dimanche 28 juin 2009

Communauté rurale de Darou Khoudos : A Ndiop Saw, le mal-vivre se conjugue au quotidien

Le lot quotidien des mille cinq cents âmes qui peuplent le village de Ndiop Saw, dans le département de Tivaouane, est l’indigence. L’accès à l’eau potable et les soins de santé primaire sont un luxe pour ces populations qui baignent dans une parfaite obscurité malgré sa proximité avec la plus grosse unité industrielle du Sénégal, les Iacs.

‘Il y a deux ans, nous avons connu une épidémie de choléra qui a failli décimer la population de ce village. C’est à partir de l’eau d’un de nos deux puits dans lequel un chien était tombé que le mal s’est propagé dans le village’. Ces propos de Saër Diop, frère du chef de village de Ndiop Saw, sont éloquents pour témoigner du mal-vivre qui est le lot quotidien des mille cinq cents âmes qui peuplent la localité. En effet, explique-t-il, malgré la présence du cadavre de ce chien qu’elles n’avaient pu faire sortir du puits et après maintes sollicitations adressées vainement aux autorités, les populations ont été contraintes de traiter elles-mêmes le puits en y versant de l’eau de javel afin de pouvoir y puiser pour leur consommation. La conséquence sera terrible puisque dramatique. Une épidémie de choléra, dans une localité dépourvue de toute infrastructure sociale et sanitaire de base. Le poste de santé le plus proche se trouve à une quinzaine de kilomètres dans la commune de Mboro ou encore à Mont Rolland, une communauté rurale voisine. Pire, ajoute-t-il, les chauffeurs rechignaient à transporter les malades de peur d’être contaminés.

Ndiop Saw qui vécut ce drame, il y a deux ans, est un village de la communauté rurale de Darou Khoudos, dans le département de Tivaouane. Dans cette localité perdue de la zone maraîchère des Niayes, les populations vivent l’indigence au quotidien. Hormis une école élémentaire de quatre classes, rien, absolument rien ne peut permettre, au voyageur qui y passe pour la première fois, de croire qu’il n’est qu’à quelques pas d’une ville. Les soins de santé primaire et l’électricité sont un luxe pour ces populations. Le village baigne dans une parfaite obscurité malgré sa proximité avec la plus grosse unité industrielle du Sénégal, les Ics. Toutes situations qui, selon ces populations, peuvent être tolérables, sauf ce manque criard d’eau potable qu’elles vivent. ‘Combien sont-elles mes sœurs qui ont connu des avortements à force d’activer la pompe dont l’un de nos puits avait été doté. Les deux épouses de mon frère ainsi que celle de mon propre fils ont perdu la vie suite à des avortements pour avoir manipulé cette pompe’, rappelle Bousso Khoulé, présidente du groupement féminin de Ndiop Saw. Pour elle, ce sont ces cas récurrents d’avortement qui ont amené les autorités du village à demander l’élimination de la pompe. Aussi les femmes continuent-elles, faute de mieux, à squatter les deux puits et, à l’aide de poulies, essaient de disposer de ce liquide précieux sans se soucier de son état de pollution. L’essentiel pour elles étant de boire et d’étancher la soif de leurs progénitures, quitte à les transporter par la suite au poste de santé en cas d’affection et même s’il reste évident qu’il n’y a aucune structure sanitaire sur une distance de plus de 10 km à la ronde. ‘Nous ne pouvons pas regarder nos enfants mourir de soif. Nous sommes obligées de boire l’eau de ces puits et de nous en servir pour la cuisine’.

A cette difficulté majeure d’accès à l’eau potable vient s’ajouter l’absence quasi-totale d’infrastructure sanitaire. Laquelle absence pèse aussi lourdement sur la survie de cette population qui vit une sorte de réclusion. Les conséquences de cette non-couverture sanitaire sont plus ressenties par les enfants et les femmes, surtout celles en état de grossesse.

Rares sont celles d’entre ces dernières qui suivent des visites prénatales, sans compter la psychose permanente du moment fatidique de la délivrance dans des conditions très précaires. ‘Le frère de notre chef de village a perdu, dans un même mois, ses deux épouses. La première a été emportée par une hémorragie après son accouchement et la seconde des suites d’une éclampsie après la naissance de son enfant et ces cas sont fréquents dans le village’, renseigne Mbène Diop, secrétaire générale du groupement féminin. Les femmes de Ndiop Saw et des autres villages environnants sont en effet obligées, pour les besoins de leur suivi prénatal et d’accouchement, de parcourir 15 km et plus pour joindre les postes de santé de Mboro ou de Mont Rolland et, très souvent, dans des conditions inhumaines.

Aussi ces populations lancent-elles un appel, une sorte de Sos aux autorités du pays, en particulier au chef de l’Etat. Elles lui demandent de se rappeler qu’il y a, dans la communauté rurale de Darou Khoudos, un village qui s’appelle Ndiop Saw où vivent des êtres humains. Des citoyens à part entière laissés à eux-mêmes comme en témoignent les propos de cet enseignant de l’école du village : ‘A Ndiop Saw, on a du mal à croire qu’on est dans un village sénégalais. Dans ce village, l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaire demeure encore une priorité’.

Sidy DIENG

120 millions Usd pour garantir l'eau dans les zones rurales


Luanda - Le gouvernement angolais compte investir 120 millions de dollars américains pour des projet de distribution d'eau potable aux communautés rurales, dans le cadre du programme dénommé "Água para todos" - Eau pour Tous-, a appris l'Angop dimanche, de source officielle.

Le secrétaire d'Etat aux Eaux, Luís Filipe da Silva a livré cette information, soulignant que la priorité est de garantir la distribution d'eau potable à la population des zones périfériques et urbaine avec des projets, estimés à près de mopins de 300 millions de dollars américains en 2009.

Intervenant en marge de la clôture d'exposition sur l'Expo Zaragoza/2008 (Espagne), Luis Filipe da Silva a déclaré que l'exécutif angolais prioriserait plusieurs chefs-lieux des provinces en situation critique dans l'approvisionnement en eau potable, tels que les villes de Lubango, d'Ondjiva et de Namibe, entre autres.

L'Angola dispose d'un réseau hydrographique qui compte 47 bassins, un potentiel hydrique considérable face à la dimension et à la densité de la population, le Gouvernement
cherche à mener des actions intégrées, dans une perspective à long terme, durable et équilibrée, a souligné le Secrétaire d'Etat.


Selon lui, l'une des préoccupations de son secteur est "d'assurer l'équilibre entre les disponibilités et la distribution d'eau potable à la population, en tant qu'élément fondamental pour la vie, ce bien précieux est irremplaçable".

samedi 27 juin 2009

Indicateurs économiques : rapport de la commission Stiglitz

La commission Stiglitz vient de rendre son rapport préliminaire, qui part d'un constat juste : nos indicateurs économiques actuels nous rendent quasiment aveugles devant certains risques majeurs.

La commission ne suggère pas de renoncer à l'étalon mondial de mesure de la performance économique qu'est le PIB, mais il propose de le compléter, en se focalisant sur le revenu disponible net des ménages (celui utilisable pour leur épargne et leur consommation), et en améliorant la mesure de la répartition des richesses au sein de la population.

Au-delà des comptes nationaux, et pour mieux mesurer le bien-être, la commission a aussi travaillé sur la prise en compte du travail domestique et des loisirs. Le revenu disponible par tête en France, qui atteint moins de 80 % du niveau observé aux Etats-Unis, monterait par exemple à 87 % si l'on prenait en compte la valeur du travail domestique et les loisirs, montre la commission. Elle propose par ailleurs de réaliser auprès des ménages des enquêtes plus conséquentes sur la qualité de vie, à mettre en regard avec un indicateur qui serait, lui, basé sur des données plus objectives du bien-être : santé, éducation, degré d'ouverture du débat politique, etc.

