samedi 27 février 2010

Soutien des enfants en amérique latine avec Shakira et la Banque mondiale


Shakira et la Banque mondiale lancent un partenariat visant à soutenir les enfants en Amérique latine.

Les enfants d'Amérique latine ont occupé le devant de la scène lundi 22 février à la Banque mondiale, après le lancement par la célèbre artiste Shakira et l'institution internationale d'une initiative conjointe visant à étendre des programmes de développement vraiment nécessaires en faveur des jeunes enfants.

Shakira et le Président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick ont annoncé la mise en place d'un plan de 300 millions de dollars : « L'Initiative en faveur de la petite enfance : un investissement pour la vie ». Ce plan, qui fournira des fonds et une assistance technique permettant de mettre en œuvre des programmes de développement de la petite enfance (DPE) dans la région Amérique latine et Caraïbes, a été lancé lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au siège de la Banque à Washington (États-Unis). Cette initiative a également pour objectif de développer une communauté de praticiens qui échangeront leurs connaissances et leurs expériences.
Dans le cadre de ce nouveau partenariat, Shakira et la Banque mondiale vont collaborer ensemble pour sensibiliser à l'importance des programmes de DPE, tout en promouvant l'adoption de ces initiatives au profit de millions de jeunes enfants latino-américains n'ayant pas accès aux services de base.
Les programmes de DPE permettent aux enfants de bénéficier d'une alimentation et de soins médicaux adéquats ainsi que d'un environnement stimulant, et ce à dater de leur conception jusqu'à l'âge de six ans - une période cruciale pour que l'enfant développe toutes ses possibilités. Selon les calculs de la Banque mondiale portant sur cette région, 9 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique et 22 millions n'ont pas accès à des services de base dès leur tout jeune âge.

Devant plus de 300 invités sur place –dont des représentants des gouvernements et des organisations internationales- et une audience mondiale de milliers de personnes connectées via Internet, M. Zoellick a déclaré qu'investir dans le DPE n'était pas seulement un bon moyen d'améliorer la condition des enfants pauvres, mais aussi « un moyen intelligent ».
« Ces investissements sont payants car grâce à eux, davantage d'enfants poursuivent leur scolarité, obtiennent de meilleurs résultats et réussissent à s'en sortir. D'autre part, des enfants en meilleure santé donneront des adultes plus productifs »

, a souligné M. Zoellick lors de la signature du partenariat entre la Fondation ALAS de Shakira, l'Earth Institute de l'Université Columbia et la Banque mondiale.

Les études réalisées indiquent qu'à cinq ans, 85 % du cerveau de l'enfant est déjà entièrement structuré. Ceci confirme l'argument selon lequel ces premières années sont essentielles pour que l'enfant développe l'intégralité de ses capacités, a expliqué M. Zoellick. La semaine dernière, la Banque a publié « The Promise of Early childhood Development in Latin America and the Caribbean » (« La Promesse du développement de la petite enfance dans la région Amérique latine et Caraïbes »). Ce rapport rassemble les résultats de travaux scientifiques récents qui expliquent pourquoi les programmes de DPE sont essentiels, et montrent que les retards s'avèrent difficiles à rattraper plus tard dans la vie.

Les gouvernements sont appelés à agir

Il n'est cependant pas trop tard pour agir, affirment les experts et les partisans du DPE.
Shakira s'appuie sur le succès de son expérience passée auprès d'enfants défavorisés pour inciter les dirigeants d'Amérique latine à comprendre la valeur des investissements réalisés au profit des jeunes enfants (de 0 à 6 ans), lorsque leur cerveau et leurs aptitudes sociales et cognitives se développent.
« La Banque mondiale, ALAS et l'Earth Institute vont travailler en étroite collaboration avec les gouvernements pour s'assurer que ceux-ci recevront des consignes spécifiques afin de mettre en œuvre les meilleures pratiques dans ce domaine »

, a déclaré la chanteuse colombienne (titulaire d'un Grammy Award) qui a fondé ALAS, un rassemblement d'artistes et de dirigeants d'entreprise qui s'emploient à améliorer les services destinés aux enfants dans la région.
Les nouveaux partenaires présenteront leurs recommandations pour la mise en place de programmes de DPE de qualité lors du Sommet des objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU organisé en septembre ainsi que du Sommet ibéro-américain qui se tiendra en Argentine en novembre. En outre, un Comité DPE a été créé, incluant des hauts responsables d'ALAS, de l'Earth Institute, des organisations internationales et de la Banque mondiale, qui est représentée par la Vice-présidente régionale Pamela Cox.
« Nous nous adressons à tous les dirigeants d'Amérique latine et des Caraïbes, que nous rencontrerons à l'occasion de ce prochain sommet : nous vous demandons de saisir l'occasion offerte par cette Initiative en faveur de la petite enfance et de permettre aux experts de la Banque mondiale de vous appuyer et de vous aider à concevoir des programmes innovants et efficaces, à solliciter des fonds et à investir dans le futur »

, a déclaré Shakira.
Evangeline Javier, directrice du développement humain à la Banque mondiale, souligne que même si la région a été l'une des plus actives dans ce domaine, les dépenses publiques affectées aux programmes de DPE doivent être renforcées.
« Actuellement, les investissements dans des initiatives de DPE vont de moins de 1 % à environ 12 % des dépenses totales affectées à l'éducation dans les pays de la région »

, explique Mme Javier.
Les experts estiment que cette Initiative en faveur de la petite enfance constitue un premier effort important pour faire évoluer les choses, mais que ce plan ne fonctionnera que si les décideurs politiques et les dirigeants s'impliquent eux aussi.
« Nous sommes très contents de voir que dans le cadre d'ALAS, des artistes et des hommes d'affaires éminents effectuent un travail de sensibilisation en faveur du DPE et coopèrent avec des institutions de diffusion des connaissances telles la Banque mondiale et l'Earth Institute. Ensemble, ils soutiennent les meilleures pratiques dans le domaine du DPE, pratiques étayées par des travaux de recherche rigoureux »

, affirme Emiliana Vegas, spécialiste de l'éducation et auteur de « La Promesse du DPE dans la région Amérique latine et Caraïbes ». « Cependant, souligne-t-elle, au final il appartient au gouvernement de chaque pays d'investir dans le DPE, de sorte que partout dans le monde les enfants puissent développer l'intégralité de leurs capacités. »

Au cours des 20 dernières années, la Banque mondiale a aidé les gouvernements de plus de 50 pays à investir dans le développement de la petite enfance. En Amérique latine et aux Caraïbes, la Banque a financé plus de 30 projets de DPE, incluant une assistance technique, des travaux de recherche et le financement des programmes.
Dans quelques semaines, le Conseil d'administration de la Banque va examiner le tout premier projet dans le cadre de l'Initiative en faveur de la petite enfance. Celui-ci aidera à former les parents et les personnes s'occupant d'enfants âgés de 0 à 4 ans dans les 172 municipalités les plus démunies du Mexique.

