référence de Niangara et le centre de santé de Wawé, situé à environ 3 km de la ville. Les équipes médicales de MSF donnent 800 consultations et hospitalisent environ 30 patients en moyenne par semaine. À Faradje, où MSF soutient également un hôpital, plus de 400 patients viennent en consultation chaque semaine et 30 patients sont hospitalisés. Les principales maladies traitées dans ces zones sont le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les infections sexuellement transmissibles et les maladies liées au stress.
Les équipes de MSF ont mis en œuvre un important programme de soutien psychosocial afin d'aider la population locale à faire face au stress et aux situations traumatisantes. 73 enfants qui ont été enlevés par des hommes armés reçoivent actuellement des soins psychologiques et médicaux à Faradje. Au cours des six dernières semaines, MSF est également venue en aide à 35 personnes victimes de violences sexuelles à Niangara.
MSF a transféré ses activités dans les régions d'Ariwara et d'Imboko, dans le district d'Ituri, aux autorités sanitaires locales. MSF continuera cependant à suivre de près les besoins humanitaires. Plus de 20 000 déplacés qui ont fui les violences à Faradje et Aba se sont réfugiées dans ces régions.
Plus à l'ouest, autour du village de Dingila, dans le district du Bas-Uélé, les équipes de MSF ont distribué des bâches en plastique, des couvertures, des moustiquaires et des jerricans à quelque 10 000 déplacés. Dans cette région, la population a un accès très limité aux soins de santé et à l'eau propre. Une équipe de MSF composée de huit personnes reste prête à répondre à toute situation d'urgence dans la région.
Environ 130 employés congolais et 21 expatriés travaillent actuellement dans les programmes de MSF dans les districts du Haut-Uélé et du Bas-Uélé, en RDC.
Des milliers de Congolais ont trouvé refuge au Sud-Soudan. Mais les rebelles ougandais ont poussé leurs attaques au-delà de la frontière, obligeant alors plusieurs milliers de Soudanais à fuir.
Dans l'Etat du Western Equatorial, les équipes de MSF ont porté assistance aux réfugiés congolais et aux Soudanais déplacés par la violence. Des soins de santé primaires et un soutien psychologique ont été dispensés aux populations de Yambio, Makpandu, Naandi et Ezo.
Depuis février, 2 600 consultations médicales ont été données et quelque 300 personnes ont pu bénéficier d'un soutien psychologique. Mais le mois dernier, les attaques commises par la LRA autour de la ville d'Ezo ont empêché les équipes d'accéder aux populations.
Dans l'Etat du Central Equatorial, les équipes MSF ont porté secours à près de 7 000 réfugiés congolais depuis le mois de février, principalement dans les villes de Libogo et Nyori. Bon nombre d'entre eux ont quitté leur pays de peur des attaques. Vivant avec la population résidente soudanaise, ces populations tentent de trouver refuge sous des arbres, dans des abris et des bâtiments publics.
Dans les environs de Nyori, un camp a été mis en place par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Les réfugiés de ce village et de Libogo ont été regroupés dans ce camp où MSF a construit un dispensaire offrant des soins de santé primaires. Chaque semaine, près de 500 consultations sont données. Le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires sont parmi les infections les plus couramment traitées. Les équipes médicales vaccinent également les enfants contre la rougeole.
En juin, ce projet basé dans le Central Equatorial a été transféré à l'association Accross. Les équipes MSF continuent d'aller régulièrement à Nyori et sont prêtes à apporter des secours en cas de nouvel afflux de personnes réfugiées ou déplacées.
Source : http://www.msf.fr/
Un développement trop lent...
Certes, il y a moins de guerres civiles sur le continent, et plusieurs pays africains ont engagé des réformes pour favoriser la croissance et fonctionner de manière plus démocratique. Mais certains facteurs hors de portée des gouvernements, comme la hausse des prix alimentaires mondiaux, le ralentissement de la croissance économique, ainsi que le changement climatique, entravent les efforts réalisés pour atteindre les objectifs du Millénaire en 2015. Près de la moitié des pays africains sont considérés comme au-dessous de la moyenne dans leurs tentatives de réduction de l'extrême pauvreté et de la faim (Objectif 1). Le taux de mortalité infantile reste inacceptablement élevé dans la plupart des pays du continent (Objectif 4).