Enfin, le prérapport de la commission consacre un chapitre au développement durable, question sur laquelle les difficultés théoriques et pratiques sont les plus grandes. Parmi les nombreux indicateurs de développement durable déjà créés (PIB vert, empreinte écologique...), la commission donne sa préférence au concept de l'« épargne nette ajustée », mesurée comme le surplus de ressources disponible à l'issue d'un cycle de production et de consommation, une fois compensée la dépréciation du capital humain, économique et naturel. Un concept développé par la Banque mondiale, mais qu'elle souhaiterait voir complété, notamment, par un indicateur sur les émissions de carbone.

Au final, ce prérapport ouvre davantage de questions qu'il ne ferme de portes. Ses recommandations finales ne seront, d'ailleurs, pas tant un aboutissement qu'un point de départ. Si certains indicateurs pourraient rapidement aboutir car basés sur des données existantes, d'autres nécessiteront davantage de travaux. Rendez-vous le 5 juillet pour la remise du rapport définitif assortie des points pour action !

vendredi 26 juin 2009

Santé: la survie de l’enfant passe par la protection de la maman

En prélude à la journée de l’enfant africain prévue le 16 juin, la Direction de la Protection des Droits de l’Enfant a organisé à Dakar, au Sénégal, une session d’information sur le thème «la survie de l’enfant». Environ 80% des décès d’enfant se passent à domicile selon des statistiques. Le panéliste Dr Gorgui Diaw, inspecteur de la Santé et gynécologue a insisté sur la nécessité de protéger la maman pour la survie de l’enfant. L’expert en santé de l’enfant, Pr Guélaye Sall, a quant à lui mis l’accent sur les dispositifs préventif et promotionnel.

Le 16 juin, était célébrée la journée de l’enfant africain, en souvenir des enfants massacrés à Soweto en 1976. «La survie de l’enfant» est le thème choisi cette année pour commémorer la journée. A cet effet, la Direction de la Protection des Droits de l’Enfant a organisé une session d’information à l’intention des journalistes.

Le panéliste, Dr Gorgui Diaw, inspecteur de la Santé et gynécologue qui a fait un exposé sur la Santé maternelle et néonatale a indiqué qu’on ne peut pas protéger un enfant sans protéger sa maman. Il a déploré le retard des visites pré natales et les accouchements à domicile en donnant l’exemple des «bébé baignoires». «On en voit tous les jours à Dakar, les mamans accouchent dans les taxis et on met le bébé dans une baignoire» pour le présenter au médecin a regretté Dr Gorgui Diaw.

Cependant, un autre calvaire commence après l’accouchement avec les éventuelles infections et les grossesses rapprochées. C’est ainsi qu’ «on a rendu gratuites les consultations post natales pour ramener la maman à l’hôpital après l’accouchement», a indiqué Dr Gorgui Diaw. Selon lui, «si la maman ne va pas bien l’enfant n’ira pas bien».


On peut bien réduire la mortalité infantile si les dispositifs préventif et promotionnel sont mis en œuvre de l’avis de l’expert en Santé de l’Enfant, Pr Guélaye Sall. Il a, ainsi, fait allusion à la vaccination dont les coûts sont, selon lui, totalement à notre portée et au suivi promotion de la croissance. Ce sont des dispositifs indispensables si nous voulons atteindre l’objectif N°4 des OMD a-t-il conclut.

La directrice de la Protection des Droits de l’Enfant, Nafissatou Sar Sow a, pour sa part, déploré le manque d’évaluation des programmes mis en œuvre pour la protection des droits de l’enfant. Selon elle, il y a une volonté politique mais des efforts restent à faire. C’est dans ce cadre qu’elle a indiqué qu’il faut une formation des acteurs et faire l’évaluation des programmes. Elle a, par ailleurs, souligné qu’il faut une coordination des efforts car «il y a beaucoup d’acteurs qui s’occupent de la défense des droits de l’enfant».

Burkina Faso : 46 milliards de FCFA pour étendre l’offre d'eau potable

La Banque mondiale aide le Burkina à accroître le taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain. 80 millions de dollars, soit environ 40 milliards de F CFA, vont servir à la mise en oeuvre du Projet sectoriel eau en milieu urbain (PSEU). Il s’agit de développer les services d’eau et d’assainissement dans les quatre villes principales du pays : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Dédougou. Le PSEU doit élargir et étendre l’accès à l’eau potable au profit de 573 100 personnes supplémentaires. Sa composante "assainissement" estimée à 24,4 millions de dollars vise à améliorer le taux d’accès des citadins démunis à des ouvrages d’assainissement autonomes.

Le dernier volet porte sur l’appui à la mise en oeuvre et au suivi du plan de gestion environnemental et social du projet. Compte tenu des enjeux liés au secteur eau et assainissement, c’est tout naturellement que le ministre chargé de l’hydraulique, Laurent Sédogo a indiqué que la Banque mondiale "vient réconforter notre vision dans le Programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PN-AEPA horizon 2015) dont l’une des finalités est d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement et de lutter efficacement contre la pauvreté (...)".

Il note pour cela que la présente enveloppe va consolider les acquis du développement du secteur eau et assainissement. La représentante résidente de la Banque mondiale justifie le soutien de son institution par les succès engrangés par le programme d’alimentation en eau potable de Ouagadougou par le barrage de Ziga. "Ce projet a eu un impact important sur la gestion durable du secteur de l’eau en milieu urbain et sur son accès par les populations urbaines", a poursuivi Mme Galina Sotirova, ajoutant que la Banque mondiale est enchantée d’apporter son soutien au financement de ce projet sous forme de don. A la fin de son exécution, il est attendu que le PSEU permette d’augmenter le taux d’accès à l’eau potable à Bobo-Dioulasso de 70 % en 2008 à 94 % en 2014. Ce taux bondira dans la capitale de 90% à 95 %.

L’assainissement va passer respectivement dans les deux villes de 22 % à 50% et de 25 à 50% au cours de la même période. Environ 120 000 élèves vont bénéficier aussi d’un accès à l’eau potable et l’assainissement.

jeudi 25 juin 2009

L’eau en République démocratique du Congo

Voici quelques éléments issus du site internet de la Croix Rouge.


5-06-2009 Éclairage

République démocratique du Congo : Rachel, ou le poids de l'eau

Conséquence des nombreuses vagues de déplacement, la population de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, a presque triplé depuis 1994. Les infrastructures d’eau n'étant pas prévues pour un tel essor, plus de la moitié des habitants ne bénéficie pas d'un accès régulier à l'eau potable. Cet état de fait engendre maladies et mauvaise hygiène, notamment chez les déplacés qui ont trouvé refuge en ville. Portraits de trois d'entre eux, qui luttent au quotidien pour se procurer de l'eau propre.


6 h du matin à Kasika, un des quartiers les plus pauvres de Goma

Pieds nus sur les pierres volcaniques, à peine réveillée, Rachel attache son bidon sur le dos. Droit devant elle, dans la brume, se dresse un labyrinthe de ruelles boueuses. Il lui faudra marcher deux heures avant de pouvoir remplir son bidon d'eau sur la rive du lac Kivu.

Rachel est une fillette de 12 ans, un peu timide, un peu rêveuse, hantée par le lointain souvenir de son village vert dans les collines de Masisi, qu'elle a dû quitter pour fuir le conflit qui ravage son pays depuis tant d'années. Depuis cinq mois, Rachel, sa famille et plus de 500 autres déplacés originaires de la même région ont trouvé refuge à Goma, sous le toit troué d'un grand bâtiment endommagé par l'éruption volcanique en 2002.

La nuit, tous les habitants dorment serrés les uns contre les autres, à même le sol. La journée, la plupart des adultes partent à la recherche d'un gagne-pain, tandis que les enfants, petits et grands, empruntent la longue route de l'eau.