La Banque mondiale a également engagé avec le Programme alimentaire mondial un partenariat en faveur de 100 000 enfants haïtiens âgés de moins de 2 ans (en mettant d'abord l'accent sur les trois premiers mois de la vie), afin que ceux-ci bénéficient d'une alimentation et de services de santé plus adaptés. Via l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation panaméricaine de la santé, la Banque finance des soins pour les femmes enceintes et allaitantes, en fournissant notamment un ensemble de services destinés aux enfants de moins de 2 ans.
Source : Banque Mondiale

vendredi 26 février 2010

Le télétravail au service du développement durable

Grâce à la récente étude de Syntec informatique, la chambre syndicale des SSII et des éditeurs de logiciels, on est assuré à présent que le télétravail est un levier important du développement durable.
A bien des égards, le second volume du petit livre vert de 32 pages (Le télétravail au service du développement durable) étaye cette idée de plus en plus crédible dans les esprits urbains que le travail à distance favorise et réanime certains fondamentaux d'un développement rationnel, adapté, évolutif : réduction des déplacements (50% des émissions de CO2 sont liés aux déplacement professionnels !), réduction du volume spatial imposé par la multiplication des bureaux et toute la panoplie d'émissions issues des climatisations et du chauffage...

Outre les économies apportées aux entreprises sur les entretiens courants, on constate aussi de profonds changements dans le maillage du recrutement dont la configuration se voit remodelée par les nouvelles perspectives d'embauche hors bassin local, et au final les secteurs d'emploi implantés en urbain trouvent leur compte autant que les compétences rurales en capacité de leur faire écho.

Ce petit livre vert appuie les arguments écologiques et sociétaux du télétravail, deux urgences dont on ne peut qu'espérer de les revoir à l'étude à l'endroit de tous les pays entamant le virage du développement intelligent.

jeudi 25 février 2010

Conseils de lecture sur l'Afrique moderne et son développement

  • Des Programmes d’ajustement structurel aux objectifs du Millénaire : bilan des politiques d’aide internationale
  • Campbell, B., (2006) « Quel développement ? Enjeux et défis du développement à l’heure de la multilatéralisation de l’APD" avec Gabriel Goyette, Relations, no. 712, novembre. pp. 12-14. Montréal.
  • Campbell, Bonnie, Gisèle Belem, Vincent Nabe Coulibaly. 2007 « Réduction de la pauvreté en Afrique : Selon quel agenda de développement? Leçons tirées à partir de l’expérience de la production du coton et de l’or au Mali et au Burkina Faso, Les Cahiers de la Chaire C.-A. Poissant, Collection Recherche, no 2007-01F, juin, pp.49-70 Gabriel Goyette "Le déliement de l’aide au développement canadienne" (2008), 21 p.
  • Les travaux de la Chaire C.A. Poissant de recherche sur la gouvernance et l'aide au développement et ceux de l'Axe aide au développement
  • Campbell, B. (dir.) (2004), Qu'allons-nous faire des pauvres ? : réformes institutionnelles et espaces politiques ou les pièges de la gouvernance pour les pauvres, L’Harmattan.
  • Monga, C. (2007), Un bantou à Washington, PUF, coll. Perspectives critiques.

Sur les migrations

  • Adepoju, A. (2000), « Les migrations internationales en Afrique subsaharienne: problèmes et tendances récentes », in Kazancigil, A. (ed.), Revue Internationale des sciences sociales, UNESCO, ERES, (165) : 435-448.

Identité, pouvoir et développement

  • Mohan, Giles et Zack-Williams (2002), “Globalisation from below : conceptualising the role of the African diasporas in Africa's development”, Review of African Political Economy (Africa, the African diaspora and development), vol.29, n°92 : 205-312.
  • Delgado-Tall, S. (2001), “The new Negro movement and the African heritage in a pan-africanist perspective”, Journal of Black Studies, vol.31, n°3 : 259-379.
  • Dedieu J.-P. (2003), « Les élites africaines, enjeu de la diplomatie scientifique des Etats-Unis », Politique étrangère, n°1 : 119-131.

Face aux enjeux internationaux

  • Hugon P., « Le NEPAD entre partenariat économique et gestion des conflits », Politique étrangère, n°2 : 335-350, 2003.
  • Hugon P. (dir..). 2003), Les économies en développement à l'heure de la régionalisation, Paris, Karthala :125-163
  • Châtaignier J-M et H Magro, États et sociétés fragiles. Entre conflits, reconstruction et développement, Paris, Karthala, 2006.
  • Hugon P., L’économie de l’Afrique, Paris, La Découverte, coll. « Repères » (5e éd), 2006.
  • Hugon P., Géopolitique de l’Afrique, Paris, SEDES, 2007.
  • Taylor, I. (2005), NEPAD : towards Africa's development or another false start?, Boulder, Colo., Lynne Rienner Publishers.
  • Michelot, A. (ed.) (2006), Environnement et commerce – Perspectives en Afrique de l’ouest, UNITAR, Genève.

mercredi 24 février 2010

L’eau de mer comme solution pour tous ? L’exemple de l’Algérie

Le Docteur Fabien DUPUIS, diplômé de l’IPRIS, spécialisé sur la géopolitique de l’eau revient sur l’alternative du dessalement pour faire face aux situations de rareté de la ressource dans certains pays.

Selon Antoine Frérot, Directeur général de Veolia Water :
« Le dessalement est un enjeu stratégique pour Veolia Environnement. Il représente une ressource alternative qui apporte des réponses aux besoins en eau à court et à long terme » .