Et le scénario ne s'annonce guère plus brillant à court terme. Après une décennie de croissance à plus de 5 %, le continent ne devrait connaître que 2,8 % de croissance en 2009, moins de la moitié des 5,7 % espérés avant la crise. Ce ralentissement se traduit par un retour à la pauvreté de nombreuses personnes. Mais ce glissement peut être ralenti, et même évité, si les pays développés respectent leurs engagements en matière d'aide. En 2008, l'aide publique au développement totale nette des pays membres du CAD de l'OCDE a augmenté de 10,2 % en termes réels, atteignant 119,8 milliards de dollars - un record que les gouvernements, même touchés par la crise, devraient tout faire pour battre en 2009.
vendredi 14 août 2009
9 septembre : Conférence débat sur les objectifs du Millénaire
La Région Île-de-France, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et européennes et l’Agence française de développement, vous invite à une journée sur le thème des Objectifs du millénaire pour le développement, organisée le 9 septembre 2009, à la Maison de l’Europe.
Lieu
Maison de l’Europe de Paris
35, rue des Francs Bourgeois
75004 PARIS
Accès : Métro : Saint Paul (ligne 1) ou Rambuteau (ligne 11).
Programme de la journée
14h00 : Ouverture.
14h30 : Présentation des OMD et échanges avec la salle :
La Déclaration du millénaire,
Les enjeux fondamentaux des OMD,
Le Conseil régional des jeunes d’Île-de-France s’engage sur les OMD.
16h30 : Diffusion de courts métrages extraits du film « 8 », en présence de la productrice.
17h30 : Présentation de la campagne de sensibilisation aux OMD et échanges avec la salle : film « 8 », exposition « 8 », livre « 8 ».
19h00 : Rencontre autour d’un rafraîchissement-séance de dédicace du livre « 8 », en présence des auteurs et de l’éditeur. Pendant toute la durée de cette journée, une exposition itinérante relative aux OMD sera présente à la Maison de l’Europe.
SIDA, tuberculose, paludisme : le satisfecit du Fonds mondial
jeudi 13 août 2009
L'Afrique, terre de famines ou futur grenier du monde?
Par Hubert Reeves
Dans nos souvenirs, même récents, certains pays de ce vaste continent sont synonymes de famine et d'enfants squelettiques. Le Programme alimentaire mondial vient en aide à des millions d'Éthiopiens menacés par la malnutrition. Et ce n'est qu'un exemple de ce problème récurrent des famines en Afrique. L'autosuffisance alimentaire sera-t-elle atteinte un jour?
«La FAO aide 39 pays par le biais de financements accordés au titre de son propre Programme de coopération technique (PCT) ou provenant de sources extrabudgétaires. Elle fournit des intrants, tels que semences et engrais, pour donner un coup de fouet à la production agricole», peut-on lire sur son site Web.
Il est même question de métamorphoser la savane guinéenne en vaste terre agricole!
La Chine et d'autres pays asiatiques, ainsi que les Émirats arabes, achètent ou louent des territoires entiers en Afrique, au point que l'on parle d'«accaparement de terres». Pour quoi faire?
Sans doute, d'abord, parce qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même pour apporter à sa population les récoltes prévues. Ainsi, ces pays assureront leur propre approvisionnement.
Ils font davantage: ils donnent du travail à une partie de leur population rurale en envoyant leurs paysans cultiver en Afrique.
Pourtant, une main-d'oeuvre est disponible sur place... qui reste donc inemployée.
Le président brésilien Lula da Silva tend la main aux pays africains pour leur «révolution verte»: «Nous avons avec l'Afrique des défis de développement semblables: combattre la famine et la pauvreté, et garantir la sécurité alimentaire de nos populations», a-t-il dit.
Mais il a en même temps fait la promotion des biocarburants et de la culture de la canne à sucre en Afrique pour produire de l'éthanol.
Le réchauffement climatique risque de réduire à néant 50 ans de lutte contre la pauvreté, estime l'organisation humanitaire Oxfam.
On s'attend en effet à ce que le réchauffement climatique aggrave les famines chroniques dans le monde. Les régions les plus chaudes et les plus pauvres sont menacées d'une crise alimentaire. Selon la FAO, la «quasi-totalité des personnes sous-alimentées vivent dans les pays en développement». Elles seraient «642 millions en Asie-Pacifique, 265 millions en Afrique subsaharienne, 53 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes, 42 millions au Proche-Orient et en Afrique du Nord, et 15 millions dans les pays développés».