« Nous avons préféré venir en ville plutôt que de rester dans les camps de déplacés, parce qu'ici mes parents peuvent trouver plus facilement du travail », explique la jeune fille. « Mais c'est difficile de survivre, très difficile. »

Un des grands problèmes, que ces déplacés partagent avec quelques milliers de résidents du quartier, c'est l'accès à l'eau potable. Comme Kasika n'est pas approvisionné, ses habitants ont un choix bien limité : acheter à des revendeurs de l'eau à des prix exorbitants ou aller la puiser dans le lac Kivu.

L'eau du lac, elle, est gratuite, mais sujette aux contaminations par les déchets de la ville. Là où vit Rachel, plusieurs déplacés sont allongés sur le sol poussiéreux, souffrant de douleurs abdominales et de diarrhée.

En outre, la route du lac étant longue, la quantité d'eau qu'on peut ramener à chaque fois est limitée et, malheureusement, jamais suffisante pour permettre de se laver, nettoyer la vaisselle et maintenir la propreté des lieux. Faleke, une cousine de Rachel âgée de 5 ans, montre tristement ses mains couvertes de plaies. Conséquence d'une mauvaise hygiène, la galle ronge lentement son corps.

8 h du matin, quartier de N'dosho

Comme chaque matin, Elisabeth, 58 ans, une autre rescapée des combats dans la zone de Masisi, entame les préparatifs quotidiens du musururu – une bière locale à base de sorgho –, dont la production lui permet de gagner sa vie dans la grande ville.

« J'ai eu beaucoup de chance », raconte-t-elle. « Quand je suis arrivée ici il y a deux ans, j'avais tout perdu. J'étais tellement malade que je marchais à peine. Je n'aurais pas pu faire la route du lac pour chercher de l'eau. Maintenant, grâce aux réservoirs d'eau construits par le CICR, je peux puiser suffisamment pour boire, pour me laver et même pour faire tourner ma petite affaire de musururu."

Dans cette partie de Goma, plus de 250 000 personnes – un tiers de la population de la ville – bénéficient d'un accès régulier l'eau potable, grâce au système d'approvisionnement mis en place par le CICR. Ce réseau est cependant très éloigné du quartier de Kasika et de la route de Rachel...

10 h du matin, au bord du lac Kivu

Rachel arrive essoufflée avec son bidon de 10 litres sur la plage publique. C'est un des rares lieux de la ville avec accès direct au lac, la côte de Goma étant presque entièrement construite avec des habitations privées.

Pieds dans l'eau, la fillette taille sa route au milieu d'une centaine de femmes et d'enfants, déplacés et résidents, tous venus avec le même objectif. Les vagues renversent un garçon alors qu’il tente désespérément de remplir un bidon presque aussi grand que lui.

« Avant-hier, une petite fille qui vivait dans notre maison s'est noyée ici. Ça arrive très souvent parce que l'eau du lac n'est pas bonne », explique Rachel. « Cette eau peut emporter les enfants et également donner des maladies. Si j'avais le choix, je ne viendrais jamais chercher de l'eau ici. Mais… c'est comme ça. »

Elle hausse les épaules, puis s'engage sur le chemin du retour, courbée sous le poids de l'eau.

http://www.cicr.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/congo-kinshasa-feature-050609?opendocument


5-06-2009 Interview

République démocratique du Congo : un plan d'approvisionnement en eau pour Goma

Avec le soutien du CICR, la capitale du Nord-Kivu s'est dotée, pour la première fois de son histoire, d'un plan de développement du réseau d'eau potable pour l'ensemble de ses habitants. Si le projet aboutit, plus de 740 000 personnes bénéficieront d'une eau en qualité et quantité suffisantes. Marc Suchet, chargé des activités « eau et assainissement » du CICR dans la région, explique pourquoi un plan global et durable vaut mieux qu'une multitude de projets réalisés dans l'urgence.


Marc Suchet, responsable des activités « eau et assainissement » du CICR au Nord-Kivu.


Quels sont les problèmes d'accès à l'eau pour les habitants de Goma ?

Actuellement, la situation est alarmante : plus de la moitié de la population de Goma n'est pas desservie en eau potable.

Les résidents se débrouillent soit en allant chercher de l'eau directement au lac, soit en l'achetant à des revendeurs à un prix dix fois supérieur à celui pratiqué par l'entreprise publique Regideso, chargée de l'approvisionnement en eau dans les centres urbains du pays. Il y a également des organisations humanitaires qui distribuent de l'eau avec des camions citernes, mais la quantité reste toujours insuffisante.

La consommation d'eau issue directement du lac ou de points d'eau contaminés par les déchets génère des maladies, qui peuvent donner naissance à des épidémies.

Pourquoi et comment le CICR s'investit-il dans l'approvisionnement en eau d'un centre urbain comme Goma ?


©CICR / P. Yazdi

La consommation d'eau issue directement du lac Kivu génère des maladies, qui peuvent donner naissance à des épidémies.

Les problèmes d'accès à l'eau à Goma font partie des conséquences humanitaires des conflits qui se sont succédés dans la région. Depuis 1994, des milliers de civils ont cherché refuge et travail dans la capitale provinciale. La démographie de la ville a explosé, mais l'infrastructure n'a pas suivi. De plus, le désordre engendré par le manque de stabilité sécuritaire et économique fait que le réseau d'eau est mal entretenu et en constante dégradation.

Le CICR travaille avec la Regideso sur des projets d'approvisionnement en eau à Goma depuis 1997. Au total, le CICR a investi plus de 850 000 francs suisses dans des projets qui ont pour but d'y améliorer l'accès à l'eau potable. Grâce à la construction, en 2007 et 2008, de la station de pompage de Kesheyro et de deux réservoirs à N'dosho, plus de 250 000 habitants bénéficient déjà d'un accès régulier à l'eau potable.

Comme d'autres organisations, nous avons également réalisé un grand nombre d'actions d'urgence. Mais dans une ville comme Goma, qui compte aujourd'hui plus de 600 000 habitants, il est important de réfléchir sur la durée pour éviter de devoir tout le temps parer à l'urgence.

Pour contribuer à cette réflexion sur la durée, le CICR a initié un plan d'approvisionnement en eau pour l'ensemble de la ville. De quoi s'agit-t-il exactement ?

Nous avons tout d'abord étudié l'état du réseau. Nos ingénieurs ont rassemblé des informations sur les stations de pompage et sur plus de 75 km de tuyaux, afin de réaliser une simulation informatique du réseau.

Nous avons ensuite étudié les possibilités de concevoir de nouveaux réservoirs, stations de pompages et canalisations, selon les besoins et la croissance présumée de la population.

Le résultat a été une simulation virtuelle d'un système d'approvisionnement en eau potable pour l'ensemble des habitants de Goma en 2015, basée sur une croissance démographique annuelle de 3 %.

Quelle est l'utilité immédiate de ce plan ?

Ce plan sera utile pour la Regideso, mais aussi pour toute organisation humanitaire qui souhaite développer des projets d'eau à Goma, y compris le CICR. Si chaque organisation entreprend des travaux en fonction d'objectifs limités - alimenter un quartier par exemple - sans qu'ils ne s'inscrivent dans une réflexion globale pour l'ensemble de la ville, nous verrons alors apparaître une multitude de projets sans cohérence. Ils fonctionneront quelques années, puis devront être recommencés lorsqu'on voudra alimenter d'autres quartiers, ou lorsque la population aura augmenté ou la ville se sera développée. De nouvelles dépenses seront alors nécessaires.

Une multitude de projets qui fonctionnent mal représenteront, au final, un investissement bien supérieur. Il est donc préférable d'investir, maintenant,sur l'alimentation de toute la ville, même si les dépenses initiales paraissent importantes.

Comment ce plan va t'il devenir réalité ?