« Le marché du dessalement de l’eau de mer va exploser dans les années à venir »

, explique Jean-Louis Chaussade directeur général de Suez Environnement .
72% de la surface totale de la terre est recouverte d’eau, dont 97% est salée. Les 3% d’eau douce qui restent sont inégalement répartis : 10 pays se partagent 60% des réserves, alors que 29 autres essentiellement en Afrique et au Moyen Orient font régulièrement face à des pénuries.
Bien qu’un peu moins de 1% de l’eau potable consommée dans le monde soit produite à partir du dessalement, les perspectives offertes par cette technologie sont inexorablement grandissantes. En effet, 40 % de la population mondiale vit à moins de 70 kilomètres d’une côte, soit la zone d’utilisation raisonnable du dessalement. Par ailleurs, sur 70 villes de plus d’un million d’habitants sans accès direct à des ressources supplémentaires en eau douce, 42 sont situées en bordure de côtes . Avec plus de 17 000 unités de production d’eau potable, soit 51 millions de m3/jour d’eau produite, la production d’eau dessalée devrait atteindre 109 millions de m3/jour en 2016. Ainsi, la banque d’affaires Goldman Sachs estime à 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel de ce secteur, avec une progression attendue de 10 à 15 % par an.

La technologie de l’osmose inverse qui constituait 20% des unités de production au début des années 1980, s’impose aujourd’hui. Depuis 10 ans, les coûts de production du dessalement ont été divisés par deux. Selon les zones d’implantation, la nature de l’eau brute et le coût de l’énergie, le mètre cube produit coûte de 0,30 à 0,91 euros pour l’osmose inverse en sortie d’usine.
Le dessalement semble, par conséquent, s’imposer comme une solution immédiate et stratégique pour des pays soumis à une raréfaction des ressources en eau ou au stress hydrique. L’extraordinaire utilisation que fait l’Algérie du dessalement de l’eau de mer peut-il être un exemple pour tous les pays confrontés au manque de ressource en eau douce ?
Les ressources en eau de l’Algérie devraient "atteindre leurs limites à l’horizon 2020-2025".
"La crise du climat va aggraver la dégradation des ressources naturelles dans les hauts plateaux et toutes les régions steppiques qui constituent de véritables potentiels agricoles" devant "assurer la sécurité alimentaire" de l’Algérie

, a estimé M. Kara, Directeur de l’Agence nationale algérienne pour les changements climatiques.
Selon les prévisions du Centre de recherche de dessalement au Moyen-Orient l’Algérie devrait se classer derrière l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et les USA en termes de capacité de production d’eau potable à partir d’eau de mer.

L’Algérie confrontée à une situation critique

Les ressources hydriques de l’Algérie du Nord, où réside l’essentiel de la population, sont limitées . La situation est aggravée par une sécheresse qui perdure depuis une vingtaine d’années. La production d’eau potable destinée à la consommation des populations urbaine est aujourd’hui de 1,2 milliards de m3 soit une disponibilité moyenne par habitant, de seulement 100 l/j, Or à l’horizon 2020 la population va pratiquement doubler.
La demande de l’agriculture irriguée est considérable alors que partiellement insatisfaite : de l’ordre de 600 millions de m3 actuellement. A l’horizon 2020, si les plans de développement sont appliqués, la demande d’eau irriguée serait triplée.

L’Algérie souffre d’un manque d’eau criant : les aléas climatiques persistants, une forte croissance de la population dans les grands centres urbains ont largement contribué à l’actuelle carence des ressources en eau pour les besoins élémentaires du pays. En 2002, l’agglomération d’Alger fut confrontée à une pénurie. Les fortes précipitations des hivers 2002-2003 et 2003-2004, ont permis d’atténuer l’urgence. A Alger et pour l’ouest du pays, la sécheresse contraint à ramener la plage horaire de distribution dont bénéficie 70% de la population, de 16h/par jour à 8h/jour.

Dans le cadre du plan de relance économique initié en avril 2001 par le gouvernement, le secteur de l’eau représente une part importante des dépenses. Par exemple, un plan d’urgence exceptionnel pour la capitale 2002, de 115 M$ a été élaboré.
L’objectif est d’améliorer le service de distribution d’eau par l’engagement d’une réforme de la tarification ; la réduction des déperditions sur le réseau, estimées à 40% ; une mobilisation accrue des ressources ; et enfin la participation des opérateurs privés dans la gestion des réseaux d’alimentation en eau potable.
Le recours à l’eau de mer devient par conséquent une solution avantageuse dans un pays où les barrages ne parviennent pas à couvrir la totalité des besoins. Le programme initié en 2001 prévoit la construction de 43 stations de dessalement d’ici 2019, pour un investissement total de 14 milliards de dollars.

L’Etat algérien en a fait une priorité. La capitale de l’Ouest, Oran, et l’Oranie en général, souffrent depuis plusieurs décennies d’un dramatique déficit en eau potable. Le projet Mostaganem-Arzew-Oran, baptisé MAO, fut mis en service en 2009. La capitale de l’Ouest a besoin de 350.000m3/j d’eau potable pour la consommation de la population. Elle disposera désormais d’une station de dessalement d’eau d’une capacité de 500.000 m3 par jour, de quoi satisfaire les besoins en eau de 5 millions de personnes. Son coût, a été évalué à 468 millions de $. Le contrat d’exploitation prévoit le financement, la construction et l’exploitation du site jusqu’à la vente de l’eau dessalée.
Reste que le procédé qui permet de transformer l’eau de mer en eau douce est très gourmand en énergie, et donc coûteux, même l’usine de Makta présentée comme particulièrement rentable, facture le mètre cube d’eau environ 50 cents, ce qui représente un prix beaucoup plus cher que celui issu des barrages.

Un développement économique et technique sans faille de l’osmose inverse

Malgré cette limite, les acteurs gardent confiance en cette technique, dans la mesure où le besoin en eau potable excèdera nécessairement le coût énergétique de son traitement. Selon les prévisions de Media Analytics Limited (Global Water Intelligence),
« l’industrie du dessalement devrait atteindre 64,3 millions de litres par jour en 2010 et 97,5 millions en 2015. Cela représenterait une augmentation de capacité de 140 % depuis 2005. Cette expansion nécessiterait un investissement de 25 milliards de dollars d’ici 2010 et de 56,4 milliards de dollars avant la fin 2015. Suivant la tendance actuelle, plus de la moitié de ces investissements devraient être apportés par le secteur privé ce qui fait du secteur du dessalement la partie la plus internationale de l’industrie de l’eau, en plus d’être la plus axée sur la haute technologie ».


Une technologie pour les pays riches ?