La nourriture, déjà rare et désespérément insuffisante, le sera encore davantage, car les productions agricoles traditionnelles ne seront pas adaptées aux nouvelles conditions climatiques. Nos pays, gros émetteurs des gaz à effet de serre, ont une responsabilité historique.
Et les programmes de la FAO ou chinois sont tributaires du réchauffement.
Enfin, les progrès technologiques ne résoudront pas le problème si les émissions de GES ne sont pas radicalement réduites.
Tout comme la perte de biodiversité ne sera pas stoppée pour 2010, l'engagement pris en 2008 par les pays membres de la FAO à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015 ne peut être tenu pour réaliste.
Peut-être faut-il ajouter que le changement climatique s'accompagne également d'une augmentation des maladies tropicales, qui risquent d'infecter des millions de personnes au-delà des zones de famine.
Il devient pourtant urgent de tenir des engagements dont dépend le sort d'une partie si importante de l'humanité.
La réunion de Copenhague dira si une volonté internationale existe.
mercredi 12 août 2009
L'UE met la pression à cinq mois de Copenhague
mardi 11 août 2009
Le combat de la croix-rouge pour l'accès à l'eau en Indonésie
lundi 10 août 2009
Les incendies de forêt, fléau pour l'homme et le climat
samedi 8 août 2009
Le trafic d'êtres humains, fléau ignoré
vendredi 7 août 2009
L’UNICEF lance la campagne « Dirty Water » à New York


jeudi 6 août 2009
PNUD : Les pays arabes affectés par des défis en matière de sécurité humaine
mercredi 5 août 2009
Sida : un premier vaccin est à l’essai en Afrique du sud
L’ensemble de la communauté scientifique sud-africaine vit des heures palpitantes, à l’image de ce que la NASA vivait il y a quarante ans avec les premiers pas sur la Lune de la mission Apollo. Loin de se décourager après l’échec du vaccin expérimental mis au point par la firme américaine Merck & Co. Inc., des chercheurs de l’université du Cap (UCT) ont lancé le 20 juillet dernier la première phase de test relatif à un vaccin contre le sida.
Dans cette optique, pas moins de 36 volontaires ont été recrutés. Ils participeront tous aux essais cliniques qui constituent une seconde étape, après les expériences menées au cours de l’hiver dernier sur 12 personnes en Afrique du sud et aux Etats-Unis.
Côté infrastructures, les responsables de l’opération peuvent compter sur du lourd. Les structures hospitalières du Cap (Emavundleni Centre, Crossroads) et de Soweto (Perinatal HIV Research Unit, Chris Hani Baragwanath Hospital) se sont en effet associées pour la procédure des tests. Les tests viseront à déterminer dans un premier temps si les vaccins ne présentent aucun danger pour l’organisme humain. Ils permettront également d’évaluer la réaction immunitaire des individus. Les vaccins test, qui a reçu le nom de SAAVI DNA-C2 et de SAAVI Mva-C, ont été élaborés pour venir à bout du virus de type C, le plus répandu en Afrique du sud.
Les 36 sud-africains volontaires, âgés de 18 à 45 ans, séronégatifs et ne présentant aucun comportement à risques, se verront recevoir, selon leur profil, un placébo ou un cocktail de vaccins expérimentaux. Après l’échec de Merck & Co, cette deuxième tentative de mettre sur pied un vaccin contre le sida est l’aboutissement d’un travail de huit années. En cas de réussite de la phase 1, deux séries de tests devront encore être menées. Viendrait alors la fabrication du vaccin, qui pourrait vaincre le fléau du siècle. Le résultat est particulièrement attendu dans un pays où près de cinq millions de personnes ont contracté le virus.
mardi 4 août 2009
L’Ivermectine rend la vue aux Africains
lundi 3 août 2009
Les données du manque d'eau

L’eau douce ne représente que 2,5 % du volume d’eau sur Terre, dont les deux tiers forment les calottes glaciaires. Elle est très inégalement distribuée dans le monde : les pays en développement, majoritairement au Sud, sont les premiers touchés par la pénurie.
Plus d’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à de l’eau potable, dont 300 millions en Afrique subsaharienne. En outre, 2,6 milliards de personnes manquent d’installations sanitaires de base. Pour l’Unesco, « permettre l’accès de tous à une eau sûre et suffisante » constitue la condition indispensable à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, définis en 2000.