La Regideso va devoir trouver des investissements. Le coût de réalisation dépasse les 13 millions de dollars. Ce montant semble important mais représente en réalité moins de 20 dollars par habitant. Compte tenu de son importance pour la population, nous sommes très optimistes sur l'avenir de ce projet.

mercredi 24 juin 2009

Accès à l'eau : la dramatique situation du Nigéria

Au Nigéria, le rapport publié par le Programme commun OMS/Unicef de surveillance de l'eau et de l'assainissement (JMP) indique, que « 53% des ménages n’ont pas accès à de l’eau potable. »

Le rapport souligne que la « proportion de la population utilisant l’eau des sources confirmées a diminué de 3% entre 1990 et 2006. Ainsi en 1990 50% de la population avait accès à l’eau de qualité et en 2006 seulement 47%. » En ce qui concerne l’hygiène, le rapport indique que ce secteur « s’améliore modestement » le Nigeria faisant toujours partie des 25 pays les moins desservis par les systèmes sanitaires. Selon le rapport, le pays « est loin d’atteindre les Objectifs du millénaire », qui prévoient en 2015 l’accès à l’eau potable à la hauteur de 75% et aux sanitaires de base à la hauteur de 63%. Le tout dans un contexte politique à la dérive, le nouveau président Obasanjo ayant toutes les difficultés à sortir l'économie du pays du chaos.



mardi 23 juin 2009

Bilan de la Journée mondiale de l'environnement


Le 5 juin a été célébrée la Journée mondiale de l’environnement, lancée par l’Assemblée générale des Nations Unies afin de promouvoir l’action politique dans le domaine de l’environnement et pour la protection des ressources naturelles, telles que l’eau.

Cette année, le changement climatique se trouvait au cœur des initiatives prévues dans le cadre de cet événement. Le thème reflète l’urgence pour les nations de s’entendre sur un nouvel accord à la réunion prochaine de Copenhague sur la convention sur les changements climatiques.

Felipe Calderon, Président du Mexique, a rappelé à cette occasion « que la célébration de la Journée mondiale de l’environnement renforce la détermination du Mexique à protéger les ressources naturelles et à relever le défi le plus important auquel est confronté le 21ème siècle, à savoir le changement climatique ».

Le premier ministre cambodgien Hun Sen a observé, quant à lui, la nécessité de « protéger les ressources en eau, de les utiliser correctement et de réduire leur pollution » afin de garantir la croissance économique et la santé de la société.

En Algérie, Mostefa Kara, président de l’Agence nationale des changements climatiques (ANCC) a déclaré que « 80% des eaux de barrage s’évaporent et ce pourcentage pourrait augmenter en raison du réchauffement climatique. » Selon lui, « l’évaporation des eaux due au réchauffement climatique engendrera inévitablement la sécheresse et risque de poser un problème de sécurité alimentaire. »

C’est également à cette occasion que le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand, « Home », a été diffusé et projeté en avant-première dans 70 pays du monde. Ce documentaire a pour but de sensibiliser le plus grand nombre aux menaces écologiques. Plusieurs thèmes y sont abordés et filmés vus du ciel : sécheresse, urbanisation galopante, pénuries d’eau, pollution, course à l’or noir et aux énergies fossiles dont la combustion est responsable du changement climatique. Il a rassemblé devant le petit écran plus de 8 millions de téléspectateurs en France, et n'est certainement pas étranger au succès électoral de la liste Europe-Ecologie aux élections européennes du 7 juin !

De l'interdépendance des OMD

Cette video montre combien l'émancipation des femmes de Dar-es-Salam, Tanzanie, est affectée par les problématiques d'accès à l'eau.


Gender and Water Access from Globalis on Vimeo.

lundi 22 juin 2009

Un rapport du PPIAF souligne la performance du secteur privé dans l'eau et l'électricité

Le bulletin de renseignement sur les infrastructures public-privé (PPIAF) vient de publier le rapport « Est-ce que la participation du secteur privé améliore la performance dans la distribution de l’eau et de l’électricité ? » - « Does Private Sector Participation Improve Performance in Electricity and Water Distribution ? », réalisé en collaboration avec la Banque Mondiale.-

Utilisant un ensemble de données de plus de 1.200 utilities dans 71 économies en développement et en transition, cette étude constate que « les services sous forme privée surpassent d'une façon convaincante ceux gérés par l'Etat au niveau l'exécution de la productivité de travail. » Selon le PPIAF, « ce rapport pourrait être utile pour les personnes impliquées dans la réforme de ces secteurs et la prestation de service d'infrastructure, en particulier dans les pays en voie de développement. »


mercredi 17 juin 2009

L'Education pour tous ne sera pas atteinte en Afrique subsaharienne


Le rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous (EPT) 2009 est fin prêt. Il a été rendu public début juin à Dakar, en marge de l'ouverture du forum national sur les innovations éducatives. L'essentiel de ce salon sur l'éducation qui réunit les acteurs du secteur, l'Etat, le privé, les Ong et les collectivités locales autour du thème central : ‘Les approches alternatives, quelle contribution pour l'éducation de qualité pour tous ?’, est de réussir le pari de l'Ept d'ici l'échéance 2015. Mais, il faudra, pour ce faire, redoubler d’efforts. Selon Yao Ydo de l'Unesco-Breda dans sa présentation du présent rapport, l'Afrique subsaharienne n'atteindra pas les objectifs fixés en 2000 à Dakar par la communauté internationale au sujet de l'Ept, pour plusieurs raisons. Les progrès accomplis en ce sens sont compromis par l'inaction des gouvernements face aux inégalités persistantes fondées sur le revenu, le sexe, le lieu de résidence, l'appartenance ethnique, la langue, le handicap et autres. Selon le rapport mondial de suivi sur l'Ept, si elle poursuit la même trajectoire, l'Afrique subsaharienne n'atteindra pas les objectifs de Dakar. Et à moins que les gouvernements n'agissent pour réduire les disparités par des réformes effectives, la promesse de l'Ept ne sera pas tenue. En effet, en 2000 à Dakar, la communauté internationale s'était fixé au moins six objectifs qu'il fallait atteindre avant 2015 pour prétendre à une Education pour tous (Ept) dans le monde. Il s'agit, entre autres, de la protection et de l'éducation de la petite enfance, de l'enseignement primaire universel, de répondre aux besoins d'apprentissage tout au long de la vie des jeunes et des adultes, de l'alphabétisation des adultes, du genre, et enfin de la qualité.

Face aux nombreux manquements qui se présentent comme des défis pour l'Afrique subsaharienne, des recommandations ont été proposées pour l'atteinte des objectifs de l'Ept d'ici à 2015. C'est ainsi qu'au plan de la protection et de l'éducation de la petite enfance, l'idée d’en faire la priorité dans la planification pour tous les enfants, en prévoyant des incitations pour inclure les enfants vulnérables et défavorisés, a été émise. Mais, aussi, de renforcer les engagements généraux de lutte contre la pauvreté, en combattant la malnutrition des enfants et en améliorant les systèmes de santé publique, à l'aide de programmes novateurs de protection sociale qui ciblent les ménages pauvres et de versement en espèces aux mêmes ménages afin d'accélérer les progrès vers la réalisation de l'enseignement primaire universel (Epu). Là-dessus, d'ailleurs, l'Unesco préconise, en plus d'encourager l'équité en faveur des filles, des groupes défavorisés et des régions désavantagées en enseignants, de fixer des objectifs à long terme ambitieux. Lesquels doivent être appuyés par une planification réaliste et des crédits budgétaires à moyen et long termes suffisants pour garantir des progrès en matière d'accès, de participation et d'achèvement du cycle primaire.

Plus de 27 millions d'enseignants travaillent dans les écoles primaires du monde, dont 80 % dans les pays en développement. Le corps enseignant total du primaire a augmenté de 5 % entre 1999 et 2006. Il n'empêche qu'une pénurie d'enseignants demeurera à l'ordre du jour dans les sept prochaines années. Rien qu'en Afrique subsaharienne, il faudra créer 1,6 million de nouveaux postes d'enseignants et recruter autant d'enseignants d'ici à 2015 pour réaliser l'Epu, ce chiffre se montant à 3,8 millions si l'on tient compte des départs à la retraite, des démissions et des pertes (dues au Vih/sida, par exemple).