WWF rappelle notamment que les usines de dessalement consomment beaucoup d’énergie et par conséquent émettent des gaz à effet de serre. Elle craint d’ailleurs que les nouvelles usines de dessalement d’eau de mer entraînent le déploiement d’installations de production d’énergie nucléaire. Un accord de coopération entre l’Algérie et la France pour le dessalement nucléaire a été signé en décembre 2007. L’impact sur l’écosystème marin et le devenir des sels rejetés en mer en sortie d’usine sont également des questions qui n’ont pas été approfondies.
« Pour le moment notre connaissance des impacts est en grande partie basée sur la recherche qui s’est limitée à des usines relativement petites et isolées les unes des autres »,

Or, les autorités publiques de l’eau et l’industrie du dessalement semblent s’orienter vers la création d’usines toujours plus grandes et reliées entre elles. En ce sens, l’Etat du Western Australia, en faisant construire l’usine de Perth, a émis une règle : l’électricité consommée par une usine de dessalement doit provenir d’énergie renouvelable. Cela signifie que les Etats s’engagent à ajouter à leur réseau de production d’électricité une ferme éolienne ou solaire d’une capacité équivalente à la consommation de leurs usines de dessalement.

De plus, sachant que cette technologie est encore actuellement très coûteuse, les usines construites aujourd’hui le sont pour longtemps et seront principalement déployées dans des pays riches et non dans des zones plus pauvres. En Californie, il est envisagé la construction de 200 usines de dessalement d’eau de mer, dont un site, près de San Diego, d’un coût de 300 millions de dollars. Plusieurs villes australiennes projettent de construire ou sont en train de construire d’immenses usines de dessalement – la plus grande, située près de Melbourne, devrait coûter dans les 2,9 milliards de dollars américains. Une solution afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour les populations non urbaines, mais côtières pourrait être le développement de mini-station de dessalement.

Il ne fait nul doute que la technique de dessalement de l’eau de mer représente une technique extraordinaire afin d’offrir aux populations toute l’eau potable dont elles ont besoins. Pour autant, le coût de construction d’une usine, très souvent accompagnée d’une usine de production d’électricité est trop élevé pour de nombreux Etats. La poursuite de l’exemple algérien n’est pas nécessairement possible. Bien que la politique de dessalement soit étrangère à ses richesses pétrolières, il va de soi que la manne d’argent créée par cette source fournit un formidable élan à une telle politique. L’économie algérienne est actuellement en plein développement, grâce principalement à la hausse sur les marchés mondiaux des prix du pétrole et du gaz des dernières années, et à la forte demande dans ces secteurs. L’Algérie s’est donc lancée dans le développement de ses infrastructures, grâce aux moyens financiers, qui doivent lui permettre de remettre le pays en marche après plus d’une décennie de troubles graves : autoroutes, barrages, usines électriques et de dessalement de l’eau de mer.

L’eau de mer permet de renforcer les Etats dans leur désir d’indépendance hydrique en diminuant ou en arrêtant ses importations d’eau de l’étranger. Il peut donc s’ensuivre une baisse les tensions entre les Etats. C’est le cas de Singapour par exemple. Il ne doit pour autant pas se créer une tension sur la question énergétique pour ceux qui devraient importer cette matière.
En outre, il faut louer les efforts faits en matière de recherche et de développement pour diminuer les consommations d’énergie et les rejets aux impacts environnementaux nocifs. Cependant, cette connaissance doit être accessible à tous. En effet, la question de l’accès potable ne doit pas se faire au prix de lourdes pollutions qu’elles soient maritimes ou aériennes.

L’autre limite au développement du dessalement à longtemps été son coût. Celui-ci est étroitement lié au coût de l’énergie. Pour Michel Dutang, « l’eau va devenir un problème crucial, qui butera sur le coût de l’énergie, indispensable au dessalement de l’eau de mer ou de l’eau saumâtre. »(28) Ceci constitue une des raisons principales pour laquelle la technique de l’osmose s’impose. En effet, la distillation nécessite 12 à 7 Kwh par mètre cube ; tandis que l’osmose nécessite 7 Kwh par m³ (29).Pour les techniques les plus performantes, cela ne peut nécessiter que 3 Kwh par m³, alors qu’il était de 20 Kwh par m³ dans les années 70 (30).
Bien qu’il ne soit pas toujours aisé de connaître l’impact réel des rejets liés à la production d’eau potable à partir de l’eau de mer, les premières études réalisées sur le sujet semblent montrer sa faiblesse. Jamie Pittock, directeur du programme eau douce du WWF note que
« les usines de dessalement doivent être construites seulement lorsqu’elles se sont avérées être la solution la plus efficace et la moins préjudiciable pour compléter l’approvisionnement en eau, à la suite d’un processus d’évaluation approfondi et transparent de toutes les solutions de rechange et leurs impacts environnementaux, économiques et sociaux. »

Enfin, les projets de dessalement devront, autant que possible, intégrer des logiques d’emplois, de développement de filières industrielles, de création d’entreprises. Il est par conséquent important de préparer des actions de formation, de transfert de compétence et de technologies pour former une main d’œuvre qualifiée, source d’intégration et d’acceptation des projets, mais aussi pour la bonne gestion dans la durée.

Source : Affaires-strategiques

mardi 23 février 2010

Témoignage d’un volontaire Veolia Force de retour d’Haïti

Les équipes de Veolia Force engagée aux côtés de la Croix Rouge sont intervenues dès les premières heures suivant le terrible séisme qui a frappé Haïti pour mettre en place dans les plus courts délais des solutions permettant de fournir de l’eau potable aux populations locales. Frédéric Galano, chef de service à Veolia Arcachon (Gironde) , a passé trois semaines à Haïti, afin de fournir de l'eau potable aux sinistrés.

Frédéric Galano, nouveau chef de service production et distribution d'eau potable, à Veolia Arcachon, pour les quatre communes du Sud-Bassin, n’a pas eu vraiment le temps de poser ses bagages avant d’être mobiliser par la cellule d’intervention d’urgence de Veolia pour aller aider la population haïtienne.
Quatre jours après son arrivée, il s'est envolé pour Haïti, via Saint-Domingue, avec un groupe de volontaires de Veolia Force, sous l'égide de la Croix- Rouge, pour venir en aide aux sinistrés du tremblement de terre qui avait frappé l'île quatre jours plus tôt.
Le lundi 18, il a fêté ses 33 ans au milieu des réfugiés, avec comme cadeau d'anniversaire le bonheur d'apporter de l'eau potable à ceux qui n'avaient plus rien. Originaire de Narbonne, dont il garde un léger accent chantant, employé à Veolia Arcachon depuis 2004, Frédéric Galano a « toujours été attiré par l'humanitaire ».
Il a ainsi rapidement rejoint Veolia Force, qui intervient aussi bien dans des programmes de coopération que des actions humanitaires. En mai 2008, il a ainsi participé à une mission de coopération au Niger.