Parmi les 27 mégalopoles mondiales, 18 bordent les océans, ce qui explique l’intérêt croissant pour les technologies de dessalement de l’eau de mer. L’approvisionnement des villes en eau sera un enjeu majeur en 2030, lorsque 60 % de la population mondiale sera urbaine. En proportion du nombre d’habitants, l’accroissement des villes concerne à 95 % les pays en développement.
La pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques aggrave la pénurie mondiale d’eau douce. Dans le monde entier, la protection des ressources en eau suppose un contrôle efficace des rejets industriels, agricoles et domestiques.
Près de 90 % de l’eau douce consommée dans le monde est consacrée à l’agriculture, explique la FAO, agence des Nations unies pour l’alimentation. Pas moins de 2 000 à 5 000 litres d’eau sont nécessaires pour nourrir une personne pendant 24 heures.
Parmi les grandes villes les plus exposées aux pénuries hydriques, on trouve Jérusalem et Tel-Aviv, les villes des pays du Golfe, mais aussi Alger, Tunis, Le Caire, ainsi que Pékin. En Europe, Barcelone, La Valette (Malte), Athènes sont les plus concernées par le manque d’eau, qui frappe de façon récurrente le Portugal et les pays du pourtour méditerranéen.
samedi 1 août 2009
L’accès à l’eau potable : un droit inaliénable confronté à la question du financement
Par Fabien Dupuis, diplômé de l’IPRIS, doctorant spécialisé sur la géopolitique de l’eau.
Selon l’OMS, 1,1 milliard d’individus soit 17 % de la population mondiale n’avaient pas accès à l’eau potable en 2002. Chaque année 1,8 million d’enfants meurent des suites d’une pathologie liée à la consommation d’une eau insalubre. Pour y remédier, l’exigence définie dans les Objectifs du Millénaire (ODM) consiste en la réduction de moitié du nombre de personnes n’ayant pas accès à une eau potable d’ici à 2015. Cela représente 900 millions de personnes.
Dans son rapport mondial sur le développement humain en 2006, le PNUD estime que les ODM en matière d’eau sont sur le point d’être réalisés. Ce constat très global cache de grandes disparités. L’Afrique subsaharienne n’atteindrait l’objectif qu’en 2040. Dans cette région le nombre d’habitants privés d’accès à l’eau potable a augmenté de 60 millions depuis 1990.
Le droit à l’eau est clairement implicite dans le droit à un niveau de vie suffisant et le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels en 1966 est garant de ce droit.
Eu égard aux difficultés d’application de ce texte, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels du Conseil économique et social des Nations unies décida d’interpréter le droit à l’eau dans son Observation générale n°15, adoptée le 26 novembre 2002. Cette Observation générale liste un certain nombre de recommandations pour mettre en œuvre le droit à l’accès à une eau en quantité et en qualité suffisante.
Dans la partie introductive de l’Observation générale, il est stipulé que « le droit à l’eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, d’une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun ». « Le droit à l’eau est indispensable pour mener une vie décente. Il est une condition préalable à la réalisation des autres droits de l’homme ».
Si la notion d’approvisionnement en eau varie en fonction des situations, principalement entre les zones rurales et urbaines, trois facteurs restent tout de même pertinents quelles que soient les circonstances : la disponibilité, la qualité, et l’accessibilité. L’eau, pour chaque personne, doit être accessible en qualité et en quantité suffisante pour les « usages personnels et domestiques » (la consommation, l’assainissement individuel, le lavage du linge, la préparation des aliments ainsi que l’hygiène personnelle et domestique). L’eau nécessaire pour chaque « usage personnel et domestique » doit être salubre et donc exempte de risque pour la santé. En outre, l’eau doit avoir une couleur, une odeur et un goût acceptables. L’accessibilité comporte deux dimensions principales. L’eau ainsi que les installations et services adéquats doivent être physiquement accessibles sans danger pour toutes les couches de la population. Chacun doit avoir accès à une eau salubre, de qualité acceptable et en quantité suffisante au foyer ou à proximité immédiate, dans les établissements d’enseignement et sur le lieu de travail, ou à proximité immédiate. L’eau, les installations et les services doivent être d’un coût abordable pour tous.
Le Pacte prévoit, également, la réalisation progressive du droit à une eau salubre en imposant aux États diverses obligations à effet immédiat. La principale obligation des Etats parties au regard du droit à l’eau consiste à prendre des mesures concrètes visant progressivement au plein exercice de ce droit, et ce en utilisant le maximum de leurs ressources disponibles, quelles soient humaines et administratives, législatives et financières.