Toutefois, l'envers de la situation, selon l'Unesco, est que ces enseignants constituent parfois un frein à la promotion du genre dans l'éducation. Le rapport fait constater qu'une fois que les filles sont scolarisées, leurs progrès sont souvent entravés par les attitudes des enseignants. S'y ajoute que les parti-pris des manuels renforcent les stéréotypes sexistes. Ces facteurs scolaires interagissent avec les facteurs sociaux et économiques plus généraux qui influencent les performances scolaires selon le sexe, d'après le même rapport.

La pauvreté et les autres formes de désavantage social amplifient les disparités entre les sexes. Au Mali, signale le rapport, les filles des ménages pauvres ont 4 fois moins de chances de fréquenter l'école primaire que celles des ménages riches. De la même manière, elles ont 8 fois moins de chances d'être scolarisées dans le secondaire.

Selon le rapport mondial de suivi sur l'Ept, l'éducation et la protection de la petite enfance restent négligées en Afrique subsaharienne. Il révèle des lenteurs dans les stratégies de lutte contre la malnutrition et la mauvaise santé des enfants en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud qui compromettent les progrès vers l'enseignement primaire universel (Epu). A ce niveau, la même source retient que les cibles de développement fixées dans les objectifs du millénaire pour le développement relatives à la mortalité infantile et la nutrition des enfants seront loin d'être atteintes, si les tendance actuelles persistent. Le rapport souligne par ailleurs des disparités mondiales majeures qui subsistent entre les enfants les plus riches et les plus pauvres. C'est ainsi qu'en 2006, les taux bruts de scolarisation (Tbs) dans l'enseignement pré-primaire étaient en moyenne de 79 % dans les pays développés et de 36 % dans les pays en développement, tombant à 14 % en Afrique subsaharienne.

Malgré les insuffisances relevées dans le rapport mondial de suivi sur l'Ept 2009, il reste que l'Afrique subsaharienne est parvenue à porter son taux net moyen de scolarisation (Tns) de 54 à 70 % entre 1999 et 2006, soit une progression annuelle six fois plus forte que durant la décennie qui a précédé Dakar, en 2000. Seulement, à ce niveau, les prévisions du rapport laissent sceptiques plus d'un. En 2006, quelque 75 millions d'enfants, dont 55 % de filles, n'étaient pas scolarisés, dont près de la moitié en Afrique subsaharienne. Sur la base des tendances actuelles, souligne le rapport, des millions d'enfants ne seront toujours pas scolarisés en 2015.

Selon la même source, les projections établies pour 134 pays comptant environ les deux tiers des enfants non scolarisés en 2006, semblent indiquer que rien que dans ces pays, environ 29 millions d'enfants ne seront pas scolarisés en 2015. Alors que les enfants de 20 % des ménages les plus riches sont déjà tous scolarisés dans le primaire dans la plupart des pays, ceux de 20 % des ménages les plus pauvres ont encore beaucoup de chemin à faire. S'y ajoute qu’en 2006, malgré les efforts consentis dans ce domaine en Afrique subsaharienne, 75 % des enfants en âge de fréquenter l'école secondaire ne sont pas parvenus à ce niveau.

Conférence de Paris sur les financements innovants du développement

A l’invitation de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, et sous le Haut patronage du président de la République, le Groupe pilote sur les contributions de solidarité pour le développement, s’est réuni à Paris les 28 et 29 mai. Christine Lagarde, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi a participé à ces travaux et a présidé le déjeuner ministériel du 29 mai.

Les 58 pays membres ou observateurs du Groupe pilote étaient présents, avec la directrice générale de l’OMS, le directeur général de l’OAA/FAO, le conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les Financements innovants, le président du Fonds Mondial SIDA, le président d’ONUSIDA et le secrétaire général de l’OCDE. La Banque Mondiale, plusieurs ONG, fondations et entreprises étaient également représentées. La France préside le Groupe pilote jusqu’en septembre prochain et passera à cette date cette responsabilité au Chili. Le Japon et la Commission européenne sont, lors de la réunion de Paris, devenus membres à part entière du Groupe pilote et la Roumanie y a adhéré comme observateur.

Plusieurs pays ont par ailleurs entamé les procédures conduisant à la mise en œuvre de mécanismes innovants : l’Australie en coopération avec le Fonds mondial (mécanisme de remise de dette en contrepartie de la mise en place de financements des systèmes de santé « Debt2Health »), le Maroc (contribution de solidarité sur les billets d’avion) et le Japon, qui a marqué son intérêt pour les mécanismes faisant appel à des contributions individuelles.

Dans l’esprit du changement d’échelle souhaité par la communauté internationale lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, tenue à Doha en novembre dernier et sur la base des travaux de ces deux journées, la présidence de la réunion a présenté les conclusions suivantes, reprises dans la déclaration finale :

1. Il est créé un groupe de travail chargé d’évaluer la faisabilité technique et juridique d’une taxe sur les transactions de change et de contributions volontaires reposant sur les transactions financières internationales, et d’examiner toutes les options à ce sujet. Il s’agit de la proposition évoquée par Bernard Kouchner dans son discours d’ouverture.

2. Chaque pays membre est encouragé à adopter un mécanisme de financement innovant d’ici un an et à rendre compte des progrès accomplis lors de la prochaine réunion plénière.

3. Les pays qui se sont engagés à mettre en œuvre la taxe sur les billets d’avion sont invités à entamer les processus législatifs et réglementaires, si possible avant un an.

4. Les pays n’ayant pas mis en œuvre la contribution de solidarité sur les billets d’avion sont invités à étudier les opportunités qu’offre le projet de contributions volontaires de solidarité de la Fondation du Millénaire pour les financements innovants dans le secteur de la santé. Ce projet devrait être lancé officiellement en septembre 2009 et devenir pleinement opérationnel début 2010.

5. Les pays membres sont invités à envisager, le cas échéant, d’utiliser pour le développement une partie des revenus des enchères sur les crédits d’émission de CO2.

6. En lien avec les travaux initiés par le groupe de travail coordonné par la Norvège, le Groupe pilote et le laboratoire d’idées américain « Global Financial Integrity », il sera proposé, d’ici la prochaine session plénière, une série de recommandations spécifiques sur les actions qui pourraient être menées par les membres du Groupe pilote (par exemple réduction du coût abusif des transferts, comptes rendus pays par pays, confirmation des bénéficiaires effectifs, échange automatique d’informations fiscales, harmonisation des infractions pour le blanchiment d’argent).

7. Les pays membres sont invités à réduire de manière significative et quantifiable le coût des transferts des migrants et à améliorer leur effet sur le développement des pays bénéficiaires, y compris au travers d’institutions de microcrédit.

8. Les pays membres sont invités à utiliser pleinement les instruments innovants dans le domaine de l’atténuation des risques, des systèmes incitatifs ou des mécanismes contracycliques. L’Agence française de Développement, la Banque mondiale et la Fondation Gates organiseront une conférence à Paris en mars 2010 (Le marché des financements innovants).

9. Les présidences du Groupe Pilote et du Groupe de travail de haut niveau sur les financements innovants en matière de santé ont constaté avec satisfaction leurs objectifs convergents dans le domaine de la santé et ont pris note des bénéfices à travailler ensemble.

10. La possibilité d’affecter au secteur de l’éducation des moyens nouveaux issus de partenariats public - privé à l’occasion de grandes manifestations, comme celles qui sont organisées par la FIFA, devrait être examinée.

11. Le Groupe pilote s’appellera désormais « Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement » et son secrétariat sera renforcé, avec la participation de partenaires volontaires, afin de tenir compte du développement de ses activités.