Le jeudi, Veolia Force l'a appelé : « On a besoin de toi ». Il dit avoir réfléchi un quart d'heure. Trois jours après, il arrivait, en bus, dans Port-au-Prince dévasté :
« Durant deux jours, nous avons évalué les besoins en eau potable dans les camps de sinistrés, puis nous avons déchargé le matériel qui arrivait au compte-gouttes à l'aéroport, avant d'installer des réservoirs souples dans les camps, puis d'y amener de l'eau en camion. J'étais notamment chargé de la chloration de l'eau. On voulait aussi faire de la qualité ».

Frédéric Galano a ainsi participé à l'installation de 50 réservoirs d'une capacité de 400 000 litres, pouvant alimenter 120 000 personnes, à raison de quatre litres d'eau par personne et par jour.
« Très vite, nous avons formé des petites équipes, sur place, pour remplir les réservoirs chaque jour et surveiller la qualité de l'eau. Tour le monde a mis la main à la pâte ».
Frédéric Galano, qui avoue avoir eu la chance « de ne pas voir de morts », s'attendait à voir des gens « anéantis ». Il a trouvé des Haïtiens « combatifs, souriants, s'excusant même de déranger pour demander des couvertures ». Il garde aussi le souvenir de ces Haïtiens se « posant beaucoup de questions sur leur avenir » : « Il était difficile de ne pas pouvoir leur donner de réponse ».
Très vite, aussi, la vie a repris ses droits : « Les boutiques ont rouvert. »

Au terme d'une mission de trois semaines, Frédéric Galano est rentré à Arcachon dimanche dernier et a retrouvé le quotidien d'un chef de service. Finalement, ce n'est pas plus mal : « Comme on est toujours à fond, on n'a pas le temps de trop penser. » Il prend tout de même le temps de répondre aux questions de ses collègues.
Frédéric Galano évoque avec pudeur un « sentiment d'utilité » qui a donné « une nouvelle dimension » à son travail. À Haïti, l'eau c'était vraiment la vie.

lundi 22 février 2010

Année internationale pour la biodiversité

L'année internationale de la biodiversité a été lancée officiellement à Berlin par le directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner.

Celui-ci a estimé que l'année 2010 révélerait (ou pas) la détermination de la communauté internationale pour renforcer le capital naturel de la planète. À l'instar de Ban Ki-moon, il a rappelé que lors du sommet sur le développement durable de 2002 à Johannesbourg, les États membres s'étaient mis d'accord pour parvenir d'ici 2010 à "une réduction significative du taux actuel de perte de biodiversité aux niveaux mondial, régional et national – un objectif qui ne sera sans doute pas atteint".
Il a appelé les responsables à renouveler leur engagement à cet égard, étant donné "l'urgence de la situation". Car il ne convient pas seulement d'inverser le déclin. Il faut lui donner un coup d'arrêt et "commencer à restaurer l'infrastructure écologique qui a été dégradée" depuis environ un siècle.
"Les mots biodiversité et écosystèmes peuvent paraître abstraits et lointains à de nombreuses personnes. Mais il n'y a rien d'abstrait quant à leur rôle dans l'économie et la vie de milliards de personnes"
,a-t-il souligné.

samedi 20 février 2010

Nouvelle campagne pour l'anniversaire de la signature des OMD

La campagne de sensibilisation embraye le pas des 10 ans des Objectifs du Millénaire et propose cette nouvelle réalisation audiovisuelle : une minute toute ronde pour un message clair et direct, tout en typographique cinétique.
Elle a été conçue par les designers italiens Luca Cipelletti et Stefano Polli (AR.CH.IT), sur une musique originale gracieusement offerte par le compositeur français Emmanuel Blanc.


Il est vivement conseillée de partager cette minute d'espoir partout où cela vous semble pertinent, vous pouvez même la visionner localement sans connexion en la téléchargeant : Version française / italienne / Haute définition

vendredi 19 février 2010

Faim en Haïti : accélération et dépendance

Les émeutes récentes à Haïti engendrées par cette simple notion universelle, la faim, sont bien loins à présent qu'on se mobilise localement pour nourrir la population : d'une seule et même voix les marchés et épiceries ouvrent leurs maigres stocks dans une recherche de collectivisation sans précédent.

Malgré une hausse brutale des prix de l'alimentation de base, l'heure n'est plus aux émeutes mais bien à une reconstruction de la dignité d'un peuple.

jeudi 18 février 2010

Des millions de miséreux en plus en 2010

Des dizaines de millions de nouvelles personnes vont être acculées à la pauvreté selon Robert Zoellick. Le président de la Banque mondiale estime que même si la crise commence à s'atténuer, ses effets vont continuer à se faire ressentir. 
Nous estimons que 64 millions de personnes, dans le monde entier, vont tomber dans une pauvreté extrême à cause de la crise, et que 30.000 à 50.000 bébés supplémentaires pourraient mourir en Afrique subsaharienne
, a-t-il déclaré.

mercredi 17 février 2010

Amnesty lance une campagne contre la mortalité maternelle burkinabée

Amnesty international a lancé début février à Ouagadougou une campagne contre la mortalité maternelle au Burkina Fasoplus de 2.000 femmes meurent chaque année des complications liées à la grossesse et à l'accouchement faute de soins, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette campagne qui va durer jusqu'au 9 février touche une dizaine de localités de ce pays sahélien, classé parmi les plus pauvres du monde.
Dans un rapport sur la mortalité maternelle au Burkina intitulé "Donner la vie, risquer la mort", Amnesty souligne que des milliers de femmes burkinabè meurent pendant la grossesse ou leur accouchement
"car, la discrimination les empêche d'accéder aux services de santé sexuelle et de reproduction et de prendre des décisions essentielles concernant leur grossesse".
Le rapport indique également que l'accessibilité des soins est aussi limitée par les inégalités d'accès aux infrastructures de santé, en particulier dans les zones rurales, par la pénurie de matériel médical et de personnel formé, et par le comportement "négatif" ou "discriminatoire" de certains membres du personnel de santé.
Le mariage forcé, l'excision, la polygamie, les grossesses et mariages précoces, sont des facteurs de la "forte" mortalité maternelle au Burkina Faso,
a déclaré, Gaëtan Mootoo, un responsable d'Amnesty, lors d'une conférence de presse.
"Beaucoup de ces décès auraient pu être évités si les femmes avaient pu bénéficier à temps de soins appropriés"
, a-t-il indiqué.
Amnesty espère à travers sa campagne sensibiliser les autorités sur la nécessité d'étendre et d'améliorer l'accès aux services de planification familiale et de supprimer les "obstacles financiers" qui limitent l'accès aux services de santé maternelle.