Par exemple, les États doivent s’abstenir dans tous les cas d’imposer à un autre pays des mesures empêchant l’approvisionnement en eau. Par ailleurs, la coopération internationale requiert des États qu’ils s’abstiennent de mener des actions qui entravent, directement ou indirectement, l’exercice du droit à l’eau dans d’autres pays.
Certains Etats, comme c’est le cas en Uruguay, garantissent le droit à l’accès à une eau salubre en quantité et en qualité suffisante comme un droit constitutionnel (article 47).
« Les préconisations énoncées dans l’observation mettent en exergue : l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des stratégies, de la législation et des politiques sur l’eau ; L’identification d’indicateurs et de critères permettant d’assurer le suivi de la mise en oeuvre du droit à l’eau ; Tout particulier ou tout groupe dont le droit à l’eau a été enfreint doit avoir accès à des recours effectifs, judiciaires ou autres, à l’échelle nationale et internationale ».
Enfin, la dernière partie de l’Observation générale met l’accent sur les obligations notamment des institutions internationales. En effet, les Nations unies, l’Organisation internationale du travail, l’OMS, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les ONG doivent coopérer efficacement avec les États en mettant à profit leurs compétences respectives pour faciliter la mise en œuvre et assurer la protection et la promotion du droit à l’eau.
Selon Ricardo Petrella, 24 pays d’Afrique sont incapables de fournir de l’eau potable à l’ensemble de la population. Outre des questions de volonté politique, se pose par conséquent la question du financement des infrastructures.
Pour y parvenir, les États sont souvent contraints de répercuter sur les usagers la plupart des coûts liés à la fourniture des services. Or, l’eau doit avoir un coût suffisamment abordable pour ne pas empêcher une personne de jouir de ses autres droits fondamentaux. C’est pourquoi, il est nécessaire d’encourager les usagers à participer à la gestion de l’eau dans la mesure de leurs moyens financiers et de prévoir des incitations à l’économie d’eau. Cependant, tout ce que représente le secteur de l’eau en termes d’investissement est très élevé. Le conseil Mondial de l’eau a évalué le chiffre nécessaire à 100 milliards de dollars par an pendant vingt-cinq pour fournir l’eau et les services d’assainissement à ceux qui en ont besoin.
Si la date de 2015 est maintenue, Alain Mathys, tout comme la Banque mondiale, évaluent l’investissement à 180 milliards de dollars par an pour atteindre les ODM (alors qu’il est aujourd’hui à 80).
Il va de soi qu’outre l’investissement dans la mise en place de réseau d’assainissement et de réseau de distribution d’eau potable pour améliorer la desserte, l’accessibilité et les normes, les opérateurs, qu’ils soient publics ou privés, doivent prendre en compte les coûts liés à l’entretien des réseaux. Cela représente un coût supplémentaire, par rapport à la simple réalisation de l’objectif n° 7. Entre 1995 et 2005, le gouvernement brésilien, devant l’urgence et afin d’éviter la situation rencontrée à Buenos Aires, décida d’étendre les réseaux de transport, de distribution et de construire de nouvelles centrales de production pour un coût global de 64 milliards de dollars. La capitale de l’Argentine dénombrait, dans les années 90, 11 millions d’habitants. Or la situation était devenue critique : le réseau ne pouvait alimenter que 6 millions d’habitants et n’avait pas été amélioré depuis la Seconde Guerre mondiale ; le réseau d’épuration des effluents domestiques et industriels était inexistant. Seule une station d’épuration d’une capacité de fonctionnement pour l’équivalent de 300 000 habitants existait.
L’effort financier à porter est inégal selon les régions. En Afrique subsaharienne, il est trois fois supérieur à celui mené en Asie du Sud, en Amérique Latine, ou au Moyen-Orient, alors que le revenu de l’Etat et des habitants est largement plus faible. Cela signifie que pour 320 millions d’africains, les investissements additionnels sont estimés à 3,4 milliards de dollars, alors que les pays d’Afrique ne disposent que de 2,2 milliards de dollars.
C’est pourquoi la Banque Mondiale estime que 300 milliards de dollars seront nécessaires pour atteindre les Objectifs du Millénaire dans le souci de créer, d’étendre et de réhabiliter les réseaux d’eau.
source : Affaires stratégiques