Lire le discours d’ouverture de Bernard Kouchner sur les financements innovants : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/aide-au-developpement_1060/financements-innovants-du-developpement_14483/conference-sur-les-financements-innovants-discours-ouverture-bernard-kouchner-28-mai-2009_73262.html

mardi 16 juin 2009

Formation des responsables congolais aux Objectifs du Millénaire

Très centrée sur les questions sanitaires, cette formation, entamée en juin et appelée à être reproduite dans plusieurs provinces, a pour but de sensibiliser les responsables locaux aux mesures à mettre en œuvre pour combler une partie du retard pris sur la réalisation des OMD.

lundi 15 juin 2009

Les 25 points clés suite au Forum mondial de l’eau d’Istanbul


Le plus grand acquis de ce forum fut peut-être de permettre aux participants une prise de conscience : ce qui les unit est plus important que ce qui les sépare. En ce sens, la thématique du forum, « jeter des ponts entre nos différences », a rencontré un certain succès.

Certaines dimensions justifient un approfondissement particulier, notamment dans la perspective des objectifs du Millénaire ; nous vous renvoyons donc aux pages suivantes (en anglais) :

Political Processes

Ministerial Statement / City Compact Help Authorities to Adapt to Water Challenges / Parliamentarians Launch International Helpdesk / Heads of State Put Water Security at Centre Stage. Click here to acces the detailed webpage.

Panels

Ministers Join Forces to Adapting to Climate Change / Water to be Picked up in Financial Crisis / Action Plan to Reduce the Number of Victims of Water-related Disasters / Harmonizing Strategies for Water, Food and Energy / Rising to Diverse Sanitation Challenges. Click here to acces the detailed webpage.


Thematic Programme

Climate Change, Disasters and Migration / Advancing Human Development and the MDGs / Managing and Protecting Water Resources / Governance and Management / Finance / Education, Knowledge and Capacity Development. Click here to acces the detailed webpage.

Regional Processes

Focusing on Regional Specificities / Financing is a priority for Africa / Concerted efforts on multiple uses for the Americas / Disasters and food shortages affect Asia-Pacific the most / Europe needs greater cooperation at all levels / Turkey connects to its neighbours on water / Arab/MENA Region seeks to reform current policies and practices / Ministers agree to create a Mediterranean strategy for water. Click here to acces the detailed webpage.

And other activities...

Water in the Spotlight / Bridging the Divide between Generations / And lots more... Click here to acces the detailed webpage.


Un atlas pour mieux gérer les ressources forestières au Gabon

A Libreville au Gabon, le ministre de l’Economie forestière, Emile Doumba, a présenté l’Atlas forestier interactif, développé sous la direction du Word Ressource Institute et des ONG environnementales locales. Cet outil permet d’avoir « une meilleure visibilité de la cartographie forestière du Gabon et des enjeux qui en découlent pour la gestion durable de ces ressources ».

Selon Emile Doumba, l’Atlas forestier interactif se veut être « un outil convivial d’aide à la décision visant à recueillir et traiter l’ensemble des données provenant des activités de gestion et de surveillance des forêts au sein d’une base de données unique ».

Il a ajouté « qu’au travers de cet atlas, le gouvernement gabonais confirme son engagement pour la transparence et la bonne gouvernance des gestions de forêts ».

Le représentant de l’ambassadeur des Etats-Unis au Gabon, Nathan Holt, a expliqué que « l’utilisation sage des ressources de la terre peut assurer le bien-être à long terme des populations à travers le monde ». On espère voir cette initiative poursuivie dans d’autres domaines.

dimanche 14 juin 2009

La fondation Swaminathan veut doter chaque village indien d’un cwaminathan veut doter chaque village indien d’un centre de connaissances


Les projets indiens d’application des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au développement rural sont nombreux. La fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) s’est montrée intéressée par l’ensemble de ces projets afin « d’enrichir la réflexion au sein de la fondation à propos de l’intégration des TIC aux projets qu’elle supporte en Afrique ». C’est pourquoi elle a parcouru l’Inde afin de visiter les différents centres.

La fondation Swaminathan, présidée par le professeur Swaminathan, père de la Révolution Verte, à été la première institution à se lancer dans l’utilisation des TIC. L’approche développée priorise la participation de la communauté dans l’opération des centres et dans leur gestion.

Plusieurs organisation indiennes se sont alors joints à l’initiative, notamment le groupe Tata et l’agence spatiale indienne, et ont eu l’objectif de créer « un centre de connaissance dans chaque village indien (VRC)».

L’agence spatiale indienne (ISRO), en établissant des partenariats avec des institutions et des ONG se mobilise pour la création de ces VRC qui font la liaison de « communautés rurales entre elles avec des sources d’information et d’analyse dans des différents domaine ».

L’Institut international de recherche agricole pour les tropiques semi-arides (ICRISAT), s’est engagée dans un projet de gestion de connaissances agricoles appelé Agropedia. C’est une plateforme où sont répertoriées « les informations à propos de 9 cultures agricoles ».

eChoupal est une initiative privée créée par le goupe indien ITC Limites. C’est une plateforme de commercialisation agricole permettant aux agriculteurs de « commander des pesticides, suivre les cours et marchés et de vendre leurs produits agricoles via Internet ».

Enfin, la FARM a pu découvrir une initiative privée développée par la Fondation Green, Microsoft Research India et Digital Green, visant à faciliter l’échange de savoirs traditionnels entre les agriculteurs indiens par l’intermédiaire « de petits films enregistrées sur des DVD et distribuées aux villages ».

Une ONG 100% soutenue par des particuliers, l’AHSECA


En Guinée, l’ONG française Action Humanitaire pour la Santé, l’Education et la Culture en Afrique (AHSECA) contribue à la lutte contre l’anaphalbétisme en procurant du matériel scolaire à deux établissements de la préfecture de Forécariah.

AHSECA vient en aide à une école primaire de 584 élèves et un collège de 425 élèves. Ces établissements manquent de fournitures scolaires, de livres, de sanitaires et de médicaments.

Créée en 2009, AHSECA est entièrement financée par des particuliers. Son but est d’aider les populations à s’instruire et se cultiver pour se prendre en charge ultérieurement.

Ces derniers mois, l’ONG a fourni 11.000 livres, 350 ardoises, 6.500 fournitures scolaires, 1.700 boîtes de médicaments, 500 jouets, 200 paires de chaussures et 3.000 vêtements.

Premières mises en œuvre des projets « impact rapide » en Côte d’Ivoire

L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) s’est associée avec l’ONG Initiative Développement Afrique pour réhabiliter et équiper un centre médical à Man, en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’un projet « à impact rapide».

Selon Esther Christen, chef de la délégation de l'ONUCI, «impact rapide» sert à « soutenir les initiatives locales d’intérêt communautaires et à contribuer au processus de paix en Côte d’Ivoire ».

Albert Seu, coordonnateur général d’Initiative Développement Afrique a acclamé ce geste : « l'appui de l'ONUCI a permis non seulement la réhabilitation totale du centre médical mais aussi d'offrir aux patients un accueil et une consultation qualitative ».

L’équipement en matériel et en techniques de pointe permettront une «prise en charge adéquate des personnes vulnérables et des malades, notamment du VIH/SIDA ».


samedi 13 juin 2009

Projet Tundu Joor soutenu pas Nokia au Sénégal


Grâce à un don de 8.400 euros de Nokia, l’ONG Plan Sénégal a distribué 1.166 manuels destinés à « enrichir les rayons de lecture pour les enfants » ainsi que 8 bornes fontaines pour améliorer l’accès à l’eau potable. Cette dotation s’inscrit dans le projet « Tundu Joor ».

200 bandes dessinées ont été distribuées pour « permettre aux enfants de comprendre leurs droits par l’art ».

Selon Lamine Seydi, directeur du cabinet du ministre de la culture, « ce lot de livres vient combler un lourd déficit en ouvrages ».

« Il s’agit notamment de l’ouverture de ‘coin de lecture’ pour enfants dans chaque bibliothèque régionale gérée par les centres régionaux », a expliqué Lamine Seydi, lors de la cérémonie de réception au centre culturel Blaise Senghor à Dakar.

Gana Cissé, directeur des ressources humaines de Plan Sénégal espère que ce projet contribuera à « motiver davantage les enfants dans leur quête du savoir au niveau des bibliothèques des centres régionaux ».