Source AFP

mardi 16 février 2010

57 projets d'infrastructure achevés dans une province orientale afghane

Cinquante-sept projets d'infrastructure de petite et moyenne envergure ont été accomplis en 2009 dans la province de Kunar, est de l'Afghanistan, a déclaré jeudi un responsable local.


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Ces projets, qui comprennent la construction de routes, de ponts, de cliniques, de barrages, la rénovation d'un système d'irrigation, ainsi que d'un système de distribution d'eau potable, ont coûté au total 36 millions d'afghanis (750.000 dollars américains), a précisé Mir Zaman Mohmand, un responsable du département du Développement rural.
Il a ajouté que 476 autres projets sont en voie de réalisation.

lundi 15 février 2010

"Le pire est devant nous à Haïti" à cause des pluies saisonnières

Le président de la Croix-Rouge française (CRF) Jean-François Mattei a dit jeudi 11 février à l'AFP que le "pire est devant nous à Haïti", ravagé il y a un mois par un séisme (217.000 morts), affirmant qu'un "deuxième drame se prépare" avec la saison des pluies "si la mobilisation de l'aide n'est pas massive".

M. Mattei a annoncé que la CRF avait recueilli à ce jour 11,518 millions d'euros en France et que les 118.000 dons reçus des particuliers se situaient à une moyenne de 69 euros par don. Il a souligné que les sociétés américaine et canadienne de la Croix-Rouge avaient respectivement recueilli 160 millions de dollars (116 millions d'euros) et 116 millions de dollars (79,5 millions d'euros).

Pour le président de la Croix-Rouge française, "trop peu de Français se sont mobilisés", relevant que la CRF avait recueilli 112 millions d'euros sur l'ensemble de sa campagne de dons à la suite du tsunami de 2004 en Asie. Il a expliqué cette baisse par la "crise économique qui frappe les Français et par les sollicitations très nombreuses, comme le Téléthon ou le Sidaction".

"Nous n'avons pas les moyens de répondre aux besoins des Haïtiens touchés par ce désastre sans précédent"
, a-t-il ajouté.
"D'autant plus que le pire est devant nous avec l'arrivée de la saison des pluies dans six semaines, marquée par des pluies torrentielles, des inondations et des glissements de terrain".

Selon le président de la CRF, "il faut mettre le plus possible de gens à l'abri", citant l'estimation de 400.000 à 1,2 million d'Haïtiens sans abri.
La CRF a déjà engagé pour le premier semestre près de la moitié (5,4 millions d'euros) des dons reçus pour Haïti. La CRF est ainsi, selon M. Mattei, le premier producteur et distributeur d'eau potable à Port-au-Prince, avec la fourniture quotidienne de 500 m3 d'eau potable par jour dans 58 points de la ville.
26 sociétés nationales de la Croix-Rouge, a annoncé M. Mattei, sont actuellement réunies à Montréal pour mettre au point un "outil commun de pilotage" de l'aide à Haïti.
Source : AFP

samedi 13 février 2010

L'eau : nouvelle menace pour Haïti

Les météorologues d'Haïti, que le séisme du 12 janvier a privé de bureaux et démunis de moyens, ont besoin d'aide avant l'arrivée de la saison des pluies et des cyclones, a averti mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

"Nous pensons qu'il n'y a absolument pas de temps à perdre et qu'il est très important d'aider Haïti à être aussi prêt que possible",
a déclaré Michel Jarraud, le secrétaire général de l'OMM.

Le siège des services météorologiques haïtiens à Port-au-Prince a été détruit dans le séisme du 12 janvier qui a fait plus de 200.000 morts, a-t-il souligné au cours d'une conférence de presse à Genève.

Une vingtaine de météorologues haïtiens ont repris du service sous une tente sur le tarmac de l'aéroport de la capitale, mais le réseau national de volontaires n'est pas opérationnel, selon M. Jarraud.

Environ 90% des catastrophes qui touchent Haïti, qu'il s'agisse d'inondations ou de sécheresses, sont causées par des conditions climatiques extrêmes, selon l'OMM, qui craint une nouvelle catastrophe avec l'arrivée de la saison des pluies en avril, suivies en juin par les tempêtes tropicales et ouragans.

En 2008, Haïti, très vulnérable en raison d'une déforestation à grande échelle et des bidonvilles occupant plaines inondables ou zones côtières, avait été très durement touché par quatre cyclones successifs.

"Maintenant, le danger est encore plus grand parce que la plupart des bâtiments considérés comme des abris potentiels ou résistants ont été détruits ou gravement endommagés",
a précisé M. Jarraud, s'inquiétant de l'absence d'un système adéquat d'avertissement météorologique et d'évacuation de la population.

Des pays comme le Canada, la République dominicaine voisine, la France et les Etats-Unis ont fourni à Haïti des prévisions depuis le 12 janvier, mais l'OMM estime que 15 millions de dollars sont nécessaires pour remettre sur pied les services météorologiques.

Source : AFP

vendredi 12 février 2010

Gabon: un nombre étonnant d'habitants immunisés contre le virus Ebola

Une part étonnamment élevée de la population gabonaise serait immunisée contre le virus Ebola, probablement après avoir consommé des fruits contaminés par de la salive de chauves-souris, selon des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Leur étude sur plus de 4.000 prélèvements sanguins, publiée mardi dans la revue américaine PLoS ONE, apporte un éclairage nouveau sur la circulation d'Ebola dans la nature et sur sa dangerosité pour l'homme, qui pourrait s'avérer moindre que prévu.

15,3% des habitants testés possèdent en effet des anticorps contre ce virus, sans apparemment jamais avoir eu de fièvre hémorragique ou d'autres symptômes (diarrhées sévères, vomissements..), ont constaté Eric Leroy, de l'IRD-centre international de recherches médicales de Franceville (Gabon) et ses collègues.