Deux bretons se retroussent les manches pour l’accès à l’eau au Sénégal


Deux bretons, Daniel Unvoas et Serge Le Disez vont s'envoler pour la brousse sénégalaise. Leur première mission, là-bas, date de février 2008. Ils avaient passé deux mois dans 3 villages Bassaris. Interpellés par les conditions misérables de cette ethnie, à leur retour en Bretagne, ils avaient créé l'association Maye Ma N'Dokh («Donne moi de l'eau»). En octobre, ils retournaient construire un premier puits. «Le manque d'eau dans cette région isolée est un problème crucial, duquel découle un taux de mortalité infantile élevé», explique Daniel Unvoas.

En mars, «Dan l'Africain» refaisait le voyage. Il lançait des appels d'offres pour le forage de nouveaux puits. Il s'attelait à la délimitation d'un verger et d'un potager. Il suivait aussi les actions de parrainage, menées par l'association qui concernent déjà douze enfants, et négociait leurs futurs frais de scolarité. Dans quelque temps, Serge et Daniel retrousseront de nouveau leurs manches aux côtés des Bassaris. Faute de financements suffisants, seul un second puits verra le jour pendant que le premier sera recreusé plus profondément, afin de s'assurer de la présence d'eau en toute saison. Ils seront équipés d'un système d'irrigation et d'une pompe manuelle. Le verger et le potager, irrigués grâce à un ingénieux système pour économiser l'eau, accueilleront leurs premières graines. Mangues, citrons, bananes, oignons, tomates, courges... diversifieront bientôt l'alimentation des villageois «qui ne connaissent quasiment que le mil pilé et la bouillie de pâte d'arachide», explique Daniel.

Les deux amis ont aussi prévu de dispenser des cours d'hygiène élémentaire, indispensables pour éviter les maladies. «Il y a tout un travail d'éducation à faire qui doit d'abord passer par l'école, d'où l'importance de scolariser les enfants», précisent-ils. Sur place, à côté de la fabrication d'un poulailler grillagé, de l'achat d'un âne et d'une houe pour transporter les matériaux ou de l'installation d'un éclairage solaire, ils entameront ainsi des démarches afin d'installer une école pour les enfants, n'ayant pas encore l'âge d'aller en pension dans la ville la plus proche. L'association, qui vit en quasi-totalité d'autofinancement, continue à avoir un réel besoin des dons. Mais, malgré ces difficultés, à quelque temps du départ, Serge affiche un grand sourire: «On a toujours droit à un accueil incroyable! Les gens là-bas nous ont adoptés». À tel point que trois petits Bassaris portent leur prénom.

vendredi 12 juin 2009

La pauvreté énergétique et le réchauffement climatique au cœur du sommet de Nairobi

Le ministre français de l'écologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé, jeudi 28 mai, à Nairobi, lors de la réunion des ministres africains de l'environnement, une "initiative" sur l'énergie. Intitulée, en anglais, "Energizing Africa : from Dream to Reality" ("Apporter l'énergie à l'Afrique : du rêve à la réalité"), le plan vise à développer l'électricité sur le continent africain tout en luttant contre le changement climatique.

L'enjeu de l'électrification est crucial : sur près de 930 millions d'Africains, 530 millions n'ont pas accès à l'électricité. Ils vivent le soir dans l'obscurité et dépendent de la biomasse pour leurs besoins quotidiens.

Le manque d'électricité est un handicap pour le développement économique, freine l'éducation des enfants (qui ne peuvent faire leurs devoirs scolaires la nuit tombée) et aggrave les problèmes de santé. Selon Lionel Taccoen, de l'association Global Electrification, les trois quarts de la population subsaharienne n'ont pas accès à des centres de santé alimentés de façon sûre en eau et en électricité.

Même quand l'électricité est présente, dans les villes, la vétusté ou l'insuffisance des équipements de production ou du réseau conduisent à de fréquentes coupures de courant. Par exemple, "en mars 2007, le président togolais n'avait pu remettre la Coupe d'Afrique de football au stade de Kégué, à Lomé, suite à une coupure d'électricité", poursuit Lionel Taccoen.

Quant au manque de combustible pour la cuisson des aliments, il contribue à la déforestation : selon le rapport sur "La situation des forêts du monde", publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), "en Afrique, près de 90 % du bois prélevé est transformé en énergie".

Le problème énergétique africain est donc vital. Le 24 mai, les ministres de l'énergie du G8 se sont engagés à Rome "à des actions résolues sans délai" pour s'attaquer à la "pauvreté énergétique". L'initiative française présentée à Nairobi vient donc à point.

Elle comporte deux étapes : lancer rapidement, avant 2012, une série de projets pilotes, préparant un programme plus large pour la suite, ayant pour objectif "l'accès à l'énergie propre de tous les Africains". La démarche pourrait s'articuler avec l'accord global sur le changement climatique que la communauté internationale espère finaliser à Copenhague, en décembre.

Les idées de projets ne devraient pas manquer : "L'Afrique a un potentiel fantastique dans les énergies renouvelables : géothermie, barrages, solaire, etc., observe Denis Loyer, de l'Agence française de développement (AFD). Mais ce potentiel reste inutilisé."

C'est que sa mise en oeuvre requiert des financements, mais aussi des organisations ou des entreprises compétentes. Dans cet esprit, l'initiative française envisage des projets pilotes en matière d'électricité rurale (systèmes solaires photovoltaïques, miniturbines hydroélectriques, cogénération avec du bois) ; de lutte contre les coupures électriques (en identifiant les gisements d'économies d'énergie) ; de réduction de la consommation de bois (par des foyers de cuisson améliorés) ; de développement de l'hydroélectricité (sur le Congo, le Zambèze, le Nil, le Niger) et de la géothermie (notamment dans le Rift est-africain).

Le chantier est énorme : "400 milliards d'euros sur vingt-cinq ans", avance M. Borloo. La modestie des moyens mobilisés par la France n'en est que plus criante : le gouvernement a décidé d'injecter dans la démarche 10 millions d'euros seulement, espérant que l'Union européenne coopérera au projet. Quoi qu'il en soit, cette initiative cache mal le recul de l'aide au développement accordée par les Européens.

Selon un rapport du réseau des associations de solidarité Coordination Sud, l'aide publique française est toujours en deçà (0,28 %) de son objectif de 0,51 % du produit intérieur brut (PIB). De surcroît, "l'Afrique subsaharienne est très peu présente parmi les principaux bénéficiaires de l'aide française". Toujours selon Coordination Sud, "l'Afrique fait les frais des arbitrages politiques et du recul des engagements de la France".

Dans ce contexte, les ministres africains de l'Environnement ont adopté une position commune dans la perspective du sommet mondial sur le climat à Copenhague en décembre, appelant une nouvelle fois les pays du Nord à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils plaideront notamment lors de cette rencontre pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés de 25 à 40% d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990.

L'Afrique, qui est de tous les continents le plus faible émetteur de gaz à effet de serre, est particulièrement vulnérable aux conséquences du réchauffement climatique.

Les ministres ont également appelé à plus de financements et de transferts de technologies en faveur des énergies propres.

"Plus que toute autre chose, nous aurions souhaité une volonté politique forte du monde développé et je ne suis pas sûre qu'elle existe", a regretté la ministre sud-africain de l'Environnement Buyelwa Sonjica.

La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement, qui s'est tenue vendredi à Nairobi, a également appelé les pays du G8 à appuyer et mettre en oeuvre la création d'un centre régional sur le changement climatique en Afrique.

Jean-Louis Borloo, a assuré ses homologues africains du soutien de l'Europe en matière de réchauffement climatique.

"Nous devons absolument rester dans la feuille de route de Bali. C'est à dire que les pays industrialisés doivent réduire avant 2020 leurs émissions de 25 à 40% (...). L'Europe va le faire. L'Europe demande aux Etats-Unis et au Canada de le faire (...), mais vis-à-vis de l'Afrique, on doit respecter le 25-40%", a-t-il déclaré.