Ce grand nombre de porteurs sains existe même dans des zones où aucune épidémie ne s'est jamais déclarée et leur fréquence, la plus haute rapportée à ce jour, varie selon les régions. Ainsi, les zones de savane et de plaines affichent des taux respectivement de 10,5 et 12,4%, tandis qu'en zones forestières, le taux atteint 19,4%, jusqu'à 33,8% dans certains villages.

Ces personnes n'ont probablement développé qu'une forme légère de la maladie ou une forme sans symptômes.

Les chercheurs pensent que la source d'exposition se trouve à proximité des villages, aucun facteur de risque n'ayant pu être identifié comme la chasse ou le contact avec les animaux sauvages.

Seuls les grands singes et les chauves-souris sont naturellement infectés par Ebola. Les premiers sont rarement en contact avec les humains. En revanche les chauves-souris sont très nombreuses dans les régions forestières du Gabon, où les taux d'immunité sont justement les plus hauts.

De plus, elles se perchent en grand nombre dans les arbres et consomment leurs fruits, en particulier dans les villages ou aux alentours. Les habitants ont vraisemblablement été en contact avec le virus en mangeant des fruits contaminés par la salive de ces animaux.

Depuis le premier cas recensé en 1976, la fièvre Ebola foudroie épisodiquement humains et grands singes au Gabon, en République du Congo et en République démocratique du Congo, au Soudan et en Ouganda.

Source : AFP

jeudi 11 février 2010

Le patrimoine haïtien en danger

A l’initiative de ICOM HAITI, une cellule de crise nommée « Patrimoine en danger » a été créée en marge de la Commission Officielle chargée de l’évaluation des édifices et de la reconstruction, en vue de coordonner les actions de sauvetage du patrimoine culturel mobilier.
En effet, dans un récent communiqué de presse, le Comité National Haïtien du Conseil International des Musées (ICOM HAITI), l’AICA, l’ICA et la CNHCU tiennent à attirer l’attention des autorités et de touJustifiers les organismes locaux, nationaux et internationaux intervenant dans le déblaiement des immeubles publics ou privés, effondrés ou menacés d’effondrement, sur la stricte nécessité d’en retirer avant toute opération de démolition des objets appartenant au patrimoine culturel en l’occurrence : documents d’archives, œuvres d’art en général, bibliothèques et œuvres littéraires, etc.
Qui sont ces organismes ?
  • AICA : l’Association Internationale des Critiques d’Art
  • ICA : le Conseil International des Archives
  • CNHCU : la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l’UNESCO
La démarche attentive de ces institutions semble évidente : comment reconstruire un pays dévasté, sur les bases d'un développement plus sain et mieux accompagné, sans outils pour la mémoire collective, fond documentaire, archives d'état civil ou repères culturels concrets ?

Etat des lieux au 3 février...

mercredi 10 février 2010

Compilation du suivi statistique des OMD dans le monde

Nous l'annoncions récemment, 2009/2010 sont très certainement les années phare pour toute démarche référentielle.
Les rapports et analyses à long et moyen termes vont fleurir, dans la mesure où la pertinence de comparatifs s'accroît grâce à la mise en balance entre l'échéance 2015 et l'année 1990 : point de référence à partir duquel les états membres signataires de la charte OMD se sont engagés à concourir pour la réduction des inégalités, de la malnutrition, de la dégradation écologique...

A cet effet l'ONU publie dès 2009 une compilation permettant une vue d'ensemble des résultats et travaux en progrès : télécharger le tableau comparatif.
L'analyse se concentre sur la base des résultats obtenus pour chaque indicateur inclus dans les huit objectifs.

Pour aller plus loin et dans un souci d'actualisation constante, nous recommandons les plateformes dédiées au monitoring des indicateurs mondiaux mises en place par L'UNICEF et par l'ONU.

lundi 8 février 2010

2010 : à mi-chemin du parcours, une année cruciale

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui a l'intention de faire de 2010 l'année des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), s'est félicité de l'adoption de la nouvelle résolution de l'Assemblée générale sur le sommet prévu en septembre 2010 afin de dresser bilan de leur réalisation.
Il estime que ce sommet serait une occasion cruciale pour redoubler d'efforts en faveur de la réalisation de ces Objectifs d'ici 2015. Il constate que « nous observons des progrès mitigés en direction de ces Objectifs et que de nouvelles crises menacent l'effort mondial pour réduire de moitié la pauvreté extrême ».
« Comme c'est justement maintenant le moment d'agir sur les changements climatiques, les cinq prochaines années devront être l'occasion de concrétiser les promesses de développement faites depuis longtemps aux populations les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète, en particulier toutes celles d'Afrique »
ajoute le Secrétaire général, dans un communiqué rendu public lundi.

Il exhorte tous les États Membres et les populations partout dans le monde à commencer à se préparer dès à présent à ce sommet.
« Durant la décennie qui nous sépare de l'adoption de ces Objectifs, nous avons beaucoup appris sur ce qui marche et, également, où nous devons concentrer nos efforts. Les expériences montrent que les Objectifs peuvent être atteints, même dans les pays les plus pauvres, lorsque de bonnes politiques et projets sont appuyés par des ressources adéquates »

note-t-il.

Le Secrétaire général reconnaît que les OMD ont enclenché des efforts sans précédent pour la lutte contre la pauvreté, la faim, les maladies et la dégradation de l'environnement dans le monde. Il croit cependant que « nous pouvons et devons faire plus, notamment en raison de l'impact croissant des changements climatiques, de l'aggravation de la faim dans le monde, et la persistance de crises économique et financière ».
Ban Ki-moon exhorte fermement les chefs d'État et de gouvernement
« à participer au Sommet sur les OMD et à s'engager pleinement afin d'assurer un résultat efficace, pratique et orienté vers l'action qui pourra bénéficier aux milliards de gens confrontés aux pires difficultés à faire face à leurs besoins de base et vivre dans la dignité et la paix ».