"Il ne faut pas que le prétexte de la crise (financière mondiale) retarde les pays industrialisés", a-t-il ajouté.

La commissaire de l'Union africaine pour l'Agriculture, Rhoda Tumussime, a de son côté estimé que le continent avait "le droit moral de demander des compensations aux pays qui ont le plus contribué au problème du réchauffement climatique".

"Il est extrêmement injuste que l'Afrique souffre de problèmes auxquels elle n'a quasiment pas contribué", a-t-elle ajouté.

L’Afrique doit investir dans l’agriculture


Un rapport économique exhorte les gouvernements africains à investir davantage dans le secteur de l'agriculture pour faire face à la crise économique mondiale et attire l'attention sur le fait que la récession est en train de menacer le progrès réalisé par le continent pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Le document, intitulé “le Développement de l'agriculture africaine par le biais de chaines de valeurs régionales", a été conjointement publié par la Commission économique pour l'Afrique de l'ONU (CEA) et de la Commission de l'Union Africaine (UA). Ce rapport estime que la modernisation de l'agriculture est vitale pour le développement et l'industrialisation de l'Afrique, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale.

Selon le rapport, l'impact de la crise économique mondiale et de la récession économique ont réduit de manière significative la demande en exportations de l'Afrique, étouffant les prix des produits de base et plombant la croissance.

“Beaucoup de personnes vont sombrer dans la pauvreté, alors que les pays africains vont continuer à connaître une baisse des flux de capitaux dans le continent, de l'aide et de des investissements directs de l'extérieur et des envois de fonds", indique le document, soulignant que l'agriculture constituait tout de même une lueur d'espoir.


Selon le rapport, le secteur de l'agriculture génère 25 à 35 pour cent du Produit intérieur brut (PIB) du continent, 60 pour cent des emplois et constitue la principale source de revenus dans les zones rurales.

Il estime que le secteur de l'agriculture a besoin d'une “révolution diversifiée”, dont des investissements dans une variété de produits tels que le riz, les légumes,le mais, le coton, l'huile de palme, la viande de bœuf, la laiterie, la volaille, et les produits de pêches.

En plus, pour développer une chaîne de mise en valeur de produits agricoles, l'Afrique doit accroître la recherche et le développement, le niveau de production dans les champs, la vente et le commerce, les sols et la conservation de l'eau.


Le Directeur de la Division des politiques et de l'analyse en matière de développement au Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, Rob Vos, a déploré que le développement dans le secteur de l'agriculture ait été laissé en rade ces dernières décennies.

Selon lui, les faibles investissements dans l'agriculture ont limité la production, ralenti la recherche et favorisé une mauvaise utilisation des terres. Il a averti que les changements climatiques vont continuer à menacer la sécurité alimentaire. D'après lui, le secteur de l'agriculture a été isolé des autres secteurs et est pratiquement coupé des marchés mondiaux.

“L'Afrique a besoin que l'accent soit mis sur l'agriculture dans le long terme et qu'un changement mettant davantage en valeur la diversification des activités économiques soit opéré”, a-t-il estimé.

jeudi 11 juin 2009

Deux rapports inquiétants sur le changement climatique

Le réchauffement climatique n'est plus une menace virtuelle, mais une réalité d'ores et déjà responsable de 300 000 morts par an - l'équivalent du tsunami de 2004, selon les conclusions du rapport rendu public vendredi 29 mai par le Forum humanitaire mondial, la fondation présidée par l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Ce rapport, intitulé "L'impact humain du changement climatique - anatomie d'une crise silencieuse", se veut le premier travail de synthèse sur un sujet jusqu'à présent davantage abordé de manière prospective, à l'image des prévisions de l'ONU annonçant 250 millions de réfugiés climatiques à l'horizon 2050. Alors que les négociations internationales sur le climat reprennent la semaine prochaine à Bonn (Allemagne), ses conclusions chargent d'un poids supplémentaire les épaules des gouvernements, responsables de parvenir d'ici au sommet de Copenhague, en décembre, à un accord permettant de réduire de manière drastique les émissions de gaz carbonique dans l'atmosphère.

"Nous sommes à un moment crucial. Les négociateurs ne peuvent ignorer l'impact actuel du changement climatique. La responsabilité des pays à Copenhague n'est pas seulement de contenir une menace future très sérieuse mais aussi de répondre à une crise contemporaine majeure", estime Kofi Annan. L'élévation des températures agit notamment sur les rendements agricoles, l'accès à l'eau et, en conséquence, sur la pauvreté, dont le niveau est étroitement lié à la qualité du milieu naturel dans les pays les moins développés. Selon le rapport, 325 millions de personnes sont chaque année affectées par la dégradation sévère de leur environnement ou les catastrophes climatiques plus fréquentes, comme les inondations ou les cyclones. La très grande majorité d'entre elles vivent dans les pays les plus pauvres. Il évalue à 125 milliards de dollars (90 milliards d'euros) les pertes économiques qui en découlent.

Tous ces chiffres pourraient être multipliés par deux au cours des vingt prochaines années, selon les auteurs, qui voient dans cette évolution les germes de la plus grave crise humanitaire jamais connue.

Les conséquences les plus marquées du changement climatique se lisent sur la malnutrition, puisque la moitié des 300 000 décès annuels qui lui sont imputés sont des victimes de la faim. Vient ensuite la santé, le réchauffement apparaissant comme le vecteur d'une diffusion plus large de certaines maladies. Dix millions de nouveaux cas de malaria et environ 55 000 morts ont ainsi été identifiés. Les pays pauvres - et là le rapport ne fait que reprendre un constat déjà établi - sont aussi les plus exposés. Du Sahara au Moyen-Orient, jusqu'à l'Asie centrale et à certaines régions d'Asie du Sud-Est, ils forment cette ceinture semi-aride où les sécheresses récurrentes et la désertification sont déjà à l'oeuvre. Somalie, Burundi, Yémen, Niger, Erythrée, Afghanistan, Ethiopie, Tchad, Rwanda et Comores sont à la fois les pays les plus vulnérables au réchauffement et ceux qui ont la plus faible capacité financière pour y répondre.

Par ailleurs, le changement climatique a un impact important sur l'émergence et la réémergence des maladies animales, a averti l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) lors de sa 77e Assemblée générale, qui s’est tenue du 24 au 29 mai.

"De plus en plus de pays attribuent au changement climatique l'apparition d'au moins une maladie émergente ou réémergente, sévissant ou ayant sévi sur leur territoire. C'est une réalité que nous ne pouvons pas ignorer et qui nous impose d'aider les services vétérinaires du monde entier à se doter de structures conformes aux normes internationales de bonne gouvernance pour y faire face", a expliqué Bernard Vallat, directeur général de l'OIE.

L'OIE a sorti récemment une étude intitulée "Conséquences des changements climatiques et des modifications de l'environnement sur les maladies animales émergentes et ré-émergentes et sur la production animale", dans laquelle Peter Black, rapporteur australien, a appelé à une nouvelle approche pour prévenir ces dangers.

Selon l'OIE, 126 des pays et régions membres de l'organisation ont participé à cette étude, dont 71% se sont déclarés " extrêmement inquiets" quant à l'impact attendu du changement climatique sur les maladies animales émergentes et ré-émergentes. 58% d'entre eux ont identifié l'apparition récente d'au moins une maladie émergente ou ré-émergente sur leur territoire comme étant directement liée au changement climatique.

Par conséquent, les membres ont mandaté l'OIE pour prendre en charge cette problématique en utilisant ses capacités scientifiques et ses réseaux notamment aux niveaux global, régional et sous-régional. Ils ont notamment préconisé des actions nouvelles au niveau de la recherche, du renforcement des capacités nationales dans les systèmes sanitaires publics et privés et au niveau de la communication pour prévenir ou réduire les effets du changement climatique sur la production animale et sur les maladies, y compris celles transmissibles à l'homme, a indiqué l'OIE dans un communiqué.

Source : Xinhua

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