(source : Centre d'actualités de l'ONU)

Rappel : En septembre 2000, les dirigeants de la planète réunis à New York ont adopté la Déclaration du millénaire dans laquelle ils ont prévu la réalisation de huit grands objectifs d'ici 2015. Il s'agit notamment de réduire de moitié l'extrême pauvreté, d'assurer une éducation primaire pour tous, de promouvoir l'égalité des sexes, de réduire la mortalité infantile, de combattre des maladies telles que le VIH/sida et le paludisme et d'assurer un environnement durable.

jeudi 4 février 2010

Le montant de la fraude médicale dans le monde suffirait pour éradiquer le paludisme en Afrique

Environ 180 milliards d'euros sont perdus chaque année au niveau mondial à cause de la fraude et d'erreurs dans le domaine médical, une somme qui suffirait à quadrupler les budgets de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Unicef et contrôler le paludisme en Afrique, selon un rapport publié fin janvier.

L'étude, menée par le Réseau européen de lutte contre la fraude et la corruption dans les soins de santé (EHFCN) et le Centre pour les services de lutte contre la fraude (CCFS) à l'université de Portsmouth, révèle que 5,59% des dépenses annuelles de santé au niveau mondial sont perdues en raison d'erreurs ou de faits de corruption.
La dernière estimation faite par l'OMS des dépenses de santé au niveau mondial s'élevant à 4.700 milliards de dollars (3.269 milliards d'euros), le montant des pertes ressort donc à près de 180 milliards d'euros compte tenu de ce taux de perte de 5,59%.
"Chaque euro perdu à cause de la fraude ou de la corruption signifie que quelqu'un, quelque part ne pourra pas obtenir le traitement dont il a besoin", souligne Paul Vincke, président du EHFCN et l'un des auteurs de cette étude.
"(Ces personnes) sont malades plus longtemps et, dans certains cas, elles meurent simplement inutilement. Qu'on ne s'y trompe pas, la fraude en matière de santé est meurtrière."
L'étude a porté sur 69 exercices de 33 organisations dans six pays (La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, la France, la Belgique et les Pays-Bas). Le total des dépenses étudiées dépasse 300 milliards de livres. Les résultats ont ensuite été extrapolés pour produire un tableau mondial.

Les données des pays en développement, de toute façon difficile à trouver, n'auraient pas modifié le chiffre mondial, assurent les auteurs de l'étude.
Le rapport a mis en lumière différents types de fraudes : ententes sur les prix des sociétés pharmaceutiques, médecins gonflant les demandes de remboursement de leurs frais de déplacement et abusant des subventions publiques, ou encore fraude à l'assurance-maladie de la part de patients.
Deux médecins ont notamment réclamé une subvention pour leur clinique qui a finalement été consacrée au développement d'une activité d'import-export dans l'automobile.
Lundi, Jim Gee, président du CCFS, a indiqué que ce rapport prouvait qu'il était possible de mesurer la nature et l'ampleur des pertes liées à la fraude et aux erreurs, ce qui est essentiel pour s'attaquer au problème.
Jim Gee estime toutefois qu'en la matière, la première étape consiste pour les Etats et les institutions à cesser "d'être dans le déni" sur ce sujet.
"Si une organisation n'est pas consciente de l'ampleur ou de la nature de son problème, comment peut-elle ensuite appliquer la bonne solution ?", a-t-il demandé.
L'EHFCN, qui a des équivalents aux Etats-Unis et au Canada, a été mis en place pour aider les organisations travaillant dans le domaine de la santé à identifier et réduire les pertes liées à la fraude et aux erreurs afin que soit mieux dépensé l'argent destiné aux soins médicaux.
En octobre dernier, Thomson Reuters avait publié une étude selon laquelle le système américain d'assurance maladie gaspillait entre 505 milliards et 850 milliards de dollars chaque année, dont environ 22% en lien avec de la fraude et de l'escroquerie.

mardi 2 février 2010

Définition de la mortalité maternelle

La mortalité maternelle se définit par "le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite". Les morts maternelles se répartissent en deux groupes : "Décès par cause obstétricale directe : ce sont ceux qui résultent de complications obstétricales (grossesse, travail et suites de couches), d’interventions, d’omissions, d’un traitement incorrect ou d’un enchaînement d’événements résultant de l’un quelconque des facteurs ci-dessus" et "Décès par cause obstétricale indirecte : ce sont ceux qui résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse".
La mortalité maternelle a été documentée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis plus de 15 ans : Chaque jour, 1.500 femmes meurent de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement dans le monde. Chaque année, ce sont donc plus de 500.000 décès maternels dans le monde qui surviennent en majorité dans les pays en développement et pourraient être évités. Parmi les objectifs du Millénaire adoptés par la communauté internationale figure la réduction du taux de mortalité maternelle des trois quarts entre 1990 et 2015. Pourtant, entre 1990 et 2005, ce taux n’a baissé que de 5%. Récemment, une étude a démontré que la moitié des cas de mortalité maternelle en France pourrait être prévenus : nous en avons parlé ici.

lundi 1 février 2010

Livre : Repenser le développement, de Gilbert Etienne

Gilbert Etienne le reconnaît en introduction de son livre ; il a toujours été davantage fasciné par les hommes et leur histoire, petite et grande, que par les belles idées qui ont rythmé la réflexion académique sur le développement et dont l'inconvénient fut de ne durer souvent que le temps d'une mode.
Il rappelle ainsi opportunément que "les débats sur la pauvreté qui ont cours autour de l'an 2000 avec, en point d'orgue, les Objectifs du Millénaire, négligent l'agriculture et les infrastructures". Alors que "l'extrême pauvreté est plus aiguë dans les campagnes que dans les villes et que l'un des défis du XXIe siècle consiste encore et toujours à nourrir des centaines de millions de paysans pauvres". La crise alimentaire survenue en 2008 lui donne raison. Le développement agricole a été réhabilité dans les stratégies de lutte contre la pauvreté préconisées par la Banque mondiale.
L'essentiel de l'ouvrage consiste donc en un récit retraçant un demi-siècle d'enquêtes menées sur le terrain dans quatre pays aux destins différents. Le travail du chercheur se mêle aux impressions plus personnelles de l'homme, jeune encore, pour lequel ces années sont une grande aventure. Le livre forme un formidable document d'histoire auquel Gilbert Etienne reconnaît devoir beaucoup au démographe Alfred Sauvy et au géographe Pierre Gourou, qui furent ses deux maîtres.
Au moment de tirer les leçons de ce demi-siècle écoulé, l'auteur se garde bien de tirer des conclusions définitives sur la voie à suivre. "N'en déplaise aux champions de l'aide unilatérale, le développement ne se décrète pas, écrit-il. L'action doit être pensée, en accord avec la population locale, en fonction des réalités du terrain."

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